La religion était et demeure «l’opium des peuples»!
Par Normand Bibeau.
Marx a énoncé la sentence avant nous et elle est toujours d’actualité
Aucun philosophe, historien, anthropologue, ethnologue, politicien, économiste, en somme, aucun scientifique n’a jamais depuis l’avènement de l’homo habilis, il y a 2,8 millions d’années, mieux résumé la quintessence de la religion, de toutes les religions, sans exception, que Karl Marx lorsqu’il écrivait dans Critique de la philosophie du droit de Hegel en 1843: «LA RELIGION EST L’OPIUM DU PEUPLE».
«Le fondement de la critique irréligieuse est que c’est l’homme qui fait la religion, ce n’est pas la religion qui fait l’homme», non plus qu’aucun Dieu qu’il a créé à son image et à sa ressemblance, pour tantôt se consoler, tantôt exprimer son désespoir, ses espoirs et toujours son ignorance et qui avec l’avènement de la société de classes est devenu un outil d’asservissement de la classe dominée par la classe dominante.
«Certes, la religion est la conscience de soi et le sentiment de soi qu’a l’homme qui ne s’est pas encore trouvé lui-même (dont le symptôme est l’ignorance) ou bien qui s’est souvent égarée.»
La détresse religieuse est, pour une part, l’expression de la détresse réelle (le génocide des Palestiniens) et, pour une autre, la protestation contre la détresse réelle (le Hamas). La religion est le soupir de la créature opprimée (le peuple palestinien martyr), l’âme d’un monde sans cœur (l’État sionazi ou l’État Kevio-nazi et le capital mondial grand et petit), comme elle est l’esprit des conditions sociales d’où l’esprit est banni. ELLE EST L’OPIUM DU PEUPLE.
L’abolition de la religion en tant que bonheur illusoire du peuple (aller au ciel) est l’exigence que formule son bonheur réel. Exiger qu’il renonce aux illusions sur sa situation c’est exiger qu’il renonce à une situation qui a besoin d’illusions. «La critique de la religion est donc en germe la critique de cette vallée de l’arme dont la religion est l’auréole».
Regard sur la cause nationale palestinienne – religion contre religion!
Ainsi, en abolissant l’illusion mensongère de la religion, les combattants – les résistants palestiniens et leurs soutiens internationaux, s’affranchiraient de leur sujétion aux faux alliés que sont les mollahs et les faux «frères musulmans», félons, qui servent les intérêts de leurs ennemis de classe, les capitalistes à tout crin, «grand capital mondial» comme «petit capital national». Il en serait de même des mercenaires israéliens face au judaïsme que leur religion dissimule en «peuple juif» (sic).
Les combattants palestiniens poseraient la vraie question de bâtir la société civile laïque et non confessionnelle qu’ils désirent et offriraient une alliance au prolétariat israélien, embrigadé par le «judaïsme» dans une guerre permanente, tantôt ouverte (chaude), tantôt fermée, masquée, rampante (froide), mais toujours prégnante et le prolétariat mondial non religieux (athée), tous manipulés et divisés par le capitalisme dans ses buts de diviser pour régner et faire de l’État sionazi israélien, une base militaire de l’Occident, le vaisseau amiral de son oppression et de l’exploitation des pays arabes (bourgeoisies arabe et palestinienne combinées) possesseurs de l’or noir vital pour l’industrie occidentale.
Toute religion est un poison
La religion comme l’opium est un poison pour l’humanité et toutes les guerres menées en son nom, tous les génocides perpétrés sous sa bannière sanglante depuis les conquêtes de l’Antiquité de pillage et d’esclavage, aux guerres de religion actuelles au nom du «vrai Dieu», en passant par la théorie de la «découverte», «de l’infériorité des noirs, des jaunes, des rouges et des blancs» et des génocides des autochtones partout sur la planète jusqu’aux aborigènes d’Océanie.
La religion n’a jamais apporté de bien à l’humanité en comparaison des torts quelle a causés et prétendre le contraire n’est, au mieux, que l’expression de la lâcheté intellectuelle et, au pire, la preuve de son adhésion à l’idéologie consistant à droguer le peuple en justifiant sa dépendance à l’opium qu’est la religion.
L’analyse d’innombrables variantes et variations de la religion, tantôt polythéiste, tantôt monothéiste, tantôt chrétienne, tantôt islamique, tantôt bouddhiste, hindouiste, tantôt « unipolaire » et tantôt « multipolaire » et tutti quanti ad nauseam, ne doit jamais occulter la vraie nature de la religion: l’opium du peuple et de l’opprimé, une drogue destructrice pour son usager dont l’addiction quelle cause et la déformation du monde quelle engendre, mettant le monde à l’envers (cul sur tête), ne sert que son pusher, la classe dominante, toujours ennemie du savoir, de la science et de la révolution sociale.
La « révolutionnaire » religion chrétienne (sic)
Ceux qui par exemple attribuent un rôle «révolutionnaire» à la religion chrétienne parce qu’en prêchant: «[A]imez-vous les uns les autres», «[A]imez votre prochain comme vous-mêmes», les chrétiens auraient révolutionné l’esclavagisme antique et permis le passage de l’esclavagisme au féodalisme mettent la vérité à l’envers et occultent que la société esclavagiste romaine était passée au christianisme depuis le règne de Constantin et Licinius, en 313 par l’«édit de Milan» et, l’abolition des cultes païens par Théodose, le 8 novembre 392, par l’«édit de Thessalonique» faisant du christianisme et son [Aimez-vous les uns les autres», la religion de l’empire esclavagiste romain à l’exclusion de toutes les religions païennes.
Ce n’est que le 4 septembre 476, date de l’abdication de l’empereur chrétien Romulus Augustule aux mains du chef Odoacre qui se déclare roi d’Italie que pris fin l’empire esclavagiste chrétien romain d’Occident.
L’Empire romain d’Orient survécut, chrétien et esclavagiste, jusqu’à sa destruction par les Turcs ottomans, en 1453 au moment de la prise de Bysance.
Le passage de l’esclavage au servage s’est effectué au Moyen-Âge, longtemps après l’avènement du christianisme, du judaïsme, de l’islamisme, du bouddhisme, de l’hindouisme et de toutes les religions dont les dogmes, les épîtres, les sourates, etc., s’accommodent parfaitement avec l’esclavagisme des «païens» des uns et des autres, comme en témoignent les fables bibliques, talmudiques, coraniques et autres inepties obscurantistes arriérés, d’exploitation de l’homme par l’homme selon la volonté de leurs Dieux inventés.
