7 au Front

La santé de la population française sacrifiée par les immolateurs macronistes

Par Khider Mesloub.

Plusieurs indices viennent corroborer que l’état de santé de la population française se dégrade. Une dégradation causée, non par quelque négligence personnelle, mais par la détérioration du système de santé, illustrée par les difficultés d’accéder au système hospitalier en surcharge, et aux soins du quotidien du fait de la désertification médicale libérale.

Avec un temps d’attente pour les rendez-vous en forte augmentation, une saturation des urgences et une dégradation de l’offre de soins, cette situation conduit de plus en plus de Français à renoncer à se soigner, entraînant des conséquences graves pour leur santé.

Comment interpréter cette dégradation de l’état de santé de la population française provoquée par la détérioration du système hospitalier public et de la médecine libérale, sinon comme un symptôme du déclin de la France ? Avec le dépérissement de la santé publique, confirmation est ainsi apportée que le modèle capitaliste français est à l’agonie.

Le système de santé français, longtemps réputé pour son excellence, se détériore. Il agonise. Derrière l’agonie programmée de la santé publique, c’est l’effondrement historique et inexorable du « modèle social » capitaliste français qui se précise et se confirme. En France, l’État providentiel s’est métamorphosé en État pestilentiel : propagateur de la peste brune (fascisme, militarisme). Démentiel : il ne règne que par la terreur policière et le terrorisme informationnel (propagande et censure). Luciférien :il est désormais réduit à propager calamités, afflictions, désolations, détresses.

La « maladie » du système de santé français a été causée par les restrictions budgétaires et la généralisation du modèle néolibéral dans le secteur hospitalier public, entraînant une réduction considérable des capacités d’accueil des hôpitaux, c’est-à-dire la fermeture de plusieurs structures hospitalières, notamment les Urgences. Une baisse drastique de l’offre de soins dispensée par une médecine libérale anémique.

Une chose est sûre, la France n’est plus qu’un tombeau social et médical pour sa population prolétarienne précipitée dans la paupérisation et la pathologisation. Pour preuve, de nombreuses anciennes pathologies disparues ressurgissent sous l’effet conjugué de la fragilisation de la santé de la population et de la détérioration du système hospitalier et de la défaillance du secteur pharmaceutique.

Encore pour preuve, ces dernières années la mortalité a augmenté plus que la natalité. La natalité s’est effondrée. En effet, la natalité affiche une baisse record en France.   En 2023, le nombre de naissances a baissé de 7%. Le niveau le plus bas depuis 1946. La baisse du taux de natalité se vérifie sur l’ensemble du territoire. Cette baisse est imputable au climat anxiogène et pathogène actuel, à la détérioration des conditions de vie et de travail, à l’obscurcissement de l’avenir en France, à l’assombrissement du climat social et politique, au durcissement autoritaire de la gouvernance macronienne, à l’explosion de la délinquance et de la criminalité, vecteurs d’insécurité et d’angoisse.

Depuis l’élection de Macron, le prolétariat de France est ainsi confronté à une attaque violente et frontale de ses conditions de vie et de travail, dont la plus récente a été incarnée par l’infâme réforme d’extension du temps d’exploitation salariée, c’est-à-dire le recul du départ de l’âge légal de la retraite, passé à 64 ans.

D’autres attaques ont été accentuées depuis l’intronisation du banquier de Rothschild. Notamment contre la Sécurité sociale. Le démantèlement de la couverture médicale s’accélère, illustré par la réduction drastique des dépenses de santé et la politique de déremboursement des médicaments. Voire l’orchestration de leur pénurie.

Alors que la France vient de vivre une des pires crises sanitaires (Covid) de son histoire, marquée notamment par les pénuries des matériels médicaux et produits médicamenteux, le gouvernement n’a tiré aucune leçon pour remédier au dysfonctionnement du système de santé. Et pour cause. Il est responsable de ces pénuries planifiées depuis plusieurs années. Notamment pour ce qui est des médicaments.

En France, la pénurie touche tous les médicaments sans distinction. Antidiabétiques, anticancéreux, antiinflammatoires, antibiotiques de base…, la liste de médicaments en rupture ne cesse curieusement de s’allonger. Et sa durée de se prolonger.

Au début du mandat de Macron en 2017, seulement quelques dizaines de médicaments étaient signalés en rupture. Aujourd’hui en 2024, la liste ne cesse de s’allonger. Ce ne sont pas moins de 4900 signalements de rupture de stocks auprès de l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament). « Avant, c’était cantonné à quelques molécules, maintenant ça touche toutes les classes de médicaments », a déploré un pharmacien. « Même le paracétamol vient à manquer ».

