Poutine maître du jeu…détourne la propagande américaine à son profit

Par le Saker Francophone.
.Cet article est disponible en anglais et en italien ici:
Article de Le Saker Francophone-anglais-italien- du 21 fevrier 2024

Puisque nous parlons de « guerre des narratifs », nous finirons par cet article de Caitlin Johnstone qui, en se basant sur l’interview de Poutine, nous explique les subtilités de la propagande occidentale pour imposer son récit : dans la guerre de propagande, il est très difficile de vaincre les États-Unis. Par Caitlin Johnstone – Le 11 février 2024.


En complémentaire sur les entrevues de Vladimir Poutine : Transcription de l’entretien accordé par Vladimir Poutine à Pavel Zaroubine du 14 février 2024 — Christophe TRONTIN (legrandsoir.info)

Un moment peu remarqué de la récente interview de Vladimir Poutine par Tucker Carlson fut quand Poutine a laissé entendre que les puissances de l’OTAN étaient à l’origine du sabotage du pipeline Nord Stream, en 2022. Carlson a répondu en demandant pourquoi Poutine ne présenterait pas de preuves de cela au monde, afin de « remporter une victoire dans la guerre de propagande ». (Voir notre dossier sur la destruction de Nord Stream : Résultats de recherche pour « nord stream  » – les 7 du quebec ). 

« Dans la guerre de propagande, il est très difficile de vaincre les États-Unis, car les États-Unis contrôlent tous les médias du monde et de nombreux médias européens », a répondu Poutine, ajoutant : « Les bénéficiaires ultimes des plus grands médias européens sont les institutions financières américaines. » (voir notre dossier sur le contrôle du « quatrième pouvoir »  Résultats de recherche pour « media » – les 7 du quebec) et Quand les médias français deviennent la cinquième colonne de l’État fasciste israélien – les 7 du quebec)

Je ne connais pas la nature spécifique de ses insinuations à propos du Nord Stream, mais Poutine a tout à fait raison quant à la force de la machine de propagande étasunienne. (Voir L’empire médiatique des États-Unis d’Amérique – aussi dangereux que l’IA – les 7 du quebec) De tous les fronts sur lesquels on pourrait choisir de défier les États-Unis, la propagande est sûrement le moins favorable. L’Empire possède de loin la machine de propagande la plus sophistiquée et la plus efficace qui ait jamais existé, fonctionnant avec une telle complexité que la plupart des gens ignorent même son existence.

  1. Dans un article de « fact-checking » intitulé « 5 mensonges et 1 vérité tirés de l’interview de Poutine avec Tucker Carlson », Politico Europe (Voir le dossier de l’interview du siècle au milliard de visionnement : Vladimir Poutine remporte cette manche de la guerre. Retour sur l’interview du siècle – les 7 du quebec ) : qualifie cette affirmation de mensonge, au motif que la Russie possède des médias publics alors que les médias américains sont privés.

« Les plus grandes sociétés de médias d’information sont privées et opèrent sans contrôle direct du gouvernement, contrairement au paysage médiatique contrôlé par l’État en Russie », écrit Sergueï Goryachko de Politico. “La télévision d’État russe et les principales agences de presse sont la propriété du gouvernement, et le Kremlin contrôle les autres médias ou détruit ceux qui ne veulent pas collaborer.”

Au bas de l’article se trouve une ligne qui se lit comme suit : « Sergey Goryashko est hébergé à POLITICO dans le cadre du programme de résidence EU4FreeMedia financé par l’UE. »

EU4FreeMedia est une opération de gestion narrative de l’Union européenne créée pour aider à intégrer les « journalistes russes en exil » dans les principales publications européennes, c’est-à-dire pour fournir une amplification médiatique maximale aux expatriés russes qui ont une dent contre le gouvernement actuel de Moscou. Il est géré avec la participation de Radio Free Europe/Radio Liberty, une opération médiatique financée par le gouvernement des EU sous l’égide des services de propagande étasuniens USAGM.

Je n’aurais vraiment pas pu trouver une illustration plus parfaite de ce dont je parle ici que le gouvernement des EU et ses laquais européens qui mènent un projet complexe et élaboré visant à orienter davantage les médias européens contre la Fédération de Russie, ce qui se manifeste par un article de Politico qualifiant Poutine de menteur et affirmant que la propagande n’existe pas en Occident.

Il existe une vieille blague disant ceci :

Un Soviétique et un Américain sont dans un avion, assis l’un à côté de l’autre.

« Pourquoi volez-vous vers les États-Unis ? » demande l’Américain.

« Pour étudier la propagande américaine », répond le Soviétique.

