Palestine – Sept humanitaires d’une ONG américaine assassinés à GAZA (vidéo 1’13)
http://mai68.org/spip2/spip.php?article18026
Sept humanitaires tués à Gaza : Sánchez « exige » d’Israël des explications
https://assawra.blogspot.com/2024/04/sept-humanitaires-tues-gaza-sanchez.html
2 avril 2024
Assawra
Le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a « exigé » mardi 2 avril 2024 qu’Israël fournisse des explications « dès que possible » sur la mort de sept travailleurs humanitaires tués dans la nuit par une frappe imputée à l’armée israélienne dans la bande de Gaza.
Dans une déclaration à la presse à l’issue d’une visite dans le camp de réfugiés palestiniens de Jabal el-Hussein, en Jordanie, M. Sánchez a exprimé ses « plus profondes condoléances » pour la mort de ces employés de l’ONG World Central Kitchen.
« J’espère, et je l’exige, que le gouvernement israélien fera la lumière dès que possible sur les circonstances de cette attaque brutale qui a coûté la vie à sept coopérants qui ne faisaient rien d’autre qu’aider », a encore déclaré le dirigeant socialiste.
Dans un message posté sur le réseau social X, M. Sánchez avait indiqué auparavant qu’il venait de transmettre ses « plus sincères condoléances au chef José Andrés », le fondateur de l’ONG World Central Kitchen, ainsi que son « soutien à lui et à toute son équipe ». « Votre solidarité, votre altruisme et votre engagement auprès de ceux qui en ont besoin est une fierté. Le gouvernement espagnol est avec vous », concluait le message.
Le Premier ministre espagnol est arrivé lundi soir à Amman, première étape d’une tournée régionale dans trois pays qui doit ensuite le conduire en Arabie saoudite et au Qatar et qui est centrée sur la recherche d’une solution au conflit actuel à Gaza.
Le dirigeant espagnol, qui a critiqué très sévèrement et de manière répétée le gouvernement israélien depuis le début du conflit à Gaza, a, en outre, répété qu’il était « urgent qu’Israël permette l’entrée de l’aide humanitaire à Gaza, comme l’exigent différentes instances internationales, dont la Cour internationale de Justice » (CIJ).
A ce propos, M. Sánchez, dans une nouvelle critique à peine voilée contre Israël, a tenu à « rappeler que les décisions » de la CIJ devaient « obligatoirement être respectées ».
Il a également souligné le travail « fondamental et irremplaçable » des Nations unies et de leurs agences, notamment l’Agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), qui gère le camp de réfugiés de Jabal el-Hussein qu’il a visité en début de matinée.
L’Espagne est « prête à prêcher par l’exemple », a-t-il dit, rappelant que Madrid avait récemment annoncé une aide supplémentaire de 23,5 millions de dollars pour l’UNRWA.
Roland RICHA Avec l’Afp du 02 avril 2024
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Pompidou ! Des sous ! vidéo 7’10
http://mai68.org/spip2/spip.php?article18025
Pompidou est mort le 2 avril 1974
Extrait du France 3 Auvergne le 2 avril 2024 à 12h45
Cliquer ici pour voir la vidéo
Slogan dans les manifs : « Pompidou ! Des sous ! »
Chant en manif sur l’air de « il était un petit navire » :
« Pompidou navigue sur nos sous. »
On se souviendra aussi d’une répression implacable avec le terrible ministre de l’intérieur Marcellin.
Pompidou avait été directeur de la banque Rothschild. Celui-ci l’avait « nommé » premier ministre pour surveiller le général de Gaulle. Souvenons-nous qu’en mai 68, c’est Pompidou qui a empêché de Gaulle de laisser le pouvoir à la rue. C’est-à-dire à la révolution.
