Après l’élimination de Raïssi, l’exécution de Haniyeh par la faction dominante iranienne (est-ce possible?)
Après avoir éliminé le président Ebrahim Raïssi, le boucher de Téhéran, tenant d’une ligne ultra conservatrice, le clan dominant de la classe dirigeante iranienne, pour se refaire une virginité internationale et redorer son blason diplomatique auprès de l’Occident, vient de lui offrir des gages de sa bienveillance en lui livrant la dépouille du chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, assassiné à Téhéran, quelques heures après son arrivée dans la capitale.
Tout porte à croire que le chef du mouvement islamiste palestinien le Hamas a été attiré dans un guet-apens pour être exécuté.
Ismaïl Haniyeh aura été assassiné le jour de l’investiture du nouveau président Massoud Pezeshkian, réputé pour sa proximité avec l’Occident.
Pour rappel, Ebrahim Raïssi, le boucher de Téhéran, élu président en 2021, était très peu populaire en Iran, notamment en raison de sa responsabilité directe dans les exécutions de masse d’opposants politiques à la fin de la guerre Iran-Irak, en 1988.
Son concurrent Hassan Rohani soulignait que son bilan n’était constitué « de rien d’autre que d’exécutions et de peines de prison ». Par ailleurs, Ebrahim Raïssi figure également sur la liste noire américaine des responsables iraniens sanctionnés pour « complicité de graves violations des droits humains ».
Au reste, il était perçu comme un potentiel candidat pour remplacer le Guide Suprême de la Révolution islamique en cas de décès d’Ali Khamenei.
Mais la faction dominante du pouvoir en place, actuellement en voie de rapprochement avec l’Occident, en a décidé autrement. Pour contrer les ambitions de cet encombrant et sanguinaire président, elle a fomenté son assassinat. Le président iranien Ebrahim Raïssi a été tué, le 19 mai, dans « l’accident de son hélicoptère ».
Lentement mais sûrement, le régime capitaliste-théocratique iranien se rapproche des pays occidentaux.
Sous le durcissement des sanctions économiques décrétées depuis la guerre à Gaza et le soutien de l’Iran au Hamas palestinien, la faction dominante du pouvoir, prise à la gorge, a opéré un revirement tactique d’opportunité en s’affublant d’un costume moderne pour être admise par les pays occidentaux, dans l’espoir d’alléger, voire supprimer, les lourdes sanctions qui frappent son pays.
Le régime capitaliste-théocratique, du fait de son incapacité à procéder à des réformes capables d’améliorer les conditions de vie de la population iranienne, faute de moyens financiers, est contraint de se tourner vers les pays occidentaux pour négocier un allègement des sanctions. Voire leur suppression.
En tout cas, dans ce pays dominé par un système politico-juridique dictatorial et moyenâgeux, beaucoup ne veulent plus de ce régime corrompu qui, au cours de ses 45 ans de règne, a précipité plus de 70% du peuple iranien en dessous du seuil de pauvreté.
Consciente de l’impossibilité de continuer à gouverner en permanence avec les mêmes méthodes répressives et sanglantes employées par le boucher de Téhéran, Ebrahim Raïssi, la faction dominante du pouvoir s’est résolue à desserrer l’étau de la répression. Et à modifier sa ligne en matière de politique étrangère.
Et la propulsion de Massoud Pezeshkian, le seul candidat «réformateur» autorisé à se présenter, répond à ce nouveau programme gouvernemental et diplomatique.
Pour rappel, Massoud Pezeshkian, chirurgien de formation, avait été ministre de la Santé sous le président réformateur Khatami (1997-2005). Il se définit comme un «réformateur». Il souhaite notamment sortir l’Iran de l’isolement et a déclaré vouloir supprimer la «police des mœurs». Sans surprise, le principal soutien public de Pezeshkian est l’ancien président «réformateur» Khatami.
Comme Massoud Pezeshkian l’a déclaré lors de sa campagne électorale, le redressement économique du pays sera l’objectif principal du nouveau gouvernement. « Nous vivons dans une société où beaucoup mendient dans la rue», a déclaré Pezeshkian. Selon lui, le plus urgent pour y remédier est d’agir «immédiatement» afin d’obtenir la levée des sanctions des Etats-Unis et «réparer l’économie».
Le nouveau président Massoud Pezeshkian, partisan d’un rapprochement avec les Etats-Unis, mise donc sur la négociation d’un nouvel accord en vue de lever les sanctions. «Historiquement, aucun gouvernement n’a pu obtenir de résultats en étant enfermé dans une cage», a-t-il rappelé.