« Quelle propagande américaine ? » demande l’Américain.

« Et bien voilà », répond le Soviétique.

En réalité, la nature de l’empire centralisé étasunien lui permet de mener une campagne de propagande internationale massive et continue à travers des plateformes médiatiques qui sont pour la plupart privées. Un réseau diversifié de facteurs alimente cette dynamique que j’ai détaillée dans mon article inhabituellement long intitulé “ 15 raisons pour lesquelles les employés des médias de masse agissent comme des propagandistes ”, mais l’essentiel est que quiconque est suffisamment riche pour contrôler une plate-forme médiatique grand public va avoir un intérêt direct à préserver le statu quo sur lequel repose leur richesse, et ils coopéreront de diverses manières avec les structures de pouvoir de l’establishment à cette fin.

Le fait que ces médias semblent indépendants mais fonctionnent comme des organes de propagande pour l’empire étasunien permet à leur propagande de s’implanter dans l’esprit des gens sans déclencher le moindre réflexe de pensée critique ou de scepticisme, ce qui ne serait pas le cas si les gens savaient que ces médias étaient faits pour les nourrir de propagande. La propagande n’a vraiment de pouvoir de persuasion que si vous ne savez pas que vous la subissez.

L’invisibilité de la propagande EU est encore renforcée par les méthodes subtiles par lesquelles elle est administrée, dont nous avons un magnifique exemple avec la couverture des atrocités de masse en cours à Gaza, menées par le proxy israélien et soutenues par les États-Unis.

Dans un article intitulé “ La couverture de la guerre à Gaza dans le New York Times et d’autres grands journaux ont exclusivement favorisé Israël, selon une analyse ”, The Intercept rapporte qu’une analyse de 1 000 articles du New York Times, du Washington Post et du Los Angeles Times sur la guerre d’Israël contre Gaza a révélé que les médias utilisaient systématiquement des choix de mots qui servaient les intérêts israéliens en matière d’information.

« Des termes très émouvants pour le meurtre de civils comme « massacre », « tuerie » et « horrible » étaient réservés presque exclusivement aux Israéliens qui ont été tués par des Palestiniens, plutôt que l’inverse », rapportent Adam Johnson et Othman Ali de The Intercept. « Le terme « massacre » a été utilisé par les rédacteurs et les journalistes pour décrire le meurtre d’Israéliens et de Palestiniens dans un rapport de 60 contre 1, et « massacre » a été utilisé pour décrire le meurtre d’Israéliens et de Palestiniens dans un rapport de 125 contre deux. « Horrible » a été utilisé pour décrire le meurtre d’Israéliens contre Palestiniens à 36 contre 4. »

C’est le genre de manipulation qu’un consommateur d’information occasionnel ne remarque pas. À moins que vous ne soyez à l’affût des préjugés et que vous gardiez une trace des mots qui sont ou ne sont pas utilisés et à quel endroit, vous ne remarquerez probablement pas l’absence de mots chargés d’émotion lorsque vous faites un reportage sur les Palestiniens tués par les Israéliens.

Ce type d’opinion se manifeste de toutes sortes de manières, comme dans les gros titres d’aujourd’hui sur le meurtre par Tsahal d’une petite Palestinienne de six ans nommée Hind Rajab et de sa famille. Des organes de propagande étasuniens comme CNN, le New York Times et la BBC ont respectivement titré “ Une fillette palestinienne de cinq ans retrouvée morte après avoir été coincée dans une voiture sous le feu israélien ”, “ Une fillette de 6 ans portée disparues ”, “ Une équipe de secours retrouvée morte à Gaza, selon le groupe d’aide ” et “ Hind Rajab, 6 ans, retrouvée morte à Gaza quelques jours après des appels téléphoniques à l’aide ”. En revanche, Al Jazeera rapporte la même histoire avec le titre “ Le corps d’une fillette de 6 ans tuée dans des tirs israéliens « délibérés » retrouvé après 12 jours ”, et Middle East Eye titre “ Hind Rajab : une jeune Palestinienne retrouvée morte après avoir été coincée sous le feu israélien pendant des jours ”.

Il est facile de remarquer la différence lorsqu’ils sont placés les uns à côté des autres comme je viens de le faire, mais à moins que vous n’y prêtiez vraiment attention et que vous n’ayez une bonne idée de ce qui se passe ici, vous risquez de manquer ce qui se passe. Si vous êtes comme la plupart des gens et ne lisez pas au-delà du titre, vous ne saurez jamais, d’après les gros titres des médias impériaux, que l’enfant a été tuée par Israël, et vous ne saurez certainement rien de son appel téléphonique terrifié alors qu’elle était piégée par les tirs des FDI et entourée des corps de ses proches décédés. Si vous regardez les médias traditionnels et leurs itérations en ligne renforcées par des algorithmes pour obtenir des informations sur le monde, vous aurez une journée de plus avec une perspective déformée de ce qui se passe à Gaza.