C’est aussi Pompidou qui, en tant que Président de la République, a fait la loi Rothschild signée par Giscard pour que la France perde le droit de battre monnaie au profit des banques. C’était une étape indispensable à l’établissement du banco-centralisme, c’est-à-dire au coup d’État des banques centrales. Voir les encadrés sous l’article :
http://mai68.org/spip2/spip.php?article18025
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Bien à vous,
do
http://mai68.org/spip2
Versão em Língua Portuguesa:
https://queonossosilencionaomateinocentes.blogspot.com/2024/04/palestina-sete-trabalhadores.html
Quand on connaît les procédures strictes auxquelles doivent se soumettre tous leurs personnels, pour engager une cible, la réponse qu’apportent ces vers, exception réservée mise sur l’Espagne à propos du sujet palestinien, censés être à la tête de leurs États, pour défendre leurs citoyens, nous avons là une image très complète de la valeur d’une vie non juive aux yeux des juifs et, plus grave encore, aux yeux de ces larves à l’apparence humaine, autorisées par les juifs, pour diriger nos pays.
Des nations fortes, en auraient déjà brûlé, un million de cette vermine, avant de poser la moindre question sur ce qui s’est passé.
Normalement, exiger est un impératif, qui ne saurait être timoré, par, un des que possible, d’où une certaine réserve sur l’Espagne.
Sérieusement, ils me font vomir tous ces couards qui sont systématiquement à vouloir ménager la chè vre et le choux. On reconnaîtra un État palestinien cet été… si c’est possible…
Trompettes, mais fermez la et faites-le!
Lequel d’Etat au fait, avec quelles frontières celles déjà reconnues internationalement par des résolutions, ou cela sera encore une de leurs fantaisies que la mascarade dite olympique est censée faire oublier aux gens?
Il n’y a qu’une solution au conflit à Gaza, réduire la présence juive sur tout le Continent Africain à 50 000 personnes, peu m’importe le procédé utilisé pour y arriver.
C’est de lâcheté, voilà pourquoi plutôt que d’inciter en France les gens à perdre leurs votes sur une énième tata politique, qui si elle parle bien de souveraineté, frexit et autres, n’en demeure pas moins encore un ces foutus invertis qui nous glissera dans l’fondement tout le calendrier mondialiste à sec et sans préliminaires, on arrête pas d’s’en prendre, ceux qui aiment, c’est leur affaire, moi je préfère fonder sur l’extrémisme incarné par la France Insoumisse, qui si elle fait de bons scores aux européennes va envoyer un putain d’message à qui de droit.
Il se passe quoi pour qu’il n’y ait plus qu’eux comme options les homos?
La tata de l’UPR est aussi charismatique qu’un oui-oui malheureux, c’est bon quoi, ça fait des années qu’à chaque fois on le voit se faire mettre en boîte sur les plateaux tv (ça doit l’exciter), et ça veut être chef, allez, un peu de sérieux, l’Élysée c’est pas un backroom, merde!
La France c’est pas l’eldorado des pédés et lesbiennes non plus, ne serait-ce que pour ça, LFI, parce qu’ils sont sexuellement plus tradis et normaux, à l’image de la majorité d’entre-nous.
Après les deux légendaires qui sont à l’Élysée, ne laissons pas croire au monde qu’on lgbt-compatibles et complaisants.
Ce que les juifs détestent, c’est bon pour nous!
Il semble gentil Sanchez, mais, ce qui est inquiétant, c’est la tempérance du zoo enragé contre lui et son pays, alors qu’il semble tant s’agiter, ne faisons pas les taureaux de combat, c’est pas la cape sur laquelle focaliser notre attention, l’objectif est d’embrocher ces abrutis pour les faire cuire, pas le contraire.
La révolution, voilà où on doit aller, nous sommes un peuple suffisamment mâture pour que nous ne laissions pas cette fois-ci la truanderie nous voler ce que nous aurons gagner avec notre sang.
Plus nos esprits seront extrémistes envers nos oppresseurs, meilleures sont nos chances de les détruire vite.
Le général Delawarde ne devrait pas oublier qu’il est une incarnation militaire aux yeux des Français, sa sortie des cadres quant à ses opinions politiques est malvenue, c’est un impair dont la Résistance se serait bien passée, souhaitons vivement qu’à l’avenir il s’abstienne.
