Clôture du XVIe sommet des BRICS+ (Dossier-rétrospective)
Voici cinq articles tirés de la presse internationale. Les avis émis n’engagent pas la responsabilité du webmagazine
Conférence de presse du président Poutine à l’issue du 16ème sommet des BRICS
V. Poutine : Mesdames et Messieurs !
Le 16ème sommet des BRICS vient de s’achever avec succès.
C’était le point culminant de la présidence russienne de l’association et l’un des événements les plus marquants du calendrier politique mondial.
J’ai dit à plusieurs reprises que la Russie avait abordé la présidence des BRICS de manière responsable. Plus de 200 événements ont été organisés dans treize villes russiennes. En particulier, de nombreuses réunions de ministres sectoriels, diverses conférences, des séminaires et le Forum d’affaires ont été organisés. Des jeux sportifs ont également été organisés avec grand succès.
Cette année, nous avons travaillé dans le format déjà renouvelé et large, et la Russie, en tant que présidente de l’association, a fait tout son possible pour s’assurer que les nouveaux membres de l’organisation rejoignent notre famille aussi rapidement et organiquement que possible. Et à mon avis, nous y avons réussi.
Les nouveaux membres ont vu et réalisé qu’il était possible de travailler et d’obtenir des résultats au sein des BRICS. Ils ont senti que la chose la plus importante dans notre association est le respect mutuel et la prise en compte obligatoire des intérêts de chacun. Je peux dire avec satisfaction qu’ils participent tous très activement aux forums de travail et qu’ils proposent des idées et des initiatives utiles et prometteuses.
Quant au sommet de Kazan lui-même, des délégations de 35 pays et de six organisations internationales y ont participé, comme vous le savez déjà. Cette large représentation démontre clairement le prestige et le rôle des BRICS et l’intérêt croissant à coopérer avec nous de la part d’États qui poursuivent réellement des politiques indépendantes et souveraines.
Chacun de ces pays a sa propre trajectoire de développement, ses propres modèles de croissance économique, son histoire et sa culture riches. C’est dans cette diversité civilisationnelle et cette combinaison unique de traditions nationales que résident, bien entendu, la force et l’énorme potentiel de coopération non seulement dans le cadre des BRICS, mais aussi dans le large cercle de pays partageant les mêmes objectifs et les mêmes principes que l’association.
Le programme du sommet était très riche. Les pays membres des BRICS ont tenu des réunions en petits et grands groupes, se concentrant sur les questions actuelles des activités des BRICS et sur les perspectives d’élargissement du partenariat dans trois domaines principaux : la politique et la sécurité, le commerce et l’investissement, et les questions culturelles et humanitaires.
Selon la tradition, une réunion dans le format «outreach/BRICS Plus» a également été organisée. Ce format a fait ses preuves et permet déjà un dialogue direct et ouvert entre les membres de l’association et nos amis et partenaires du Sud global et de l’Est. Cette année, la présidence russienne a invité à cette réunion les dirigeants des pays de la CEI, ainsi que des délégations de nombreux États d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine, ainsi que les chefs des organes exécutifs d’un certain nombre d’organisations internationales.
Nous avons procédé à un échange de vues sur les principaux problèmes internationaux, en mettant l’accent sur l’aggravation de la situation au Moyen-Orient. Nous avons également examiné les perspectives d’interaction entre les membres des BRICS et les pays du Sud global et de l’Est dans l’intérêt d’un développement durable et inclusif.
L’essentiel consiste en ce que toutes les réunions et tous les événements que je viens de mentionner se sont déroulés dans l’ambiance d’ouverture et d’esprit d’entreprise des BRICS, dans une atmosphère de compréhension mutuelle. Cette approche constructive du travail en commun nous a permis de discuter en profondeur d’un large éventail de questions au cours de ces trois jours.
Le sommet a approuvé la déclaration de Kazan des BRICS, qui résume les discussions. Selon nous, il s’agit d’un document conceptuel complet avec un programme positif et tourné vers l’avenir. Il est important qu’il réaffirme l’engagement de tous nos États à construire un ordre mondial plus démocratique, inclusif et multipolaire, fondé sur le droit international et la Charte des Nations unies, ainsi qu’une détermination commune à s’opposer à la pratique des sanctions illégitimes et aux tentatives de saper les valeurs morales traditionnelles.
