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L’Allemagne a finalement stoppé son soutien militaire à l’Ukraine…quelles sont les perspectives? (Korybko)

Par Andrew Korybko. Source :   L’Allemagne a finalement maximisé son soutien militaire à l’Ukraine (substack.com)

Soit la Russie gagnera de manière décisive, soit on lui proposera un cessez-le-feu plus généreux qu’elle acceptera pour des raisons pragmatiques, soit ses ennemis «intensifieront dangereusement pour désamorcer» à mesure que l’Occident prendra de plus en plus de retard dans leur «course à la logistique» à la «guerre d’usure».

Bild a cité des documents internes du ministère de la Défense pour indiquer que l’Allemagne a finalement atteint le maximum de son soutien militaire à l’Ukraine et ne donnera plus d’équipement lourd, ce qui survient environ six semaines après que le ministre polonais de la Défense a effectivement dit la même chose sur le soutien de son pays. Le mois dernier, le cabinet fédéral a détaillé « les armes et le matériel militaire que l’Allemagne envoie à l’Ukraine », ce qui, selon lui, s’élève à 28 milliards d’euros d’aide déjà fournie ou engagée pour les années à venir.

La Pologne et l’Allemagne ont fait beaucoup plus pour l’Ukraine à cet égard que la plupart des pays, de sorte que le fait qu’elles aient déjà maximisé leur soutien suggère que l’Occident dans son ensemble pourrait bientôt envisager sérieusement de geler le conflit. Après tout, la Russie est déjà loin devant l’OTAN dans la « course à la logistique » et la « guerre d’usure », même Sky News a rapporté candidement plus tôt cette année que la Russie produisait trois fois plus d’obus que l’OTAN pour un quart du prix.

Le mois dernier, CNN a partagé un aperçu de la gravité de la situation en Ukraine, ce qui coïncide avec l’intérêt croissant du public occidental et même d’une partie de son élite pour réduire les pertes de leur camp en explorant une solution politique à la guerre par procuration entre l’OTAN et la Russie en Ukraine. « La capture de Pokrovsk par la Russie pourrait remodeler la dynamique du conflit » chaque fois qu’il se produira, il s’ensuit donc naturellement qu’ils voudraient soit devancer cela, soit trouver un moyen de geler le conflit par la suite.

Le défi est cependant que la Russie n’envisagera pas un cessez-le-feu tant que l’Ukraine continuera d’occuper Koursk et le Donbass, dont Kiev n’est pas prêt à se retirer en tant que « geste de bonne volonté », risquant ainsi le scénario d’un effondrement des lignes de front en raison de la combinaison de l’attrition et des nouvelles tactiques de la Russie. Dans ce cas, la Russie pourrait tenter d’expulser l’Ukraine du reste de la région de Zaporozhye à l’est du Dniepr, y compris sa ville éponyme d’environ 750 000 habitants.

Il est également possible que la Russie s’installe dans la région orientale de Dnipropetrovsk (« Dnipro ») bien qu’elle n’ait aucune revendication sur celle-ci pour contraindre l’Ukraine à se retirer de l’est de Zaporozhye et de sa capitale éponyme et/ou pour pousser la ligne de contact (LOC) aussi loin que possible avant de la geler. Cette tactique pourrait également permettre à la Russie d’ouvrir un front sud dans la région de Kharkov pour compléter les fronts de l’est et du nord. Le pire scénario pour l’Ukraine est celui d’attaques simultanées le long de ces trois axes.

La Pologne et l’Allemagne ayant déjà pratiquement puisé, à moins qu’elles ne puisent dans le reste de leurs réserves qu’elles ont jusqu’à présent préservées pour répondre à leurs exigences minimales de sécurité nationale, cette séquence d’événements est certainement possible. Elle ne pourrait être devancée que par une proposition de cessez-le-feu comparativement plus généreuse de la part de l’Occident qui suscite l’intérêt du Kremlin, de la retenue russe ou de l’Ukraine et/ou de l’Occident « qui s’intensifient pour désamorcer la situation ».

La première pourrait voir l’Occident faire pression sur l’Ukraine pour qu’elle se retire de la région orientale de Zaporozhye, la seconde pourrait être due au fait que la Russie ne veut pas risquer d’étendre excessivement sa logistique militaire, et la troisième pourrait impliquer une provocation nucléaire, le déploiement officiel de l’OTAN en Ukraine et/ou une attaque contre la Biélorussie. Parmi les facteurs pertinents, citons le moment de toute percée russe potentielle et le résultat des élections américaines, qui pourraient tous deux influencer l’Ukraine et/ou l’Occident, peut-être même de différentes manières.

Tout ce que l’on peut dire avec certitude, c’est que l’Ukraine ne peut pas dépendre d’une aide militaire supplémentaire après que l’Allemagne vient de rejoindre la Pologne pour se retirer de la « guerre d’usure ». À moins qu’ils ne puisent dans leurs réserves ou que d’autres n’interviennent (s’ils ont encore beaucoup à donner), quelque chose de révolutionnaire pourrait bientôt se produire, bien qu’il reste à voir si c’est positif ou négatif. Soit la Russie gagnera de manière décisive, soit on lui proposera un cessez-le-feu plus généreux qu’elle acceptera pour des raisons pragmatiques, soit ses ennemis « intensifieront dangereusement pour désamorcer ».