Le boxon, c’est chez le progressisme, nous nous prônons la rigueur, alors, inutile de s’enflammer plus que nécessaire, pour ne pas griller, la route est encore longue.
On a tout pardonné à Israël pendant 75 ans et on l’a au surplus copieusement armé et soutenu. On en paye le prix actuellement.
Tant qu’Israël sera OCCUPÉ PAR DES SIONISTES, et soutenu monétairement et militairement par la RICHISSIME COMMUNAUTÉ SIONISTE DES USA qui OCCUPE aussi ce pays, AUCUNE paix ne sera possible..ni aucune démocratie digne de ce nom.
Ce que vivent les Palestiniens sous ne regard du monde est un test de la part des américanos-sionistes afin de connaître le degré de tolérance du monde entier face à leur AUTORITARISME-DESPOTISME et insatiable appétit de CONTRÔLE. C’est un prélude à l’établissement de leur DOMINATION INSIDIEUSE sur la planète déjà très avancée.
Ils font monter les enchères de la violence tout en ÉLIMINANT, OCCUPANT et PROVOQUANT et surtout MANIPULANT. Cette tactique terroriste vise à faire violemment RÉAGIR L’IRAN, afin d’entrer en guerre ouverte, d’embraser l’ensemble des pays arabo-musulmans. Ils cherchent à soumettre de nouveau les anciennes colonies perdues bourrées de pétrole ou en récupérer de nouvelles. Ils font actuellement en coulisses une coalition, comme ce fut le cas pour la destruction de l’Irak à 2 reprises, étant donné que l’OTAN est presque en état de mort cérébrale.
Ils ont été incapables d’obtenir les résultats souhaités avec l’Ukraine afin de mettre à genoux la Russie et maintenant, ils espèrent tenter le coup avec l’Iran.
Quelque chose de TRÈS GROS VA S’ABATTRE SUR l’état illégal sioniste, c’est une question de temps. Reste à savoir si les USA iront jusqu’à SACRIFIER les sionistes qui occupent Israël et la Palestine…………
C’est un autre réalité qui mérite qu’on s’y attarde. Sans la DISPARITION du sionisme de ces régions, aucune stabilité de paix ne pourra jamais exister. La DESTRUCTION du sionisme, de cet état illégal basé sur le vol, le terrorisme, la violence et l’occupation illégale depuis son auto-proclamation en 1948, est LA CLÉ DE LA PAIX MONDIALE.
À lire absolument sur l’HYPOCRISIE et la CORRUPTION TOTALE des sionistes et de l’Égypte……..ça n’a pas de nom!! les mots me manque.
Je colle l’intégrale ici.
https://orientxxi.info/dossiers-et-series/on-meurt-sous-les-memes-bombes-qui-ont-tue-les-humanitaires-de-wck,7213
Journal de bord de Gaza 14
« On meurt sous les mêmes bombes qui ont tué les humanitaires de WCK »
Rami Abou Jamous écrit son journal pour Orient XXI. Ce fondateur de GazaPress, un bureau qui fournissait aide et traduction aux journalistes occidentaux, a dû quitter son appartement de la ville de Gaza avec sa femme et son fils Walid, deux ans et demi. Il partage maintenant un appartement de deux chambres avec une autre famille. Il raconte son quotidien et celui des Gazaouis de Rafah, coincés dans cette enclave miséreuse et surpeuplée. Cet espace lui est dédié.
«Jeudi 5 avril 2024.
Mardi, j’ai passé toute la journée au terminal de Rafah qui relie la bande de Gaza avec l’Égypte. Il est divisé en deux, un côté palestinien et un côté égyptien. Du côté palestinien, il y a la police du Hamas qui fait le contrôle et qui fait régner un peu d’ordre pour faire passer les gens vers l’Égypte. J’étais là avec un ami qui voulait quitter Gaza parce qu’il n’en pouvait plus, parce qu’il avait peur de la machine de guerre israélienne. Il a tout à fait raison, vu ce qui se passe ici et surtout vu le risque d’incursion terrestre à Rafah. Tout le monde sait ce que ça veut dire, une incursion terrestre. Déjà qu’on est pilonné par les bombes ; là ce serait un tremblement de terre qui réduirait à néant toute la ville de Rafah, comme ils l’ont fait au nord avec Gaza ville, et avec les massacres et les boucheries qui ne s’arrêtent pas.