Les pays BRICS se sont engagés à approfondir leur partenariat dans le domaine financier. Nous continuerons à renforcer la communication interbancaire et à créer des mécanismes de règlement mutuel dans les monnaies nationales, indépendamment des risques extérieurs.
J’aimerais également souligner que lors du sommet, mes collègues et moi-même avons discuté en détail des efforts conjoints possibles pour stimuler davantage l’investissement en vue d’une croissance économique accrue dans les pays des BRICS et les pays du Sud global et de l’Est de la planète. Nous le ferons, entre autres, avec l’aide de la Nouvelle banque de développement et de sa présidente, Mme Dilma Rousseff.
La Russie a proposé de prolonger la présidence du Brésil et celle de la présidente de la banque, Mme Rousseff. Vu que cette année le Brésil préside le G20 et l’année prochaine il prendra le relais et dirigera les BRICS. Aussi, je ne vous le cache pas, nous connaissons la situation autour de la Russie et nous ne voulons pas transférer tous les problèmes qui y sont liés aux institutions dont le développement nous intéresse. Nous nous occuperons de nos propres problèmes et nous les réglerons nous-mêmes.
Il existe de bonnes perspectives de renforcement de la coopération sectorielle, de mise en œuvre de nouveaux projets dans l’industrie, l’énergie, la logistique, la haute technologie et bien d’autres domaines clés, et, bien sûr, d’intensification de la coopération entre nos pays dans les domaines de la culture, de la science, des sports, de la jeunesse et de la société civile.
À Kazan, nous avons confirmé que les BRICS ne constituent guère un format fermé, qu’ils sont ouverts à tous ceux qui partagent leurs valeurs et que leurs membres sont prêts à travailler à la recherche de solutions communes, sans diktats extérieurs ni tentatives d’imposer des approches étroites à qui que ce soit. Les BRICS ne peuvent que répondre à la demande croissante de coopération dans le monde. par conséquent, nous avons accordé une attention particulière à la question de l’expansion possible des BRICS par l’établissement d’une nouvelle catégorie [de membres], à savoir celle d’États partenaires.
Au cours de ces journées, les dirigeants et les membres des délégations ont eu de nombreux contacts informels. De nombreux réunions bilatérales, contacts et conversations ont eu lieu. Notre délégation à nous a fait de notre mieux pour nous entretenir avec les dirigeants de la plupart des pays participants.
Mesdames et Messieurs !
Le sommet est achevé. Je tiens à remercier une fois de plus tous mes collègues qui sont venus à Kazan pour leur contribution à notre travail commun. Et je voudrais souligner que je crois qu’elle a été très importante.
Tout au long de notre présidence, nous avons senti le soutien énergique de nos partenaires. C’est important, d’autant plus que cela ne s’arrête pas à la conclusion du sommet. Un certain nombre d’activités conjointes importantes doivent être entreprises avant la fin de l’année. Comme je l’ai déjà dit, l’année prochaine nous passerons le relais de la présidence au Brésil. Naturellement, nous fournirons à nos amis brésiliens toute l’aide et l’assistance nécessaires. Nous continuerons à nous coordonner étroitement avec tous les partenaires des BRICS afin de renforcer la coopération dans le cadre de cette association.
Et bien sûr, je voudrais profiter de cette occasion pour remercier sincèrement les dirigeants du Tatarstan et la mairie de Kazan pour leur hospitalité et leurs efforts pour créer des conditions confortables pour notre travail commun.
Je voudrais m’excuser auprès des habitants de Kazan pour certains désagréments auxquels ils ont dû faire face : la circulation des cortèges, la fermeture, si j’ai bien compris, de certaines autoroutes. Mais je tiens à vous assurer que ces épreuves n’ont pas été vaines. Je tiens à vous remercier d’avoir créé des conditions aussi favorables à notre travail. Merci beaucoup à vous.
Je tiens à m’excuser à l’avance, mais nous ne pouvons pas parler longtemps en répondant à vos questions, parce que j’ai encore quelques réunions bilatérales, je crois qu’il y en a sept ou quelque chose comme ça. Je ne peux donc pas faire attendre mes collègues. Néanmoins, si vous avez des questions, n’hésitez pas à les poser.
Question : Anton Vernitsky, Chaîne Première.