Le passage de l’esclavagisme au féodalisme s’est opéré vers l’an 1000, dans un monde chrétien esclavagiste du « [A]imez-vous les uns les autres», sous la pression de l’économie liée à l’apparition de nouvelles techniques agricoles de production et à la migration incontrôlable des esclaves, alors il devint plus avantageux économiquement d’exploiter la main-d’œuvre en l’asservissant à sa terre plutôt qu’à son maître, une espèce de «donnant-donnant» entre le maître et son esclave: «tu exploites ma terre et moi je t’exploite» créant dès lors des serfs, asservis à la terre du seigneur féodal à qui il doit le travail corvéable, une partie de sa récolte et la dîme au curé, en lieu et place d’être esclave.
Le prochain bon en avant de l’humanité fut accompli avec la révolution industrielle qui libéra le serf de son asservissement à la terre du seigneur pour l’asservir aux moyens de production, il devint l’esclave salarié du propriétaire des moyens de production (machineries-matières premières-robots et Intelligence artificielle) : le propriétaire des moyens de production- l’industriel, le propriétaire de la terre (le latifundiaire), le marchand, le commerçant, tous devenus des capitalistes propriétaires (du petit riche aux grands milliardaires).
Le salariat par lequel les classes laborieuses sont dépourvues de tous moyens de production (même le lopin de terre du serf), et n’ont que leur force de travail à louer (vendre contre salaire) créant plus de richesses quelles n’en consomment deviennent par cette «plus value», la source de l’enrichissement (valorisation-accumulation) des capitalistes qui possèdent les moyens de production, le capitalisme est né sur les cendres du féodalisme (voir Le capital de Karl Marx).
Le christianisme avec ses forts relents féodaux de soumission au roi, au pape et au seigneur, représentants de Dieu sur terre, de servitude à la terre et condamnée au travail corvéable, ne convenait pas «parfaitement» idéologiquement à la nouvelle classe dominante, la bourgeoisie industrielle et commerciale, non née de la cuisse de Jupiter ou d’un quelconque dieu du ciel et de la terre, s’employa à se ménager une nouvelle «religion» qui cautionnerait sa suprématie et la légitimité incontestable de sa domination de classe.
La nouvelle religion-opium de l’ère industrielle – le darwinisme social
L’avènement de la science nécessaire à l’industrialisation lui offrit cette idéologie: le darwinisme social et sa consécration de la sélection «naturelle» des espèces qui imposent la domination du plus fort (la classe dominante) pour le bien de tous, en particulier des plus faibles qui forment la classe dominée (prolétariat).
Ainsi, Darwin entrait par la porte de derrière, le déterminisme «naturel» de la supériorité de la nouvelle classe dominante, la bourgeoisie, la classe forte-exploiteuse, sur le prolétariat, la classe faible et exploitée, par la volonté de la «sélection naturelle», alors que la société jetait dehors, par la porte de devant, l’explication «innée» de la version religieuse de la domination de l’époque féodale.
Darwin avait raison lorsqu’il écrivait que «[L]e besoin crée l’organe» et, la preuve: le besoin d’une idéologie fondant la domination de la bourgeoisie avait créé le darwinisme social comme l’esclavagisme et le féodalisme ont créé le christianisme et toutes les religions.
L’humanité en est à sa 4e révolution civilisationnelle depuis la disparition du communisme primitif, de l’esclavagisme et du féodalisme avec l’avènement du capitalisme. Pour sa part, le mode de production capitaliste (MPC) en est à sa quatrième révolution technologique.
Ses idéologues stipendiés (intellectuels, chercheurs, influenceurs, journalistes, propagandistes, petits-bourgeois) jurent, contre rétribution et prébendes diverses, que le capitalisme marque l’aboutissement ultime de la civilisation. Ils s’en trouvent même certains, particulièrement bien rétribués, pour proclamer que le capitalisme est le summum de l’évolution humaine et ne pourra jamais être dépassé.
Qui ne se souvient pas des exégètes apologistes de l’esclavagisme (Socrate, Platon, etc.), du féodalisme (St-Thomas d’Aquin, l’évêque Berqueley, etc.) et du capitalisme (Adams Smith, Ricardo, Malthus, etc.) proclamant la même conviction intéressée que «leur système est éternel»?
Pour sûr, il peut sembler décourageant de constater l’état de l’organisation des forces révolutionnaires de par le monde et, en particulier en occident, après que les renégats infiltrés au sein des partis communistes, bolchéviques, marxistes-léninistes, maoïstes, révolutionnaires gauchistes et droitistes et tous les autres, les aient fait sombrer dans le révisionnisme, le gauchisme, l’anarchisme et toutes les variantes imaginables de trahisons du marxisme sous couvert de «socialisme», de «communisme falsifié à la sauce nationaliste», de «solidarité avec la classe capitaliste nationale», à ceci ou à cela.
Il faut dès lors se demander «par où recommencer».
Comme l’enseignait Lénine, possiblement un révolutionnaire «bourgeois», mais pour sûr, un révolutionnaire, en fondant un journal: l’«Iskra», par lequel les révolutionnaires créeront (investiront) la cohésion idéologique, puis organisationnelle, nécessaire à tout mouvement révolutionnaire et à toute révolution. L’athéisme doit-il militer? – les 7 du quebec
La bourgeoisie l’a compris et c’est pourquoi elle assomme, gaze, soporifique, inonde le prolétariat de sa propagande de classe sous toutes ses formes et par tous les moyens sans relâche et sans répit via ses médias de classe.
Il est déplorable que le prolétariat, trahi par l’aristocratie syndicale inféodée au capital, soit privé de moyens financiers qui lui permettraient de se doter de médias grand public.
Aussi comme l’écrivait également Lénine dans son testament politique: [V]aut mieux peu, mais mieux» et ainsi, les 7duQuébec, malgré sa diffusion limitée, constitue cet organe médiatique nécessaire à la révolution prolétarienne. Il appartient à chaque révolutionnaire à l’alimenter et de le propager.
PROLÉTAIRES DU MONDE ENTIER UNISSEZ-VOUS!
Oui, la religion, toute religion, est l’opium du peuple, et les plus atteints sont « les plus riches », des accros à l’Argent-Pouvoir qui feront tout pour lui, et en fait peu pour eux qui sont d’éternels insatisfaits.
