Les guerres d’Ukraine et palestinienne posent la question de l’impérialisme et de la lutte nationaliste au XXIe siècle
Source : “L’Impérialisme et la question nationale” (1929) | Left wing communism (wordpress.com)
Cet article est disponible en anglais et en italien ici : fr_rg27
TABLE DES MATIÈRES
Notes critiques de l’éditeur
Depuis que la guerre en Ukraine a repris avec intensité en 2022, et certainement depuis la guerre entre le Hamas et Israël en 2023, la question se pose de savoir quel est le caractère de ces guerres.
S’agit-il de guerres nationales – également appelées guerres de libération nationale ou guerres néo-coloniales? Et si oui, quel État — ou aspirant État comme le Hamas — fait la guerre pour se libérer, et se libérer de quoi, et avec quelle chance de réaliser cette libération?
Ou bien les guerres actuelles sont-elles des guerres inter-impérialistes, c’est-à-dire des guerres dans lesquelles les États et les aspirants États engagent leurs propres populations et éliminent les populations ennemies dans une lutte pour la redistribution des sphères d’influence capitalistes? En d’autres termes, une guerre qui n’est pas dans l’intérêt de la classe ouvrière et qu’elle combat pour ses propres intérêts de classe et, en fin de compte, pour la révolution prolétarienne? C’est la position que nous défendons ici. Plus généralement et en même temps plus spécifiquement, elle se lit comme suit :
- Toutes les guerres depuis le début du 20ème siècle sont le résultat de la division du monde en sphères d’influence capitalistes. Les grands et les petits États et aspirants États qui participent directement ou indirectement (par procuration) à ces guerres, y compris les moins puissants, sont impérialistes, c’est-à-dire qu’ils essaient de tirer le meilleur parti de la redistribution capitaliste du monde qui est le résultat de chaque guerre.
- La “défense de son propre peuple” et le “droit des peuples à l’autodétermination” ne sont que les slogans par lesquels les impérialistes appellent les travailleurs de leurs pays à se massacrer les uns les autres pour les intérêts du capital.
- La classe ouvrière, où qu’elle soit, n’a aucun intérêt dans cette guerre inter-impérialiste dont elle paie le prix en vies humaines, en blessures, en traumatismes de guerre et en augmentation de l’exploitation et de l’oppression. Pour la classe ouvrière de tous les pays : l’ennemi est au propre pays, la guerre (de classe) à la guerre (inter-impérialiste), pas de paix de classe mais la poursuite de la lutte ouvrière jusqu’à la révolution, même si elle conduit à la défaite de son “propre” pays dans la guerre (défaitisme révolutionnaire), à la transformation de la guerre impérialiste en révolution prolétarienne mondiale.
Cette discussion et cette terminologie ne sont pas nouvelles. Ils sont apparus au cours de la période autour de la Première Guerre Mondiale de 1914-1918, lorsque les sociaux-démocrates de gauche qui s’opposaient à la participation à la guerre des partis de la Deuxième Internationale ont utilisé le terme d’impérialisme pour indiquer que cette guerre n’était pas dans l’intérêt de la classe ouvrière.
Après la révolution prolétarienne en Russie (sic) et la fin de la participation russe à la Première Guerre Mondiale, les sociaux-démocrates de gauche qui étaient en faveur de la lutte des travailleurs contre la guerre se sont appelés communistes et se sont réunis au sein de l’Internationale Communiste.
Au départ, les différences entre les points de vue de la marxiste germano-polonaise Rosa Luxemburg et les marxistes néerlandais Herman Gorter et Anton Pannekoek, d’une part, et des marxistes russes Lénine, Zinoviev et Trotski, d’autre part, sont restées floues. Ces derniers estimaient que les guerres nationales étaient toujours possibles dans la période de la guerre inter-impérialiste et que la libération nationale était même dans l’intérêt de la classe ouvrière.
C’est en partie à cause de ces divergences que les partisans de Pannekoek et de Gorter, qui ont formé les partis communistes ouvriers KAPN et KAPD aux Pays-Bas et en Allemagne, ont été expulsés de l’Internationale communiste en tant que “radicaux de gauche” et “maladie infantile du communisme” (Lénine). Amadeo Bordiga, porte-parole des communistes internationalistes en Italie, reste dans l’Internationale Communiste et critique la position des bolchevistes russes de manière très “diplomatique”.