La presse occidentale écrit constamment des titres comme celui-ci lorsqu’elle tente de minimiser l’impact de la mort d’une personne aux mains d’un parti avec lequel elle sympathise, en particulier en ce qui concerne les Palestiniens. Le mois dernier, la BBC a publié un article intitulé “ Un nombre record de civils blessés par des explosions en 2023 ”, comme si des gens manipulaient mal des feux d’artifice ou quelque chose du genre au lieu d’être effectivement tués par les bombes israéliennes. La BBC a ensuite révisé son titre atroce, mais l’a révisé dans la direction opposée, en remplaçant « Nombre record » par « Nombre élevé » pour minimiser encore davantage l’impact.

Comparez cela avec les gros titres de la BBC lorsqu’elle parle des Ukrainiens tués par les frappes aériennes russes  – il y en a un récent intitulé « Guerre d’Ukraine : les frappes aériennes russes font cinq morts à Kiev et à Mykolaïv ».

Vous avez compris ? En Ukraine, des gens meurent à cause des bombes parce que la Russie a lancé des frappes aériennes russes et les a tués de manière très russe, tandis qu’à Gaza, les gens sont blessés par des explosions parce qu’ils se sont trop rapprochés d’un type de matériau explosif.

La semaine dernière, le Washington Post publiait un article d’opinion intitulé « L’Amérique est-elle complice de la guerre sanglante d’Israël à Gaza ? » Mais cela a été considéré trop lourd par les rédacteurs du Post, qui ont rebaptisé l’article « La guerre entre Israël et Gaza a-t-elle changé votre sentiment d’être américain ? » pour empêcher les Étasuniens de trop réfléchir à la guerre sanglante menée par Israël à Gaza et à la complicité de leur pays dans cette guerre.

Dans un article de mercredi intitulé « Biden essaie à nouveau avec les Arabes américains du Michigan », Farah Stockman, membre du comité de rédaction du New York Times, a écrit une phrase absolument insensée : « L’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre semble affecter les perspectives électorales de Biden. » Et le New York Times l’a imprimé.

Relisez cette ligne. Elle dit que les Arabes étasuniens rejettent Biden à cause de l’attaque du Hamas du 7 octobre, ce qui est bien sûr absurde ; ils rejettent Biden parce qu’il soutient un génocide à Gaza. Elle a écrit cette ligne absurde parce que dans le New York Times, vous ne pouvez pas dire des phrases comme « le génocide israélien à Gaza » ou « la facilitation des crimes contre l’humanité par le président », et vous ne serez pas embauché si vous êtes le genre de personne qui serait enclin à l’écrire. Au lieu de cela, le titre prétend que, pour une raison inexplicable, les Arabes étasuniens sont simplement en colère contre Biden parce que le 7 octobre s’est produit.

Mais encore une fois, ces petites manipulations passent inaperçues si vous n’y prêtez pas attention. Tel est l’éclat de la machine de propagande invisible de l’Empire. C’est pourquoi il est très difficile de gagner une guerre de propagande contre les États-Unis, c’est pourquoi les Occidentaux ont été si bien manipulés pour accepter un statu quo de guerres sans fin, d’écocide, d’injustice et d’exploitation, et c’est pourquoi le monde est tel qu’il est actuellement.  (Voir l’entrevue Poutine-Carlson : Vladimir Poutine remporte cette manche de la guerre. Retour sur l’interview du siècle – les 7 du quebec).

»» https://lesakerfrancophone.fr/la-revue-de-presse-du-12-fevrier-2024tra…
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Poutine signale son intérêt pour des pourparlers sur l’Ukraine


Par M.K. Bhadrakumar – Le 13 février 2024 – Source Indian Punchline

La grande beauté de l’interview du président russe Vladimir Poutine avec le célèbre journaliste américain Tucker Carlson ( Vladimir Poutine remporte cette manche de la guerre. Retour sur l’interview du siècle – les 7 du quebec)  est qu’elle contient quelque chose pour presque tout le monde – qu’il s’agisse d’historiens qui commémorent le passé, de diplomates qui isolent l’histoire et la sortent de son contexte, de maîtres de l’espionnage qui sont des guerriers froids dont l’adrénaline continue à couler, de politologues qui s’arrangent pour créer de faux récits, et même d’un ou deux présidents américains et d’un Premier ministre britannique très coloré, qui pourraient avoir du sang sur les mains.

