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Quand l’école fait le trottoir

OLIVIER CABANEL — On va payer les élèves pour qu’ils aient envie d’apprendre !

La société capitaliste et libérale n’en finit pas de nous étonner.

On a décidé en haut lieu que le communisme avait fait long feu.

La preuve flagrante en a été la chute du mur et celle de l’Union Soviétique qui a suivi.

La question qu’on a oublié de se poser est : l’effondrement de l’union soviétique est-il consécutif à une dictature ayant pris le communisme comme prétexte pour prendre en otage les richesses d’un peuple ?

Ou bien est-il consécutif à l’idée même portée par le communisme, à savoir la solidarité, l’équilibre, le partage des biens ?

La crise qui nous frappe et qui met à mal le système libéral ne semble pas être pour nos dirigeants consécutive à ce choix politique : le « libéralisme ».

Aujourd’hui, le service public est malade.

Les hôpitaux, la justice, la police, l’armée, la poste, et l’éducation sont en difficulté.

Les hôpitaux, privés de moyen, et dont le personnel impuissant voit les bavures s’accumuler.

La justice, bientôt privée de juges d’instruction, déjà privée de tribunaux, ne va pas bien.

La police, poussée à faire du chiffre, comme l’ex commissaire Venere l’a expliqué dans son livre, en perd ses moyens, et devient chaque jour un peu plus critiquée. lien

L’armée, envoyée en Afrique pour protéger des intérêts nucléaires ou pétroliers, dont le chef de l’état affirmé qu’il allait en finir, se demande ce qu’elle fait en Afghanistan.

Pour les Télécom, passés dans le privé, malgré les promesses gouvernementales, on en connait les conséquences. lien

Pour la poste, on s’en doute, même si le récent référendum a montré l’attachement des français à ce service avec plus de 2 millions de votes.

Pour l’école, on a des craintes.

Dans les pays nordiques, on conseille de ne pas dépasser le chiffre de 17 élèves par classes, pour ne pas courir le risque d’en laisser au bord de la route. lien

Bien sur, le débat est lancé, car il y a des élèves qui comptent pour dix, mais globalement on comprend bien qu’un nombre d’élèves important ne facilite pas l’enseignement de tous.

En France, on peut s’interroger sur l’attribution des postes d’enseignants qui a pour logique de mettre dans les lycées « bien vus » les meilleurs professeurs, et dans les milieux difficiles des profs débutants.

Le contraire semblerait plus approprié.

Avec la réduction des effectifs, la situation se complique.

Tout semble fait pour mettre à mal le service public, et pousser les populations qui le peuvent à privilégier l’école privée.

Le résultat est connu d’avance.

L’école libre et citoyenne, privée de vrais moyens de réussite est de plus en plus abandonnée.

Le racket est la règle, et la multiplication des caméras de surveillance ne changent pas grand-chose. lien

La police est rentrée dans l’école, comme si elle était capable de répondre aux exigences pédagogiques.

Et en haut lieu, on trouve çà normal. Lien

Du coup, les élèves font l’école buissonnière.

Et pour les faire rentrer dans le droit chemin, le ministère de l’éducation sort l’arme libérale.

Payer les élèves en fonction de leur assiduité.

On marche sur la tête.

Jean Jaurès, cité régulièrement par Sarkozy dans ses discours, doit se retourner dans sa tombe.

Ici, une étudiante propose sa virginité pour payer ses études universitaire. lien

A Marseille, on propose des places pour voir jouer l’OM, pour ceux qui seront les plus assidus.

A Créteil, le recteur expérimente l’idée d’une cagnotte fictive de 10 000 euros pour récompenser les classes les plus assidues. lien

Alors aujourd’hui on s’interroge avec raison sur ce monde que l’on est en train de nous proposer.

Un monde dont la logique du « tout à l’ego » sur le principe « que le meilleur gagne » sous entendu « et tant pis pour les autres ».

Cette république qui oublie depuis quelques temps que le mot « égalité » se trouve à coté de celui de « fraternité ».

Les Français ont-ils encore la liberté de dire non ?

Lorsqu’on voit de quelle façon la manifestation anti-nucléaire a été perçue par les services de l’état, qui sont allés jusqu’à bloquer les cars, afin de les empêcher d’accéder au lieu de manifestation, on peut s’interroger. lien

Celle-ci était pourtant totalement pacifiste.

Alors comme disait un vieil ami africain : « le Chef ne doit pas seulement se contenter de ceux qui le suivent

Une réflexion sur “Quand l’école fait le trottoir

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