Je vais juste vous expliquer comment ça marche. Ce n’est pas comme en Europe où les frontières sont ouvertes vingt-quatre heures sur vingt-quatre et sept jours sur sept, où on peut passer facilement d’un pays à l’autre, où c’est un simple panneau qui vous indique que vous avez changé de pays.
« Avant la guerre, c’était 1 200 dollars pour l’Égypte »
«Ici, c’est beaucoup plus compliqué parce qu’on est dans une prison à ciel ouvert qui a deux terminaux pour en sortir : un au nord qui s’appelle Erez, et relie Gaza à Israël ; et le terminal de Rafah au sud, qui donne accès à l’Égypte. Déjà, avant la guerre, c’était très difficile de quitter Gaza. Il fallait justifier d’un transfert médical, ou avoir un passeport étranger, auquel cas, on pouvait se rendre en Égypte. Si on avait un visa pour un pays européen par exemple, on allait directement à l’aéroport du Caire. Sinon on passait par la « coordination ». C’est un système inventé par les Égyptiens, une sorte d’agence de voyage qui s’appelle Ya Hala (« Bienvenue » en arabe).»
Avant la guerre, on payait à peu près 1 200 dollars par personne pour ce qu’on appelait à l’époque un « VIP ». On s’inscrivait directement auprès des représentants à Gaza de cette agence, et deux jours après on montait dans un bus privé qui vous emmenait au terminal égyptien. Ensuite, une voiture vous emmenait directement au Caire.
Maintenant, cela a changé. Pour sortir, il y a plusieurs types de listes. D’abord, celle des détenteurs de passeports étrangers ou des amis de ces pays, ou des gens qui ont travaillé pour eux. Le ministère des affaires étrangères de chaque pays envoie les noms au Cogat (Coordination Of Government activities in the Territories) israélien, qui délivre ou non l’autorisation de sortie du territoire. Par exemple la France a pu faire sortir la majorité des Palestiniens qui avaient aussi la nationalité française, et ceux qui qui travaillaient pour l’Institut français de Gaza
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Pour obtenir l’accord des autorités israéliennes, il faut des semaines, parfois des mois. Vous avez tous entendu parler d’Ahmed Abou Shamla, un responsable de l’Institut français qui devait partir avec sa famille. Mais les Israéliens n’ont donné l’autorisation que pour Ahmed, sa femme et les plus jeunes de ses quatre enfants, pas pour les deux aînés. Il est donc resté avec eux. Malheureusement, il est mort dans le bombardement de la maison où il s’était réfugié à Rafah. Comme par hasard, deux jours plus tard, les Israéliens ont donné leur accord…
« les Israéliens laissent les Égyptiens faire leur petit business »
La deuxième liste pour sortir, c’est celle des Palestiniens qui ont la nationalité égyptienne et qui est envoyé directement à l’Égypte sans passer par le Cogat et des noms sortent presque tous les jours.
La troisième liste, c’est celle des blessés. Il y en a dans les 70 000, et la majorité d’entre eux ont besoin d’un traitement à l’étranger parce qu’il n’y a plus de système de santé à Gaza à cause des bombardements des hôpitaux, surtout à Gaza ville où l’hôpital Al-Shifa n’est plus qu’une carcasse. Beaucoup de blessés qui auraient pu être sauvés meurent.
Le Croissant rouge envoie les noms, mais là aussi, ce sont les Israéliens qui décident, et au compte-goutte : ils ne donnent qu’une trentaine d’autorisations par jour.