Lénine ? Non, Reclus-Bakounine-Kropotkine-Makhno-Landauer….. il est NÉCESSAIRE que TOUT capitalisme soit éradiqué complètement. Pour le bien de tous, y compris de ceux qui, par perversion pas forcément volontaire, se retrouveraient embrigadés à ÊTRE des capitalistes.
Cela implique : finie l’industrie, retour aux artisanats, eh oui, nécessairement. Ou plus exactement, il sera nécessaire de créer, d’inventer une nouvelle forme d’artisanat avec pour corollaire la DISPARITION totale du prolétariat, qui est l’envers de la pièce dont le capitalisme est l’avers. Il y avait du bon, dans l’organisation des Compagnons du tour de France….
Cela apporte une remise en cause du système actuel : les produits n’ont PAS à parcourir des milliers de kilomètres, ce qui rend caduque toute une industrie navale, aérienne…. tout au plus pourrait-on garder le chemin de fer, qui existe et qu’il suffit d’entretenir. Du moins les voies régionales, pas le TGV qui n’apporte que plus de vitesse.
Cela me rappelle une chanson d’autrefois :
Pour aller de Paris à Tours
Il fallait bien au moins huit jours
Évidemment ça donnait l’temps
De se connaître amplement…..
Car non content d’être puissamment dépendant de l’Argent-Pouvoir, le capitaliste est esclave du temps. Le temps pour se déplacer, le temps où la nano-seconde est la reine des les ordinateurs permettant de spéculer maintenant avec de l’argent qui ne sera disponible que dans moins d’une minute….
Serrons bien fort la bride au « Progrès », et soudain de très nombreux ennuis inhérents à notre temps seront résolus. Non ?
RELIGION ?
ORIGINE DE LA RELIGION
Faire l’histoire des religions et des systèmes philosophiques qui ont surgi autour d’elles, c’est faire l’histoire de la psychologie humaine.
L’évolution religieuse, c’est l’évolution psychique de l’homme déroulée à travers les siècles. Elle répond à des lois aussi certaines que celles qui régissent les phénomènes physiques et les phénomènes biologiques.
L’état psychique de l’homme jeune a eu comme résultat de faire naître la manifestation sentimentale, qui dure depuis les temps les plus reculés, qui durera éternellement, et qu’on appelle, dans les temps modernes, la Religion.
LA RELIGION PRIMITIVE
En remontant dans le passé pour chercher l’origine de la Religion primitive, nous découvrons qu’elle était basée sur les lois de la Nature, qu’elle était naturelle. Et c’est en cela qu’elle diffère des religions modernes qui, toutes, sont basées sur la violation de la Nature, qui sont surnaturelles (1). Et comme toutes les erreurs triomphantes sont intolérantes, elles ne se laissent pas discuter, parce que leurs prêtres ont une conscience vague des absurdités qu’ils enseignent. Comme tous les usurpateurs, ils condamnent, avec la dernière rigueur, le régime antérieur au leur, celui qu’ils sont venus renverser.
« Aimez la Religion : défiez-vous des religions », tel est le premier précepte de l’antique philosophie chinoise.
L’évolution religieuse a donc eu deux grandes phases bien tranchées :
– La Religion naturelle.
– Les Religions surnaturelles.
L’histoire des religions, c’est l’histoire des luttes de sexes, des luttes de la vérité et de l’erreur, du bien et du mal, de la justice et de l’injustice. C’est parce que c’est l’histoire des luttes de sexes que si peu d’hommes consentent à chercher et à dire toute la vérité dans cette question réputée dangereuse.
Elle contient un grand danger, en effet, pour les prêtres de tous les cultes qui s’appuient sur le mensonge, puisqu’elle lève entièrement le voile qui cachait la Vérité.
Leur sécurité relative vient de ce qu’ils s’appuient sur l’ignorance universelle. C’est que, pour faire l’histoire vraie des religions, il faut connaître l’évolution de la pensée humaine et l’évolution des sentiments, et cette histoire complexe restait à faire.
La nature fondamentale de l’humanité a toujours été la même ; il n’y a de différences que suivant les âges et le sexe. Et c’est justement cette différence sexuelle qu’il importe de connaître pour comprendre l’histoire. « Plus on avancera dans les études anthropologiques, disait M. de Quatrefages, plus on reconnaîtra que, si les peuples, les races diffèrent, l’homme, l’espèce, sont les mêmes sur toutes les terres, sous tous les climats ».
Il faut donc pour faire briller la Vérité et établir la Justice, un frein qui entrave les instincts pervers de l’homme ; ce frein, c’est la Religion, ce lien sacré qui unit l’homme à la Femme.
« La Religion, c’est la conciliation vivante et heureuse de la dépendance et de la liberté », dit M. Auguste Sabatier dans La Religion de l’autorité et la Religion de l’Esprit.
On ne peut pas mieux dire.
La Religion naturelle ne peut être conçue sans une autorité qui soit investie du droit et du pouvoir de réduire à l’unité les opinions dissidentes.
Cette autorité réside dans la Déesse.
La morale doit avoir sa racine dans la croyance en la Femme Divine, car le sentiment naturel du bien et du mal, sans aucune pratique pour réveiller en l’homme la conscience de son imperfection et le besoin de s’élever vers l’idée éternelle du bon et du juste, ne suffirait pas pour conduire l’homme à l’accomplissement de ses hautes destinées.
L’Idée Divine, dans l’esprit de l’homme, ne provient pas de l’enseignement qui lui est donné ; elle provient d’un atavisme lointain qui lui remémore les idées confuses de sa jeunesse phylogénique. Dans le passé perdu, l’homme a su qu’il existait au-dessus de lui un être supérieur à lui en puissance intellectuelle et en grandeur morale, un pur Esprit. Ce fut d’abord la vierge adolescente, la Femme jeune, puis l’idée s’amplifia dans son cerveau et grandit jusqu’au surnaturel dont il dota la Divinité.
La Religion naquit d’un phénomène psychique et le culte fut primitivement individuel, réduit à un couple, l’homme et la femme qui sont le Prêtre et la Déesse, créant ensemble un lien d’amour.
L’idée divine, comme nous l’expliquons, a pour conséquence le sentiment religieux, c’est-à-dire le lien qui unit l’homme à la Divinité. C’est ce qui explique qu’un savant comme Burnouf dit : « Certes, j’admets que l’idée de Dieu est la base et le fond de notre raison ». Mais, lorsque les hommes changent la nature de la Divinité, en font un homme ou un être invisible, le sentiment pour elle ne peut plus exister.