Carlson a déclaré modestement qu’il voulait s’asseoir avec Poutine parce que “la plupart des Américains ne sont pas informés” de la façon dont la guerre en Ukraine “remodèle le monde“.

Au fur et à mesure de leur conversation de deux heures, un vaste panorama s’est déroulé :

 

  • de l’origine de la Rus à l’”État artificiel” qu’est l’Ukraine ;
  • de Dostoïevski à l’âme russe ;
  • de la rebuffade des États-Unis face au désir de la Russie post-soviétique de faire partie de l’alliance occidentale au soutien de la CIA au séparatisme et au terrorisme dans le Caucase du Nord ;
  • de l’expansion de l’OTAN à l’apparition de ses bases en Ukraine ;
  • du déploiement proactif du système ABM par les États-Unis en Europe à la riposte de la Russie avec des systèmes de frappe hypersoniques ;
  • de la militarisation du dollar au contrecoup de la dédollarisation ; et,
  • la nécessité impérative pour les États-Unis de s’adapter à la réalité géopolitique : “le monde change“.

 

L’interview a fait le tour de l’internet, recueillant des dizaines de millions de vues sur X. Ses répercussions pourraient se poursuivre pendant la campagne pour les élections de novembre. Robert Kennedy Jr, candidat indépendant à l’élection présidentielle, a écrit : “Tucker Carlson est dénigré depuis des jours. Les médias traditionnels et l’establishment Démocrate lui reprochent d’avoir simplement fait son travail. Les Américains sont capables de tenir des conversations qui incitent à la réflexion. Nous pouvons faire face à des pensées dangereuses ou à des idées contraires qui ne correspondent pas à la narration des MSM. Laissez-nous décider par nous-mêmes“.

Sans aucun doute, la guerre en Ukraine a été le leitmotiv de l’interview. Interrogé sur les perspectives de paix, Poutine a déclaré : “Si vous voulez vraiment arrêter les combats, vous devez cesser de fournir des armes“. Puis a ajouté : “Ce sera terminé en quelques semaines. C’est tout.

Cette solution, d’une facilité déconcertante, repose sur la conviction de Poutine, qu’il a toujours défendue depuis le début du conflit en février 2022, qu’il s’agit au fond d’une guerre civile et d’un conflit fratricide qui divise des familles, des parents et des amis, et qui n’aurait peut-être pas eu lieu sans le comportement malveillant et intrusif des puissances occidentales.

L’interaction de trois facteurs liés peut expliquer l’optimisme prudent de Poutine. Tout d’abord, l’interview intervient alors que la dynamique du champ de bataille a basculé en faveur de la Russie. Par ailleurs, à un niveau plus profond, la résistance du Congrès à l’aide à l’Ukraine souligne la transformation de la dynamique des partis et de l’électorat aux États-Unis.

Le Parti républicain, qui se distinguait autrefois par son opposition ferme à la Russie, penche de plus en plus vers l’isolationnisme et, dans certains cercles, il y a même de la sympathie pour Moscou.

Bien sûr, si la politique américaine est fébrile, ce n’est pas à cause de Poutine mais à cause de la montée du populisme, de la polarisation de la société, qui sont des phénomènes internes ayant des racines historiques. Après des décennies de consensus bipartisan pendant la guerre froide sur le rôle de l’Amérique dans le monde, la mondialisation, les flux de migrants illégaux, les guerres étrangères, etc. ont discrédité l’ancienne façon de penser.

Un deuxième facteur pourrait être le sentiment naissant dans certains milieux à Moscou que, bien que le président Zelensky ait “trompé ses électeurs” en tournant le dos à son mandat de mettre fin au conflit dans le Donbass, et qu’il ait plutôt décidé, dans son propre intérêt, qu’il était “bénéfique et sûr… de ne pas entrer en conflit avec les néo-nazis et les nationalistes, parce qu’ils sont agressifs et très actifs, vous pouvez vous attendre à tout de leur part, et deuxièmement, l’Occident dirigé par les États-Unis les soutient et soutiendra toujours ceux qui se mettent en conflit avec la Russie” – néanmoins, il peut toujours négocier avec Moscou.

Poutine a rappelé la révélation stupéfiante faite dans une interview à la télévision ukrainienne par Davyd Arakhamia, qui dirigeait la délégation chargée de négocier avec les responsables russes à Istanbul en mars 2022 et qui avait en fait paraphé le document final, selon laquelle “après notre retour d’Istanbul, Boris Johnson s’est rendu à Kiev et a dit que nous ne devrions rien signer avec les Russes et que “nous devrions nous battre”“.

