7 au Front

La mission de médiation d’Orban à Moscou pourrait ouvrir la voie à des pourparlers de paix d’ici le G20 de novembre

Par Robert Bibeau.

Après plus de deux années de massacres les deux clans impérialistes – (USA-OTAN-Ukraine) – vis-à-vis – (Russie-Chine-Iran…)  se rapprochent de la négociation d’une trêve sur le front Ouest-ukrainien. Ne soyons pas dupes…l’hégémon américain n’a nullement l’intention de capituler ou de concéder la victoire à la clique de Moscou.

1)  L’évolution de la crise économique systémique qui pourrait entraîner une crise sociale mondiale;
2) la victoire appréhendée de Trump et de son clan aux présidentielles américaines (un clan qui nourrit ses propres ambitions sur le front militaire);
3)  la déconfiture de plusieurs cliques belliqueuses aux élections européennes;
4)  la faillite lamentable des 12 000 sanctions économiques devant faire ployer l’économie russe;
5) le renforcement de l’Alliance capitaliste du Pacifique (BRICS, OCS, CEI);
6) l’état avancé de préparation de l’économie de guerre chez les puissances orientales – versus l’impréparation des puissances de l’OTAN;
7) la défaite imminente du proxy ukrainien et l’isolement mondial du proxy israélien;
amène l’État major réactionnaire occidental à marquer une pose dans ses menées belliqueuses,  le temps que les divers gouvernements occidentaux se positionnent pour la manche suivante à l’orée de 2025.

Voilà l’interprétation que nous donnons aux démarches récentes du nouveau Président de l’UE, monsieur Victor Orban de Hongrie. Si les peuples assiégés de l’Europe de l’Est peuvent profiter d’un répit tant mieux.


Par Andrew Korybko.

Orban est si attaché à la paix en raison de sa profonde fierté pour la civilisation européenne et de la lamentation associée de la voir déchirée par ce conflit. (sic)

Le Premier ministre hongrois Viktor Orban s’est rendu à Moscou vendredi avant de se rendre en Azerbaïdjan le lendemain pour assister au sommet annuel de l’Organisation des États turciques qui s’y tient cette année. Cela s’est produit peu de temps après son voyage à Kiev, le premier qu’il a entrepris depuis le début de la dernière phase du conflit ukrainien qui dure depuis dix ans il y a près de 18 mois, où il a discuté de la paix et des relations bilatérales avec Zelensky. Comme on pouvait s’y attendre, les personnalités européennes n’ont pas bien accueilli sa visite à Moscou.

Le président du Conseil européen, Charles Michel, a réagi en rappelant à Orban qu’il ne pouvait pas négocier au nom de l’UE pendant la présidence tournante de son pays au Conseil de l’UE, tandis que le Premier ministre polonais Donald Tusk s’est dit choqué par la nouvelle et a laissé entendre qu’Orban serait « l’outil » de Poutine. Les propos du deuxième dirigeant ont été particulièrement surprenants puisque la Hongrie est le plus vieil allié de la Pologne et qu’elle célèbre chaque année leur amitié séculaire le 23 mars.

Des divergences entre eux sont apparues depuis le début de l’opération spéciale russe il y a près de deux ans et demi, après que l’ancien gouvernement conservateur-nationaliste polonais a fait froid dans le dos à ses homologues idéologiques hongrois face à l’opposition d’Orban à l’armement de l’Ukraine et à la perpétuation du conflit. Quoi qu’il en soit, ils se sont abstenus de faire les remarques grossières flagrantes que Tusk vient de faire, qui sont motivées par la réaffirmation de son idéologie libérale-mondialiste au détriment de leur amitié historique.

Michel, Tusk et leurs semblables sont si furieux contre Orban parce qu’ils craignent qu’il ne contribue à faire des progrès tangibles dans la relance d’une sorte de cadre de pourparlers de paix russo-ukrainiens avant le G20 de novembre, ce qui pourrait dissiper le faux sentiment d’urgence de leurs plans de « ligne de défense de l’UE ». La Pologne a déjà obtenu de l’Allemagne qu’elle accepte d’assumer une partie de la responsabilité de la sécurité de sa frontière orientale et il est probable que Berlin acceptera bientôt d’assumer le même rôle pour les pays baltes afin de les aider à fortifier leur frontière.

