7 au Front

Aucune religion ne recèle quelque spiritualité

Par Khider Mesloub.

Cet article est disponible en anglais et en italien ici :
Article de Khider Mesloub-ANGLAIS-ITALIEN du 16 mai 2024

Depuis toujours, il est courant d’associer indûment spiritualité et religion. Or, religion et spiritualité, quoique amalgamées, renvoient à des champs d’investissement personnel ou collectif distincts, voire antinomiques.

Si à l’origine, aux temps les plus reculés, les deux entités, religion et spiritualité, étaient unies, formaient un couple inséparable, fusionnaient pour mieux communiquer et communier ensemble, avec la naissance des sociétés de classes, caractérisée par l’éclosion de la politique comme instrument de domination et de contrôle social institué par les nouvelles formations sociales dominantes, les deux entités humaines ont été scindées, séparées.

Sous l’effet conjugué des systémiques et systématiques antagonismes sociaux et d’intérêts royaux, la rupture entre religion et spiritualité a été consommée, leur divorce acté. Ou plutôt les nouvelles formations sociales dominantes ont confisqué et dévoyé la spiritualité antique.

La religion a été accaparée et monopolisée par le Politique, c’est-à-dire les classes régnantes pour s’en servir comme instrument d’asservissement des classes dominées. L’entité religieuse a été institutionnalisée par les nouvelles classes dominantes pour sacraliser et pérenniser leur puissance, légitimer « religieusement » leur domination.

Au reste, la plupart des dictionnaires, notamment Larousse, le reconnaissent implicitement par la définition qu’ils donnent de la religion : « la reconnaissance par l’être humain d’un principe supérieur de qui dépend sa destinée ». (J’allais commettre un lapsus en écrivant « la reconnaissance par l’être humain d’un Prince supérieur de qui dépend sa destinée.)

Justement, pour croire à un « principe supérieur de qui dépend la destinée », il eut fallu préalablement que la société ait subi une transformation anthropologique radicale : la naissance de la société de classes, société au sein de laquelle le destin existentiel de la majorité de la population asservie dépend dorénavant de la nouvelle classe supérieure, exploiteuse et despotique.

En effet, si les croyances de type mystique et animiste (ou religion et spiritualité étaient confondues, voire synonymes) sont très anciennes, en revanche la croyance en « un principe supérieur de qui dépend la destinée », autrement désigné sous le vocable Dieu, entité surnaturelle hissée au ciel, date de l’époque de la naissance de la société de classes fondée sur la royauté, c’est-à-dire le pouvoir unique et inique du roi.

Muslims offer prayers during Eid.

Car pour croire en un roi du ciel (Dieu), les hommes avaient dû d’abord connaître un roi terrifiant sur terre. C’est la vie réelle, matérielle et sociale qui détermine nos conceptions et, en particulier, nous amène à en élaborer de nouvelles idéologies, religions. Pour rappel, l’idéologie est l’ensemble des idées, des valeurs et des normes servant à légitimer la division en classes de la société. L’idéologie, en tant que vision du monde, est toujours celle de la classe dominante. Les idées dominantes sont toujours celles de la classe dominante. Y compris au plan religieux, où c’est toujours la religion de la classe dominante qui s’impose aux masses opprimées.

De nos jours, la classe prolétarienne contemporaine totalement conditionnée par l’idéologie dominante bourgeoisie, quoique sécularisée, au nom de la nouvelle religion du capital, la démocratie bourgeoise, élit elle-même ses maîtres aux instances gouvernementales. Sa progéniture s’investit d’elle-même servilement dans les multiples temples de la connaissance bourgeoise, les écoles et les universités, pour prouver sa fidélité intellectuelle au dogme du veau d’or, assurer par ses inventions scientifiques l’enrichissement infinie de ses maîtres les capitalistes.

