Emmanuel Todd : « Les démocraties ont le droit de tuer qui elles veulent et de massacrer autant qu’elles veulent » (vidéo 1h38)
https://mai68.org/spip3/spip.php?article1346
Des notes de do sont tout en bas de l’article
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Pour la première fois, Emmanuel Todd s’exprime longuement sur la situation à Gaza, revient sur la guerre d’Ukraine, et analyse l’état du macro-lepénisme à l’occasion d’un entretien exceptionnel avec Aude Lancelin
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« Être une démocratie donne le droit de tuer » : Emmanuel Todd critique la justification des guerres par l’Occident
Agence Anadolu – 20 septembre 2024 – Ümit Dönmez
L’historien français fustige l’idée que les démocraties peuvent justifier la violence extérieure par leur régime politique
Ile-de-France
AA / Paris / Ümit Dönmez
Emmanuel Todd, invité ce jeudi par Aude Lancelin sur Quartier Général, a présenté un concept provocateur qu’il appelle « démocratie 007 ». Selon lui, ce terme désigne l’idée que les démocraties occidentales, comme les États-Unis ou Israël, justifient leur droit à intervenir militairement sous prétexte d’un débat démocratique interne. « Licence to kill », une expression tirée de l’univers de James Bond, illustre cette idée d’un droit autoproclamé de tuer.
Lors de cet entretien, Todd a notamment critiqué l’argument selon lequel les États démocratiques peuvent légitimer leurs actions militaires, citant l’exemple d’Israël dans le contexte du conflit à Gaza. « Bon, d’accord, 40 000 morts à Gaza, mais quand même, Israël, c’est une démocratie », a-t-il ironisé, dénonçant une rhétorique qu’il juge hypocrite et basée sur une vision raciale de la démocratie israélienne, où le mariage civil n’existe pas. Cette démocratie, selon Todd, devient un prétexte pour justifier des agressions qui seraient inacceptables sous d’autres régimes.
Ce discours s’inscrit dans une critique plus large de l’Occident, où Todd voit une dérive des valeurs démocratiques, où le fait d’être une démocratie devient une excuse pour la violence, plutôt qu’une garantie de paix.
Pour rappel, les tensions entre Israël et le Hezbollah se sont intensifiées ces derniers jours à la suite d’une vague d’explosions qui a touché mercredi des appareils sans fil « ICOM » dans tout le Liban, faisant 25 morts et 450 blessés. Ces explosions font suite à d’autres explosions similaires survenues mardi sur des bipeurs, qui ont fait 12 morts, dont deux enfants, et 2 800 blessés, dont 300 dans un état critique.
Le gouvernement libanais et le Hezbollah ont tenu Israël pour responsable de ces explosions et l’ont menacé de « graves conséquences ». Israël n’a pas réagi à ces explosions, qui se sont produites dans le cadre d’une escalade de la guerre transfrontalière entre Israël et le Hezbollah.
La guerre d’Israël contre la bande de Gaza, lancée le 7 octobre 2023 à la suite d’une attaque transfrontalière du Hamas, a fait près de 41 300 victimes, principalement des femmes et des enfants.
Israël fait également face à des accusations de génocide devant la Cour internationale de Justice pour ses actions dans la bande de Gaza.
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Note 0 de do : structures familiales
Cet entretien est tout à fait intéressant. Je n’irais tout de même pas jusqu’à approuver que les révolutions communistes se font grâce ou à cause des structures familiales qui ne peuvent jouer qu’un rôle, certes peut-être important, mais évidemment secondaire par rapport à la lutte des classes.
Note 1 de do : Sur le « pacte germano-soviétique »
Quant au prétendu pacte « germano-soviétique », son vrai nom est « Pacte de non-agression », et il n’a été signé par Staline que parce que la France et l’Angleterre avaient signé le pacte de Munich environ an auparavant, en 1938, livrant ainsi la Tchécoslovaquie et sa puissante armée à Hitler dans le but caché (cela faisait parti du secret des accords) que celui-ci détruise ensuite l’URSS.
En signant le Pacte de non-agression, Staline espérait seulement retarder l’invasion allemande de la Russie suffisamment longtemps pour que la Russie ait le temps de se préparer à la guerre.
Pacte de non-agression : http://mai68.org/spip2/spip.php?article539
Note 2 de do : Les « élites » ont cru les journaux ?
Quand Emmanuel Todd nous dit que les élites ont été trompés par les journaux, il oublie que les journaux sont financés par des multimilliardaires et qu’ils racontent ce qu’ils leur ordonnent de raconter. Emmanuel Todd dit en particulier que c’est Le Monde qui a raconté n’importe quoi en oubliant totalement que ce journal est aux mains des services secrets. Ce sont ces services qui ont mal évalué la situation de la Russie.
Le Monde appartient-il aux services secrets français ?
http://mai68.org/spip/spip.php?article5249
Extrait :
« Le 31 mars 2000, la cour d’appel de Paris déboutait Jean-Marie Colombani, directeur du Monde, et Jacques Isnard, spécialiste du même journal pour les questions de défense, de leur assignation pour diffamation contre Jean-Paul Gouteux et son livre Un génocide secret d’État. La France et le Rwanda 1990-1997.
« Tout au long du génocide perpétré d’avril à juin 1994 par le « Hutu Power » contre la communauté tutsie du Rwanda – grâce à la complicité active des autorités françaises -, Le Monde était accusé par Jean-Paul Gouteux d’avoir rendu compte de la situation avec une partialité envers le pouvoir français.
« Le deuxième livre de Jean-Paul Gouteux, paru en 1999, était lui aussi assigné par le quotidien. La justice reconnaissait à l’auteur du livre Un génocide secret d’État le bénéfice de la bonne foi. Le tribunal de grande instance de Paris allait jusqu’à inscrire noir sur blanc, dans ses attendus, que les deux journalistes [Jean-Marie Colombani et Jacques Isnard] pouvaient à bon droit être qualifiés d’honorables correspondants des services français, DGSE en tête. »
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Bien à vous,
do
http://mai68.org/spip3
Versão em Língua Portuguesa:
https://queonossosilencionaomateinocentes.blogspot.com/2024/09/emmanuel-todd-as-democracias-tem-o.html
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