Vladimir Vladimirovitch, veuillez-nous en dire plus sur la coopération financière entre les pays BRICS. A-t-on discuté d’une plateforme d’investissement commune ? A-t-on envisagé la création d’un système de paiement alternatif, d’une alternative à SWIFT ? Merci.
V. Poutine : En ce qui concerne SWIFT et des alternatives éventuelles, nous n’avons pas créé et ne créons pas d’alternatives à qui que ce soit, mais la question est très importante aujourd’hui, et l’un des principaux problèmes est celui des règlements. C’est pourquoi nous suivons la voie d’utilisation de monnaies nationales, ce qui est bien connu.
En ce qui concerne les systèmes de règlement, nous utilisons le système russien déjà établi d’échange d’informations financières créé par la Banque centrale de Russie. Les autres pays membres des BRICS ont également leurs propres systèmes, et nous les utiliserons également, nous les utilisons déjà et nous développerons cette coopération.
Mais nous ne sommes pas encore en train d’inventer un système commun séparé, ce que nous avons est, en principe, suffisant, nous avons juste besoin de prendre des décisions opportunes et appropriées au niveau administratif. Nous en avons également discuté avec nos collègues et nous suivrons cette voie.
Question : Bonjour ! RIA Novosti, Ilya Iejov.
Vladimir Vladimirovitch, le forum de Kazan a été le premier sommet des BRICS non pas en tant que groupe de cinq pays, mais en tant qu’association à la géographie plus large. En même temps, les discussions sur une éventuelle expansion se poursuivent et vos collègues, y compris aujourd’hui, ont déclaré à plusieurs reprises qu’ils étaient prêts à travailler plus étroitement avec les BRICS. Le format d’un pays partenaire des BRICS a également été élaboré.
À cet égard, pourriez-vous nous faire part de l’état d’avancement des travaux dans cette direction, et nous dire quel a été le principal signal donné par le sommet de Kazan sur la poursuite de l’expansion des BRICS ? Merci.
V. Poutine : En effet, comme je l’ai déjà dit, de nombreux pays manifestent leur intérêt à travailler au sein de cette association. 35 pays ont participé aux événements de Kazan, et nous avons convenu avec nos partenaires qu’au cours de la première étape, je veux dire l’expansion possible, nous suivrons la voie de l’accord sur la liste de pays partenaires. Cette liste a été mise en accord.
Certains pays qui ont participé à ces événements – ceux d’aujourd’hui et d’hier – nous ont transmis leurs propositions et leur demande de pleine participation aux travaux de l’association des BRICS.
Par la suite, la situation évoluera comme suit : nous enverrons une invitation et une proposition aux futurs pays partenaires pour qu’ils participent à nos travaux à ce titre, et si nous recevons une réponse positive, nous annoncerons ceux qui figurent sur la liste. Il serait tout simplement incorrect de le faire maintenant, avant d’avoir reçu une réponse. Bien que tous ces pays aient fait des demandes à un moment ou à un autre.
Question : Bonsoir ! Viktor Sineok, MIC Izvestia.
On sait que lors de vos nombreuses réunions bilatérales, la question du conflit en Ukraine a été abordée. Merci de préciser de quelle manière vous avez discuté de la situation dans la zone de l’OMS ? À votre avis, comment les partenaires avec lesquels vous vous êtes entretenus ressentent-ils ce conflit et ont-ils parlé de soutien à notre pays ?
V. Poutine : Tout le monde est favorable à la fin du conflit dès que possible et de préférence par des moyens pacifiques. Vous savez que la République populaire de Chine et le Brésil ont lancé une initiative lors de l’Assemblée générale de New York. De nombreux pays des BRICS soutiennent ces initiatives, et nous sommes à notre tour reconnaissants à nos partenaires de prêter attention à ce conflit et de chercher des moyens de le résoudre.
Question (comme traduit) : Keir Simmons, NBC News.
Monsieur le Président, l’imagerie satellite suggère que des troupes nord-coréennes se trouvent en Russie. Que font-elles ici et ne s’agit-il pas d’une grave escalade de la guerre en Ukraine ?
Monsieur le Président, à quelques semaines des élections américaines, la Russie est à nouveau accusée d’ingérence. On dit que vous avez eu des conversations privées avec l’ex-président Trump. Avez-vous eu des conversations avec lui et de quoi avez-vous parlé ?