Si l’idée divine est universelle, c’est parce que la Religion naturelle a régné partout au début des sociétés humaines. Burnouf, décrivant cette Religion naturelle, dit (Science des Religions, p. 191) :
« La Religion est un acte intellectuel par lequel l’homme reconnaît une puissance supérieure, et un acte d’amour par lequel il s’adresse à sa bonté. Ces actes ne sont point des abstractions et ne peuvent s’expliquer que par des raisons scientifiques. Ce sont des réalités où l’homme est acteur depuis les temps les plus anciens, ce sont des œuvres qu’il n’a cessé d’accomplir aux époques de haute civilisation comme aux époques de barbarie ou de décadence. Il faut donc admettre, à moins d’accuser d’insigne folie le genre humain tout entier, que les formules sacrées, ainsi que les rites et les symboles, couvrent quelque chose de réel, de vivant et de permanent qui donne à toutes les religions leur durée et leur affinité.
« Cet élément doit jouer dans leur longue et multiple histoire le même rôle que la vie dans les corps organisés. L’anatomie et la morphologie, qui donnent l’analyse des formes externes ou internes de ces derniers, n’expliquent rien si elles n’ont sans cesse, à côté d’elles, cette idée de la vie qui anime et produit ces formes mêmes. Mais, du moment où elles font intervenir comme moyen d’explication un principe vivant, elles cessent d’être purement descriptives et deviennent la physiologie. De même, si la notion mystérieuse qui se cache sous les formules sacrées est négligée, ni l’archéologie, ni la linguistique ne peuvent rendre compte de la naissance et du développement des religions, non plus que de leurs analogies entre elles. Ce fonds commun, qui persiste à travers l’humanité, leur échappe ; les mythologies ne paraissent plus que des amusements ou des inventions des poètes, et ce fait immense de l’empire exercé par les religions sur les hommes, de cette puissance mystérieuse qui a rempli d’autels les cités, chargé des générations entières de labeurs exécutés par elles avec allégresse, souvent aussi armé les nations les unes contre les autres, bouleversé les États, renversé les dynasties, ce fait demeure sans raison d’être, la science est muette devant lui.
« Il y a donc dans les religions une idée fondamentale qu’il faut avoir sans cesse à l’esprit, quand on parcourt les faits constatés par la linguistique et par l’archéologie, car c’est cette idée qui donnera l’interprétation des faits. La science cesse alors d’être une pure analyse et prend sa place dans l’ordre des sciences physiologiques (et psychologiques). Cette idée peut se lire cent fois en termes simples et sans formules symboliques dans le Véda ; puis, une fois qu’on l’y a saisie, on la retrouve partout dans les religions des temps postérieurs ; elle y anime les cérémonies du culte, se cache sous les symboles, donne aux expressions dogmatiques leur sens, leur portée et leur unité, s’épanouit enfin en doctrines morales, en pratiques et en conséquences de toute sorte, dont le génie des peuples et la différence de milieu suffisent pour expliquer, la diversité. »
Burnouf dit encore (Science des Religions, p. 428) :
« Si tous les faits d’observation étaient ramenés aux vérités absolues et rangés dans le domaine de la science, il n’y aurait plus aucune diversité entre les opinions ; toute discussion serait terminée. La raison est donc le principe d’unité entre les hommes. (Mais les déraisonnables, qui sont les hostiles, ne peuvent entrer dans l’union.)
« En outre, la psychologie a démontré que c’est par l’effet des vérités absolues que nous attribuons quelque vérité à nos autres conceptions.
« La raison est donc le principe d’unité entre tous les hommes. La raison est le fond primordial de la pensée. Chez les Grecs, elle a reçu le nom de Logos ou de Verbe. Dans le Véda, elle porte celui de Vâk (en latin Vox) qui a la même signification. C’est ce que les religions et les philosophies appellent « l’idée de Dieu » (c’est-à-dire émanée des Déités). Cette idée constitue donc le fond de la pensée à tous les degrés. Elle engendre la métaphysique. »
C’est vers cette unité de pensée que convergent toutes les analyses faites dans les sciences physiques et naturelles. La science qui la résume et qui permet d’en faire la synthèse est celle qu’on a nommée métaphysique ; son rôle commence où finit celui des sciences particulières.
La femme commence où l’homme finit.
Burnouf dit encore (page 415), après avoir parlé de la faculté de concevoir la vérité absolue dont les mathématiques ne sont qu’une partie :
« Les mathématiques pures n’ont qu’une très faible portée philosophique et s’accommodent de tous les systèmes. Les quantités qu’elles ont pour objet sont les diverses formes de cette possibilité d’être que les Asiatiques ont appelée Mâyâ et que Platon nommait aussi la Mère, le lien, la dualité. Or, quelle que soit la métaphysique à laquelle on s’arrête, cette Mâyâ est la condition inévitable de tout phénomène réel ou seulement possible ; elle a donc en elle quelque chose d’absolu ; c’est ce qu’avaient compris les Indiens et Platon ».
Burnouf trouve que cette pensée primordiale est la forme unique de laquelle dérivent toutes les formes individuelles de la pensée (c’est-à-dire qu’elle est la forme de la raison pure qui règne en l’esprit féminin, tandis que chez les hommes les formes individuelles sont multiples).
L’histoire des religions s’explique par deux éléments psychologiques : l’amour et la haine, la soumission et la révolte, l’humilité et l’orgueil. Mais l’Axe, le « Pôle », autour duquel tournent ces sentiments est l’antique Déesse. Impossible de rien comprendre aux religions si l’on ne connaît pas cette cause première du sentiment religieux.
Le consentement et les dissentiments de l’homme expliquent la diversité des dogmes. Il consent à croire la Vérité ou il la nie, la discute et la remplace. Alors apparaît l’Erreur avec toutes les oppressions qui l’imposent.
C’est par le consentement que se forme l’orthodoxie, qui a pour point d’appui l’autorité.
Il y a entre toutes les orthodoxies de la Terre une somme de dogmes communs qui représentent la Religion naturelle primitive, un résidu des croyances qui ont subi des déviations locales, mais toujours avec le même but : faire passer l’autorité morale de la Déesse au Prêtre usurpateur et, pour y arriver, altérer les anciennes croyances dans une forme divine concrète.