Le texte de 1929 qui suit ici, “L’Impérialisme et la question nationale”, est paru dans la revue parisienne “L’ouvrier communiste”. Autour de cette revue, des immigrés allemands, partisans du KAPD, et italiens, partisans de la faction Bordiga (Gauche communiste italienne) discutent de leurs divergences. L’article ci-joint en est le résultat. Il reste intéressant parce qu’il oppose les points de vue de la “gauche communiste allemande” (KAPD) et ceux des bolcheviks d’une manière qui est également accessible aux partisans de la gauche italienne et même ceux qui partagent le point de vue national-bolchevique. En même temps, il montre que Bordiga était en fait d’accord avec le KAPD en 1924, mais qu’il ne l’exprime que de manière indirecte.
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(Dans notre ouvrage QUESTION NATIONALE ET RÉVOLUTION PROLÉTARIENNE SOUS L’IMPÉRIALISME (Livre gratuit) – les 7 du quebec nous reprenons ce débat en ces termes… «L’internationalisme prolétarien s’impose dans la politique mondiale, indice évident des profondes transformations de l’économie, de la politique et de l’idéologie des sociétés vivant sous le mode de production capitaliste. Cependant, les prolétaires révolutionnaires doivent faire le post-mortem du courant de pensée réformiste national-socialiste qui tente une résurgence en cette période de crise systémique profonde. Il faut tirer des leçons de cette répudiation du nationalisme réactionnaire et chauvin. Dans cet ouvrage nous proposons d’autopsier la politique gauchiste à propos des luttes de libération nationale au XXe siècle, l’époque du triomphe du national-socialisme-gauchiste dans le mouvement ouvrier qu’ils ont liquidé. Le prolétariat n’a pas de patrie et la guerre nationaliste, soi-disant anti-impérialiste, pour le droit de la bourgeoisie à contrôler son État national (démocratique, fasciste ou socialiste) et à spolier la plus-value «nationale» pour assurer l’accumulation du capital ne nous conduit pas au combat prolétarien révolutionnaire pour renverser et éradiquer le mode de production capitaliste. En phase impérialiste toute lutte de libération nationale est réformiste ou réactionnaire, jamais révolutionnaire prolétarienne. Afin de démontrer cette thèse nous présentons et commentons les textes de quelques intellectuels comme Mattick, Souyri, MacNally, Luxemburg et de l’Ouvrier Communiste.» Pour télécharger la version PDF du volume : 2017-question-nationale-et-revoution-preoletarienne-sous-lmperialisme-moderne.pdf (les7duquebec.net) NDE.
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L’article contient également quelques faiblesses. La plus évidente est celle qui consiste à qualifier la position bolchevique de non-marxiste. C’est ignorer la confusion de tous les marxistes opposés à la guerre sur le concept d’impérialisme et, en particulier, l’unanimité sur le caractère bourgeois de la révolution attendue en Russie, point de vue que nous croyons erroné. Le fait qu’au début du 20e siècle, le monde était divisé en sphères d’influence capitalistes ne signifie pas seulement que toutes les guerres étaient inter-impérialistes. L’ère des révolutions bourgeoises était déjà révolue avec l’échec des révolutions européennes de 1848.
L’adaptation à un monde de plus en plus capitaliste de pays dont le mode de production était essentiellement précapitaliste s’est faite par le biais de régimes historiquement arriérés, tels que celui de Bismarck en Allemagne et, plus tard, celui du tsarisme en Russie. Pour se maintenir militairement et dans le commerce extérieur, ces pays ont construit une industrie nationale capable de rivaliser avec celle des pays capitalistes plus anciens, notamment en appliquant les méthodes de production capitalistes les plus modernes dans les grandes entreprises industrielles.
C’est ainsi qu’est née en Allemagne, puis en Russie, une classe ouvrière qui n’était plus liée par les influences petites-bourgeoises émanant de la petite entreprise. En 1848, Marx a eu l’idée qu’une révolution bourgeoise en Allemagne ne pourrait se faire que sous la pression du prolétariat. Cette révolution en Allemagne, associée à une révolution prolétarienne en France, pourrait alors se transformer en une révolution prolétarienne mondiale. Après 1848, il abandonne cette idée de révolution permanente et celle de guerres nationales associées.
