LES PAYS D’EN HAUT

J’vas vous montrer…
Artémise (saison 4, épisode 7)

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YSENGRIMUS — Nous sommes entre 1886 et 1892, dans la petite commune forestière de Sainte-Adèle, à soixante-dix kilomètres au nord de Montréal. En 1886, cette contrée, qu’on nomme, un peu abusivement, les Pays d’en haut, ou encore, plus simplement, le Nord, est une terre de montagnes précambriennes, de roches nues et de sapinage. En cours de défrichage et récemment ouverte à la colonisation, la région n’est pas encore desservie par le réseau ferroviaire, et cela en fait un lieu difficile d’accès, surtout en hivers. Dans cet espace gigantesque et immémorial, tout se déploie selon un mode de production que les historiens québécois ont appelé le système agroforestier. On cherche à rapprocher un prolétariat des immenses chantiers de coupe de bois de ces vastes territoires sylvestres et, à cette fin, on concède des parcelles de terre à des paysans désargentés, dans ce gigantesque espace. De grandes compagnies forestières, américaines ou anglo-canadiennes, abattent des arbres dans le grand nord et les mettent en flottage, sous formes de billes de douze et quatre pieds, sur le cours des rivières. Des sous-traitants canadiens-français complètent le buchage du bois sur les terres à défricher et encadrent le flottage du bois. Ce dernier est un exercice extrêmement dangereux. Des hommes et des femmes de modeste condition triment à cultiver leurs terres (des terres de roches, selon la formule dépitée consacrée) proche des grands chantiers. Mais, en réalité, ils vivent du buchage et de la drave, bien plus que de l’agriculture. Ce sont les fameux bûcherons et draveurs canadiens-français de notre folklore.

Au moment où notre histoire démarre, Évangéliste Poudrier (joué par Gaston Lepage), un homme du cru, maintenant âgé, est agent des terres de la couronne et maire de la commune de Sainte-Adèle. Évangéliste Poudrier est surtout un pionnier de la première heure. Il ne sait ni lire ni écrire et il a tendance à fermer les yeux sur les activités des squatters terriens miséreux qui se faufilent entre les mailles d’un filet juridique en cours de resserrement. Ce sont ses enfants, scolarisés eux, qui vont, au fil des années, tenir le registre de l’allocation et de l’intendance des terres. Sa fille d’abord, Délima Poudrier (jouée par Julie Le Breton), qui le quittera pour aller gagner sa vie dans le red light district de Montréal. Puis son fils, Séraphin Poudrier (joué par Vincent Leclerc), qui, lorsque le récit démarre, est le seul qui habite encore avec le vieil agent des terres. Solitaire, taiseux, renfrogné, mal léché, Séraphin Poudrier s’enrichit tout doucement, sans faire de vagues. C’est un ombrageux dont on comprend mal les motivations. Il est habité par une sorte de frustration profonde, cuisante, minante. Il est aussi très intensément amoureux de Donalda Laloge (jouée par Sarah-Jeanne Labrosse), une jeune fermière orpheline de mère, la fille de François-Xavier Laloge (jouée par Julien Poulin), qui habite une vieille concession agricole, aux pourtours du village de Sainte-Adèle. Séraphin Poudrier va graduellement s’approprier les fonctions de son père. Manœuvrier et implacable, il va s’arranger pour devenir agent des terres, conseiller municipal, puis maire de Sainte-Adèle. C’est un homme précis et dur, qui ne fait pas de sentiment. Sa principale activité est celle de prêteur sur gage, usurier. Mais ce n’est pas là sa profession exclusive. Il est toujours en train de travailler. Il est cultivateur et ébéniste. De plus, il encadre des petites entreprises de coupe et de flottage de bois, qui font de la sous-traitance locale pour les puissantes compagnies américaines et anglo-canadiennes du grand nord. Il est aussi organisateur électoral pour certains politiciens locaux et provinciaux. Sa ferme et ses chantiers sont comme ses livres. Ils sont bien tenus et gérés d’une main de fer. Et, petit à petit, tout ça, ça dégage de rondelets et discrets résultats lucratifs. La chose se joue en douce. Surtout que Séraphin Poudrier n’est ni ostensible ni dépensier.

À peu près tous les citoyens, surtout les représentants de la petite coterie un peu évaporée de Sainte-Adèle (le notaire, le médecin, le maitre de poste, la fille du défunt juge, les hôteliers), doivent de l’argent à Séraphin Poudrier. Et il les tient tous plus ou moins dans sa main. Amoureux inconditionnel de Donalda Laloge, il est coincé dans une situation où ce sentiment amoureux n’est pas réciproque, car Donalda aime passionnément son Alexis. Alexis Labranche (joué par Maxime Le Flaguais), c’est le personnage masculin semi-mythologique de toute cette quête. Flamboyant célibataire, orphelin depuis l’enfance, il vit semi-clandestinement sur la terre et dans la cabane forestière où feu son père était déjà squatter avant lui, et il fait un peu tout et autre chose. Journalier, contremaître de chantiers de coupe et de flottage de bois, draveur, dynamiteur d’embâcles, forgeron, gérant de tripot (sous le pseudonyme amerloque de Joe Branch), coureur de bois, chasseur, trappeur, braconnier, bouilleur d’alcool frelaté, inspecteur des feux forestiers, politicien municipal. Il y a rien qu’il sait pas faire. C’est le gaillard au grand cœur qui fait rêver toutes les filles du village et que tout le monde aime, parce qu’il est généreux, inconditionnel, droit, magnanime, héroïque même et qu’il a le cœur sur la main. C’est pas un homme malhonnête, aucunement. Simplement, c’est un cador qui a… disons… une grande intensité de vie. Il est courageux, ardent, bouillant, impétueux, batailleur, bambocheur, noceur, dépensier. Il brule la chandelle par les deux bouts. Et il a un don particulier, quasi cauchemardesque, pour involontairement s’emberlificoter dans les emmerdements les plus turlupinés. Passionné, passionnel et passionnant, Alexis Labranche est amoureux de Donalda Laloge, qui lui rend suavement la pareille. C’est le grand amour fou, qui fait très ouvertement rêver tout Sainte-Adèle. Mais, quelque part, dans le fond de cet amour, repose une incompréhension fondamentale. Viscéralement aventurier, Alexis est prêt à vivre n’importe comment, en faisant tous les métiers de sac de corde si nécessaire, sauf un: cultivateur. Il flaire le vent de la modernité industrielle naissante et va chercher les opportunités là où elles se trouvent. Il est donc conscient que, de l’autre côté de la frontière américaine, de l’autre bord des lignes comme on dit dans le pays, les usines s’ouvrent en grand nombre et qu’il est possible d’y aller travailler. Il voudrait tout simplement épouser Donalda et partir pour les États-Unis, comme un grand nombre d’autres canadiens-français du temps l’ont fait avant lui. Mais Donalda ne l’entend pas de cette oreille. Car Donalda, c’est la belle fermière. Elle est chevillée à la terre et elle compte léguer une propriété agraire à sa progéniture. Il n’est donc pas question, pour elle, de quitter Sainte-Adèle. Le hameau fonctionne, à ses yeux, comme une communauté organique (notre monde, comme elle le dit). Cela la relie intimement à la terre de son père qui, elle-même, si elle est une pauvre terre de roches, mérite pleinement qu’on y œuvre.