Mais, comme ces altérations sont différentes chez les différents peuples, ce sont justement elles qui sont les causes de luttes, de guerres, de persécutions ; le fonds primitif disparaît, on ne le discute pas, on ne le comprend plus. Si on le connaissait, on verrait que tous les peuples ont le même fonds commun de croyances, puisque tous ont commencé par adorer le divin féminin, tous lui ont rendu un culte qui n’a pas beaucoup varié d’un endroit à l’autre. Les doctrines naissent les unes des autres, mais d’abord elles ne sont toutes qu’une seule doctrine. « Les diverses formes religieuses peuvent s’éclairer mutuellement à condition qu’on s’oriente vers un sommet. », dit Marie-Magdeleine Davy (L’Homme intérieur et ses métamorphoses).
Ce sont les diverses formes dissidentes qui, pour les hommes, sont devenues « l’orthodoxie ».
A mesure que la doctrine fondamentale se revêt de formules conventionnelles qui la dévient du sens primitif, sous prétexte de la rendre plus conforme aux conditions nouvelles ou locales, c’est-à-dire aux intérêts masculins des prêtres, une réaction se produit, la contradiction naît, c’est-à-dire l’effort pour renverser l’interprétation nouvelle et ramener l’idée à son origine, et ce n’est que sous l’oppression que la pensée s’éteint, s’arrête, hésite, du reste pour reprendre son élan aussitôt que la liberté renaît.
La chute des orthodoxies masculines (les religions surnaturelles), n’intéresse pas la Religion naturelle. Bien plus, cette chute la dégage des obstacles qui l’obstruent et l’étouffent. Le dogme de l’homme, du Prêtre, est une force oppressive qui impose l’erreur.
Nous qui venons à la fin des temps, nous avons sous les yeux la multitude innombrable de débris dont l’histoire est jonchée : débris de livres, débris de monuments, de traditions, de langues, de rites et d’institutions. Notre tâche est d’en comprendre la signification morale et d’en extraire la Science des Religions qui n’a pas été faite jusqu’ici.
Et c’est cela qui remettra la paix dans le monde, car c’est autour du mot Religion que toutes les passions humaines se sont déchaînées. Les discussions, les luttes, les guerres ont, presque toutes, été provoquées par un mot dont, aujourd’hui, on ne comprend plus la signification.
(1) Le surnaturel est une conception moderne qui caractérise une ère de décadence intellectuelle et d’ignorance que le genre humain a traversée mais dont nous sommes à la veille de sortir.
LE PREMIER CULTE DE LA RELIGION NATURELLE
Après avoir donné un premier aperçu sur ce qu’a été la Divinité dans la jeunesse de l’humanité, nous avons maintenant à chercher ce qu’a été le premier culte, et nous comprendrons que ces deux manifestations qui sont restées au fond de toutes les religions, sont la représentation exacte des facultés psychiques des deux êtres humains.
La vérité est la manifestation de l’Esprit féminin ; le Culte est la manifestation des sentiments masculins.
Le premier culte, c’est l’hommage que rend l’homme à la Femme, ce sont les prévenances qu’il a pour Elle, les précautions qu’il prend pour éviter de lui déplaire, l’effort qu’il fait pour se rendre aimable, c’est-à-dire digne d’être aimé.
C’est la loi naturelle des devoirs de l’homme, dictée par sa conscience et par ses sentiments, c’est-à-dire par ce qu’il y a de plus fort dans la nature humaine.
Le culte comprend quatre manifestations principales :
– L’Adoration
– La Prière
– L’Offrande
– La Communion
L’Adoration
Le culte spontané et instinctif que les premiers hommes ont rendu à la Femme a été la plus haute expression du sentiment religieux. Sa première manifestation est l’adoration exprimée par des louanges, par des prières, manifestée par des dons, par des actes.
La Divinité était adorée quand le mot « Déesse » désignait la Femme vivante. La « Dulie » était une sorte de culte d’affection et de société que l’homme trouvait naturel de rendre à la Femme.
Si le mot « Dulie » a fini par signifier « le culte des Anges », c’est parce que le symbolisme antique a couvert sa personnalité réelle de figures idéales, dont le surnaturel plus tard s’est emparé.
Le mot dévotion, resté dans les religions, vient de Dévaïté, qui vient de Dévâ. Dévotion voulait dire : « Culte pratiqué avec amour ». Les dévots étaient les fervents serviteurs et adorateurs de la Déesse. Le mot dévoué dérive de Dévaïté. Il est toujours employé par l’homme comme l’expression de son hommage. Celui qui termine une lettre en disant à la Femme qu’il respecte : « Je suis votre dévoué serviteur » continue l’ancien culte théogonique.
Parmi les dérivés du mot « Dévaïté » se trouve vovere, d’où vouer, aveu, avouer, ex-voto, qui tous ont un peu gardé leur signification primitive. En effet, vouer son amour, en faire l’aveu, avouer ses sentiments, ses désirs, les représenter par des objets (ex-voto), ce sont toujours là les phases diverses de l’adoration ; aussi le culte naturel est-il resté dans la vie de l’homme, son atavisme le lui restitue quand il traverse l’âge ontogénique, qui représente, dans sa vie actuelle, l’époque des temps primitifs.
C’est la manifestation spontanée de ces sentiments qui fait la vie morale de l’adolescent. Retrouver l’état d’âme de ses ancêtres de l’Âge d’Or est l’idéal, le rêve de sa vie, sa Religion. C’est ce dévouement atavique qui le grandit en le mettant au-dessus des mauvais instincts. Et c’est ainsi que la Religion naturelle est le principal facteur du progrès moral des sociétés.
La Prière
Après l’adoration, le premier acte de tous les cultes, c’est la Prière.
Quelle est son origine ? À quelle Divinité l’homme s’adresse-t-il pour obtenir ce qu’il désire ?
Et d’abord qu’est-ce qu’il désire ?
La réponse est facile. L’homme désire la Femme, et c’est à Elle que, dans son adoration fervente, il adresse ses prières ; c’est Elle qu’il implore à genoux, une supplication passionnée dans le regard : c’est à Elle qu’il demande des faveurs et des grâces.
La prière cherche à être l’expression des ardeurs secrètes de l’âme. C’est d’abord un acte intérieur de la pensée qui peut se passer des formules du langage, mais l’homme a besoin d’épancher son âme et la première forme de la prière fut le soupir. Il est resté dans les traditions religieuses. Le mot qui le traduit est le « aom » (« Aum » ou « Om ») des Hindous, cette aspiration pleine de désirs, devenue pour eux un mystère.
Le « aom » se retrouve dans le « Amen » des Hébreux, que les catholiques ont adopté.
Ce sont ensuite des invocations faites en un tendre langage d’où résultera le tutoiement, cette forme intime du discours qui, dans certaines langues, comme l’anglais, reste consacrée à la parole adressée à la Divinité.