La quatrième liste est la plus importante, c’est la liste payante. Là non plus, pas besoin de l’accord du Cogat : les Israéliens laissent les Égyptiens faire leur petit business, de même que le loisir de faire eux-mêmes le tri. Sauf que maintenant, ce n’est plus 1 200, mais 5 000 dollars par personne. Oui, 5 000 dollars pour sortir de l’enfer. Pour les moins de seize ans, on parle de 2 500 dollars. Donc une petite famille – qui se composerait selon les critères de Gaza de deux parents et de trois enfants -, doit payer au moins 20 000 dollars. Il y a beaucoup d’inscrits auprès de l’agence égyptienne. Entre 250 et 300 personnes sortent chaque jour par ce moyen. Autrement dit, il y a à peu près 1 million de dollars qui sort par jour de Gaza.
Comment les gens font-ils pour payer ? Certains ont dépensé toutes leurs économies, vendu leurs bijoux. On en a vu pas mal qui ont fait appel à la générosité publique en ouvrant des cagnottes en ligne sur des sites comme GoFundMe et autres. L’ami que j’ai accompagné a payé le double parce qu’il est « listé ». Il y en a beaucoup comme lui à Gaza ; ils sont théoriquement interdits d’entrer en Égypte… sauf s’ils payent plus. Mon ami en est arrivé à payer 10 000 dollars pour sortir.
« Des familles vivent au terminal de Rafah depuis des semaines, voire des mois »
Malheureusement, on a passé toute la journée sur place et il n’a pas pu passer, bien qu’il ait déjà payé. Le type de l’agence lui a dit : « On essayera une autre fois, ça marchera peut-être la semaine prochaine ». Est-ce une arnaque ? C’est possible. Mais j’espère qu’il pourra récupérer son argent s’il ne peut pas passer.
Pendant toute la journée, j’ai regardé les gens qui sont venus tenter leur chance. C’était encore le règne des listes. Les employés du Hamas leur disaient :
Nous, on est juste là pour vérifier. On reçoit des listes. Si votre nom est sur la liste, on vous laisse passer. Si votre nom n’est pas sur la liste, on ne peut pas vous laisser passer.
Ceux qui ont le feu vert montent dans un bus. Ils font quelques centaines de mètres jusqu’au grand portail qui marque la sortie du territoire palestinien. Il y a ensuite une dizaine de mètres de no man’s land et un nouveau portail : l’entrée en Égypte. Des militaires égyptiens montent alors dans le bus pour vérifier la liste.
Ils commencent à appeler des noms. Si une personne n’est pas sur la liste, elle descend tout de suite. Il y avait des gens qui essayaient malgré tout de passer en disant « on peut se débrouiller avec les Égyptiens ». Malheureusement ils ne pouvaient pas entrer.
J’ai vu aussi une dizaine de familles avec enfants qui vivent au terminal de Rafah depuis des semaines, d’autres depuis des mois. Il y avait là un monsieur qui voulait partir en Australie. Il a vécu toute sa vie en Arabie Saoudite et il est revenu à Gaza il y a un an. Il m’a dit qu’il avait dépensé près de 200 000 dollars pour acheter des voitures, un appartement, et qu’il voulait finir sa vie à Gaza, parce que c’était le berceau de sa famille. Mardi, il espérait obtenir son visa pour partir. Il pensait que ce serait prêt « dans deux ou trois jours ». Lui et ses filles passent leurs nuits dans leur voiture. Il a acheté des draps et ils se nourrissent avec des boîtes de conserve et du pain. Il dit qu’ils vont partir bientôt.
« Cela fait de la peine de voir que certains humains valent plus que d’autres »
Je me suis avancé aussi vers le terminal des marchandises. Normalement c’est interdit, mais la surveillance n’est pas stricte. Je me suis trouvé dans la grande cour où les commerçants entreposent les marchandises. Elles viennent du terminal israélien de Kerem Shalom. Il y a là les commerçants et les transporteurs du secteur privé. Certains importateurs mettent ces marchandises dans des camions pour les transporter jusqu’à leurs entrepôts. Ils ont amené des membres de leur famille ou des types qu’ils ont engagés, tous armés de bâtons, parfois de kalachnikovs, pour protéger ces entrepôts. Et puis il y a ceux qui viennent acheter les cargaisons. La vente se fait sur place. Ces commerçants peuvent proposer un prix de 20 à 30 % supérieur pour emporter le marché.