Pour rappel, aux yeux de nos ancêtres dominées par les forces de la nature, derrière chaque espèce végétale, minérale et animale se dissimule un Esprit. Nos ancêtres primitifs étaient plus matérialistes. Ils croyaient aux pouvoirs des éléments de la nature. Chaque élément de la nature est doté, selon nos aïeux les terriens, d’un Esprit (créateur). Leur polythéisme est plus rationnel et matérialiste que nos monothéismes magiques et ésotériques enfantins et infantiles, inventés par les classes régnantes et royales pour légitimer leur pouvoir de domination. De surcroît, le polythéisme est plus « démocratique » et sexuellement plus égalitaire que le monothéisme, car il admet la pluralité des croyances, la diversité des Dieux et des Déesses (il n’est pas surprenant que la Démocratie soit née dans la péninsule grecque, célèbre pour son polythéisme fondé notamment sur les Déesses).

Le Dieu unique est par essence despotique : il n’admet aucun concurrent, aucun rival, aucune diversité de croyances (à l’image du Roi – ou dictateur – s’imposant comme unique gouvernant). Le Dieu unique est adapté (et adopté par les) aux sociétés où règne la domination d’une classe tyrannique. Curieusement, ce Dieu unique a vu le jour au Moyen-Orient, continent du despotisme déclaré.

Pour justifier la soumission à un seul Dieu, Jésus a employé un argument tiré de la réalité de sa propre société fondée sur l’esclavage : « Nul serviteur ne peut servir deux maîtres. Car, ou il haïra l’un et aimera l’autre, ou il méprisera l’un et s’attachera à l’autre. Vous ne pouvez servir Dieu et Mammon ». S’il est impossible de servir deux maîtres, à plus forte raison il est impossible de servir deux dieux (Mammon désigne le dieu de la richesse).

À peu près à la même époque, l’homme d’État romain, Cicéron, définissait la religion comme « le fait de s’occuper d’une nature supérieure (l’empereur ?) que l’on appelle divine et de lui rendre un culte ».

Quoi qu’il en soit, la religion a toujours été un système de croyances qui repose sur un lien « vertical ». L’étymologie du mot religion, dérivé du latin, est religare « relier », « rassembler ». C’est-à-dire relier et rassembler vers la même direction verticale : la cime du pouvoir et la voûte céleste.

La plupart des dictionnaires contemporains se rejoignent dans la définition de la religion. Pour les dictionnaires la religion est définie comme « la croyance et/ou l’adoration d’un pouvoir de contrôle surhumain, en particulier d’un ou de plusieurs dieux personnels ».

Pour revenir à la société de classes, à la question de la nouvelle existence problématique de la classe oligarchique royalement dressée au-dessus de la population exploitée et  opprimée jusque-là évoluant dans une société primitive égalitaire dénuée de stratification sociale, il fallait trouver une solution (subterfuge) pour justifier et légitimer idéologiquement cette nouvelle forme de pouvoir dominant tyrannique : la sacraliser au moyen d’un esprit supranaturel créé à l’image du nouveau roi temporel cruel et vindicatif : le Dieu tout puissant éternel.

Le roi incarne Dieu sur terre, et Dieu est le roi désincarné au ciel. Qui vénère Dieu révère le roi. Le roi est aussi puissant et omniscient que Dieu. Son pouvoir est sacré. Qui craint Dieu craint le Roi. Qui attente à l’honneur du Roi blasphème Dieu. Ainsi, toute autorité royale est établie par Dieu, pour le bien de ceux qui lui sont soumis.

Paradoxalement les deux entités sont royalement installées au firmament des galaxies gouvernementales.  Dieu trône au Ciel dans sa voute céleste éloigné du globe oculaire de ses adeptes incurieux, protégé de l’indiscret regard profane des disciples de la curiosité scientifique fondée sur la preuve. Le Roi règne dans ses fastueux palais inaccessibles au commun des mortels, à l’abri de la proximité et promiscuité des masses populeuses asservies à son pouvoir incontesté et indiscuté. Serait-ce la preuve de sa divine supériorité ou gage de sa sécurité personnelle, susceptible d’être détrôné ?