Signe de la volonté du nouveau pouvoir de renouer ses relations avec les pays occidentaux, le lendemain de son élection, le président Massoud Pezeshkian a nommé comme conseiller diplomatique l’ancien ministre des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif, réputé pro-occidental. Ce dernier a été l’un des architectes de l’accord sur le nucléaire conclu en 2015 avec les Etats-Unis, le Royaume-Uni, l’Allemagne, la France. Par cette nomination il a envoyé un signal aux gouvernements occidentaux.
Et par la mise à mort d’Ismaïl Haniyeh, le chef du Hamas, exécuté dans la capitale iranienne, le régime capitaliste-théocratique iranien vient de fournir des garanties de son allégeance à l’engeance impérialiste occidentale.
En tout cas, la facilité avec laquelle le chef politique du Hamas a été assassiné dans la capitale iranienne interpelle.
Ismaïl Haniyeh se trouvait à Téhéran pour assister, mardi, à la prestation de serment du nouveau président iranien, Massoud Pezeshkian, devant le Parlement. Dans la soirée, le chef politique du Hamas est exécuté dans sa résidence de la capitale iranienne, « dans une attaque aérienne ciblée », selon la version fournie par le régime des Mollahs.
La précision de l’attaque, qui a seulement tué Ismaïl Haniyeh et l’un de ses gardes du corps d’après Téhéran, laisse perplexe.
Quoi qu’il en soit, de quelque manière qu’elle ait été menée, l’exécution ciblée d’Ismaïl Haniyeh n’a été possible qu’au terme d’une opération complexe, de collecte de renseignements sur les déplacements exacts du leader islamiste.
Il a fallu pister Haniyeh. Pour cela, il fallait bénéficier, sur le territoire iranien, du concours d’agents (iraniens) ou de membres de l’entourage du chef du Hamas. Car, pour exécuter une telle opération chirurgicale en pleine capitale, il fallait connaître, et l’itinéraire, et ses horaires, et l’endroit de sa résidence (probablement gardée secrète jusqu’à l’ultime assassinat) pour ensuite transmettre au site militaire (ou snipers) ces informations et le signal du lancement du missile contre la cible. En vrai, on ne dispose d’aucune preuve que Haniyeh a été assassiné par un missile.
D’aucuns accuseraient ma thèse de théorie du complot. Jusqu’à preuve du contraire, la thèse de la mort accidentelle du président Ebrahim Raïssi fournie par le régime iranien, tout comme la thèse de l’assassinat de Haniyeh par un missile israélien, demeurent invérifiables. Une chose est certaine, l’assassinat du chef du Hamas n’a pas été revendiqué par Israël. L’armée israélienne a affirmé ce jeudi n’avoir mené aucune frappe aérienne le jour de l’assassinat d’Ismail Haniyeh.
En revanche, Tel Aviv a officiellement reconnu avoir tué le responsable militaire du Hezbollah Fouad Chokr, visé la veille par un missile qui a également tué cinq civils, blessé 80 personnes, détruit partiellement l’immeuble et occasionné d’énormes dégâts dans les rues adjacentes.
Le présumé missile lancé contre la résidence du chef du Hamas aurait tué, curieusement, uniquement Ismaïl Haniyeh et son garde du corps. Sans provoquer ni blessés ni dégâts.
Au moment où j’écris, alors que Téhéran affirmait, avec certitude, que le chef du bureau politique du Hamas avait été tué dans une frappe aérienne par un missile, rebondissement. Retournement de scénario. Coup de théâtre ubuesque.
Selon le New York Times (NYT), Ismaïl Haniyeh aurait été tué par une bombe cachée dans le complexe hautement gardé où il résidait en Iran. « La bombe avait été cachée il y a environ deux mois dans la maison d’hôtes », soutient avec certitude le NYT.
« La bombe a explosé à distance une fois qu’il a été confirmé qu’il se trouvait dans sa chambre à la maison d’hôtes ».
La maison d’hôtes est gérée et protégée par le Corps des Gardiens de la révolution islamique et fait partie d’un grand complexe, connu sous le nom de Neshat, dans un quartier chic du nord de Téhéran.
Comment des individus sont-ils parvenus à pénétrer dans ce complexe supposément étroitement surveillé par le Corps des Gardiens pour poser une bombe, une bombe qui serait restée cachée (couchée, mise en sommeil) pendant deux mois avant d’être finalement déclenchée ?
Pourquoi ce revirement, cette nouvelle version, ce nouveau scénario ? Car la thèse d’une frappe de missile au cœur de la capitale iranienne a été jugée, tout bien pesée, comme un camouflet pour le régime iranien, notamment pour ses défenses anti-aériennes dont elles peinent à intercepter les frappes israéliennes menées sur son sol. Et cette thèse impliquait la nécessité d’une riposte, la possibilité d’une escalade. Or, le régime capitaliste-théocratique ne veut surtout pas riposter, encore moins embraser la région.