« L’essence religieuse, dit l’amiral Réveillère, est la foi en une puissance surhumaine, accessible à la prière. »
C’est le besoin d’épanchement qui pousse l’homme à la louange publique.
Les Offrandes
En même temps que l’homme adresse à la Femme sa prière, il lui offre des présents. L’amour le rend généreux, il est heureux de se dévouer pour celle qu’il aime et de lui offrir ce que la Nature produit de plus beau, des fleurs, des fruits ; et si, pour les atteindre, il doit faire un effort, accomplir un travail, cela n’aura que plus de prix.
A une époque où la culture de la terre et la domestication des animaux occupait surtout l’activité humaine, il est naturel que les offrandes faites à la Femme par l’homme aient été d’abord les fruits de la terre et les animaux capturés.
Suivant une tradition rapportée par Porphyre (Traité de l’Abst., L. II), les premiers hommes n’offraient sur les autels des dieux que des fleurs, des fruits et des touffes d’herbes.
La galanterie fut rustique au début, elle est toujours un peu pastorale, parce qu’elle rapproche l’homme de la Nature. C’est la générosité, le dévouement, l’abnégation de cette belle jeunesse primitive qui reparaît, par atavisme, dans le désintéressement de notre jeunesse actuelle, dans sa tendance vers l’idéal.
Ces beaux sentiments, antérieurs à l’invention de la monnaie, ont été altérés ou détruits par l’amour de l’argent qui a tari la source de la générosité primitive.
La Communion
Ce chapitre de l’histoire des religions est celui dont on s’est le plus occupé et que l’on a le plus caché. Si on en parlait tant, c’est justement parce qu’on voulait en dénaturer la signification. On la connaissait mal du reste, cette signification ; elle est toujours restée pour l’homme le mystère des mystères.
Cette quatrième manifestation du culte, après l’Adoration, la Prière et l’Offrande, a eu deux interprétations dans l’évolution religieuse : La première féminine : elle signifiait l’union des Esprits. La seconde masculine : elle signifie alors l’union des sexes.
Pour la femme, la communion de pensée est le plus grand bonheur qui puisse exister, c’est cela qu’elle demande à l’homme parce que son opposition est ce qui la fait le plus souffrir.
Elle veut être aimée en Esprit et en Vérité.
Ceci demande une explication :
On ne sait pas assez qu’il existe deux amours : l’amour féminin et l’amour masculin, résultant de la psychologie inverse des sexes.
Ce qui aime en nous, c’est le système nerveux, qui contient notre principe de vie. Et l’amour est une manifestation de la vie.
Or, en vertu de la polarité sexuelle, ce Principe monte chez la Femme et descend chez l’homme.
Il est expliqué plus loin dans un article, mais il faut le considérer ici comme facteur de l’amour.
C’est parce que ce facteur a deux directions différentes dans les sexes, qu’il y a conflit dans l’amour.
Mais la femme étant arrivée plus vite que l’homme à la plénitude de ses facultés, pendant l’adolescence de l’humanité, c’est elle qui impose à l’homme ses conditions psychiques, donc son amour.
L’union des sexes fut au début l’union des esprits.
L’amour masculin, n’étant pas encore arrivé à s’affirmer, ne pouvait pas encore avoir de désirs ou d’exigences à imposer.
C’est cet amour spirituel, cette communion des esprits, qu’on appellera plus tard l’amour sacré, qui restera le fond des religions, car, quoique le développement de la sexualité masculine le déviera ou l’obscurcira, il laissera cependant sa trace dans l’atavisme de l’homme, qui en aura toujours, dans la jeunesse au moins, un vague pressentiment, et quelquefois même c’est cet amour idéal qui s’imposera à lui et qui triomphera de son amour bestial.
Le premier hommage de l’homme à l’Esprit féminin, c’est la foi.
Car, si la Déesse accueille la prière de l’homme, elle lui demande, en échange, la foi. Elle veut qu’il croie à sa parole, à son Verbe qui est Vérité, et c’est Elle, sous le beau Ciel de cette époque heureuse, qui lui explique la Nature. C’est elle qui fait la première science, par son intuition , pendant que l’homme institue le premier culte par son amour.
– La Femme est le Saint-Esprit qui ne peut pas errer.
– Elle est le Logos, celle qui parle, le Verbe Divin qui enseigne.
– Elle est Sophia, la sagesse (sagesse antique).
– Elle est le feu sacré, l’amour pur.
Burnouf dit : « Agni, le feu de l’amour, reçoit l’hommage de tous les êtres, il est omniscient, connaît les origines, les races divines, les hommes et leurs secrets ».
S’il existe au fond du Cœur de l’homme une aspiration vague vers le mystère caché dans l’antique RELIGION NATURELLE, c’est que sa conscience cherche, par atavisme, à reprendre le chemin du bonheur primitif que la jeunesse phylogénique connut dans une époque lointaine.
C’est pendant cette époque que l’homme connut le bonheur intense que donne la lucidité de l’esprit, la connaissance acceptée, c’est-à-dire la foi, cimentée par le renoncement volontaire aux entraînements des mauvais instincts, le sacrifice de l’orgueil fait à la raison et à l’amour. Car la Religion naturelle, c’est un lien moral qui unit l’homme dans un amour pur à un être moralement supérieur à lui.
NB : « Le symbolisme est le moyen le mieux adapté à l’enseignement des vérités d’ordre supérieur, religieuses et métaphysiques, c’est-à-dire de tout ce que repousse ou néglige l’esprit moderne ; il est tout le contraire de ce qui convient au rationalisme, et tous ses adversaires se comportent, certains sans le savoir, en véritables rationalistes ; Pour nous, nous pensons que, si le symbolisme est aujourd’hui incompris, c’est une raison de plus pour y insister, en exposant aussi complètement que possible la signification réelle des symboles traditionnels, en leur restituant toute leur portée intellectuelle, au lieu d’en faire simplement le thème de quelques exhortations sentimentales pour lesquelles, du reste, l’usage du symbolisme est chose fort inutile. Cette réforme de la mentalité moderne, avec tout ce qu’elle implique : restauration de l’intellectualité vraie et de la tradition doctrinale, qui pour nous ne se séparent pas l’une de l’autre, c’est là, certes, une tâche considérable ; mais est-ce une raison pour ne pas l’entreprendre ? » (R. Guénon)
« Le symbole, soit la représentation formelle est, pour ainsi dire, indispensable à la préhension du Divin. C’est pourquoi les religions sont nécessaires ; elles sont autant d’étapes sur la route du « devenir » spirituel et répondent, chacune pour soi, aux aspirations que ne parviendrait point à formuler, sans elles, la masse ignorante, bien que désireuse de se rattacher à quelque chose de supérieur. En toute connaissance de cause, on ne saurait incriminer les religions d’avoir « matérialisé » de tant de façons l’Idée divine. Leur rôle ne consiste-t-il pas à mettre à la portée du vulgaire la vérité immédiate, incompréhensible pour celui-ci tant qu’il n’est point parvenu à la vivre en soi-même ? » (Th. Darel)
Quand je pense à quel point, vers 24 ans, j’ai été soulagé de claquer la porte à TOUTES les religions ! Je ne l’ai pas regretté….