Il n’est donc pas étonnant que les rois et les dieux aient eu partie liée depuis toujours ; les premiers sont censés incarner le pouvoir indiscuté des dieux sur terre. De nos jours, les rois ont été remplacés par les présidents.

De même qu’il n’est pas surprenant que de nombreuses religions aient bâti la peur dans leurs fondements. L’idée du jugement dernier et du péché provoquant la colère d’un Dieu sert à terrifier les adeptes.

Quant à la spiritualité, expulsée par la « religion oligarchique » fondée sur la soumission à l’ordre inique existant, elle est devenue une âme damnée, condamnée à survivre seulement dans le cœur de quelques rescapés individus, épargnés par la malfaisance répandue par la nouvelle « religion politisée et policière » des puissants, ces corrupteurs d’âmes, inventeurs des dogmes officiels sacralisés.

Depuis la naissance de la société de classes, la religion et la spiritualité ont pris deux voies distinctes. Si la religion (adossée sur une puissante infrastructure cultuelle et une armée de théologiens stipendiés par l’État) sert, depuis lors, uniquement les pouvoirs établis, c’est-à-dire les classes régnantes, comme moyen d’asservissement du peuple, la spiritualité (qualité de ce qui est dégagée de toute matérialité) s’est réfugiée dans le cœur de quelques âmes du peuple incorruptible.

Dans une société de classes, religion et spiritualité sont antinomiques. Car, si pour la spiritualité la source ultime d’autorité se trouve dans l’individu, pour toutes les religions grégaires elle se trouve en Dieu, représenté sur terre par le roi, la classe régnante.

Ainsi, les deux appartiennent à des mondes distincts à cause de leur conception très différente de l’autorité. Pour la spiritualité, la source ultime d’autorité se trouve dans l’individu, alors que, dans les religions, elle se concentre exclusivement en Dieu (et, évidemment, dans l’institution religieuse, le pouvoir étatique).

Dans une société de classe, la « vérité ontologique », comme la véracité scientifique, demeure toujours celle de la classe dominante. Elle exprime l’aliénation de la domination et la domination de l’aliénation. Par conséquent, c’est par essence le triomphe de la propagation du faux érigé en vérité.

Donc la religion se résume à la subordination des êtres humains à des sources d’autorité externes et transcendantes, et incarne l’oppression, l’exploitation. Qui plus est, la religion prône et légitime l’enrichissement illimité, donc l’attachement aux biens matériels, tandis que la spiritualité exalte le détachement du matériel, le mépris des biens, la condamnation de l’enrichissement, l’opulence.

En résumé, si la spiritualité est autonome et immanente, la religion, elle, se fonde sur l’hétéronomie, c’est-à-dire qu’elle reçoit ses règles du dehors, au lieu de la tirer d’elle-même.

De toute façon, toute religion est une activité ritualisée et sacralisée qui s’impose à tous les croyants comme un devoir impératif à observer scrupuleusement, sans discussion ni contestation. Contrairement à la spiritualité qui est comprise comme une entité sui generis.

Comme le notait un commentateur : « la religion et la spiritualité sont aussi différentes que l’huile et l’eau. Ce sont peut-être des liquides, mais ils ont un impact très différent sur les sociétés et la vie humaine elle-même ». Quand nous savons que l’eau est la source de la vie, on ne peut que l’associer à la spiritualité. Quant à l’huile, elle est réputée pour envenimer les tensions, comme la religion, selon l’expression consacrée : « jeter de l’huile sur le feu ! »

La religion se résume ainsi aux institutions, aux rituels. La religion est une institution cultuelle normative, restrictive et coercitive.

Par ailleurs, certes la religion se caractérise par sa force coercitive, mais également par sa force d’inertie. C’est une entité statique et inerte, illustrée par son involution et invariance.