De ce point de vue foncier et ruraliste, Donalda Laloge est en viscérale harmonie avec les vues sociales un peu abracadabrantes du curé Antoine Labelle (joué par Antoine Bertrand). Cet ecclésiastique atypique, ainsi que son grand ami paradoxal, le journaliste, juriste et publiciste anticlérical Arthur Buies (joué par Paul Doucet) et ainsi que le premier ministre Honoré Mercier (joué par Jean Maheux) sont les trois seuls personnages historiques de toute cette épopée fictionnelle. Aumônier du diocèse de Saint-Jérôme (dont Sainte-Adèle est une des localités), puis protonotaire apostolique, puis sous-ministre à la colonisation dans le gouvernement Mercier, le tonitruant curé Labelle cherche à implanter la colonisation dans les Pays d’en haut. Il le fait dans le but avoué de juguler la saignée démographique des canadien-français vers les États-Unis. Fatalement, ça ne fonctionne pas très bien, car c’est un peu une doctrine sociale rétrograde, et amplement élucubrée, que ce fantasme nordique de retour à la terre. On lui promet un chemin de fer, depuis vingt ans, qui partirait de Montréal et monterait jusqu’à la Baie d’Hudson, en faisant escale à Sainte-Adèle. Mais les choses trainent en longueur. Le fond de l’exercice est une turlupinade illusoire intégrale. On veut implanter des colons sur les terres des Pays d’en haut, mais sans les autoriser à s’adonner à la seule activité vraiment lucrative du coin, la vente de bois en gros (seule la vente au détail du petit bois de chauffage est autorisée. Et encore, il faut payer un permis de coupe, même si on prélève ce bois sur sa propre terre). Cela rend donc les conditions d’existence de cette flopée de personnages colorés, entreprenants et imaginatifs extrêmement difficiles et tortueuses. Ramant énergiquement à contre-courant de l’Histoire (le tracé de son chemin de fer disparu est aujourd’hui devenu une piste cyclable), le légendaire curé Labelle est un énergique rêveur, irrésistiblement charmant et sympathique. Il parviendra, pendant un bon moment, à nous faire rêver avec lui. Et quand ce gros pasteur, épicurien, tapageur mais respecté, mourra subitement, à la fin de la quatrième saison, et sera intempestivement remplacé, en saison 5 et 6, par une sorte de Raspoutine à vélo (le curé Caron, joué par David La Haye), sinistre, tyrannique, intégriste et désaxé (le bicycle de l’apocalypse, selon le mot d’Alexis Labranche), une facette importante de notre plaisir de visionnement s’en ira su l’diable en compagnie d’une massive portion de la crédibilité de l’insupportable clergé catholique.

Dans ce magnifique exercice dramatique, bien plus cinématographique que télé-théâtral, on commence par mettre en place le douloureux triangle Séraphin/Donalda/Alexis. Séraphin sait s’acharner calmement sur une question et il procède toujours en méthode. Et, quelque part, il y a entre lui et cette Donalda des beaux jours, qui aspire encore tant au grand amour fou, des ressemblances profondes. Donalda et Séraphin ont le sens du travail patient, de la tâche bien faite. Ils engagent leurs énergies, épargnent, besognent, et aspirent à un avenir meilleur. Ils jouent d’astuces aussi. Les combines de Séraphin sont innombrables. La combine de Donalda est une tradition lui venant de son arrière-grand-mère. Elle colore son beurre avec des boutons d’or pour en faire le beurre baratté le plus jaune des trois cantons. Suite à toutes sortes de gaffes et d’imbroglios commis par Alexis Labranche, qui se met de plus en plus à avoir un tas d’ennuis juridiques, fortuits et désastreux, un rapprochement implacable s’établit entre Séraphin et Donalda. Ils finissent par se marier… mariage de raison, au départ. À la fin de la première saison, le très problématique couple Poudrier entre dans un souque à la corde profond et ferme. D’abord, Donalda, c’est une femme plutôt moderniste et qui a une solide colonne vertébrale. Elle tiendra méthodiquement tête au prêteur sur gage. Graduellement, elle s’efforcera de lui arrondir les angles et de lui faire comprendre qu’être dur et légaliste n’est pas nécessairement la solution la plus articulée, à long terme, pour fonctionner adéquatement à l’intérieur d’une communauté, surtout quand on aspire à y être une figure politique. Mais Séraphin est rétif. Il suit sa logique. Il n’hésite jamais à tricher et à mentir, même à son épouse (qui, sur certain secrets fondamentaux, lui rend la pareille). Il sait intimider, se battre et tirer du flingue. Il ignore la peur. Plus précisément, il la méprise. On découvre en lui, morceau par morceau, un misanthrope sourdement pugnace qui souffre et qui en est venu à configurer ces souffrances dans une direction très particulière et très étrange. À l’âge de sept ans, il perd sa mère, et cela lui crée un traumatisme profond. Alors, une de ses tantes, au moment de l’enterrement de sa mère, lui fait cadeau d’une pièce d’or, qu’il caresse et fait trottiner pensivement entre ses doigts et sur ses jointures, tous les jours, depuis ces temps lointain. À l’âge de dix ans, son père, Évangéliste Poudrier, vu sa situation de très grande pauvreté, l’envoie travailler dans un chantier, alors qu’il n’est encore qu’un tendre enfant. C’est légal, il peut le faire, il le fait. Séraphin reviendra durci, insensibilisé et, surtout, avec un gain soigneusement thésaurisé de cent dollars, que son père lui soutirera. Séraphin Poudrier va alors se mettre à faire une fixation sur l’avoir financier. D’abord l’avoir financier comme notion. C’est ce qui fera de lui un prêteur sur gage sans vergogne, cruel, précis, usuraire. Mais aussi l’avoir financier comme réalité physique et charnelle. L’or, l’or comme objet matériel et sensuel de fascination. Séraphin Poudrier est une sorte de névropathe aigu. Il est moins avare que barjo, moins arriviste que fétichiste. Il oscille entre trois névroses absolument obsédantes, l’or, la jalousie maritale et la religion. Donalda, graduellement, s’en avise. Elle comprend d’autant mieux un gars obsédé par l’or, elle qui reste tout autant obsédée… par le petit cœur d’or de son Alexis insaisissable. Rencontre névrotique assurée. Compréhension mutuelle implacable et inévitable des intensités volontaires et involontaires. Donalda est pleinement consciente du fait que ce Séraphin qui l’aime tant, elle, est un éclopé mental. Et, sinueusement, elle s’aperçoit qu’à travers cette dureté et ce souci maladif d’enrichissement et de reconnaissance sociale, une sorte d’intégrité se niche. Leur interaction va prendre la dimension d’un rapport de force tendu et cohérent et, en même temps, celle d’une rencontre spéculaire. Quelque part, Donalda et Séraphin se ressemblent de plus en plus. Ce sont tous les deux des terriens. Ce sont tous les deux des petits notables villageois, retors et calculateurs. Ce sont tous les deux des figures micro-historiques qui sont prêtes à jouer de fermeté pour établir les priorités qui sont les leurs. T’es rendue aussi pire que ton Séraphin, grommellera un jour le père Laloge à sa fille. Mais le aussi pire rencontrera possiblement le aussi mieux. Car Séraphin se rapprochera, lui aussi, bien malgré lui, de la perspective généreuse, altruiste et honnête émanant, tout naturellement, de sa douce amoureuse.