Cependant, les théoriciens de la social-démocratie internationale – des réformistes aux révolutionnaires – insistent mécaniquement sur la nécessité d’une révolution bourgeoise dans la Russie “arriérée”. Ce faisant, les bolcheviks ont utilisé le schéma du Manifeste communiste et de la Ligue des Communistes. Ce faisant, les bolchéviks ont:
- négligé le fait que Marx supposait la lutte des masses prolétariennes les plus larges (le concept de parti de Marx à l’époque) alors qu’ils préconisaient un parti révolutionnaire minoritaire, en fait sur le modèle Blanquiste,
- que Marx proposait que la Ligue des Communistes joue le rôle de parti d’opposition et non de parti au pouvoir, comme l’ont fait les bolchéviks. En tant que parti au pouvoir, les bolcheviks sont devenus les marionnettes des relations capitalistes inchangées dans les entreprises et des besoins de la Russie en matière de politique étrangère.
Sous la pression capitaliste et impérialiste de l’intérieur et de l’extérieur, trompés par les idées d’une double révolution, bourgeoise et prolétarienne (sic), ou d’une révolution permanente, ils pensaient diriger la révolution mondiale, alors qu’en réalité ils facilitaient la contre-révolution à l’intérieur et à l’extérieur du pays.
Le “droit des peuples à l’autodétermination nationale” n’a guère eu d’importance pratique dans les activités de Lénine et des bolcheviks jusqu’en octobre 1917. Mais à partir du moment où ils ont été au pouvoir, il est devenu un outil important de leur politique intérieure (Staline était commissaire du peuple aux nationalités) et de leur politique étrangère.
Désormais, les “peuples” et les “nations” sont qualifiés selon les besoins de la politique de l’État russe, soit comme “opprimés par l’impérialisme” et donc candidats à la “libération nationale”, soit au contraire comme “impérialistes” ou “complices” de l’impérialisme. Depuis que, vers 1920, le parti communiste russe a perdu l’espoir d’être soutenu par une révolution prolétarienne à l’Ouest, il tente de protéger le front de l’Est par le biais d’une Internationale paysanne.
L’Internationale communiste est désormais utilisée pour faire de ses affiliés l’instrument de la politique étrangère russe. Grâce à des tactiques historiquement dépassées de syndicalisme, de parlementarisme et de formation de fronts avec des sections de la bourgeoisie, les partis communistes occidentaux devaient devenir des organisations de masse qui exerçaient une pression sur leurs gouvernements dans l’intérêt de l’Union soviétique. (Voir notre article Ni nationalisme ni mondialisme bourgeois – les 7 du quebec).
Lorsque les bolcheviks ont compris, vers 1920, que l’Union soviétique ne pourrait pas sortir de son isolement par une révolution prolétarienne en Allemagne, ils ont commencé à chercher à coopérer avec les généraux allemands. Karl Radek avait commencé à établir des contacts depuis sa prison en Allemagne lors de la révolte des travailleurs de la Ruhr contre le Kapp-putsch. Probablement avec l’approbation de Moscou, le KPD se joint aux accords de Bielefeld, qui désarment l’Armée rouge que les travailleurs de la Ruhr avaient formée.
Des milliers de travailleurs révolutionnaires sont alors massacrés par la Reichswehr et les Freikorpse, d’où émergera plus tard le national-socialisme. Le “national-bolchevisme” de Hambourg, qui prône la collaboration avec les généraux allemands et l’Union soviétique pour défendre l’Allemagne contre la France et l’Angleterre, est d’abord rejeté puis accepté par les bolcheviks. Le Comintern découvre soudain que le traité de Versailles a fait de l’Allemagne une nation criblée de dettes, opprimée par l’impérialisme de la France et de l’Angleterre.