Fondamentalement, depuis des siècles, la religion, au sein des sociétés de classes, est devenue un programme politique théocratiquement spiritualisé, un rapport social de domination transcendentalement sublimé, une œuvre de soumission divinement magnifiée, une esthétique de l’asservissement populairement déifiée.

Dans les sociétés de classes la religion règne partout, excepté dans les cœurs. Autrement dit, elle se diffuse dans toutes les strates des institutions administratives et confessionnelles et de la société, mais n’infuse nullement dans le cœur des humains. Pour la simple raison que la dimension spirituelle s’est évaporée de la société de classe régie par des rapports d’exploitation cautionnés par la religion, instituée par les classes dominantes comme instrument d’asservissement des populations aliénées. Prédomine au sein de la société seulement le caractère politique totalitaire de la religion.

Une société divisée en classes ne peut jamais receler une quelconque spiritualité, quand bien elle serait foncièrement théocratique, régie par les principes théologiques. Il suffit d’observer la société étasunienne pourtant profondément religieuse, la société iranienne, saoudienne où la religion est religion d’État. La société israélienne pourtant imprégnée de l’enseignement de la Thora.

La religion n’est pas synonyme de spiritualité, loin s’en faut. La religion est à la spiritualité ce que le placebo est au médicament. La religion est un traitement rituel confessionnel sans principe actif sur le comportement. L’absorption de la religion, même à forte dose, n’apaise nullement les comportements foncièrement déviants et violents de ses adeptes tourmentés par la vacuité existentielle, assaillis par leurs démons intérieurs, habités par le diable de la destruction, produits par la société de classe régie par des rapports d’exploitation et d’oppression, une société fondée par et sur la violence, pérennisée par la violence.

Ce qui m’amène à affirmer que, depuis des millénaires, aucune religion ne renferme quelque spiritualité. La spiritualité est ontologiquement inhérente à la personnalité. Elle n’est absolument pas liée à l’entité religieuse. À plus forte raison une religion d’État.

La spiritualité est consubstantiellement reliée au Moi, chevillée à l’âme personnelle. La spiritualité, on l’a ou on ne l’a pas. Tout comme l’empathie, cette capacité de ressentir les émotions, les sentiments, les expériences d’une autre personne ou de se mettre à sa place. La spiritualité est inhérente à l’homme, c’est sa transcendance personnelle. Elle s’exprime dans la méditation, l’art, la philosophie, la contemplation, intellectuelle ou non, la symbiose avec la nature.

La spiritualité ne s’apprend pas à l’école, ni dans les lieux de culte, ni dans les livres profanes ni le Livre Saint, du reste institutions toutes dominées, formatées et contrôlées par les classes dominantes. L’idéologie dominante est toujours celle de la classe dominante.

La spiritualité se loge naturellement dans le cœur d’un être empli instinctivement d’humanité, un être épargné par la corruption morale instillée par les classes régnantes par essence malfaisantes et méphitiques. Elle ne peut jamais élire domicile chez des êtres dépourvus de cœur, quoique adeptes d’une religion, dogme officiel des puissants. Curieusement, les classes dominantes n’adoptent et n’agréent que les religions de la résignation, de la soumission, en conformité avec leur philosophie prédatrice et dominatrice.

À plus forte raison, de nos jours, la spiritualité ne peut trouver hospitalité dans l’islam salafisé, fondé sur la brutalité, la férocité, la bestialité, l’inhumanité.

La religion n’est pas vectrice de spiritualité. Elle n’est pas synonyme de vertu. Ni un gage de moralité.

La preuve par l’Algérie en proie à un climat de violence permanent, en dépit de la profession de foi islamique de ses habitants. Les Algériens, pourtant musulmans, font preuve d’une terrifiante agressivité dans leurs relations sociales. L’esprit belliqueux gouverne leur existence et domine leur tempérament tempétueux.