Il y a quelques procédures formelles récurrentes, au fil de cet opus, qui méritent des mentions particulières. Ainsi, par exemple, il est frappant de constater que tout le monde s’échange des bouts de papier à tous bouts de champs, dans cette petite société du bout du monde. Argent liquide, notules diverses, lettres d’amour (seules ou par petits paquets rubanés), poulets sibyllins, courrier en vrac (entre autres en réponse à une agence matrimoniale ou  pour fins de graphologie), hypothèques blasonnés, télégrammes urgents, plis recommandés, lettres circulaires, contrats de vente, reçus co-signés (notamment sur transferts d’avoirs financiers massifs), titres de propriétés, livres de comptes (parfois brouillons et mal fagotés), dossiers administratifs, registres des terres ou de l’entretien des chemins, cartes de cadastres, dossiers juridiques, projets de lois manuscrits, petits calepins contenant des listes de débiteurs (avec taux, garanties et échéances), cahier d’inscription des candidats municipaux, paquets de bulletins de votes, vraies et fausses factures, reconnaissances de dettes, avis de mises en demeure, affidavits, rapports de coroner, mandats de perquisition, assignations à comparaitre, certificats de mariage, documents d’adoption, missives ministérielles, épiscopales ou directoriales, lettres de démission (incluant celles écrites par un autre et que le ou la démissionnaire n’aurait qu’à signer), lettres d’espions, de mouchards ou d’indicateurs (dont certaines anonymes), affiches publiques (y compris des avis de recherches de criminels), journaux (y compris des faux journaux diffusant du contenu diffamatoire), almanachs, livres (y compris sous formes manuscrites), cartes à jouer, portraits dessinés, croquis architecturaux, photographies. On évolue dans un dispositif social très tertiarisé, très judiciarisé, et hautement paperassier, où le document sur papier, bruissant et frissonnant, est un objet intellectuellement investi. Il prouve une démarche, corrobore une affirmation, établit la force d’une argumentation ou la solidité d’une exigence juridique. Second phénomène omniprésent, dans le fonctionnement formel de cet opus. Notre regard capture les gens, dans la majorité des cas, en train de se faire interrompre. C’est à dire qu’on a à peine le temps de s’installer dans une situation donnée d’interaction entre deux ou plusieurs protagonistes que, toc, toc, toc, ça frappe à la porte (même en pleine nuit) et un nouvel imprévu s’instaure. Cela introduit, en permanence, d’intéressantes fractures dans la linéarité du récit. On frappe à la porte constamment, pour ouvrir des angles nouveaux, dans cet univers narratif. Et l’auditeur finit par comprendre que, malgré (ou de par) le fait qu’il s’agit ici d’une ambiance rurale étroite, en pays reculé, on a affaire à une communauté où tout le monde est très intimement interconnecté. On passe d’ailleurs son temps à s’y faire ostentatoirement des promesse solennelles qu’on trahira (volontairement ou non) et à prendre des engagements fermes qu’on ne parviendra pas à rencontrer. En fait, dans ce feuilleton, un peu tout le monde se bâtit des châteaux en Espagne, tire des plans sur des comètes (continuez de vivre sur un nuage, dira un jour Séraphin Poudrier à deux de ses concitoyens). Et tout ça se joue, explicitement, sans que la cohésion collective en souffre vraiment. Troisièmement, la caméra tire, par moments, un subtil plaisir à filmer l’action, en traversant quelque orifice semi-secret. On capte certaines images depuis le cadre inférieur d’une fenêtre, depuis une sorte d’œil de bœuf, depuis juste au-dessus du rebord d’un box au fond d’une écurie, depuis l’arrière du cadre d’un miroir. La captation d’images fonctionne un peu comme si on effectuait une sorte de voyage dans le temps qui requerrait que l’on s’y engage par le passage d’un canal d’accès mystérieux, en y jetant un regard secret, style espion. Quatrièmement, on notera, pour l’anecdote historique suave, que, contrairement à ce qui survient, disons, dans les westerns, les cavaliers disent wow pour faire arrêter le cheval sur le dos duquel ils se trouvent, exactement comme le font les conducteurs de calèches, de carrioles ou de traineaux. Nos bons adélois du cru convertissent leurs chevaux de traits en montures, d’évidence. Et les commandes verbales suivent le mouvement. Une douce saveur profondément rurale ressort de ce petit trait particulier, aussi discret que hautement original. Mais, par contre… et exactement comme dans un western, cette fois-ci… tout le monde est armé jusqu’aux dents. Séraphin porte un colt et Donalda pointe une winchester en direction de la porte d’entrée, avant d’autoriser certains visiteurs, au toc, toc, toc plus suspect que les autres, à s’introduire. Intensité des intensités et tout est intensité.

Mise en ondes en 2016, cette remarquable télésérie se déploie sur six saisons. Les quatre premières saisons comptent dix épisodes. Les deux dernières saisons comptent six épisodes. Tous les épisodes font quarante-trois minutes (on a donc cinquante-deux épisodes, pour un total de trente-sept heures). S’y déploie un ensemble de personnages ayant été créés initialement dans un tout autre contexte social, mais qui sont dominés et rétablis ici selon une logique de réflexion très contemporaine et amplement enrichie d’un fort honorable souci de précision historique. La distribution est magistrale. Et le traitement est étonnant, dans sa richesse et sa puissance. On parle pourtant de personnages aussi archétypiques que stéréotypés, ayant pris corps initialement dans un vieux roman d’anthologie de 1933, ayant ensuite fait l’objet d’une élaboration passablement tortueuse, dans une longue télésérie, des années 1950 et 1960. Et maintenant, ici, ils trouvent un fort intéressant parachèvement. Ceci permet de faire se rencontrer réflexion socio-historique, intensité dramatique et analyse contemporaine des rapports de force dans les couples. Les femmes, dans cette histoire, jouent un rôle capital. Elles occupent des fonctions subalternes, pour 1886-1892, des métiers de femmes (comme le dit, à un certain moment, un des conseillers municipaux), c’est-à-dire qu’elles sont institutrices, fermières, maitresses de poste, hôtelières, serveuses, prieuses (récitatrices de chapelets au chevet des mourants et des morts), cuisinières, infirmières, adjointes médicales (ces dernières, sans aucune reconnaissance de leurs solides compétences autodidactes). On retrouve une tenancière de bordel, quelques prostituées ou ex-prostituées et une servante (et mouman) de curé. Et, de fait, on comprend graduellement que les positions que les femmes occupent configurent déjà, en germe, des fonctions qui seront celles du secteur tertiaire naissant. Les femmes de ce monde agroforestier sont celles qui tiennent le mieux la plume. Lorsque Évangéliste Poudrier veut envoyer une lettre à sa fille, il la fait rédiger et poster par Donalda Laloge, vu que lui, il ne peut pas écrire. Graduellement, au cours de toute cette quête, les femmes vont envisager de faire des études. Elles vont lire et apprendre le Code civil. Elles vont mettre en place des cours du soir pour alphabétiser les adultes et vont organiser une bibliothèque municipale. Certaines d’entre elles vont rejeter discrètement la religion ou encore assumer secrètement leur homosexualité. Certaines autres vont même ouvrir des lettres à la vapeur (dans les deux sens du terme) ou rédiger de faux documents. Elles vont s’avancer vers des positions de juristes, de médecins, d’entrepreneures. C’est que les temps changent. La soi-disant colonisation attire surtout des originaux montréalais qui veulent se distancier de la vie urbaine, certes, mais aussi s’amuser, se dépayser, faire du tourisme. Apparaissent le téléphone, le télégraphe, le phonographe, le dactylographe, les lanternes magiques (cinématographes à images fixes), la carabine à lunette, les skis (venus de Scandinavie), le stéthoscope, la vaccination, le dentifrice et même des prototypes de… vibrateurs. Le Sainte-Adèle des stations de sports d’hiver, de la pêche récréative et de la villégiature de luxe est déjà en émergence et les femmes y joueront leur rôle d’avenir. La totalité de la réflexion avancée dans cette vaste évocation de la colonisation-fiction façon curé Labelle nous ramène aux particularités circonscrites de la culture québécoise bourgeonnant de partout, depuis le sein étriqué de la situation coloniale, dure et sévère, du Canada victorien. Je suis très satisfait de cette série et, pour dire les choses prosaïquement, je la recommande au tout-venant. Recommandation expresse aussi, à nos amis français, de se procurer une version sous-titrée… parce que les choses se passent dans le joual le plus onctueux et qu’il faut vraiment créer les conditions maximales pour comprendre toutes les subtilités verbales et interactives émanant jubilatoirement de ce scénario élaboré, dont la richesse rugueuse cultive merveilleusement une puissante proximité avec ce que fut la vie de nos hardis pionniers.