Pour citer Arakhamia, qui est actuellement le chef de la faction du parti au pouvoir au parlement ukrainien et l’un des principaux conseillers de Zelensky, “la guerre aurait pu se terminer au printemps 2022 si l’Ukraine avait accepté la neutralité. L’objectif de la Russie était de faire pression sur nous pour que nous soyons neutres. C’était l’essentiel pour eux : Ils étaient prêts à mettre fin à la guerre si nous acceptions la neutralité, comme l’a fait la Finlande. Et nous devions nous engager à ne pas rejoindre l’OTAN. C’était l’essentiel“.

C’est sans doute là que la lutte pour le pouvoir à Kiev et l’éviction du général Valery Zaluzhni, ancien commandant en chef des forces armées, entrent en jeu en tant que troisième facteur. Selon un rapport de l’agence Tass, le chef du service de renseignement extérieur russe, Sergey Naryshkin, a déclaré lundi à Moscou que les États-Unis et leurs alliés du G7 s’inquiètent des défections au sein du régime ukrainien et évoquent l’idée de nommer un représentant spécial à Kiev pour veiller à ce que Zelensky s’en tienne à la ligne de démarcation. Naryshkin a laissé entendre que ces craintes étaient fondées dans les capitales du G7.

En effet, à la fin de l’entretien avec Carlson, Poutine a également laissé un message de départ : “Il y a des options (pour des pourparlers de paix) s’il y a la volonté“. Il a ajouté :

Jusqu’à présent, il y a eu du bruit et des cris pour infliger une défaite stratégique à la Russie sur le champ de bataille. Aujourd’hui, ils (l’OTAN) semblent se rendre compte que c’est difficile à réaliser, voire impossible. À mon avis, c’est impossible par définition, cela n’arrivera jamais. Il me semble que les dirigeants occidentaux l’ont également compris.

 

Si c’est le cas, si la prise de conscience a eu lieu, ils doivent réfléchir à ce qu’il faut faire ensuite. Nous sommes prêts pour ce dialogue… pour dire les choses plus précisément, ils sont disposés à le faire mais ne savent pas comment s’y prendre. Je sais qu’ils veulent. Ce n’est pas seulement que je le vois, mais je sais qu’ils le veulent, mais qu’ils ont du mal à comprendre comment le faire… Eh bien, qu’ils réfléchissent maintenant à la manière d’inverser la situation. Nous ne sommes pas contre.

La grande question est de savoir si l’administration Biden va prendre le taureau par les cornes. Le chancelier allemand Olaf Scholz s’est rendu à la Maison Blanche le 9 février. Dans ses remarques aux médias avant la rencontre avec le président Biden, Scholz a douté des intentions de Poutine, déclarant : “Il veut s’approprier une partie du territoire de ses voisins. C’est de l’impérialisme, de l’impérialisme. Et je pense qu’il est nécessaire que nous fassions tout notre possible pour soutenir l’Ukraine et lui donner la possibilité de défendre son pays“.

Pour sa part, Biden est resté circonspect. Plus tard, un communiqué détaillé de la Maison Blanche, axé sur les développements au Moyen-Orient, se contentait d’indiquer ce qui suit : “Le président Biden et le chancelier Scholz ont réaffirmé leur soutien résolu à l’Ukraine dans sa lutte contre la guerre d’agression de la Russie. Le président a salué les contributions exemplaires de l’Allemagne à l’autodéfense de l’Ukraine, et le chancelier Scholz a souligné l’importance du soutien durable des États-Unis“.

Il semble très probable que l’administration Biden ait l’intention de maintenir le conflit en vie au moins jusqu’en novembre, alors qu’elle se concentre principalement sur les développements au Moyen-Orient qui ont une incidence directe sur la candidature du président aux élections de novembre.

M.K. Bhadrakumar

Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone. Sur  Poutine signale son intérêt pour des pourparlers sur l’Ukraine | Le Saker Francophone

 

Robert Bibeau

Auteur et éditeur

4 réflexions sur “Poutine maître du jeu…détourne la propagande américaine à son profit

  • 21 février 2024 à 0 h 46 min
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    En fait c’est simple : en Russie les institutions publiques contrôlent les journaux, mais laissent passer les faits.
    En Anglosaxonnerie, ce sont les propriétaires des journaux (qui sont propriétaires de fait de pratiquement tout le reste) qui POSSÈDENT le gouvernement, et eux ne laissent pas passer les faits, mais seulement leur narrative : qu’elle soit vraie ou fausse leur importe peu.