L’islamisation outrancière de la société a généré une hystérisation des comportements, une propagation virale de la violence qui a culminé dans les années 1990, la terrible décennie noire durant laquelle l’islam, symbolisé par le vert, avait pris les couleurs rouge sang.

L’esprit religieux fanatique, à l’instar de celui des classes dominantes, est toujours agité, excité, enflammé, angoissé, déchaîné. Il n’aspire au repos, à la quiétude, à la sérénité qu’une fois trépassé, une fois dans l’Au-delà. Tout comme toute classe régnante ne se sent politiquement et socialement apaisée qu’après avoir neutralisé toute dissidence, écrasé toute contestation, transformé le pays en cimetière existentielle pour le peuple dominé et opprimé. Son paradis est bâti sur l’enfer du peuple.

La vie terrestre du religieux fanatique n’est qu’une guerre permanente menée contre lui-même, et surtout contre les autres esprits réfractaires, insubordonnés, séditieux : épris de liberté. Le fanatique religieux pourchasse tous ses penchants naturels terrestres pour se conformer aux recommandations fantasmées célestes (en vrai recommandations gouvernementales enrobées de sacralité). Il n’est jamais en accord avec sa conscience toujours suspicieuse, soupçonneuse, éternellement despotique (traits caractéristiques des classes dominantes par essence illégitimes, donc toujours sur leurs gardes). Tout comme il dompte sa conscience tourmentée pour demeurer fidèle aux exigences de son créateur, il voudrait soumettre toutes les consciences au même sort autocratique (tout comme la classe régnante, pour pérenniser la fidélité de ses richesses, soumet le peuple à son pouvoir despotique).

Des siècles durant, l’Europe chrétienne a mené des guerres exterminatrices au nom de la religion. Pareillement pour le monde musulman. Aujourd’hui, Israël, cet État théocratique judaïque, au nom de sa religion hébraïque, se livre à une guerre génocidaire contre les Palestiniens.

Un homme pourvu de spiritualité n’accepte jamais de tuer au nom d’une religion. Il préfère se suicider plutôt que d’attenter à la vie de son prochain au nom d’un dogme religieux.

Preuve que la religion s’est depuis longtemps défait de toute spiritualité. Et c’est une défaite pour toute l’humanité. La religion pervertie par les classes dominantes a failli sa mission historique.

Il revient à l’humanité contemporaine d’œuvrer à ressusciter la spiritualité qui sommeille dans chaque homme et femme du peuple.  Mais une spiritualité profane, sécularisée, universelle. Néanmoins, pour ce faire, elle doit préalablement anéantir la société de classes fondatrice des religions oligarchiques belligènes, abolir le système capitaliste.

 

Khider MESLOUB

 