V. Poutine : Permettez-moi de commencer par la première partie de votre question.
Les images sont une chose sérieuse. S’il y a des images, elles reflètent quelque chose.
Je voudrais attirer votre attention sur le fait que ce ne sont pas les actions de la Russie qui ont conduit à l’escalade en Ukraine, mais le coup d’État de 2014, soutenu principalement par les États-Unis. Il a même été annoncé publiquement combien d’argent l’administration américaine de l’époque a dépensé pour préparer et organiser ce coup d’État. N’est-ce pas là une voie vers l’escalade ?
Ensuite, on nous a trompés pendant huit ans en nous disant que tout le monde voulait résoudre le conflit en Ukraine par des moyens pacifiques, par le biais des accords de Minsk. Plus tard, et je suis sûr que vous l’avez entendu aussi, un certain nombre de dirigeants européens ont dit carrément qu’ils nous trompaient parce qu’ils utilisaient ce temps pour armer l’armée ukrainienne. N’est-ce pas vrai ? Oui, c’est vrai.
L’escalade s’est poursuivie lorsque les pays occidentaux ont commencé à armer activement le régime kievien. À quoi cela a-t-il abouti ? À l’implication directe de militaires des armées des pays de l’OTAN dans ce conflit. Car nous savons ce qui se passe et comment cela se passe lorsque des véhicules marins sans pilote sont lancés en mer Noire. Nous savons qui est présent, de quels pays européens de l’OTAN et comment ils effectuent ce travail.
Il en va de même pour les instructeurs militaires, qui ne sont pas des mercenaires, mais des militaires. Il en va de même pour l’utilisation d’armes de précision, y compris des missiles tels que ATACMS, Storm Shadow, etc. Les militaires ukrainiens ne peuvent pas le faire sans reconnaissance spatiale, sans désignation des cibles et sans logiciels occidentaux, mais seulement avec la participation directe d’officiers des pays de l’OTAN.
Quant à nos relations avec la République populaire démocratique de Corée, comme vous le savez, je pense que notre Traité de partenariat stratégique vient d’être ratifié aujourd’hui. Il y a l’article 4, et nous n’avons jamais douté que les dirigeants nord-coréens prennent nos accords au sérieux. Mais ce que nous faisons et comment nous le faisons, c’est notre affaire à nous, dans le cadre de cet article. Nous devons d’abord organiser des négociations appropriées sur la mise en œuvre de l’article 4 de ce traité, mais nous sommes en contact avec nos amis nord-coréens et nous verrons comment ce processus évolue.
Quoi qu’il en soit, l’armée russienne agit avec confiance dans toutes les directions, c’est bien connu, personne ne le nie, et elle progresse dans toutes les parties de la ligne de contact. Elle travaille également activement dans la direction de Koursk : certaines unités de l’armée ukrainienne qui ont envahi l’oblast Kourien sont bloquées et encerclées, ça compte environ deux mille personnes. Des tentatives sont entreprises pour débloquer ce groupement de l’extérieur et le percer de l’intérieur, sans succès jusqu’à présent. L’armée russienne a commencé à éliminer ce groupe.
Quant aux contacts avec Monsieur Trump, c’est une chose qui est constamment discutée depuis plus d’un an. À un moment donné, ils nous en ont accusés, ainsi que Trump lui-même d’avoir quelque chose à voir avec la Russie. Puis, à la suite de l’enquête menée aux États-Unis, tout le monde est arrivé à la conclusion, y compris au Congrès, je pense, que c’était complètement absurde, que rien de tel ne s’était jamais produit. Cela ne s’est pas produit avant et cela ne se produit pas aujourd’hui.
La manière dont les relations américano-russiennes se construiront après les élections dépend avant tout des États-Unis. Si les États-Unis sont ouverts à l’établissement de relations normales avec la Russie, nous ferons de même. Dans le cas contraire, nous ne le ferons pas. Mais c’est un choix qui appartient à la future administration.
Question : Bonsoir ! Pavel Zaroubine, chaîne de télévision Rossiya.
Puis-je poursuivre le sujet des conversations avec Trump ? L’ex-président américain et actuel candidat à la présidence des États-Unis a également déclaré que lors d’une de ses conversations téléphoniques avec vous, il vous aurait menacé de frapper le centre de Moscou. Est-ce vrai ?