Le KAPD et le GIC ont largement documenté cette trahison de l’internationalisme prolétarien par le Comintern et ses partis communistes affiliés. Un résumé du cas de l’Allemagne jusqu’au Pacte Hitler-Staline pendant la Seconde Guerre mondiale se trouve, entre autres, dans Rusland en de grote nederlaag van de Duitse arbeidersklasse in 1933.39 La réorientation de la politique étrangère russe vers l’Est depuis 1923 se trouve dans De ontwikkeling van de buitenlandse politiek van de Sovjet-Unie.40 Cette politique a eu des conséquences désastreuses pour les communistes et les travailleurs révolutionnaires de Chine, qui ont été massacrés en 1927 par le Kwo-Min-Tang bourgeois que Moscou leur avait imposé en tant qu’allié. Dans le texte ci-dessus, partie 2, voir les chapitres La course à l’Est et De afslachting van de Chinese arbeiders-revolutie. [1].
Lorsque “L’Impérialisme et la question nationale” s’appuie sur Zinoviev, il adopte son interprétation de la position de Marx lors de la guerre franco-allemande de 1870. Marx aurait considéré cette guerre comme la dernière guerre nationale, ou l’une des dernières guerres nationales en Europe. Pour cela, voir Zinoviev “Les maraudeurs” (1915) que nous avons mis en annexe, ainsi que des citations suivantes de Marx. (Voir
Ces citations montrent que dans sa correspondance privée, Marx ne parlait de la guerre franco-allemande comme d’une guerre nationale que dans un sens parodique, puisque celle-ci était comprise comme telle, tant du côté français que du côté allemand, par les États belligérants et la petite bourgeoisie. Enfin, dans sa brochure de 1871 sur la Commune de Paris, “La guerre civile en France”, Marx déclare sans équivoque que la guerre nationale n’est rien d’autre qu’une escroquerie gouvernementale.
“L’Impérialisme et la question nationale” se termine par la mention “à suivre”. Cependant, cette suite ne nous est pas connue. Il est possible que l’auteur ait voulu attirer l’attention sur la base matérielle des opinions bolcheviques sur la survie des guerres nationales, de la libération nationale et des luttes “anti-impérialistes” dans les territoires coloniaux et semi-coloniaux.
Rosa Luxemburg et, après son assassinat en 1919, le KAPD avaient déjà publié des articles à ce sujet. Avant 1914, Lénine pensait que le prolétariat russe, ou du moins son parti, pourrait tirer profit des mouvements nationaux contre l’autorité centrale de l’État multi peuple qu’était la Russie tsariste. Après avoir pris le pouvoir en Russie grâce à la révolution prolétarienne (sic), les bolcheviks ont estimé qu’ils devaient tenir leurs promesses concernant le droit à l’autodétermination des peuples. En Finlande et en Ukraine, la bourgeoisie nationale indépendante s’est immédiatement rangée du côté de l’Entente impérialiste qui entourait la Russie soviétique.
Par la suite, l’Armée rouge a repris l’Ukraine au prix de nombreuses pertes. Pour les conséquences fatales de l’alliance des partis communistes avec les groupes bourgeois nationalistes en Turquie, en Perse (aujourd’hui : Iran) et en Chine, nous renvoyions à l’article de l’Ouvrier Communiste. Cependant, il manque l’ajout que la politique imposée par la Comintern de fronts avec les mouvements de libération nationale, ou ce qui devait passer pour tel, correspondait aux intérêts de politique étrangère de la Russie soviétique, que rétrospectivement, et avec plus de distance, nous devons qualifier sans ambiguïté d’impérialistes.
Pour une analyse plus approfondie des vues de Lénine sur l’impérialisme et la libération nationale, nous renvoyons ici à “The inter-imperialist war in Ukraine – From Luxemburg, Pannekoek, Gorter and Lenin to ‘Council-Communism’.”
Quant à Bordiga, il convient de noter qu’il s’est accroché à Trotski dans ses tentatives d’opposition au sein de la Comintern. Après que Trotski a repoussé Bordiga, ce dernier a adopté encore plus intimement les notions trotskistes de révolution permanente. Cela a conduit à des théories sur la révolution en Russie comme une double révolution, prolétarienne et bourgeoise à la fois. Et pire encore, le soutien à la “libération” nationale par les “bordigistes”, par les scissionnistes qui s’appellent presque tous le Parti Communiste International. On dit maintenant que le “cycle des libérations nationales” s’est terminé dans les années 60 (ou à d’autres moments). Mais le venin fait encore régulièrement surface dans des vomissements telles que les appels au soutien des prolétaires palestiniens pendant faire silence sur les travailleurs israéliens. Par ailleurs, l’article de Bordiga “Le communisme et la question nationale” (1924) n’est pas mentionné sur le site d’archives bordigistes sinistra.net. Apparemment une “maladie infantile” de Bordiga.