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  • 21 février 2024 à 3 h 59 min
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    Encore une fois, aussi bons soient leurs articles, nos analystes refusent d’aller à la source des problèmes actuels entre les populations dites occidentales et celles qui ne le sont pas, de sorte qu’on survole une réalité sans pénétrer son cœur.
    À l’époque où nous vivons, le quasi quart du vingt-et-unième siècle, nous sommes toujours mondialement confrontés aux réflexions et théories anthropologiques des années 1860.
    La pensée de base des soi-disant lumières, en ce qu’elles veulent nous faire croire, c’est l’unité de l’homme (et non pas des Hommes) en société.
    De qui parlaient-ils en tant qu’homme, ces « évolutionnistes, impérialistes » quelles sociétés?
    Ce sont là des questions fondamentales, puisque, à quel moment parmi tous ces « génies » auxquels on se réfère encore, l’un d’entre eux établit-il une similarité et uniformité dans les opérations de l’esprit humain?
    Jamais!
    C’est exactement le même le socle encore formulé de l’esprit dit occidental actuel, c’est d’une perversion sans nom que de toujours persister à concevoir et faire allégeance au concept de mondialisation, en prétextant qu’il est impossible de revenir dessus, quand celui-ci est le germe même de la discorde, étant donné qu’il ne fait que persister à affirmer une similarité des besoins humains, pourvu qu’on le ramène planétairement, au même stade de subordination et à des conditions sociales identiques, ou supposées l’être, car le concept du revenu universel n’est conditionné à aucune contrainte, il voudrait être donné à tous dès la naissance, de façon inconditionnelle.
    Leurs intentions demeurent les mêmes alors, niveler par le bas et ramener tout le monde à une certaine médiocrité universelle, puisque dorénavant ils savent que le « génie » avec lequel ils ont ébahi le monde quelques instants, eh bien, la faculté d’intercommunication qui existe entre les populations mondiales depuis seulement une quinzaine d’années, a ringardisé l’ensemble du dispositif intellectuel occidental, leur soi-disant génie est tout simplement, réformé.
    « Vous n’aurez rien, et vous serez heureux »…
    Dans quelle mesure après ça, entendrions-nous, nous les humbles, les termes justice et équité de la même manière qu’eux?

    Désolé, si mon propos n’est très amène envers certains articles, auteurs et autrices, mais, ce sont des esprits déformants les réalités qu’ils ne saisissent que partiellement.
    Les manipulations intellectuelles des médias pour monter les contre les autres ne commencent pas avec les Palestiniens, ça a concerné tout le monde à un moment au fil des évènements, bien que traditionnellement c’est sort réservé aux minorités, comme d’abattre systématiquement des porteurs de couteaux non blancs dits radicalisés, en France, mais à force d’intouchabilité, nous avons inversé cette tendance et, l’ethnocentrisme est sur le bûcher dorénavant, reste plus qu’à l’allumer.

    Poutine est un stratège d’un niveau incomparable avec d’autres aux mêmes degrés de responsabilités que lui, planifier, ici, c’est voir au-delà de ce que peut le commun, donc, chaque chose a un sens à une époque, et le déroulement des différentes époques durant lesquelles les choses prévues se sont déroulées sans ambages excessifs, indiquent au fil du temps, le ou les objectifs visés.
    En 2015, Poutine n’a pas été invité à la cérémonie du 70ͤ anniversaire de libération d’Auschwitz, aussitôt, les archives russes déclassifiées de la libération desdits camps ont saturées Internet, donnant aux récits périmés de cette époque de l’Histoire des allures de fables, dans le même temps, Moscou accusait, déjà, Kiev et Varsovie, philosémites s’il en est, de tentatives de réécrire l’Histoire, première phase.

    Lancement de l’opération spéciale le 24 février 2022, mai de la même année, M. Lavrov dit qu’Hitler avait du sang juif, ce sur quoi le président Poutine sommé par la communauté occidentale de le désavouer, il ne fera en fait qu’accréditer la véracité de l’assertion.
    Vient cette interview avec Carlson où il a ringardisé et mis minable l’establishment politique, diplomatique et médiatique, quant aux militaires, c’est dans une séquence lapidaire face à Carlson alors qu’il mène depuis deux ans une guerre contre la plus puissante coalition armée jamais vue, qu’il marche sur cette esbrouffe pour dire qu’ils ne vaincront jamais la Russie, deuxième phase.