Et d’une manière générale, est-il possible de vous menacer ? Les menaces ont-elles un effet sur vous ? Et que pensez-vous du fait que dans la grande politique en général, aujourd’hui, même les conversations des dirigeants sont de plus en plus souvent étalées dans l’espace public – si cette histoire est vraie ?
Et une dernière question, si je puis me permettre, à propos du sommet des BRICS : vous sentez-vous isolé maintenant ? Et les rencontres avec vos collègues occidentaux ne vous manquent-elles pas ? Merci beaucoup.
V. Poutine : La première question est de savoir s’il est possible de menacer. On peut menacer n’importe qui. Il n’y a évidemment aucun sens de menacer la Russie, car cela ne fait que nous revigorer. Mais je ne me souviens pas avoir eu une telle conversation avec M. Trump. Nous sommes dans une phase très aiguë de la lutte électorale aux États-Unis, et je suggère que les déclarations de ce genre ne soient pas prises au sérieux. Mais ce que M. Trump a dit récemment et ce que je l’ai entendu dire – il a parlé de faire tout son possible pour mettre fin au conflit en Ukraine – il me semble qu’il le dit sincèrement. Des déclarations de ce type-ci, quelle que soit leur origine, sont certainement les bienvenues.
Vous savez, nous recevons divers signaux de nos partenaires occidentaux concernant d’éventuels contacts. Nous ne nous sommes pas fermés à ces contacts. Et lorsque nous entendons dire que nous refusons, que je refuse d’avoir des conversations ou des contacts, y compris avec des dirigeants européens, je tiens à vous dire que c’est un mensonge. Nous ne refusons pas, nous n’avons jamais refusé et nous ne refusons pas maintenant. Si quelqu’un veut reprendre les relations avec nous – bon, d’accord, nous en parlons constamment, mais nous ne nous imposons pas.
Comme vous pouvez le constater, nous vivons normalement, nous travaillons, nous nous développons. Notre économie est en croissance. L’année dernière, le taux de croissance était de 3,4 à 3,6%. Cette année, il sera d’environ 4%, voire 3,9%. L’économie de la zone euro est au bord de la récession. Aux États-Unis, la croissance est là, mais elle sera de trois et quelques, je pense qu’elle se situera probablement autour de 3,1 à 3,2%. Ce n’est pas si mal. Mais il y a quand même assez de problèmes là aussi. Il y a des déficits dans trois grands domaines à la fois : le déficit du commerce extérieur, le déficit de la balance des paiements et une dette énorme – je crois qu’elle s’élève à 34 billions.
Nous avons également des problèmes, mais il vaut mieux de ne pas nous disputer, de ne pas nous opposer, mais de réfléchir à la manière de résoudre ces problèmes ensemble. C’est ce que nous faisons dans le cadre des BRICS.
Question (comme traduit) : Merci beaucoup. Journaliste du Cameroun.
Monsieur le Président ! Notre équipe vient de rentrer du Donbass. Nous sommes en train de préparer un film documentaire pour montrer la réalité du Donbass, pour dire ce que cela signifie pour l’Afrique.
Nous savons, Monsieur le Président, que de nombreux pays africains sont aujourd’hui victimes du terrorisme et d’autres actions visant à déstabiliser les États africains. En même temps, nous voyons que la Russie aide la RCA, d’autres pays du Sahel. Auparavant, d’autres pays y étaient présents, et ce n’est qu’après l’arrivée de la Russie qu’il s’est avéré possible de stabiliser bon nombre de ces pays. Ma question est donc la suivante : n’est-il pas temps pour la Russie d’approfondir ce type de partenariat, non seulement dans la sphère militaire, mais aussi de développer des relations dans d’autres domaines avec les États africains ? Merci.
V. Poutine : Oui, je suis tout à fait d’accord avec vous. C’est le but de notre travail avec les pays partenaires des BRICS. Et la création d’une plateforme d’investissement dans le cadre des BRICS est le but de notre travail.