Les nombreuses guerres qui se sont déroulées depuis l’époque où Rosa Luxemburg, Lénine, Pannekoek et Gorter réfléchissaient à la nouvelle ère de l’impérialisme, ont clairement montré que la gauche communiste allemande et néerlandaise avait raison. Il est vrai que de nombreuses nouvelles nations sont apparues au 20e siècle, mais leur signification n’était plus la lutte contre le mode de production précapitaliste et pour la poursuite de l’expansion du capitalisme, et donc la croissance du base de la lutte des travailleurs. En particulier, les guerres qualifiées par les partisans du bolchevisme de luttes de libération nationale, anticoloniales ou anti-impérialistes, bref, de guerres nationales, se sont toutes révélées être des guerres entre puissances capitalistes et impérialistes.
Pendant la période de la guerre froide, il s’agissait notamment du bloc américain et du bloc russe, tous deux capitalistes et impérialistes. Après la disparition de l’Union Soviétique, la place de la Russie a été temporairement remplacée par d’autres puissances impérialistes, notamment régionales. La Chine s’est révélée être une nouvelle puissance mondiale capable de faire tomber les États-Unis de leur trône. Les petites nations – comme les nations des États aspirants – se sont révélées n’être rien d’autre que l’illusion propagandiste du “peuple”, cette fausse unité nationale de la bourgeoisie et du prolétariat, que la petite bourgeoisie à la tête de la soi-disant lutte de “libération” utilise pour amener les prolétaires et les paysans pauvres à se battre pour ses intérêts impérialistes: maximiser leur part de la redistribution capitaliste du monde par le biais de la guerre.
La “libération de l’impérialisme” s’est toujours traduite par la soumission à l’impérialisme d’une autre superpuissance. Parfois, les “libérateurs” se sont révélés être des oppresseurs d’autres “nations”, comme l’invasion vietnamienne du Cambodge. L’article “L’impérialisme et la question nationale” mentionne déjà quelques exemples des années 1920, mais même depuis lors, tous les mouvements de “libération” ont réprimé toute forme de lutte ouvrière autonome. À cet égard, ils démontrent parfois leur anti-prolétarisme avant même leur victoire sur l’impérialisme étranger.
F.C. Décembre 2023
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Excellentes références qui dressent le décor historique de la lutte des classes sur le front idéologique en ces époques passées.
Là où le bât blesse, c’est quand analysant la conjoncture actuelle à la lumière de ces analyses du passées, on occulte le pouvoir idéologique révolutionnaire des événements, ce qui peut faire sombrer les révolutionnaires prolétariens dans une perpective mécaniste fataliste à l’effet que le monde évolue dans un cercle répétitif plutôt que dans une spirale ascensionnelle comme l’enseigne le matérialisme dialectique.
Lorsque Marx écrivait dans le «18 Brumaire de Louis Bonaparte» que «les événements se répètent 2 fois, une fois tragique et une fois comique», il l’affirmait pertinemment dans une perspective dialectique c’est-à-dire avec une élévation historique.
Dans cette perspective, il faut apprécier les références contenus dans une perspective dialectique c’est-à-dire qu’à l’époque de Rosa Luxembourg et de Lénine, le monde n’avait pas connu la trahison des partis «communistes», la dégénérescence des partis «socialistes» et de tous les syndicats, l’avènement du «social-impérialisme» soviétique,chinois,coréen,cubain,vietnamien, pour ne nommer que les principaux régimes bourgeois renégats.Les classes sociales dominantes sont passées maîtres dans l’art de s’unir entre elles pour dominer et exploiter les classes laborieuses.
La dictature esclavagiste s’est adjointe l’idéologie féodale cléricale avant de se soumettre à la féodalité et former la dictature féodale qui à son tour s’est adjointe l’idéologie darwiniste bourgeoise avant que de former la bourgeoisie qui s’est adjointe les «socialistes», voire les «communistes» comme en Russie, en Chine,etc…pour former la «social bourgeoisie», en somme, «le poisson pourrie toujours par la tête» et le virus mortifère de la dictature de classe évolue sans cesse afin de perpétuer sa domination et son exploitation.