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Gilles Desjardins, Sylvain Archambault, Les Pays d’en haut, avec Vincent Leclerc, Sarah-Jeanne Labrosse, Maxime Le Flaguais, Mylène Saint-Sauveur, Antoine Bertrand, Paul Doucet, Roger Léger, Madeleine Péloquin, Kim Despatis, Romane Denis, Claude Despins, Anne-Élisabeth Bossé, Fabien Cloutier, Julie Le Breton, Rémi-Pierre Paquin, Marie-Ève Milot, Julien Poulin, Marco Collin, Michel Charette, Pascal Rollin, André Kasper, Pierre Mailloux, Paul Savoie, Jean Maheux, Alexis Lefebvre, Alexandre Landry, Brigitte Lafleur, Charlotte Aubin, Jacques Allard, Gaston Lepage, Florence Longpré, 52 épisodes de 43 minutes, diffusés initialement en 2016-2021 sur Radio-Canada.

22 réflexions sur “LES PAYS D’EN HAUT

  • 7 juin 2024 à 9 h 48 min
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    Ysengrimus nous présente un récapitulatif des plus exhaustifs de la série radio-CANADIENNE: «[L]es pays d’en haut», version «américanisée», style «far-West» US d’«[U]n homme et son péché» de l’auteur nationaliste cléricaliste,fervent catholique, bourgeois,Claude- Henri Grignon, publié en 1933 et ayant fait l’objet de 5 séries d’émissions: «[U]n homme et son péché à la radio (1939-1962); [U]n homme et son péché (1949),puis [S]Éraphin (1950 et 2002), [L]es belles histoires des pays d’en haut» (1956-1970) et finalement, à ce jour, «[L]es pays d’en Haut» (2015-2021), à ne point en douter, la thématique de la colonisation des «pays d’en haut» par de «bons bougres», un peu peaumés, victimes de leurs excès et impiété, sous la bienveillante assistance d’un clergé dévoué et d’un gouvernement «ignorant» au service d’une bourgeoisie «donneuse d’ouvrage et créatrice de richesses», intéresse au plus haut point les idéologues propagandistes de la bourgeoisie.
    Ysengrimus nous offre des descriptions des plus imagées et généralement justes des personnages de cette version 2015-2021 de cette saga.Ainsi,il décrit fort bien et agréablement les arbres que sont les personnages de cette forêt télévisuelle patentée au goût du jour, là où le bât blesse, c’est qu’il en perd de vue la forêt elle-même.
    Pour avoir vu mais pas entendu, les versions précédentes de cette apologie à la colonisation capitaliste, ce qui m’a frappé c’est combien les armes sont omniprésentes, le «bar» ressemble étrangement à celui des westerns américains et les personnages ont entre eux des relations de type protestantiste plutôt que catholique, fondées non plus sur la famille patriarcale autoritaire mais matriarcale communautaire ( re Emmanuel Todd),en somme, une version totalement américanisée de la «colonisation».
    A l’instar de toutes les versions précédentes, le rôle déterminant de la bourgeoisie et de ses agents étatiques dans la «colonisation», lire l’exploitation abominable des «colons», est tantôt magnifié, tantôt occulté.
    Ainsi, ces «bons» bourgeois anglo-saxons, américains et fantoches québécois qui s’approprient l’essentiel de la richesse des «pays d’en haut» qu’était le bois, avant que d’accaparer le minerai, sont présentés comme des «donneurs d’ouvrage» à ces sous-traitants «locaux»,retords et exploiteurs qui abusent de leurs «ouvriers» et persécutent au passage les amérindiens «mésadaptés».
    Le rôle de l’État dans l’attribution des «droits de coupe» aux capitalistes forestiers est présenté comme une nécessité incontournable puisque les «canadiens-français»,né pour un petit pain, n’ont ni les moyens, ni la capacité d’exploiter leurs forêts, ne sachant ni lire, ni écrire, comment pourraient-ils livrer sur le marché montréalais le bois qu’ils coupent, font flotter, récupèrent et transportent jusqu’au marché?
    Cet aspect pro capitaliste présent dans chaque lettre du roman et répété dans chaque son des émissions n’est pas différent dans la dernière mouture de cette apologie de la «colonisation».
    Ce qui distingue cette version des précédentes consiste en son traitement «américanisé» c’est-à-dire que les personnages sont traités comme s’ils vivaient aux USA et qu’il s’agissait de la colonisation de l’ouest américain mais sans les cow-boys propres aux éleveurs de bétail.
    Ce traitement de cette époque de notre histoire à l’«américaine» marque un approfondissement de la domination idéologique US et s’inscrit tout à fait dans l’ère révisionniste historique que vit l’occident.
    Les célébrations du débarquement de Normandie en l’absence de représentants de la Russie en qualité de «successeurs» de l’URSS soviétiques et en présence de Zelensky, un ukrainien néo-nazi notoire dont les ancêtres ont combattu aux côtés des fascistes-nazis sur les plages normandes et le long du mur de l’Atlantique est une illustration scandaleuse de jusqu’où est prête à aller la bourgeoisie dans la révision et la déformation de l’histoire afin de mobiliser le prolétariat dans sa guerre interimpérialiste thermonucléaire imminente.
    Malgré tout, j’ai grandement apprécié lire cette analyse passionnante des personnages faite par Ysengrimus comme quoi on peut être marxiste et avoir l’esprit ouvert aux commentaires.
    Peut-être Ysengrimus, nous offrira-t-il dans un commentaire ultérieur son point de vue sur une analyse comparative historique des multiples versions de la saga: «[U]n homme et son péché».
    Au plaisir de le lire.

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    • 7 juin 2024 à 10 h 34 min
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      il y a indubitablement, dans cette version du mythe poudriériste, une hypothèse américaine. Je n’y vois pas vraiment une dérive US du divertissement contemporain qui protestantiserait les catholiques, mais bel et bien une thèse sur l’américanisation graduelle de nos soi-disant épopées coloniales. On est, par contre ici, bien débarrassés de la lourdeur moraliste des versions antérieures. Plus de « péché » plus d’homme et son péché mais un névropathe rendu barje par un capitalisme qu’il ne peut pas pleinement faire culminer en lui, vu les particularités forestières et paupérisées de sa condition historiques d’émergence. Le tout reste ouvertement abracadabrantesque. Ceci n’est pas un documentaire sur la colonisation du moyen-nord. Nous ne sortons pas vraiment du fantasme néo-national du curé Labelle et de ceux de ses continuateurs télévisuels contemporains. Il faut soigneusement ménager son aptitude à jubiler dans le fictionnel, en approchant ce type de corpus.