Versão em Língua Portuguesa:
https://queonossosilencionaomateinocentes.blogspot.com/2024/09/a-religiao-foi-e-continua-ser-o-opio.html
Bakounine a dit : la plus grande hypocrisie de notre civilisation est la religion. C’est bien vrai.
Engels résumait, oserais-je écrire, son Anti-Dürhring (1878) en ces termes percutants, incisifs et révolutionnaires: [L]a liberté est la compréhension du règne de la nécessité».
Ainsi, l’humanité ne peut être libre qu’en comprenant la dictature de la matière et en œuvrant concrètement à la transformer ce qui détruit, du moins objectivement, la fausse «liberté» qu’enseigne toutes les religions et toutes les philosophies idéalistes qui en découlent dans les vapeurs incandescentes de l’opium et leurs chimères idéalistes de «vie après la mort», de «résurrection», de «réincarnation», de «culte des esprits», de «spiritualité», d’«être suprême», de «création», «d’intelligence surnaturelle» et de toutes ces fabulations qui aliènent et paralysent l’humanité dans le monde réel en leur promettant l’apaisement de leurs souffrances terrestres indicibles par la prière, la méditation, la contemplation, l’offrandes, l’adoration, la communion et toutes les formes de bondieuseries de soumission et d’ultime béatitude au «ciel», au «nirvâna» ou ailleurs pour peu que cette humanité se soumette maintenant et jusqu’à son trépas à la dictature d’un prophète, d’un philosophe et de leurs agents «ici bas» (ceux à qui profitent directement le crime) et renonce de son vivant à se révolter contre ceux qui l’exploitent sans pitié dans un monde sans cœur ( ceux à qui profite ultimement le crime).
Engels écrivait plus précisément:
«Hegel a été le premier à représenter exactement le rapport de la liberté et de la nécessité.Pour lui, la liberté est l’intellection de la nécessité.’La nécessité n’est aveugle que dans la mesure où elle n’est pas comprise.’
La liberté n’est pas dans une indépendance rêvée à l’égard des lois de la nature, mais dans la connaissance de ces lois et dans la possibilité donnée par là même de les mettre en œuvre méthodiquement pour des fins déterminées.
Cela est vrai aussi bien des lois de la nature extérieure que de celles qui régissent l’existence physique et psychique de l’homme lui-même,-deux classes de lois que nous pouvons séparer tout au plus dans leur représentation, mais non dans leur réalité.
La liberté de la volonté ne signifie donc pas autre chose que la faculté de décider en connaissance de cause.(…)
La liberté consiste par conséquent dans l’emprise sur nous-même et sur la nature extérieure, fondé sur la connaissance des nécessités naturelles; ainsi, elle est nécessairement un produit du développement historique». (Anti-Durhing,1878)
Engels poursuit son exposé magistral en citant l’exemple historique de la maîtrise du feu par les premiers hommes.Ainsi, après avoir craint le feu, l’avoir vénéré, adoré, déifié, les premiers hommes vainquant leur peur et ceux qui l’exploitaient en en faisant un mystère dont ils se proclamaient les gardiens contre rémunération et soumission, entreprirent scientifiquement et matériellement de le maîtriser en le reproduisant.
Quel ne fut pas leur stupéfaction lorsqu’ils réussirent à le reproduire par frottement et en comprirent la matérialité.Eurêka et s’en fut fini de la dictature des prêtres qui parasitaient sur la peur et l’ignorance de la multitude, commença une ère nouvelle où l’humanité pût se réchauffer, cuire ses aliments, faire croître son cerveau en réduisant son tube digestif par l’augmentation de l’extraction de nutriments par la cuisson, en colonisant la planète et en se libérant de la dictature des prêtres qui parasitaient sur son ignorance et sa peur.
Vint plus tard, la transformation de la chaleur en mouvement mécanique: la machine à vapeur; la transformation du mouvement mécanique en frottement: l’électricité;la chaleur en explosion: le moteur à explosion; le frottement des atomes et leur fracture: l’énergie atomique.
Il en fut ainsi pour chacune des étapes de la libération de l’humanité de sa soumission aux forces de la nature et à ceux qui l’exploitent à leur profit: vaincre ses peurs, sa soumission,observer, expérimenter, reproduire et comprendre pour se libérer objectivement de la dictature de la nécessité et subjectivement de ceux qui s’en servent pour les exploiter en s’appropriant par la persuasion (l’idéologie) et la coercition (leurs politiciens,leur armée,leur police, leurs tribunaux, leurs lois) le fruit «superflu» de leur travail par la propriété privée d’abord de leur vie, puis de la terre et aujourd’hui des moyens de production (l’économie).
Qui peut décemment nier que la religion et toutes les philosophies idéalistes consistant à mettre la vérité sur sa tête qu’ultimement cet «opium du peuple» nourrit, rétrécit comme peau de chagrin devant la marche triomphale de la science et de la connaissance, fondées sur le matérialisme dialectique et historique en opposition de classe irréconciliable avec l’idéalisme?
Que leur reste-t-il qui ne soit des peurs, de l’ignorance devant l’inconnu, une fausse pâmoison devant la grandeur et la magnificence de la nature éternelle, celle qui a créé l’homme aux termes de plus d’un million d’années d’évolution à travers la sélection naturelle exempte de tout Dieu ou puissance surnaturelle, fruit de l’imagination délirante et surtout intéressé de ses laudateurs.
Engels a reconnu à Darwin son génie scientifique incontestable et la révolution qu’il a initié en battant en brèche et en ridiculisant les «Genèses» et le «créativisme» de toutes les religions sans exception lorsqu’il a émis l’hypothèse matérialiste historique de l’évolution des espèces.