Nous pensons que dans un avenir proche – je parlais justement à mes collègues lors de la phase finale du sommet d’aujourd’hui, – selon nos experts, les économies de pays tels que la Russie, la Chine, l’Arabie saoudite et d’autres se développeront progressivement à un rythme satisfaisant, et que l’évolution sera positive. Mais il y a des régions du monde où, à notre avis, le développement se fera à un rythme très élevé. Il s’agit tout d’abord des pays d’Asie du Sud et d’Afrique. C’est dans ce but que nous avons soulevé la question, dans le cadre des BRICS, de la création d’une nouvelle plateforme d’investissement utilisant des outils électroniques modernes. Créer un système qui pourrait – aussi étrange que cela puisse paraître, cela pourrait se faire – être exempt d’inflation et créer des conditions d’investissement dans des marchés efficaces et en développement rapide dans toutes les régions du monde, y compris et surtout en Afrique.
Pourquoi pensons-nous ainsi ? Je pense, je crois que plusieurs seront d’accord avec moi. Il y a plusieurs raisons à cela.
La première est que ces pays connaissent une forte croissance, une croissance démographique rapide. En Afrique… Je discutais hier avec le Premier ministre de l’Inde – plus 10 millions de personnes chaque année dans ce pays. Plus 10 millions de personnes chaque année, c’est une augmentation de la population de l’Inde. Et en Afrique, la population augmente rapidement.
Deuxièmement, dans ces régions du monde, le niveau d’urbanisation est encore faible, mais il va absolument augmenter, et les gens et les pays s’efforceront de rattraper leur retard en termes de niveau de vie plus rapidement que, disons, dans d’autres régions du monde, y compris l’Europe.
Tout cela, ainsi qu’un certain nombre d’autres facteurs, indique que les taux de croissance… Oui, l’accumulation de capital aura lieu, et c’est déjà le cas. Tout ceci suggère qu’une attention particulière devrait être accordée à ces régions du monde.
Mes collègues et moi-même avons convenu de mettre en place un groupe de travail sur la base de la Nouvelle banque de développement des BRICS afin de créer des mécanismes permettant des investissements efficaces et fiables dans ces pays. Je pense que cela profitera à tous : à ceux qui investissent et à ceux qui reçoivent ces investissements. En effet, de nouvelles industries seront créées et produiront un retour sur investissement.
Pour cela, il faut créer des instruments qui ne soient pas soumis à des risques externes et, surtout, pour des raisons politiques. Je pense que c’est possible. C’est la voie que nous suivrons.
Je vous remercie. C’est une question très importante.
Question : J’ai lu la déclaration finale des BRICS, qui parle de la nécessité de la stabilité mondiale et régionale, de la sécurité et d’une paix équitable. En général, la devise de la présidence russienne des BRICS inclut ces notions, je crois, de l’équité et de la sécurité. Mais comment tout cela se raccroche avec vos actions au cours des deux dernières années et demie, avec l’invasion de l’Ukraine par les troupes russiennes ? Où sont l’équité, la stabilité et la sécurité, y compris la sécurité de la Russie ? Car il n’y avait pas eu d’attaques de drones sur le territoire russienne, pas de bombardements de villes russiennes, pas de troupes étrangères occupant le territoire russien avant le début de l’OMS – tout cela n’avait pas eu lieu.
Enfin, comment tout cela se raccroche avec la récente déclaration des services de renseignement britanniques selon laquelle la Russie a entrepris de semer le chaos dans les rues de Grande-Bretagne et d’Europe par des incendies criminels, des actes de sabotage, etc. Où est la stabilité ? Merci.
V. Poutine : Je commencerai par la sécurité de la Russie, car c’est pour moi la chose la plus importante.
Vous avez parlé des frappes de drones, etc. Oui, cela ne s’était pas produit, mais la situation était bien pire. En effet, sur nos propositions constantes et persistantes d’établir des contacts et des relations avec les pays du monde occidental on nous renvoyait constamment dans notre coin. Je peux vous le dire avec certitude. Tout semblait se dérouler en douceur, mais en principe, on nous montrait toujours notre coin.
Et ce coin aurait mené finalement à faire glisser la Russie dans la catégorie des États secondaires, qui ne remplissent que la fonction d’appendices en matières premières avec la perte de la souveraineté du pays dans une certaine mesure et dans un large volume. Dans une telle qualité, la Russie ne peut non seulement se développer, elle ne peut pas exister. La Russie ne peut exister si elle perd sa souveraineté. C’est la chose la plus importante. L’émergence de la Russie de cet état, le renforcement de sa souveraineté, de son indépendance dans l’économie, la finance, l’armée, signifient le renforcement de notre sécurité et la création des conditions pour son développement assuré dans l’avenir en tant qu’État indépendant, à part entière et autosuffisant, avec le type de partenaires que nous avons dans les BRICS, qui respectent l’indépendance de la Russie, respectent nos traditions et que nous traitons de la même manière.