Ainsi, à la différence des nationaux-«socialistes» nazis et des fascistes italiens qui attaquaient le prolétariat de l’extérieur, la bourgeoisie a infiltré le prolétariat de l’intérieur et corrompu jusqu’à la moelle certains de ses «dirigeants» qui contrôlent ses organisations.
Ces trahisons commandent-elles de renoncer à bâtir une avant garde prolétarienne révolutionnaire au sein d’un parti et de sans remettre à une direction spontanée qui trouverait seule la voie de la révolution?
L’expérience des «Gilets jaunes» démontrent que cette voie est sans issue.La nature à horreur du vide et le vide directionnel conduit à la dictature de l’idéologie bourgeoise.
Comme Marx l’a enseigné dans l’Idéologie allemande: «[A] toute époque, les idées de la classe dominante sont les idées dominantes:autrement dit, la classe qui est la puissance matérielle dominante de la société est en même temps la puissance spirituelle dominante», par voie de conséquence, laissé à lui-même et sans direction révolutionnaire marxiste, le prolétariat obnubilé par son éducation bourgeoise et l’idéologie dominante, se perdra dans la confusion ambiante et perdra la direction de sa révolution comme la révolution spartakiste.
La bourgeoisie a compris cela et a assassiné Rosa Luxembourg et Karl Liebknecht comme prélude à l’écrasement de cette révolution et à l’instauration du régime nazi, stade suprême de la dictature bourgeoise.
La création et l’adhésion à un parti prolétarien est une condition absolue et préalable à toute révolution prolétarienne victorieuse.
Il y a énormément de choses à dire à propos du PARTI POLITIQUE qui dirigera la RÉVOLUTION PROLÉTARIENNE INTERNATIONALISTE
Nous suggérons à ceux que ce sujet crucial – décisif – incontournable – intéresse de se baser sur une nouvelle lecture des événements historiques qui ont marqué le mouvement = social-démocrate-socialiste-communiste-bolchevique-révisionniste-anarchiste-gauchiste- international depuis la première internationale.
Quelques conseils de lecture
1) A bas le dogmatisme – ne lisez pas ces histoires plus que centenaire comme le curé marxiste lis son bréviaire ou les bulles pontificales
2) soyez très circonspect – doutez – critiqué Marx ou Lénine n’est pas un péché mortel…mais vos critiques doivent être sérieuses et solidement étayées
3) TOUJOURS adopter et conserver un point de vue de classe PROLÉTARIEN. Vous regardez la réalité de la révolution prolétarienne internationale à travers le prisme des intérêts et exclusivement des intérêts de la classe prolétarienne
4) Ce n’est pas un idéal communisme qui doit orienter vos analyses et vos interprétations mais la victoire (prise de pouvoir par la classe) de la classe prolétarienne INTERNATIONALISTE = condition nécessaire à l’édification du nouveau mode de production communiste prolétarien.
5) Adoptez une perspective de classe à long terme. Replacez les événements temporels-spécifiques dans le long terme historique. ICI un exemple concret. Le mouvement des GILETS JAUNES est une expérience très intéressante de mouvement populaire progressiste qui devrait nous apprendre des choses en termes de soulèvement populaire au XXIe siècle. En termes de direction populaire spontané. En termes de rôle joué par les organisations dites de gauche et/ou de droite dans un tel mouvement qui a effrayé le Grand capital notre ennemi de classe.
Nous avons produit une brochure sur la formidable expérience des GILETS JAUNES FRANÇAIS qui ne pouvaient aller plus loin que la distance qu’ils ont franchie…lisez cette brochure gratuite disponible en ligne ici
6) Autre conseil MÉFIEZ-VOUS des catégories GAUCHE / DROITE qui sont de mauvais artefacts de l’histoire des classes sociales du XIX e et XXe siècles. Il n’y a pas la gauche face à la droite sur l’échiquier politique de classe. Il y a le Grand capital mondial (accumulatrice de capital) tout puissant avec ses multiples factions bourgeoises – de gauche comme de droite = et en face = opposé = en guerre permanente = il y a la classe sociale prolétarienne internationale et son fer de lance la classe ouvrière productrice de plus-value.
bonne réflexion à propos de la question du – ou des – partis révolutionnaires prolétariens
robert Bibeau