    Enfin, récemment, M. Medvedev, qui est juif, parle dans les termes les plus crus quant à la menace nucléaire russe et l’anéantissement qu’il promet, de, « désidératas judéo-américains », si avec ça et l’opération du 7 octobre accomplie par le Hamas et qui semble calquée sur les méthodes russes, le potentiel combat et destruction de ce groupuscule qui met sur le flanc, non seulement l’armée israélienne, israël, mais aussi toute la crapulerie occidentale qui s’est démasquée au monde comme prostituée de l’entité juive.
    Si après ça, il y a encore des doutes sur la cible réelle de la Russie, la puissance actuelle qu’elle-même développe en Afrique aux Africains, devrait finir de convaincre les sceptiques, que quand Poutine parle de qui contrôle les médias du monde, à moins de vivre enfouie sous terre depuis cinq décennies au moins, n’importe qui un minimum informé, sait qu’il parle encore des juifs là.
    Et, il y va fort, car il parle d’un phénomène mondial et précise que l’Europe est au fond du trou quant à ça.
    D’ailleurs, aucun des pays allié à lui ne fait pas le plus petit cadeau qui soit à l’entité juive, un hasard, certainement pas, mais une démolition contrôlée.

    Pour pouvoir encore écrire des fadaises comme celle-là sur le pouvoir propagandiste américain, c’est, qu’en nous-mêmes, esprits occidentalisés, le schème contraint de notre conception des Autres, différents de nous, reste un a priori tiré du même dix-huitième siècle et de leur primitivisme supposé par rapport à nous.
    En un peu plus d’un siècle et demi, nous n’avons pas verticalisé d’un iota par rapport à ces conceptions absurdes, puisque nos pays leurs complexes milataro-industriels persistent dans la même voie que celle du partage et colonisation du monde, à savoir, à nous éduquer à avoir une conception et proférer des affirmations méprisantes à l’égard de ces Autres, ce qui permet à nos dirigeants de continuer leurs pratiques, qui est la règle à leur égard, de destructions systématiques de ces sociétés humaines non établies sur notre « modèle », Par le passé des civilisations ont disparue par la faute occidentale, aux temps présents, Irak, Syrie, Libye, Serbie et d’autres, ce qui fait, que nous, peuples occidentalisés, demeurons toujours, sans en avoir pleinement conscience, des évolutionnistes, au sens de l’empire colonial occidental, mais, ce qui constitue vraiment son socle, depuis ce qui est dit, être la « renaissance », c’est l’expansionnisme européen et ses violences et destructions des autres civilisations.
    C’est de là que se sclérose le postulat de l’invincibilité américaine, occidentale et autres, malgré le fait qu’ils se sentent obligés d’envisager la suppression de la liberté d’opinion, que chacun de leurs coups tordus depuis le 9/11 était déshabillé en places publiques, vingt-quatre heures après sa réalisation, par la coordination et coopération internationale des peuples grâce aux nouvelles technologies et l’intercommunication qu’elles permettent, on lit encore de ces âneries publiées par des « faiseurs d’opinions », c’est dire pourquoi et comment ces américains vont finir dans le bouillon.