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  • 7 juin 2024 à 11 h 53 min
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    Merci de m’avoir répondu et je vous «confesse» avoir grandement apprécié votre analyse du caractère de chaque personnage dans son rapport aux autres personnages, à l’ensemble de la distribution et de leur rôle respectif en fonction de l’intrigue.Loin de moi de suggérer de bouder le plaisir de vos expressions humoristiques et de votre analyse.
    J’ose toutefois vous réitérer l’essentiel de mon commentaire de ce que j’appelle: l’«américanisation» de cette histoire de «colonisation» des «pays d’en haut».
    En cette époque de «mondialisation capitaliste» par la «guerre interimpérialiste» qu’illustre la montée du militarisme, du fascisme et du social-fascisme, la bourgeoisie déploie la totalité de son intelligentsia pour façonner l’opinion publique en faveur de sa dictature «démocratique» et aucun aspect de la vie sociale n’y échappe.
    Comme l’écrivait Marx dans l’Idéologie allemande: «[A] toute époque, les idées de la classe dominante sont les idées dominantes; autrement dit, la classe qui est la puissance matérielle dominante de la société est en même temps la puissance spirituelle dominante.La classe qui dispose des moyens de production matérielle dispose en même temps, de ce fait, des moyens de production intellectuelle, si bien qu’en général, elle exerce son pouvoir sur les idées de ceux à qui ces moyens font défaut.»
    ( Karl Marx,Philosophie, «L’idéologie allemande», Manuscrit 1845-1846,Folio Gallimard, p.338).
    Ainsi, le remplacement de la version «cléricale» de la saga «poudriériste» par une version américanisée au goût du jour est la démonstration in concreto de ce qu’écrivait Karl Marx: [L]a domination sans partage des moyens de production capitaliste par la bourgeoisie mondialiste U$ chasse la version «idéologique » anglo-saxonne des années ‘30 alors que le Québec était encore sous la domination idéologique de l’alliance des capitalistes anglo-saxons et du clergé catholique, les premiers dominant l’économie et les seconds l’«idéologie» du «petit peuple».
    Il serait sûrement des plus instructifs qu’un connaisseur comme vous approfondissiez cette transformation de l’idéologie «capitaliste cléricale», source du «nationalisme bourgeois», par une «idéologie» impérialiste américanisée qu’illustre cette «adaptation» d’[U]n homme et son péché», [L]es belles histoires des pays d’en haut», «Séraphin» pour devenir un quasi «western US» avec «[L]es pays d’en haut».
    Ce processus d’adaptation de l’idéologie bourgeoise à sa forme «américanisée» se retrouve, à un degré ou à un autre, dans tous les aspects de l’idéologie.
    Le marxisme est et demeurera jusqu’après l’avènement du socialisme le seul outil philosophique scientifique apte à interpréter le monde et à le transformer comme le prouve cet exemple.
    DÉFENDONS SA PURETÉ ET APPLIQUONS LE MARXISME.

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  • 7 juin 2024 à 15 h 06 min
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    Merci pour ce résumé car j’ai jamais visionné, ou alors occasionnellement sans jamais commencer ou terminer un épisode de cette série…. même si j’aimais bien l’ambiance et la reproduction d’environnement d’époque je dois dire maintenant que m’en souvient vaguement ! je trouve donc ce billet très intéressant !

     »On évolue dans un dispositif social très tertiarisé, très judiciarisé, et hautement paperassier » … Excellente observation ! a laquelle il faudrait rajouter que lorsque vous rajoutez  »on a affaire à une communauté où tout le monde est très intimement interconnecté » ceci devait induire des rapports d’oppression, d’exploitation, de prédation et de grande injustices de toutes sortes… qu’il aurait fallu peut-être creuser l’histoire plutôt des individus et familles qui quittaient pour les États-unis, et tenter de retracer leur parcours, leur souffrances, leurs cheminement et les liens qu’ils ont entretenu ou pas avec la patrie ou le Québec de l’époque ! … ce qui ma foi aurait été plus fascinant a explorer que de relater l’histoire d’un prêteur sur gages et son amourette avec sa muse ou ses rapports de prédation avec ses semblables restés eux a végéter sur place ! Je n’ai pas vu la série, mais je ne me sent pas du tout attaché a cette Donalda en tous cas :)) Maybe I’m wrong !

    la colonisation est bien plus complexe que les gens veulent croire, puisque c’est une entreprise décidée par des gens puissants et déterminés d’en retirer des profits majeurs, mais qui se sert de milliers de  »colons » misérables, naifs et exploitables a souhait dont les drames de vie sont totalement occultés par tous, et par les auteurs de tout poil, car les plus en vue, c’est toujours les bourgeois et les escrocs ou les figures dites historiques.. et ma foi cette règle s’applique partout, comme ce fut le cas de la colonisation Française ou Anglaise du monde entier, car les armées de colons miséreux, de soldats ou de gens ordinaires taxés de colons ou de pionniers sont ceux qui accomplissent la totalité du sale boulot, et peu d’entre eux bénéficient en retour des largesses de la colonisation, la réalité est plutôt que des milliers de colons vivaient dans des conditions qui n’ont que très peu a envier aux autochtones, ou aux colonisés… pendant que féodaux et bourgeois se taillaient la part du lion, semaient terreur et désolation, crimes de masse et expropriation de terres, mais curieusement c’est toujours a eux qu’on attribue exotisme et romantisme colonial, on rend hommage a leurs histoires de coeurs, ou leur mythes et légendes de fortunés soit disant sensibles et humains tombés amoureux de la terre colonisée, de la terre sauvage et de toutes ces histoires a la con que hollywood et les anglais ou même le Français nous ont servi pendant un siècle ! :))… Je vous jure qu’il m’est arrivé de lire des trucs réels sur l’histoire et des horreurs sur la dureté de vie des Québécois et des Canadiens anglais de l’époque aussi ou du 18ème, que l’enfer a côté c’est de la petite bière ! …

    petite exception a la règle qui dénote toutes les conneries qu’on peut lire sur la colonisation en général… celle de la Palestine par exemple par l’état d’israel a ses débuts n’est pas du tout similaire car dans le cas de la Palestine, la réalité amère fut que les notables Palestiniens, les chefs de tribus et beaucoup de paysans vendaient leur terres au fond Juif visant a créer l’état d’israel durant les années 20 et 30 et ont forcé le reste de leur communauté a l’exil ou a la capitulation, ils avaient vendu la majorité des terres de l’actuel Israel, chose qui facilitera l’annexion plus tard par l’état d’israel des 20% ou 30% des terres abandonnées de l’Ouest de la Palestine …. et lorsque les premiers colons juifs furent débarqué, on logeait les fauchés et pestiféré d’entre eux dans les villages arabes abandonné par leurs habitants palestiniens pour éviter de se retrouver avec des villages fantômes … je voyait récemment un documentaire a la télé québecoise la-dessus, écrit et réalisé par une descendante d’un pionnier de la colonisation qui questionne les agissements de son grand père Yosef Weitz qui a mené cette entreprise machiavélique de manière réfléchie et programmée depuis les années 20 et sera un compagnon de Ben Gourion et sa main droite plus tard pour l’annexion des terres abandonnées, depuis son immigration de Russie au début du siècle en Palestine ! ce document vaut le détour je vous l’assure, il jette un pavé dans la marre et questionne sérieusement l’histoire car les Palestiniens ne prendront conscience de tout ceci qu’a la fin des années 30, et plus tard avant 1948 ! ….

    Sinon, et pour revenir au billet, et a propos de prêteurs sur gages, pour l’anecdote, ce phénomène n’existant nulle part en europe ou dans nos pays, je me souviens de la peur bleue que j’en avait en les découvrait ayant pignon sur rue lorque je débarquait a Montréal, Puis un jour, je décide de franchir la porte de l’un d’entre eux sur l’avenue Mont-Royal, par curiosité…, le type vendait de tout, des vieilles montres, de vieux bijoux, des instruments de musique, des guitares ou des saxophones, des meubles et des trucs insolites…. et après avoir échangé quelques mots pour lui dire que je ne viens pas vendre ou emprunter de l’argent, mais pour voir ce qu’il y avait a vendre, je suis resté scotché et choqué d’imaginer que derrière chaque objet de valeur exposé, il y avait un drame, sûrement frais et palpitant encore, ce fut un choc culturel que je ne suis pas prêt d’oublier, et je lui posait alors la question pour m’assurer de comprendre  »est ce que ceci appartient a des gens qui peuvent pas payer leurs dettes ? », lui me répond calmement  »oui et non, il y a de tout la-dedans, on rachète aussi des choses aux gens… », puis il ajoute dans un accent typiquement Québécois de l’époque  »c’est la vie hein ! et c’est ben ordinaire ! » :))) … je l’ai remercié après avoir fait semblant de m’interresser a une vieille montre… puis j’ai quitté avec des sueurs au dos en me disant  »j’espère que tu va brûler en enfer espèce d’enfoiré de salop »… et a chaque fois que je voyais une femme ou un jeune mal en point juste a côté sur cette même rue… je me disait il a du lui vendre lui aussi tout ce qu’il possédait… bref, a l’époque, le Mont-Royal c’était encore un quartier de Junkies et de laissé pour comptes…

    Tout compte fait, les paysans du Québec transformé en grand bourgeois a cette époque du côté de saint-Adèle et des laurentides… ça fait réfléchir…car eux, la colonisation ne les a vraiment gratifié que des générations plus tard !