Ce qu’Engels a combattu c’est la récupération par la bourgeoisie et toutes les classes dominantes de cette théorie révolutionnaire en y réintroduisant tantôt un «être suprême» présidant à cette «sélection surnaturelle» ou pire encore, une finalité d’exploitation de l’homme par l’homme comme finalité de l’évolution humaine au mépris flagrant de son histoire qui prouve qu’aucune découverte ne fut l’œuvre originale des classes dominantes, tout au plus les ont-elles appropriées ( lire volées) et profitant de leur domination, propagées à leur profit tout en entravant l’apparition de toutes nouveautés en contestant l’hégémonie profitable pour eux.
Imaginons ce que deviendra le monde lorsqu’il sera libéré de la dictature des marchands d’illusions, des «pushers d’opium» qui parasitent l’humanité dans un gaspillage éhonté des ressources tant matériel qu’humaine.
Tout cela faisait écrire à Marx que «les philosophes (incluant les religieux de tout acabit et de toutes religions) n’ont fait qu’interpréter le monde de différentes façons mais que ce dont il s’agit c’est de le transformer» en abolissant le capitalisme et la propriété privée des moyens de production et en instaurant la société socialiste scientifique où il n’y aura plus d’exploitation de l’homme par l’homme.
PROLÉTAIRES DU MONDE ENTIER UNISSEZ-VOUS,ABOLISSEZ LA PROPRIÉTÉ PRIVÉE DES MOYENS DE PRODUCTION ET INSTAURER LA SOCIÉTÉ SOCIALISTE OÙ IL N’Y AURA PLUS D’EXPLOITATION DE L’HOMME PAR L’HOMME.
Les philosophes idéalistes c’est-à-dire ceux qui mettent la vérité sur sa tête et proclament béatement: «[A]u début était le Verbe» se gardent toujours de nous expliquer où ils étaient à ce fameux «début» pour en témoigner et en rendre compte?
Qui leur aurait appris ce qui se serait produit à ce «début» où personne n’aurait été puisqu’il serait s’agit du «Verbe» qui n’est qu’«esprit», «énergie pure» ou ce qui conviendra pour soumettre les fidèles à son pouvoir d’exploitation.
Mais qu’est donc ce «Verbe» qui aurait été à l’origine de toute vie, aurait précédé la matière?
Essentiellement, un des multiples appellations de l’«Être suprême», du «Créateur de toutes choses»: Dieu.
Si ce «Verbe» est à l’origine de tout, qu’a-t-il besoin de se décrire sous autant de formes et d’appellations depuis Zeus, Jupiter,Dieu,Vishnu,et toute la ribambelle des panthéons religieux, avoir des messagers qui rivalisent férocement entre eux, la plus part du temps l’arme à la main, pour s’approprier les prébendes des ouailles abrutis?
Résumons-nous: qu’ont en commun matériellement toutes les religions du monde?
Elle postule la suprématie de l’«Idée», de l’«Esprit», de la «Conscience», de l’«Âme », de l’«Énergie» et tutti quanti, ad nauseam sur la matière.
L’accès à la matière nous est donné directement et sans intermédiaire par nos sens physiques: la vue,l’ouïe,l’odorat et le toucher qui permettent à chacun d’y accéder sans frais.
Au contraire,l’«Idée» (Platon citant Socrate); l’«âme» (St-Thomas d’Aquin, l’évêque Berkeley, Theilhard de Chardin); l’«esprit» (Spinoza); etc., en somme,l’«essence» de toute chose pour l’idéalisme et les religions,n’est accessible à l’homme que par l’intercession de son «agent sur terre» qui interprète les prophéties de son prophète ( Jésus, Mahomet,Bouddha, Conficius,Moïse,le gourou,le psy.,…), contenues à sa «Parole» ( Ancien Testament,Nouveau Testament,Bible,Coran,Talmud, etc.) leur conférant ainsi le privilège de vivre dans l’opulence ou non, au choix, au frais des fidèles qui croit en leurs fabulations.
Elles sont nées en des temps ancestraux alors que l’humanité était plongée dans une ignorance quasi-totale;
elles correspondent aux particularités historiques propres à chaque civilisation où elles sont apparues;
chacune est organisées et représentées par une hiérarchie ecclésiastique oisive et vivant au crochet de la collectivité quelle prétend désservir;
elles aspirent toutes à l’hégémonie en se proclamant la seule qui soit la «vérité et la vie» et combattent toutes celles qui leur concurrence les fidèles qui les font vivre;
Plus que tout, elles nient la LUTTE DES CLASSES EN CONSIDÉRANT L’HUMANITÉ QU’UNE ET UNE SEULE DEVANT LEUR DIEU ET NE SE DISTINGUANT QUE PAR SA VOLONTÉ SUPRÊME À LAQUELLE CHACUN DOIT SE SOUMETTRE POUR ONTENIR LA VIE ÉTERNELLE AU ROYAUME DES CIEUX…AMEN.
Il suffit de lire le début de la Genèse dans une version « non religieuse », pour découvrir que « Elohim fit », ce qui indique qu’il s’agit d’une équipe soudée, puisque ELOHIM, pluriel d’ELOAH, a travaillé comme un seul homme.
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Si « dieu » il y a, ce ne peut être qu’un autre nom pour l’Univers, dont nous sommes loin d’avoir découvert toutes les lois de fonctionnement.
PROLÉTAIRES DU MONDE ENTIER UNISSEZ-VOUS!
On a déjà un mal fou à unir quelques 10 000 « petites gens » (sont-elles prolétaires?) qui ne devraient avoir qu’un seul mot d’ordre : « décider elles-mêmes de leur sort », alors pensez les quelques centaines de millions de prolos de par le monde….. C’est pas pour demain la révolution, car même dans un pays donné (et quel qu’il soit) on n’est pas fichu de changer la simple donne politiques.
Esclave je suis, esclave je mourrai! C’est con quand même….
https://wp.me/p4Im0Q-6ny Les para olympiades sont kaput place aux para-politiques qui vont droper le Peuple au pas cadenassé – ein, zwei ! (donnez vous la peine, enfin, de l’ouvrir. Cela vous et nous concerne tous, surtout si vous faites partie des « petites gens »)
C’est grâce à la religion catholique que l’Europe est devenue développée scientifiquement et culturellement. La Sainte religion catholique n’est pas un opium du peuple. La haine anti religieuse n’est pas un signe d’intelligence.
quand l’Homme, par la science – donc vérifiable – aura répondu à toutes les questions qu’il se pose encore, le divin disparaîtra.