Robert Bibeau

Auteur et éditeur

7 réflexions sur “Aucune religion ne recèle quelque spiritualité

  • Pourquoi, aujourd’hui encore, et peut-être plus que jamais, les religions peuvent permettre à quelques-uns, de pouvoir s’unir afin de consolider le « Pont » qui doit être construit pour sortir de cet Âge sombre ?
    Commençons par rappeler ce qu’écrivait, en 1926, René Guénon dans la Revue catholique « Regnabit », à l’article « La Réforme de la Mentalité moderne » :
    « La civilisation moderne apparaît dans l’histoire comme une véritable anomalie : de toutes celles que nous connaissons, elle est la seule qui se soit développée dans un sens purement matériel, la seule aussi qui ne s’appuie sur aucun principe d’ordre supérieur. Ce développement matériel qui se poursuit depuis plusieurs siècles déjà, et qui va en s’accélérant de plus en plus, a été accompagné d’une régression intellectuelle qu’il est fort incapable de compenser. Il s’agit en cela, bien entendu, de la véritable et pure intellectualité, que l’on pourrait aussi appeler spiritualité. La déchéance ne s’est pas produite d’un seul coup ; on pourrait en suivre les étapes à travers toute la philosophie moderne. C’est la perte ou l’oubli de la véritable intellectualité qui a rendu possibles ces deux erreurs qui ne s’opposent qu’en apparence, qui sont en réalité corrélatives et complémentaires : rationalisme et sentimentalisme.[…]Pourquoi rencontre-t-on tant d’hostilité plus ou moins avouée à l’égard du symbolisme ? Assurément, parce qu’il y a là un mode d’expression qui est devenu entièrement étranger à la mentalité moderne, et parce que l’homme est naturellement porté à se méfier de ce qu’il ne comprend pas. Le symbolisme est le moyen le mieux adapté à l’enseignement des vérités d’ordre supérieur, religieuses et métaphysiques, c’est-à-dire de tout ce que repousse ou néglige l’esprit moderne. »
    Le symbole, soit la représentation formelle est, alors, indispensable à la préhension du Divin. C’est pourquoi les religions sont nécessaires ; elles sont autant d’étapes sur la route du « devenir » spirituel et répondent, chacune pour soi, aux aspirations que ne parviendrait point à formuler, sans elles, la masse ignorante, bien que désireuse de se rattacher à quelque chose de supérieur.
    En toute connaissance de cause, on ne saurait incriminer les religions d’avoir « matérialisé » de tant de façons l’Idée divine. Leur rôle ne consiste-t-il pas à mettre à la portée du vulgaire la vérité immédiate, incompréhensible pour celui-ci tant qu’il n’est point parvenu à la vivre en soi-même ?
    Lien : https://livresdefemmeslivresdeverites.blogspot.com/2017/07/faitsettempsoublies.html

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  • Normand Bibeau

    Aucune analyse de classe matérialiste dialectique et historique de la religion n’a surpassé la formule géniale employée par Marx dans «La critique de la philosophie du droit de Hegel»,1843:
    «[L]a religion est l’opium du peuple».Cette formule exprime totalement la nature intrinsèque de toute religion: comme l’opium, la religion engourdie la conscience, crée une fausse impression de bonheur, engendre l’addiction et soumet l’«addict» à la dictature du «pusher», en l’occurrence le clergé.Tout est dit sur la matérialité immédiate de toute religion.
    Procédant à analyser les raisons qui motivent le «drogué» à consommer cet «opium» qui l’abrutit et l’asservit et comment s’en libérer,Marx écrivait:
    «la religion est le soupir de la créature opprimée, l’âme d’un monde sans cœur, comme elle est l’esprit de conditions sociales d’où l’esprit est exclu.ELLE EST L’OPIUM DU PEUPLE.L’abolition de la religion en tant que bonheur illusoire du peuple est l’exigence que formule son bonheur réel.Exiger qu’il renonce aux illusions sur sa situation c’est exiger qu’il renonce à une situation qui a besoin d’illusions.La critique de la religion est donc en germe la critique de cette vallée de larmes dont la religion est l’auréole.» ( Critique de la philosophie du droit de Hegel,1843).
    Il est significatif que toutes les religions monothéistes occidentales soient nées sous l’esclavagisme, la forme originale de la lutte des classes alors que les maîtres avaient droit de vie et de mort sur leurs «animaux humains» qu’étaient leurs esclaves.
    Condamnés à une existence infrahumaine, des esclaves se sont inventés un Dieu pour les consoler et intercéder auprès des maîtres avant que d’être crucifié qu’ils devraient «ménager leurs montures pour faire une longue chevauchée» c’est-à-dire s’enrichir, ce que les féodaux ont compris.
    Il est tout aussi significatif de noter que de tout temps les classes dominantes répètent à vomir que l’Antiquité où régnaient l’esclavagisme et l’exploitation inhumaine des esclaves serait l’époque tantôt des pyramides d’Égypte, de la naissance de la «démocratie», de l’avènement des prophètes Abraham,Moïse,Jésus,Mahomet et tous ceux quelles ont recyclé afin d’occulter et de magnifier cette société foncièrement inhumaine d’exploitation de l’homme par l’homme, semblable à la leur au demeurant.
    Avec l’avènement de la société divisée en classes, les religions primitives animistes qui répondaient à l’ignorance congénitale des humains découvrant consciemment le monde et prenant conscience de leur existence et de sa finitude dans la mort, au sortir de leur animalité originelle, sont devenues «du soupir de la créature opprimée», un puissant instrument de domination des classes dominantes sur celles dominées par clergé interposé.
    Tout le rituel accompagnant les rites religieux depuis le temple,la synagogue,
    l’église, le monastère,etc. n’a pour but que d’intimider et divertir le «drogué» qui vient y recevoir sa dose de«opium».
    La bourgeoisie, classe ultime de la société divisée en classe, est confrontée à une contradiction: la religion qui servait d’«opium» du peuple sous l’esclavagisme et le féodalisme est en concurrence avec son propre «opium» que sont le darwinisme social, les théories de Ricardo, d’Adam Smith, la psychanalyse, la relativité et leurs nombreux rejetons, ce quelle définit comme la «science».
    Puisque la «science» bourgeoise est axée sur l’individu capitaliste, maître du monde à travers la concurrence sur le marché, appliqué à la religion ce dogme devient: à chacun sa religion, elle se valent toutes, c’est Dieu pour toutes les religions
    et ultimement Dieu est en chacun de nous, il suffit de l’y chercher, d’ailleurs chacun à une «âme».
    En retournant à ses origines de réponse humaine à l’ignorance et aux angoisses de chacun, la religion croit pouvoir échappée à son éradication mais mal lui en prend car la connaissance humaine fondée sur l’expérimentation scientifique la pourchasse sans pitié dans chacune de ses expressions.
    Avec la révolution prolétarienne et l’abolition des classes sociales, l’aliénation matérielle et spirituelle d’où naît la religion disparaissant, la religion et son cortège de larmes disparaîtront également pour le bonheur humain véritable.
    PROLÉTAIRE DE TOUS LES PAYS UNISSEZ-VOUS.

