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Du Plutonium dans la nature

OLIVIER CABANEL — Du plutonium, l’un des produits les plus dangereux issu de l’industrie nucléaire, se balade impunément à Cadarache.

23 000 ans.

C’est la durée de vie de ce produit radioactif.

N’allez pas croire qu’il sera inoffensif au bout de 23 000 ans !

Dans 23000 ans il aura perdu la moitié de sa virulence, et dans les 23 000 suivants, aura perdu la moitié de cette moitié…etc.

Autant dire que dans 100 000 ans, il restera un danger.

Pour le plutonium 239, il suffit de savoir que 50 millièmes de milligrammes peuvent constituer une dose mortelle. lien

Pour comparer, le Césium relâché par Tchernobyl de sinistre mémoire a une période de 30 ans.

Mais revenons à notre plutonium.

Il était présent sur notre planète à l’état natif.

Il aura fallu des millions d’années pour qu’elle s’en débarrasse, et nous avons réussi à en recréer quelques milliers de kilos en quelques années.

On en vient à douter de l’intelligence humaine.

Mais revenons à Cadarache.

D’abord une information bénigne nous apprend qu’on a découvert « quelques » kilos de plutonium dans un coin du centre nucléaire.

Depuis combien de temps y était-il caché ?

Qui a pu être contaminé ?

Dans les années 80, quelques chercheurs illuminés, mais mal inspirés, avaient imaginé se servir de ce plutonium dans un réacteur nucléaire appelé à tort « super phénix ».

On connait la suite.

Des défaillances techniques se sont tant accumulées que le gouvernement de l’époque a dû se résoudre à arrêter l’expérimentation.

Celle-ci a couté des milliards.

Cette installation « révolutionnaire » aura produit moins d’électricité qu’une petite installation de méthanisation à base de lisier de porc située à quelques kilomètres de la, chez un agriculteur, Maurice François.

Depuis près de vingt ans, on en est encore à tenter de « déconstruire » l’installation, de purger le sodium liquide qui devait servir de refroidisseur.

Pour cela, il a fallu construire une usine à l’intérieur de l’usine, et ce n’est pas gagné.

Inquiétant, car le sodium liquide a la faculté de s’enflammer spontanément au contact de l’air et d’exploser au contact de l’eau.

On imagine le danger, d’autant que le carburant radioactif (du plutonium) se trouve toujours stocké sur le site.

Mais revenons à Cadarache.

Au départ on évoquait 8 kilos.

Aujourd’hui on sait que 20 ou 40 kilos (approximation plutôt inquiétante) se trouveraient sur le site.

Cette découverte signalée seulement le 6 octobre par le CEA aurait été faite en juin dernier.

Le manque de transparence coutumier des autorités nucléaires a retardé l’information.

Il faut savoir que le site était en cours de démantèlement depuis le début 2009, et que son arrêt avait été décidé en 2003, en raison « d’un niveau de sureté non conforme ».

La quantité de plutonium découverte sur le site correspond à l’équivalent de 6 bombes atomiques.

Classé au niveau 2 d’une échelle qui en comporte 7, on peut raisonnablement s’inquiéter de cette situation.

En effet, par le passé, on a remarqué la volonté de calmer le jeu de la part de l’ASN (autorité de sureté nucléaire) qui a tendance à sous-estimer l’importance du danger.

Jean Louis Borloo s’est fendu d’un communiqué demandant « que la transparence la plus complète soit faite sur la situation ».

Çà ne mange pas de pain.

Pour Stéphane Lhomme, porte parole du réseau SDN (sortir du nucléaire), « on s’aperçoit que l’industrie nucléaire est gérée de manière archaïque et fonctionne en dépit du bon sens ».

Pour nous rassurer, on a appris que ce plutonium se trouvait réparti dans 450 « boites à gants », et que du coup çà n’en faisait pas une masse critique. lien

L’inventaire complet et définitif ( ?) de l’importance du dépôt sera fait d’ici un mois.

D’ici là, on peut logiquement s’interroger sur la santé des travailleurs du nucléaire du site, qui depuis des mois, et sûrement des années, se baladent, innocemment, à proximité de ces produits dangereux.

Décidément, après ses mots malheureux de « coupable » en direction de son « ami » Villepin, après les dérives sexuelles de son dernier ministre de la culture, de la nomination attendue de son fils, (expert en redoublement dans ses études de droit) la sarkozie connait des vents mauvais, à quelques jours de la moitié de son mandat.

Comme disait un vieil ami africain : « ce que l’homme sobre a dans la tête, l’homme saoul l’a sur le bout de la langue »

Ce qui n’a rien à voir…

Une réflexion sur “Du Plutonium dans la nature

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