    Fascinant tout ceci ! Merci pour le billet !

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    • 7 juin 2024 à 16 h 08 min
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      Comme le signale Norman Bibeau, cet exercice s’inscrit dans une longue tradition (un peu pesante au demeurant) qui remonte à 1933. Séraphin, c’est un peu comme Harpagon ou Don Juan. C’est un type et c’est aussi une variation sur un thème. Et… on joue ou on joue pas, naturellement.

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  • 7 juin 2024 à 18 h 43 min
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    Oui on s’entend mon cher… j’exprimais juste cette idée que personne ne se soucie des petits et des insignifiants en littérature ou en romans… ou adapté a l’écran … bref

    et tant que j’y pense, nos prêteurs sur gages chez nous au bled, c’est les bijoutiers traditionnels aux vitrines bourrées d’or a craquer dans nos vieilles médinas, sauf que eux ne prêtent rien, ils vous rachètent a moitié prix ce qu’ils auraient pu vous vendre la vieille, un business hyper juteux qui prend pour cible nos femmes abonnés chez eux, et pour qui l’or ou les bijoux allant de la petite chaine hyper mince jusqu’aux grosses ceintures en or pouvant peser un demi kilo et plus, a toujours constitué leur bas de laine, et ces bijoutiers leurs banquiers ! bref… et au bled, l’or chez nous c’est du 18 karats, il est extrêmement rare de trouver du 22 karats qui se trouve être la norme de pays arabes du golf par exemple, et donc même le 18 Karats est vendu sans vergogne au prix de l’or pur de 24 karats a prendre ou a laisser, mais lorsque la femme se pointe pour lui revendre ses bracelets d’or ou peu importe, il lui rachètera a moitié prix voir moins… ! des enfoiré de première dont certains ont pu troquer leur boutiques vieillottes des vieilles médina pour des bijouteries de grand luxedan les malls les plus luxueux, et ici, c’est plus qu’au prix de l’or pur qu’ils revendent leur camelote de 18K, c’est a des prix fous et ils sont tout le temps occuppé et souvent, le gens font la queue en plus ! et pour courroner le tout, ces boutiquiers-orfevres sont souvent pleins aux as, cultivent l’image de musulmans bourgeois très pieux, tout le temps habillé traditionnel avec les plus belles etoffes, et le chapelet ne quittant jamais leurs mains ! :)))) Pour l’anecdote, Je me souviens qu’a mon marriage, je devais acheter une parure en or (collier avec pendentif + bracelets + boucles d’oreilles avec une broche assortis) qui fait partie de l’usage au bled, avec un budget limité mais tout de même conséquent, et trop enthousiaste et désireux de gâter ma dulcinée, j’avais pas du tout les pieds sur terre, et donc après un tour dans les malls, je reçois une giffle qui me remet d’applomb… je me résoud donc a me rabattre sur les bijouteries de la vieille médina ou l’on se trompe rarement en allant aux plus célèbres et historiques… et comme je ne suis pas une moeuf habituée a leurs arnaques, je me retrouve avec une parure ou rien n’est assorti, et avec un procédé de changement de couleur de l’or jaune a l’or blanc sur l’une des pièces, procédé chimique avec un produit qu’il font dans l’arrière boutique… et côté prix, ils me l’ont mise bien profond car j’ai payé evidemment plus cher que tout le monde ! :))) et dans ces boutiques Allah et la religion sont tout le temps archi présents bien sûr, et sur les lèvres de ces escrocs bourgeois en habit de moine de luxe qui méritent rien de moins qu’on les pende a une grue !

    toute culture qui vénère l’or a fond comme toutes les cultures humaines sont des cultures corrompues et irrécupérables, chez nous, en plus de la parrure lourde de luxe pour la mariée, il faut acheter les bagues, les bracelets (une série), il faut allonger beaucoup de fric pour la dote, et plus il y a d’or la-dedans, plus les youyous se font entendre ! et c’est pas fini, car il est indispensable de louer les services d’une  »negafa »… celle-la c’est l’habilleuse de la mariée avec son équipe de femmes et ses agents de sécurité mecs qui débarque avec plusieurs valises dont l’une comporte un trésor d’Ali baba en or lourd (ceintures surdimensionnées, diadèmes et couronnes, broches grandioses le tout sertis de pierres etc qui peut valoir des fortunes), et curieuement, elles ne se font jamais attaquer ou braquer par les badauds ! :)) alors que rien que dans les quartiers populaires, il y’en a plus au mètre carré que les épiceries ! et c’est toute la cérémonie du marriage qui se transforme puit sans fond et en folklore spectaculaire de mauvais goût et en extravaguances qui ne reflètent jamais l’état financier pitoyable des mariés ! et dire qu’il y’en a qui font durer la choe pour trois jours, et summum de la médiocrité et de l’hirreur jadis, lors de mon enfance, le matin après la nuit de noces, les femmes entre elles doivent mettre le saroual de la mariée (pantalon léger en soie) tâché de sang, preuve irréfutable de sa virginité, sur un plateau en argent et danser et faire la fête et lâcher des youyous sur fond de musique tapageue d’un énième orchestre ou troupe folklorique… même si la pratique a totalement disparu aujourd’hui depuis belle lurette, dans certains pays arabes, l’hymen artificiel chinois qui lâche de la peinture rouge qui immite le sang a remplacé l’hymen naturel pour les puristes on va dire, car il y en a plein, même chez nous ! ….

    désolé de cette virée du sujet principal… mais je pouvais pas m’empêcher de la sortir celle-la !

    Ici au Québec au moins, et en occident en général, vous avez pas ces obligations moyen-âgeuses d’exhibition d’or a profusion, de noces au dessus de ses moyens, par contre chez nous, c’est devenu une industrie…de mauvais goût certes, et avec les  »traiteurs », les orchestres, la bouffe et autres gaspillages, il faut se demander si ces arabes ont encore la moindre crédibilité ! Mais tout va bien pour eux tant que ça devient contagieux je vous dirais depuis que le marché de l’or de Dubai par exemple, l’un des plus célèbres au monde est couru même par les touristes occidentaux…

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    • 7 juin 2024 à 20 h 17 min
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      Dans les termes de ce reportage, Séraphin Poudrier est un jobbeur (sous-traitant forestier).