Bien évidemment, de manière théâtrale le président iranien Massoud Pezeshkian a, pour la forme, menacé Israël de représailles. Il a promis mercredi 31 juillet de lui faire « regretter » cet « acte lâche ».
Par ce nouveau scénario confectionné par le NYT, les Américains viennent ainsi à la rescousse de l’Iran pour sauver la face du régime et, surtout, écarter l’escalade.
En tout cas, une bombe est moins humiliante qu’une frappe de missile. Elle explose moins la réputation du régime iranien. Et elle ne risque pas d’entraîner la conflagration de la région.
Khider MESLOUB
Versão em Língua Portuguesa:
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L’intérêt de cet article est de démontrer que les puissances économiques et politiques poursuivent chacune leurs intérêts économiques égoïstes et qu’elles sont prêtes – chacune indépendamment de leurs allégeances en termes de blocs et d’alliances – à opérer des retournements – des trahisons – des malversations – des crimes de guerre.
Rappelez-vous du scandale des CONTRAS – ces escadrons de la mort financer par les États-Unis pour déstabiliser le gouvernement du Nicaragua et que l’ennemi iranien armaient contre le soutien économique du gouvernement REAGAN = REAGAN + KOMEINY = 2 impérialismes en collusion contre les peuples du Tiers monde.
Heureusement à cette époque la population du Niacragua suivait sa propre voie de RÉSISTANCE ANTI-IMPÉRIALISTE.
Il en est de même aujourd’hui Hamas, Yémen , Hezbollah, peuple palestinien, peuple libanais, peuple iranien, peuples arabes, irakiens – syriens – Égyptiens etc. chacune des composantes de l’AXE DE LA RÉSISTANCE anti-impérialiste et anti-sioniste ont leur propre agenda.
Si l’hypothèse de Mesloub est exact alors on doit s’attendre à davantage d’agiotage parmi les agresseurs impérialistes et à une clarification des enjeux et des tactiques de la RÉSISTANCE POPULAIRE dans cette région du monde.
Il est heureux que les traitres se démasquent et que les véritables résistants se démarquent.
Robert Bibeau
Pour un sujet aussi grave que les assassinats, je me garderais bien de faire ce genre d’hypothèses qui ne sont que provocations et élucubrations malsaines. Cet article, mis à part les contradictions, laisse voir que l’auteur a des problèmes personnels d’identité, et ne reflète en tout cas pas la réalité de la politique iranienne.
En complément à propos des collaborations entre grandes puissances de l’Est et/ou de l’Ouest avec l’IRAN :
https://korybko.substack.com/p/there-might-be-some-truth-to-reports?utm_source=post-email-title&publication_id=835783&post_id=147331908&utm_campaign=email-post-title&isFreemail=true&r=1btk5u&triedRedirect=true&utm_medium=email
Bonjour Robert,
L’article d’Andrew KORYBKO est intéressant. La Russie est certes forte en diplomatie militaire. Le fait de chercher à équilibrer des paires de pays concurrents est une bonne chose, mais pour ce qui est de la RII et l’entité sioniste, elle ne devrait pas s’en mêler. Il faut savoir que la Russie n’intervient que pour ses propres intérêts, nous le voyons clairement en Syrie qui est un lieu stratégique pour ses armes, et l’entité sioniste où se trouvent des sionistes russes, la Russie contrôle et donne l’aval ou non, elle est un frein pour crever l’abcès l’idéologie satanique sioniste. Le Kremlin n’est pas clair concernant le sionisme (pourtant Poutine sait la différence entre Juifs et sionistes pour voir les sionistes religieux de Loubavitch dans son pays) qui est pourtant l’idéologie qui fait du tort à tout le monde, spécialement en Palestine et alentour, et aussi ailleurs dans le monde via ses lobbies. Cette entité sioniste est condamnée à être détruite, d’une part, c’est une promesse Divine annoncée par les Prophètes de la Thora, mais d’autre part, la Résistance Islamique régionale des pays alentours (Hezbollah, Iran, Damas, Ansarallah, Iraq et d’autres de plus loin) vont venir au secours de leurs frères palestiniens résistants.
Voici ce que Hassan Nasrallah déclare à propos des agressions de l’État terroriste israélien
https://lecridespeuples.substack.com/p/nasrallah-avertit-israel-vos-rires
robert bibeau
ISRAEL = ÉTAT TERRORISTE ET FASCISTE
https://www.mondialisation.ca/israel-etat-terroriste/5691054?doing_wp_cron=1722779923.0636129379272460937500