C’est par là aussi que passe l’aide humanitaire, celle du Croissant rouge ou des ONG étrangères. C’est par là que passait l’aide du World Central Kitchen (WCK). Vous savez que six employés occidentaux de cette organisation et un Palestinien de Rafah ont été tués dans une frappe israélienne ciblée. Je suis vraiment triste de voir mourir ces personnes qui ont fait des milliers de kilomètres pour venir aider le peuple palestinien. Malheureusement, ils ont subi le même sort que la population de Gaza. Je connaissais bien cette ONG. Je ne connaissais pas ces six-là, mais j’en connaissais d’autres qui faisaient le même très bon travail. Je suis triste pour eux. Mais je suis aussi triste parce que le monde entier s’est mobilisé pour ces six personnes, mais je n’ai pas vu la même mobilisation pour les plus de 32 000 tués de Gaza.
La majorité de ces morts sont des civils, des enfants, des femmes. Ça fait vraiment de la peine de voir cette injustice, ça fait vraiment de la peine de voir ce double standard, ça fait vraiment de la peine de voir qu’on fait une distinction entre des êtres humains, que certains valent beaucoup plus que d’autres. Un être humain, c’est un être humain. On n’a pas les cheveux blonds ni les yeux bleus, mais on est en train de mourir sous les mêmes bombes qui ont tué ces humanitaires.
« Il n’y a jamais de hasard avec l’armée israélienne »
Cela dit, peut être que cette mobilisation va changer les choses. Je le crois, je l’espère, je ne sais pas. En 2021, les Israéliens ont inauguré la mode de bombarder les tours d’habitation et de bureau, des immeubles de plus de neuf étages. Ils en ont bombardé cinq ou six. On parle là de 50 à 55 appartements, donc cinquante-cinq familles à qui les Israéliens ont donné cinq minutes pour évacuer. Ils n’ont eu que le temps de prendre de l’argent et des papiers.
La « communauté internationale » n’avait alors pas réagi pendant des semaines. Par contre, quand la tour où se trouvait le bureau de l’agence américaine Associated Press (AP) a été détruite, le monde s’est mobilisé. Biden a appelé lui-même les Israéliens pour leur dire que là, ils exagéraient parce que tout de même, c’était le bureau d’AP… Et les Israéliens ont arrêté de bombarder les tours.
Je crois – ou du moins j’espère – que la mort de ces occidentaux — que je considère comme des martyrs parce qu’ils sont morts pour une bonne cause — pourrait changer un peu la donne. Qu’au moins, il y aurait un peu plus d’aide humanitaire dans la ville de Gaza et la partie nord de la bande.
Peut-être que cela va améliorer un peu la vie des 2,3 millions de personnes qui vivent à Gaza. Les Israéliens prétendent que c’était une erreur, mais on sait qu’il n’y a jamais de hasard avec l’armée israélienne. Tout est intentionnel, tout est volontaire et tout le monde le sait.
J’en parlerai plus en détail un autre jour. Mais le résultat c’est que WCK a cessé de travailler à Gaza et que d’autres ONG ont peur maintenant. Elles ont tiré une conclusion évidente : si les humanitaires du WCK qui avaient de bonnes relations avec les Israéliens et les Américains, et qui avait de grandes facilités pour faire entrer la marchandise à Gaza ont subi ce sort-là, les autres, qui galèrent pour se coordonner avec les forces israéliennes, savent désormais que personne n’est à l’abri.»
Rami Abou Jamous
Journaliste palestinien à Gaza
En espérant que ça circule le plus largement possible, faut que tout se sache, c’est la seule manière de faire une pression significative contre cette bande mafieuse d’ASSASSINS et de BOUCHERS.
VALK