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  • robertbibeau

    Réintroduisant l’analyse de lutte de classes dans le conflit PALESTINE – ISRAËL et rejetant l’analyse idéaliste – mystique – religieuse (« juif »-judaïsme contre musulman-islamisme) nous disons avec Hasan Nasrallah « Lobby juif – lobby islamiste = même combat contre les droits du peuple palestinien…
    étrange, Nasrallah comprend mieux la lutte de classe au stade impérialiste que la go-gauche mondiale.

    ICI : https://mondafrique.com/actualites-liban/pour-le-chef-du-hezbollah-le-lobby-juif-nexiste-pas-aux-etats-unis/

    Hassan Nasrallah reprend notre vieux slogan : « Ce n’est pas la queue du chien qui branle l’animal – c’est l’animal impérialiste qui branle sa queue…israélienne afin de vassaliser les nations arabes »

    Ce n’est pas à travers le prisme religieux que l’on parvient à analyser et à comprendre la lutte de libération nationale du peuple palestinien et des peuples arabes (contre leur ennemi capitaliste extérieure et intérieure) mais à travers l’analyse de classe radicalement matérialiste et prolétarienne tel que nous le présentons ici :

    https://les7duquebec.net/archives/291554

    robert bibeau

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  • Le docteur Mickael Newton, un hypnothérapeute, a passé sa vie à découvrir ce qui se passe après que l’âme quitte le corps hôte. Ses quatre livres, dont le premier est « Souvenirs de l’Au-Delà », donnent des réponses à toutes les questions que l’on peut se poser sur ce sujet mystérieux.
    Il suffit de lire les livres de personnes spécialisées dans la régression tels que le Docteur Patrick Drouot (Nous sommes tous immortels, Mémoires d’un voyageur du temps…), le docteur Mickaël Newton (Souvenirs de l’Au-Delà, Journées dans l’Au-Delà…), Colonel Albert de Rochas d’Aiglun (Les vies successives), le docteur Linda Backman (Âmes descendues sur Terre) et d’autres, pour connaître les récits d’âmes ayant vécu sur Terre ou dans d’autres mondes.
    La Technique pour les régressions est de nos jours parfaitement connue et maintenant très employée dans tous les pays. En bref il faut hynotiser le patient. Puis, en faisant varier la longueur d’onde du cerveau, venir trouver les informations des vies passées là où elles sont stockées : dans l’inconscient et dans le surconscient. Dans l’inconscient on trouve la présente vie et quelques vies récentes. Dans le surconscient se trouve les vies plus lointaines à très lointaines.
    Les nombreuses incarnations permettent aux âmes de s’améliorer jusqu’à ne plus avoir besoin de s’incarner.
    L’évolution de l’âme se caractérise par sa couleur : blanche, puis jaune, jaune foncée, bleue et violette. Les âmes ayant bien évolué deviennent des guides. Au-dessus on trouve les Anciens, les Aînée, les Sages, qui sont proches de la Source.
    La Source est une gigantesque énergie intelligente. La Source a la forme d’un gigantesque nuage cotonneux extrêmement lumineux. C’est elle qui crée toutes les âmes, de couleur blanche à la création, et qui sont toujours reliées à la Source, même pendant les incarnations.
    Il n’y a aucune religion dans l’au-delà, tout tourne uniquement autour de la Source.
    Toutes les religions, les sectes…sont strictement que des inventions humaines.

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  • G.Bad- voir sur le sujet les bons article de « L’ouvrier »

    E36- Nos origines, la religion et la science

    Les religions considèrent les origines, que ce soit celles de l’homme comme celle du monde, comme leur domaine réservé. Qu’apporte la méthode scientifique, en quoi elle consiste même, et à quelle compréhension nous amène-t-elle aujourd’hui ? Voilà le sujet de ce texte.
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    Sunnites (en vert), Chiites (en rouge)
    E35- Le monde musulman, Chiites, Sunnites, et l’Occident

    Une plongée dans les origines de la grande séparation du monde musulman entre sunnites et chiites. Le jeu actuel des puissances régionales et occidentales qui utilisent cette opposition dans les conflits de la région. Un éclairage sur les conflits encore brûlants ou même en cours, de Syrie en Irak, en Palestine ou au Liban, à Bahrein ou au Yémen.
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    Chiites Sunnites et Occident 2ème partie.pdf
    Chronologie explicative du Moyen-Orient.pdf
    carte de l’Etat islamique
    E31- L’Etat Islamique (Daech)

    En France, on découvre l’Etat islamique en 2014 au moment où une coalition occidentale décide de lui faire la guerre, la 3ème guerre menée au nom de la lutte contre l’islamisme, après l’Afghanistan et l’Irak. Il est maintenant reconnu que cette force est apparue dans le cadre de ces guerres. Mais peu d’études ont tenté de comprendre pourquoi et comment elle a réussi à gagner des parties entières de populations de la région, humiliées depuis trop longtemps par les comportements de l’Occident.
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    Le chemin de croix à Paris
    E20-Laïcité, quel débat ?

    Sait-on que la France offre à l’Eglise quelque chose comme 40 milliards d’euros par an, par le biais du financement des écoles privées, une proportion plus grande encore que celle que connaît l’Allemagne, où l’impôt dû à l’Eglise est obligatoire ? En France, on se vante beaucoup de la laïcité, mais le mot prend des sens mouvants : la tendance est d’aller de l’indifférence de l’Etat envers les religions vers une neutralité de traitement entre elles, et de là vers l’égale valorisation des religions, ce qui est bien loin de l’indifférence…
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    • fort intéressant mon cher GÉRARD

      Mais tu devrais nous donner les url dans le format http://…. de ces références que l’on puisse visiter ces pages web en hyperliens

      MERCI pour ces précieux textes que tu nous souligne

      Robert

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