Il est impératif que l’élite libérale-mondialiste au pouvoir dans l’UE construise ce nouveau rideau de fer   pour la nouvelle guerre froide afin de continuer à manipuler ses populations pour qu’elles soutiennent des dépenses militaires record et restent subordonnées aux États-Unis après qu’ils aient réaffirmé leur hégémonie sur eux en déclin en 2022. Ils ne veulent absolument pas qu’Orban utilise la nouvelle position européenne de son pays pour sensibiliser le monde à la généreuse proposition de cessez-le-feu du président Poutine et à tout autre compromis pragmatique. (La «ligne de défense de l’UE» est le dernier euphémisme pour désigner le nouveau rideau de fer (Korybko) – les 7 du quebec)

À ce sujet, le dirigeant russe a déclaré lors d’une conférence de presse après le sommet de l’OCS de la semaine dernière à Astana qu’il ne s’engagerait pas dans un cessez-le-feu unilatéral après avoir été dupé avec le cessez-le-feu partiel qu’il a approuvé au printemps 2022 en retirant les troupes de Kiev afin de faciliter la signature d’un accord de paix. Il a donc exigé que l’Ukraine prenne des mesures irréversibles cette fois-ci afin de montrer qu’elle est sérieuse au sujet de la paix et qu’elle ne le mène pas à nouveau par le bout du nez après l’avoir candidement admis en décembre qu’il n’est plus naïf.

Néanmoins, il reste ouvert au compromis, et c’est là que réside le rôle qu’Orban peut jouer pour aider à rapprocher la Russie, l’Ukraine et les États-Unis de ce résultat. Selon lui, sa mission de paix consiste à voir quelles concessions chaque partie est prête à faire. Orban a également précisé qu’il n’avait pas besoin d’un mandat européen pour cela puisqu’il ne sert de médiateur qu’à titre personnel et ne négocie pas au nom de l’Union. Michel, Tusk et les autres sont donc légalement impuissants à l’arrêter.

Bien que cela ne puisse pas être connu avec certitude, il est possible qu’Orban se coordonne dans une certaine mesure avec la Chine et le Brésil – dont le consensus de paix en six points de fin mai pourrait jeter les bases de pourparlers soutenus par la Chine mais dirigés par le Brésil avant ou pendant le G20 – ou s’aligne indépendamment sur cette vision. La Suisse, qui a accueilli les pourparlers du mois dernier sur l’Ukrainea déjà déclaré que les prochains ne seraient pas en Occident et incluraient la Russie, de sorte que le scénario précédent n’est pas farfelu.

Pour qu’il y ait une chance de succès, cependant, une vision claire des lignes rouges réelles de chaque partie – et non des lignes rouges déclarées publiquement qui pourraient être décrites comme de la démagogie – doit être comprise par une tierce partie bien intentionnée afin d’élaborer des propositions pratiques pour réduire l’écart entre elles d’ici le G20. Alors que le représentant spécial de la Chine pour les affaires eurasiennes, Li Hui, mène déjà une diplomatie de navette à cette fin depuis des mois maintenant, les efforts d’Orban peuvent les améliorer de manière importante.

Contrairement à ce diplomate chinois, le dirigeant hongrois a des contacts réguliers avec ses homologues européens, il a donc une bien meilleure compréhension des intérêts du bloc et de la mesure dans laquelle ils pourraient aller de manière réaliste pour la paix. Il peut également servir de canal de communication informel entre Moscou et Bruxelles, ce que Li n’est pas en mesure de faire en raison des limites de sa position. Un autre avantage qu’Orban apporte à la table est qu’il est une personnalité publique et qu’il peut donc remodeler positivement la perception du public occidental dans le sens de la paix.

Certes, le succès n’est pas assuré, et il est plus probable que sa mission de paix ne serve à rien plutôt qu’à préparer le terrain pour les pourparlers de paix d’ici le G20 de novembre. Malgré tout, il n’y a pas de mal à essayer, et Orban a un accès et une expérience comme personne d’autre. Il est si attaché à la paix en raison de sa profonde fierté pour la civilisation européenne et de sa lamentation associée de la voir déchirée par ce conflit. Les intentions du dirigeant hongrois sont donc sincères et personne ne doit douter qu’il fera de son mieux.

Complément d’information sur ce sujet : Résultats de recherche pour « korybko » – les 7 du quebec

 

Source:  La mission de médiation d’Orban à Moscou pourrait ouvrir la voie à des pourparlers de paix d’ici le G20 de novembre (substack.com)

 

 

Robert Bibeau

Auteur et éditeur

Une réflexion sur “La mission de médiation d’Orban à Moscou pourrait ouvrir la voie à des pourparlers de paix d’ici le G20 de novembre

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

En savoir plus sur les 7 du quebec

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Poursuivre la lecture