Robert Bibeau

Auteur et éditeur

3 réflexions sur “L’Allemagne a finalement stoppé son soutien militaire à l’Ukraine…quelles sont les perspectives? (Korybko)

  • Normand Bibeau

    Comment les russophones ukrainiens et leurs alliés russes,biélorusses et nord-coréens pourraient-ils décemment faire confiance à aucune promesse de l’empire du mensonge après le coup d’État fasciste de l’euro-Maïdan de 2014, la mise en place d’un régime déifiant les ultra-nationalistes bandériste nazillons;
    la violation flagrante et odieuse des accords de Minsk 1 et 2 et de la résolution 2202 (2015) du Conseil de sécurité de l’ONU par les ukronazis kiéviens sous la dictée des U$A et avec la complicité avouée des allemands et des français, le tout sous le regard complice de tous les pays occidentaux et le silence criminel complice de leurs merdias main stream;
    la trahison sans vergogne de l’entente d’Istambul après le retrait des troupes russes de Kiev, pour ne citer que les exemples les plus probants.
    20,000 morts, 30,000 blessés et 1 million de déportés avant l’«opération militaire spéciale» russe hurlent qu’il ne faut en aucun cas faire la moindre confiance aux U$A, à l’Occident collectif et aux ukronazis kiéviens.
    Le docteur Su Yatsen, un grand révolutionnaire chinois, écrivait:«[F]aut-il battre le chien même quand il est mouillé?Oui, car sinon il sort de l’eau, se secoue et mord à nouveau».Cet adage s’applique parfaitement aux impérialistes U$/ U€/OTAN/Ukronazis qui comme ils l’ont fait après 2015, se réarmeront, s’uniront aux autres nazis à proximité comme les allemands, les polonais, la racaille finlandaise, balte, scandinave, sous la dictée des U$A et de son bras armé l’OTAN, et à l’instar de leur maître à tous, Adolf Hitler, lanceront la version 2.0 du LEBENSRAUM NAZI contre la Fédération de Russie pour s’emparer de ses richesses et asservir son peuple comme étape préparatoire à la guerre mondiale contre la République populaire de Chine et l’alliance orientale.
    La Fédération de Russie ne doit en aucun cas commettre l’erreur commise par le Komintern et l’URSS de croire les «traités» et les «promesses» des capitalistes aux abois.Qu’Elle se rappelle le rejet par la France du traité d’«assistance mutuelle» proposé par l’URSS en 1935, le traité de Munich de 1938, de «non agression» Molotov-Ribbentrop de 1939 qui conduisirent à l’agression infâme des nazis et de leurs alliés européens lors de l’opération Barbarossa en 1941 et à ses 20 millions de morts soviétiques.
    Déjà d’abord, lors de la réunification de l’Allemagne, puis ensuite du démembrement de l’URSS et du Pacte de Varsovie, les impérialistes occidentaux, U$ en tête, ont promis qu’ils n’étendraient pas «l’OTAN d’un pouce à l’Est», ils n’avaient pas encore repris leur souffle que déjà ils trahissaient leur parole et commençaient l’encerclement de la Russie.
    L’Occident à ouvertement et sans honte répudié le droit international humanitaire né des traités pour le remplacer par «un ordre international gouverné par ‘ses’ règles» qui autorise les sionazis israéliens â génocider les palestiniens et les libanais martyrs.
    Toute l’histoire du capitalisme, du colonialisme et de l’impérialisme n’est qu’une suite ininterrompue de trahisons, de mensonges, de violations odieuses de la parole donnée, de la poignée de mains et des traités, parlez-en avec les amérindiens, les africains, les chinois, les asiatiques, les indiens, tous témoigneront preuves à l’appui, de la malhonnêteté foncière et absolue de ces «élites» bourgeoise hypocrites,félonnes, perfides, viles et retords.
    Si les russes pactisent avec les U$A,l’OTAN, les euronazis et les ukronazis avant d’avoir totalement dénazifié l’Ukraine par une guerre d’attrition complète et traduit devant la justice pénale internationale Zizilensky et son gouvernement fasciste, ils laisseront les portes de l’enfer ouvertes et exposeront les russophones ukrainiens à l’extermination, les russes à une nouvelle agression encore plus barbare et le monde à une 3 ième Guerre Mondiale thermonucléaire apocalyptique.
    «Celui qui n’apprend pas de l’histoire est condamné à la revivre» ( Marx et Engels,Manifeste du Parti communiste), et les ukrainiens, les russes et le monde entier apprendra que la Seconde Guerre Mondiale avec ses 60 millions de morts, ces 100 millions de blessés et disparus étaient la fois «comique» car alors le monde vivra la fois «tragique».
    Chacun doit se rappeler que la bourgeoisie a conduit le monde «à une erreur de calcul, un malentendu, de sa destruction nucléaire» ( Antonio Guterres) et il incombe au prolétariat de retenir la main du boucher capitaliste, de chasser la bourgeoisie du pouvoir et d’instaurer la dictature du prolétariat, il y va de la survie de l’humanité.

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