    Il va falloir qu’on fasse comprendre qui aiment tant dégorger à la moindre alerte, complotisme, conspirationniste, concurrence victimaire et autres, que justement, l’offre médiatique est occidentale est certes privée (de toute information surtout) mais elle n’applique ses principes économiques là, car non seulement il n’y a aucune concurrence sur l’information que ne sont pas des faits divers, mais qu’en plus, la presse occidentale est un ethnocentrisme écœurant.
    Il n’y a actuellement sur la Terre, qu’un seul et unique pays qui est impliqué et vit depuis la dernière guerre mondiale, dans une fièvre de religion nationale, à l’instar du délire des nazis aryens, c’est israël et ses occupants les juifs, qui, tous les trente ans secoue le monde jusqu’à ce qu’il le satisfasse pleinement dans ses délires ou qu’il le fasse basculer dans l’hécatombe humaine, ça dure depuis des siècles avec les maîtres de ce confetti, car il a fallut dès la première croisade initiée par Rome, et celles qui ont suivies, que ces chers chevaliers aventuriers empruntent beaucoup à l’Usure pour armer et équiper leurs voyages expéditionnaires, après il fallait rembourser (ce crédit révolving avant l’heure), sur des générations.
    De la même manière qu’Hitler avait fait de l’histoire la pensée philosophique de l’Allemagne, de nos jours, c’est carrément au niveau occidental grâce au contrôle médiatique qu’ils ont détenu pendant longtemps (inutile de revenir le fait réel que les populations mondiales ont ce contrôle dorénavant), nous assistions à la même entreprise de la part des juifs, une entreprise fantasmée basée sur des mythes pseudo-hystoriques ridicules, comme pour, les nazis, on trouve, l’État divinisé, le sur-homme, la soi-disant philosophie de la volonté et, l’irréductible détermination a posséder l’ensemble du monde.
    Ce sont les nouvelles technologies et les capacités d’accès à une information non contrôlées et cette volonté même plus dissimulée des juifs de domination universelle sur laquelle les penseurs actuels n’investiguent pas (on se demandera toujours pourquoi?), qui a permis la mise en relation d’une conscience populaire internationale si pertinente, que la tâche des hommes et femmes d’État dirigeant la vie des peuples est devenue une mission si difficile, qu’elle sera presqu’impossible dans un futur proche.
    Ces gens vivent sous la contrainte d’oublier (c’est le choix qu’ils ont volontairement fait en se vendant eux-mêmes à l’Ignominie), que les lois créées par les volontés humaines ont le devoir de s’adapter aux nécessités naturelles de la vie terrestre et jamais à tout faire pour les violer.
    Nous avons affaire à de véritables imbéciles, fous, qui en plus ignorent le passé, car ce ne sont pas les premiers à faire comme ils font, être raides avec leurs peuples et leur imposer des transformations sociales à coup de décrets, de violences étatiques, il n’y a qu’à prêter l’oreille à ce que disent ces gens pour se justifier, ces sont des esprits simplistes et autoritaires, ce qu’ils récolteront, mondialement cette fois, ce sont les mêmes désastres populaires qu’autrefois, mais dans une ampleur inconnue.
    La Chine, ce 20 février, vient soutenir en matière de sécurité intérieure comme extérieure, la Hongrie (faut dire aussi que les Hongrois ont la plus grosse base logistique de Huawei hors de Chine), le seul pays européen allié de la Russie (un diable donc, pour l’Europe) qui refuse son expansionnisme à l’Otan parce qu’il est le seul à ne pas accorder son autorisation d’entrée de la Suède, dans cette organisation, là bas on fait moins d’esbrouffe que ce clownesque Erdogan, mais quand on dit que restera debout, ben on le reste, et ça paie, elle exporte plus vers l’Allemagne qu’elle n’importe, malgré l’inflation qui dévore de misère la population exactement comme chez nous, le pays est politiquement stable lui, donc, les conflits avec la commission européenne ne vont pas plomber la la Hongrie comme l’espèrent les sanctionneurs bruxellois aux hauts rendements comme on sait, ce sont d’autres investisseurs aux reins solides, eux, qui vont débarquer dans le pays, c’est une perspective d’avenir pour la Hongrie qu’il faut mettre en regard avec celle de l’Allemagne.
    Donc, à quelques jours du deuxième anniversaires de ce qui devait ravager la Russie et mettre tous ses alliés en terreur et au pas, celle-ci affiche une santé financière insolente, met, baignes, châtaignes, bourre-pifs et autres raclées bien meurtrières à ses ennemis, gagne ses guerres, militaire, diplomatique et médiatique, et on vient nous parler de l’Amérique qui fait combattre des grabataires pour qu’ils élaborent son avenir comme d’un encore grand qui fait peur, à ça il faut répondre, si l’Union Africaine et le Brésil se mettent à faire valser sans ménagement l’allié indéfectible américain, c’est que l’un comme l’autre voient que, de prédateurs ce sont devenus des proies, donc lequel va survivre, parce que meute est lâchée maintenant.
    Les choses sont claires dorénavant les États prostitués naguère ne prospèrent plus, son muets quant à ce qui se passe et en prime, s’auto-humilient devant leurs populations qui n’imaginaient pas à quel point leurs sataniques élites les avaient trahis.
    Ce qu’il faut comprendre par là, c’est que dans la logique de l’Hegemon, aucune prostituée d’hier ne sera admise à s’acheter une virginité demain ou aujourd’hui, pute un jour, pute toujours, c’est sa loi.
    Donc, ça devrait donner des indications quant à ce que pourraient être les liens « indéfectibles » d’ici quelques temps.

    Je ne cesse de le répéter depuis je ne sais combien de temps, il faut péter sa gueule au nabot pour que le monde aille bien, ça droit se faire d’une certaine façon raisonnée ou c’est comme si on les livrait à l’abattoir, c’est ce qui dit Poutine et qu’ont très bien compris les Américains tel Blinken, quand il dit publiquement que les pays musulmans sont prêts à la paix avec israël, mais avec un État palestinien conforme à ce prévu par les décisions internationales, c’est un pas effectué vers un lâchage à venir, israël, malgré le pouvoir de nuisance juif à travers le monde est condamné et ne pourra jamais constituer une menace sur l’Afrique, ni économique, ni militaire et encore moins expansionniste, donc, on est bien dans la poursuite du projet de dénazification tel que poursuit Poutine, ce qu’il c’est la paix, alors il a fiché le canon de son arme dans la bouche américaine, ç devrait accélerer les choses.
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