Qui dit pénurie de médicaments, dit absence de soins pour le patient. Mais également absence de remboursement pour la Sécurité sociale. Car quasiment 100% des médicaments signalés en rupture sont pris en charge par la Sécurité sociale.

Voilà comment l’État des riches de France procède pour faire des économies. En sacrifiant la santé de la population. Et par le déremboursement des médicaments, devenant inaccessibles du fait de leur prix exorbitant. Et par l’orchestration de leur pénurie, permettant à la Sécurité sociale de réaliser des économies.

Par ailleurs, pour traquer les malades aux fins de réduction des dépenses médicales, le gouvernement vient de transformer la carte vitale en outil de contrôle et de surveillance numérisé pour prévenir, selon le ministère de la Santé, tout « recours abusif » à la médecine ou aux prescriptions médicales de chaque assuré social. De même, il a renforcé le flicage des arrêts de travail, entraînant la suppression systématique des indemnités journalières maladie en cas de contestation par un médecin désigné par l’employeur.

Au reste, le gouvernement Macron vient de voter une loi accordant la prééminence au « médecin-patronal ».  C’est-à-dire le médecin-patronal aura dorénavant toute latitude de contester tout arrêt maladie légal délivré par le médecin traitant du patient. En effet, l’article 27 du projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2024 prévoit d’automatiser la suspension des Indemnités journalières de sécurité sociale (IJSS), sur la base de l’avis du médecin envoyé par l’employeur. Selon plusieurs informations, notamment le journal Ouest-France, « le simple fait que le médecin contrôleur choisi par l’employeur dise que l’arrêt de travail n’est pas justifié – ou pas justifié pour la durée pour laquelle il est donné – pourra conduire automatiquement à la suspension des IJSS. Et ce, sans qu’il y ait un nouveau contrôle du médecin contrôleur de la Sécurité sociale », comme cela se faisait jusqu’à présent, où l’autorité médicale du médecin de la Sécurité sociale était prépondérante. Dorénavant la primauté médicale en matière d’arrêt maladie est dévolue d’office au médecin de l’employeur qui statue sur la validité du congé maladie d’un salarié.

Les conséquences seront dramatiques pour les salariés. Quand on sait que la majorité des arrêts maladie délivrés par les médecins traitants est liée aux pathologies psychologiques, des maladies non physiquement décelables, comme la dépression nerveuse, l’angoisse, le stress, devenus le lot commun des travailleurs confrontés à la dégradation de la vie sociale et à l’intensification de l’exploitation, les travailleurs malades seront dorénavant systématiquement suspectés de fraude à l’assurance maladie. Et, par conséquent, pourraient être contraints de reprendre le travail du fait de la suppression de leurs indemnités journalières maladie décidée par le médecin-patronal, c’est-à-dire le « garde-chiourme médical gouvernemental ». Avec le risque d’aggravation de leur état de santé, pouvant entraîner la mort, pour avoir été mal soigné.

Animée par la même volonté étatique et patronale de démolition des droits des travailleurs, la Cour des Comptes, institution bourgeoise totalement inféodée à l’État des riches, vient de publier son rapport annuel, Sécurité Sociale 2024, dans lequel elle préconise des mesures d’austérité sur les arrêts maladies. Les experts en austérité de la Cour des Comptes proposent ni plus ni moins de ne plus couvrir les arrêts de travail de moins de 8 jours. Par cette mesure spoliatrice, ils escomptent soutirer 470 millions d’euros aux salariés malades. Le délai de carence pourrait être porté de 3 à 7 jours (y compris pour les personnes qui sont arrêtées pour plus de 8 jours : autrement dit, elles ne bénéficieront pas indemnités journalières d’arrêt maladie). Ce serait un recul de presque un siècle.

Après l’assaut destructif mené contre la retraite, l’attaque contre les arrêts de travail vient parachever l’offensive de dégradation continue des conditions de travail. Une dégradation professionnelle responsable de la détérioration de la santé des salariés.

Après avoir été condamnés à devoir purger deux années supplémentaires dans les bagnes industriels, administratifs ou tertiaires, c’est-à-dire donner deux ans de leur vie au capital, subi l’amputation de leurs salaires et revenus causés par l’inflation spéculative patronale et étatique, les prolétaires de France, aux droits sociaux graduellement ponctionnés ou supprimés, se voient dorénavant privés du droit de tomber malade et de se soigner. Pire, menacés de privation d’indemnités journalières d’arrêt maladie.

Ainsi va la désormais grabataire France gouvernée par des sacrificateurs adorateurs du veau d’or : une France malade de ses dirigeants !

Khider Mesloub

 

Robert Bibeau

Auteur et éditeur

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