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  • 8 juin 2024 à 0 h 21 min
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    Oui en effet… et je trouve ce documentaire extrêmement bien fait, il dit tout ! le terme colonisation est quasiment un terme technique ou une étape, un status qui permet de passer a autre chose, agriculteur ou autre…

    Mais ce que ne dit pas ce documentaire, c’est que les gouvernements de l’époque, couverts d’éloges et de  »responsabilité » par ceux qui racontent cette histoire, étaient aussi ceux qui ont transformé ces terres en gruyère, en terres surexploitées et découpées a la règle et au compas jusqu’a la Baie James et au dela, sous pretexte de soutenir les  »colons » et leur amener un soutien de première nécessité pour qu’ils ne crèvent pas de faim, ils ne contrôlaient plus rien plus tard de ce que faisaient certains de ces colons et seul le tiroir caisse importait aux yeux de tous ! Lorsque je découvrais sur les cartes et les sources d’info il y a perpette que l’Abitibi c’était un gruyère et une terre totalement conquise depuis des decennies, j’en revenais pas que sous ces latitudes il y ait tant de cupidité humaine, de calculs et de prédation sur les richesses minières cette fois, que d’ailleurs une autre vieille série TV du Québec abordait en partie (série dont j’ai oublié le nom avec comme héroine la fameuse actrice d’origine Italienne que j’avais regardé un peu il y a des années)… Bref, plus tard, et avec le réchauffement climatique, l’Abitibi, comme le nord de toutes les provinces Canadiennes allait devenir cette fois un eldorado agricole, le pris des terres y a explosé juste entre l’an 2000-2005 et 2015-2020 comme nulle part ailleurs et ça vaut pour le nord de l’Alberta ou la Colombie Britannique ! et sur un site comme Kijiji, qui fait aussi office de témoin de l’histoire et de baromètre social que j’ai toujours consulté a ce titre, les gens vendaient dans ces coins autant des poules que le dernier iphone, leurs clubs de hockey ou leurs restants de lattes de planchers de bois, ou de briques… au prix fort ! Alors qu’on se trouve en réalité pas très loin du pôle nord :))) … et même dans les petites annonces intimes, ça cherchait a fourrer de la viande fraîche ou a rencontrer l’âme soeur a fond la caisse au même titre qu’a montréal ou a Windsor en Ontario ! :)))… comme quoi, et comme dit la vieille blague du Bled,  »ça fait belle lurette qu’il n’existe plus de vierges même dans les terres les plus vierges »…:)) lol

    Ceci je ne vous cache pas a progressivement et totalement détruit ma perception idyllique du Canada sauvage ou du grand nord ! et puisqu’il m’était déja arrivé de pêcher une vieille capote anglaise utilisée au lac de la verendrye ! :)) je me disait  »ces salops ont déja forniqué en territoire d’ours et de loups, et qui sait, y’en a qui doivent ûrement scruter mes fesses aux jumelles et cachés dans les bois alors que je pense être seul dans cette étendue sauvage » :))) …

    et lors de ma période de rêve d’eldorado de prospecter l’or du grand nord moi aussi lors de ma jeunesse ici, et que je discutait souvent avec un vieux copain géologue confirmé qui avait étudié en Belgique ou on est deveni amis, lui m’expliquait les zones potentielles, pendant que moi je lui retorquait tu te fais des illusions mon ami, car ici il ont retourné chaque pierre sur ce continent jusqu’a la baie James et au dela ! :))…. et d’un côté, c’est sûr que nous avons encore l’un des derniers pays au monde qui soit permissif a ce niveau, autorisant les gens a rêver et entreprendre librement ce genre d’aventures en toute liberté, chose dont le reste des citoyens d’autres pays ne peuvent même pas rêver envisager… Mais ceci en réalité signifie que c’est pas vous et moi qui allons découvrir le filon et devenir riches comme cresus, mais c’est plutôt des milliers d’entrepreneurs braconneurs pleins aux as, uréquipés eux et mieux préparés qu’on autorise encore a tranformer le peu d’endroits restés sauvages en dépotoirs, et a y commettre les pires crimes environnementaux a leur echelle ! en toute impunité et négligence des gouvernements aux deux palliers !

    Tout compte fait, les Québécois de cette vieille époque reculée qui crevaient la dalle a Montréal ou a Québec et ne trouvaient pas de jobs ont bien fait de rester chez eux en ville et ne pas rejoindre ce colons, même en citadins pauvres, ils avaient l’opportunité de rester dans la civilisation, d’apprendre, de se débrouiller en ville et de militer pour leurs droits ! et cette histoire en réalité explique largement et très bien la vision opposée qui subsiste encore entre citadins civilisés et a cheval sur les questions environnementales et politiques, vs les red necks pur laine au sang bouillonant dont certains dans leurs coins isolés se prennent pour des cow boys encore, et agissent de même, ou alors envisagent toujours d’orienter la politique dans ce sens !

    Bonne fin de semaine !

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  • 8 juin 2024 à 2 h 40 min
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    Bon j’exagère un peu, l’Abitibi-Témiscamingue est situé 4.659,05 km au sud du pôle Nord…:)) et donc s’il y avait une autoroute praticable a grande vitesse qui y mène tout droit, il faudrait a ma vieille p’tite minoune rouillée quatre jours pour y arriver ! :)))

    remarquez que j’ai suivi une fois le périple d’un aventurier qui soit parti de l’Alberta au Yukon, puis l’alaska il lui a fallu rien comme temps pour se retrouver face a la côte de l’arctique et face au pôle nord sur une plage de cet océan totalement découverte de glace et de neige comme si on était au nouveau Brunswick ! :))) c’était totalement suréaliste ! et aujourd’hui il y a même des lagons bleu turquoise comme au bahamas sous ces latitudes nordiques extrêmes ou on emmène des touristes en croisière pour s’y baigner parfois en g-string en été ! :))) hélas ! car ne fait sûrement pas bander les phoques ou les ours polaires ! :))) et après, un autre viendra se plaindre d’y trouver de vieux condoms ! :)) même le défunt commandant cousteau n’y aurait jamais cru !

    le réchauffement climatique, contrairement a ce qu prétendent les imbéciles, est une réalité terrifiante dans ces zones et tout le nord Canadien ! il y a en ce moment une explosion démographique et de construction de nouvelles maisons dans le villages les plu au nord comme iqaluit, mais pire encore que tout ça et pour revenir au sujet, il y a surtout des prospecteurs et des colons blancs friqués a la pelle qui y investissent a la pelle et s’y rendent en petits avions et quadrillent toutes ces zones avec leurs engins et de plus en plus de véhicules motorisés que l’autoroute ce sera pour bientôt aussi et ça ne saurait tarder ! des petits malins ont déja fait fortune dans les diamants de ces zones, d’autres dans les autre minerais ou l’or, et rien de tout ceci n’est réellement publié ou révélé au grand public a ce jour, alors qu’il suffit de consulter les carte du ministère des ressources naturelles provincial et federal pour se rendre compte que les  »Claims » ou concessions ont été vendues par milliers depuis dix ans au moins et il faut se demander s’il en reste encore :))

    il y a décidément chez ces gouvernements la même volonté et pratiques anciennes qui visent a perreniser la propriété et la souveraineté sur ces terres lointaines…et les peupler aussi… et qui ne soit pas contradictoire avec le Droit sur la souveraineté… puisque le défi aujourd’hui, il se joue autour de l’arctique, et jusqu’au trou d’cul du pôle nord ! :))

    Bon Ysengrimus, je vous quitte et je sais ou me rendre cette fois, j’irais la-bas moi aussi équipé d’une pioche et d’un bon manteau d’hiver, quelques provisions, et une boîte grand format de condoms, sait-on jamais… car je pourrais en cas de desespoir me taper des phoques PD et faire copain-copain avec eux ! LOL …

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  • 8 juin 2024 à 9 h 59 min
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    J’ai retrouvé pour vous le titre du documentaire sur Yosef weitz, l’artisan des rachats de terres aux Palestiniens depui le années 1920, et paraît-il la télé d’ici nous en a fait cadeau, car il ne date que de2021 et fut nominé a de prestigieux festivals mondiaux du documentaire, si vous arrivez a mettre la main dessus, et il sera sûrement rediffusé la télé (me souvient plu sur quelle chaîne) il porte le titre de  »Blue box » ou  »les boîtes bleues »…de Michal Weits (sa petite fille je crois)…. et comme le dépeint la presse un peu partout, il peut étonner avec l’archivage filmé de ce qu’il raconte, remontant aux années 20 et 30, et se basant sur 5000 notes de mémoire du principal intérréssé…. qui avait l’habitude d’écrire et dire  »Il ne peut y avoir de place pour deux peuples sur cette terre, c’est soit eux, soit nous… et ce sera nous ! »…

    le type résume un peu l’esprit de toute colonisation avec cette maxime, et on peut dire qu’il a rempli sa mission et ce défi haut la main, en transformant la colonisation en Acquisitions des terres payées rubis sur ongle cette fois, du jamais vu dan l’histoire, pour le compte du fond national juif, dont il était l’unique représentant et décisionnaire pour dépenser le fric qui affluait du monde entier, et qui se chargeait de revendre le terres ou le redistribuer gratos aux colons !

    Ysengrimus, il faut que vous voyez ce truc, c’est un procès qu’elle fait a son grand père, et c’est pas du tout une tentative de justifier la colonisation a travers cette histoire, mais elle campe plutôt le sort de ces centaines de milliers de Palestiniens, trahis, exilés malgré eux, et filmés aussi ! ces images et films sont diffusés et révélés au monde pour la toute première fois !

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  • 8 juin 2024 à 10 h 08 min
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    non, juste le titre, j’ai pensé que vous pourriez faire une recherche sur la télé publique Québécoise pour connaître la prochaine rediffusion ! désolé !

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  • 8 juin 2024 à 10 h 47 min
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    Tout ce que j’ai réussi a trouver, c’est ce trailer qui dure 1 min 42 secondes sur Youtube et qui s’ouvre sur les images de l’une des nombreuses forêts que Yosef Weitz a planté sur les ruines de centaines de villages Palestiniens pour les faire disparaître de la carte… d’ailleurs, dans la propagande officielle Israélienne a ce jour, il est plutôt dépeint comme  »l’agronome » qui planté des forêts vertes denses, mousseuses et célèbres dans le desert…qui existent a ce jour (et sous lesquels il y a des villages immenses ensevelis) et donc pas un mot sur sa mission cynique ayant démarrée des decennies avant l’apparition de ces forêts …dans la version officielle Israélienne !

    https://www.youtube.com/watch?v=FJV5011pgt8

    Ce documentaire m’a tellement sonné, même si je connaissait vaguement l’histoire de la vente des terres avec le total consentement de ses proprios Palestiniens, mais que jamais je n’ai imaginé dans ces proportions, que après la fin de mon visionnement, je me suis aussitôt mis sur internet pour en savoir plus, a la fois sur le bonhomme et sur ses réalisations, et j’ai trouvé des trucs renversants, mais aussi, des photos réelles de ces villages aujourd’hui ensevelis sous des chênes ou d’autre essences d’arbes immenses comme si jamais rien n’a pu exister auparavant, et que ce documentaire ne montre pas assez ! parfois, le village Palestinien immense et jadis surpeuplé et grouillant de vie se tenait sur une butte de colline désertique, et donc a partir de 1948, pour faire fuir les habitants par milliers, ils leur envoyaient l’armée leur faire peur avec a peine quelques quelques obus, et c’est tout le village qui se vidait abandonnant tout leur biens dans leurs maisons le lendemain, avec des ribambelles d’enfants si mignons et innocents qui accompagnent leur parents ou mères, dépuillé de tout, vers l’inconnu ! et lorsque Ben Gourion avec Yosef Weitz et leur nombreux comités jugaient quel villages repeupler, et lesquels raser, ceux qu’on raait au buldozer étaient soit reconverti en terres agricoles, soit planté de forêts ! Pendant que les pays Arabes voisins refusaient a ces marrées humaines de réfugiés de franchir leur frontières, de peur qu’Israel ou la communauté internationale ne le considère comme une acceptation du fait accompli !

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  • 8 juin 2024 à 11 h 02 min
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    Et puis il faut voir ce documentaire juste pour les films inédits historiques d’archives montrées pour la première fois, sur la beauté des terres, des vergers, de oliviers et des arbre fruitiers que des lâches Palestiniens ont vendu a Weitz même pas sous la contrainte, mais avec leur consentement ! d’une beauté rare déja a l’époque, ces vergers et ces terres fertiles sont dignes des récits bibliques ou de jardins andalous a l’apogée de l’andalousie, car il faut dire que les Palestiniens sont de sacrés agriculteurs très doués comme beaucoup arabes, auf que la plupart étaient des paysans employés chez les propriétaires terriens, et habitant au village comme aujourdhui d’ailleurs un peu partout dans le monde Arabe ! … c’est a peine croyable d’y voir des sapins et thuya pour délimiter ce terres fertiles comme s’ils avaient été planté par des Italiens, ou qu’on se croirait en Italie ! … hélas, ils ont succombé au fric et livré le peuple au loup !

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  • 8 juin 2024 à 19 h 33 min
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    C’est un des téléromans les plus NULS qui m’ait été donné de visionner… rien à voir avec l’histoire originale de Claude Henri Grignon. Un fourre-tout des plus stupide, avec des personnages GROTESQUES, surtout Alexis qui survit à cette époque avec une trépanation du cerveau…. et un curé Labelle qui se bat dans les tavernes… En général, tous ceux que je connais ont trouvé que c’était d’une platitude… une honte d’avoir autant défiguré l’œuvre originale de cet écrivain québécois en ridiculisant les personnages d’origine. Heureusement que l’acteur personnifiant Séraphin Poudrier a été à la hauteur, par contre Donalda était d’un ennui mortel… absolument aucun talent. Dommage, une belle occasion a été ratée de faire revivre une période intéressante de l’histoire québécoise. À mon avis, c’est un vrai gâchis. La distribution était dans l’ensemble talentueuse, mais les personnages centraux très mal choisis et l’histoire en générale n’avait rien à voir avec l’intrigue originale…

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    • 8 juin 2024 à 20 h 31 min
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      Bon, VALK est pas content. Sur l’axe aime/aime pas il est en mode aime pas. Besoin de vinaigre sur votre laitue? Voyez VALK, il en pisse en abondance.

      Mais VALK saurait-il décrire aussi intensivement qu’il juge?

      Un des intérêts sociologiquement révélateurs de cette série, c’est justement la dynamique de transgression qu’elle formule par rapport au poids symbolique de ses versions antérieures. VALK saura-t-il formuler minimalement l’intéressant jeu d’indices historiques que ladite démarcation manifeste?

      Attendons de voir… sans trop s’illusionner cependant. Car VALK semble un peu trop remonté et lourdement engoncé dans sa vocation de défenseur implicite et automatique de nos grosses traditions de télévision ronron.

      Enfin, nous verrons…

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  • 10 juin 2024 à 16 h 44 min
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    Un bon point pour Délima la réincarnée (soeur de Séraphin) qui à la toute fin de la série prophétise qu’une époque de ski alpin se dessine et sera sanas aucun doute un mine d’or pour la montagne qu’elle possède. Vraiment hilarant comme raisonnement et transposition, d’une facilité enfantine dans son aboutissement.

    Désolé de ne pas partager votre enthousiasme, je suis sans aucun doute plus exigeant sur le plan historique et qualité de l’intrigue, sans vouloir insulter personne…

    Que dire de Bidou Laloge……l’acteur a du talent, mais son personnage et son histoire absolument insensé. J’ai rarement vu un téléroman aussi invraisemblable, une vraie bande de clowns. Comme référence dans un CV d’acteur, j’éviterai d’en parler à leur place.

    «Un des intérêts sociologiquement révélateurs de cette série, c’est justement la dynamique de transgression qu’elle formule par rapport au poids symbolique de ses versions antérieures»

    Comme je l’ai spécifié depuis le début, il faut minimalement qu’on trouve un certain sens à ce qui se passe.. Même si on ne connait pas l’oeuvre original et les textes d’Henri Grignon, ni les anciens personnages, on ne peut s’empêcher de trouver l’ensemble NUL et raté.

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    • 10 juin 2024 à 17 h 02 min
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      Vous m’avez convaincu. Je dois ABSOLUMENT voir cette série. Je sens que je vais ADORER.

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  • 11 juin 2024 à 17 h 01 min
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    À voir comme une sorte de BD, de parodie, on rigole un bon coup…..

    Personnellement, je préfère la Délima de Fred Callou.

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