J’en viens maintenant à la question du développement et de l’équité en matière de sécurité. J’ai quelques idées à ce sujet et je vais essayer de vous répondre. Voici ce que je pense.
Qu’est-ce que l’équité en matière de développement ? Prenons des événements très récents : la pandémie de coronavirus. Que s’est-il passé à ce moment-là ? Je voudrais attirer votre attention et celle de tous les autres représentants des médias sur ce point. À l’époque, les États-Unis ont émis environ six billions de dollars, et la zone euro environ trois billions de dollars, trois et quelques. Tous ces fonds ont été jetés sur le marché mondial, achetant tout, d’abord des denrées alimentaires, mais pas seulement : des médicaments et des vaccins, qui sont maintenant détruits à grande échelle, parce qu’ils sont déjà périmés. Ils ont tout jeté à la poubelle, et il y a eu une inflation des denrées alimentaires, une inflation dans le monde entier.
Qu’ont fait les principales économies du monde ? Elles ont abusé de leur position exclusive dans la finance mondiale – à la fois le dollar et l’euro. Elles ont imprimé [l’argent] et balayé les biens de première nécessité du marché comme un aspirateur. Ils consomment plus, vous consommez plus que vous ne produisez et ne gagnez. Est-ce équitable ? Nous pensons que non, et nous voulons changer cette situation. C’est ce que nous faisons au sein des BRICS.
Venons-en maintenant à la sécurité en général. En ce qui concerne la sécurité de la Russie, je l’ai déjà dit. Je comprends ce que vous dites. Mais est-il équitable, du point de vue de la sécurité, d’ignorer les appels constants que nous adressons à nos partenaires depuis des années pour qu’ils n’élargissent pas l’OTAN vers l’Est ? Est-il équitable de nous mentir en face, en promettant qu’il n’y aura pas d’expansion, puis de violer leurs engagements à cet égard ? Est-il juste de pénétrer dans nos «bas-fonds», par exemple en Ukraine, et de commencer à y construire des bases militaires, non pas préparer, mais les construire bel et bien ? Est-ce équitable ?
Est-il équitable de faire un coup d’État, dont je parlais en répondant à la question de votre collègue, au mépris du droit international et de tous les principes du droit international et de la Charte des Nations unies, en finançant un coup d’État dans un autre pays, en l’occurrence l’Ukraine, et en poussant la situation vers une phase brûlante ? Est-ce équitable du point de vue de la sécurité mondiale ?
Et est-il équitable de violer les engagements pris au sein de l’OSCE, alors que tous les pays occidentaux ont signé un document selon lequel il ne peut y avoir de sécurité pour une partie si la sécurité de l’autre est violée ? Nous avons dit : ne le faites pas, cela viole notre sécurité – l’expansion de l’OTAN. Non, ils l’ont fait quand même. Est-ce équitable ?
Il n’y a pas d’équité ici, et nous voulons changer cette situation, et nous y arriverons.
La dernière [partie], c’était quoi ?
Question : Au sujet de l’affirmation des services de renseignement britanniques selon laquelle la Russie sème la pagaille dans les rues de Grande-Bretagne.
V. Poutine : Écoutez-moi – merci de m’avoir rappelé cette partie – et bien, c’est complètement absurde.
Vous voyez, ce qui se passe dans les rues de certaines villes européennes est le résultat de la politique intérieure de ces pays. Mais vous et moi savons que l’économie européenne est au bord de la récession, et que les principales économies de la zone euro sont en récession. S’il y a une légère croissance – 0,5% – elle se fera au détriment du Sud, où il n’y a pas de production sérieuse, elle se fera au détriment de l’immobilier, de l’industrie touristique, etc. Mais est-ce notre faute ? Qu’avons-nous à voir là-dedans ?
Les pays occidentaux, les pays européens, ont refusé d’utiliser nos ressources énergétiques. Eh bien, nous ne refusons pas. D’ailleurs, il reste un gazoduc sous la mer Baltique – Nord Stream 2. Que devraient faire les autorités allemandes ? Il suffirait d’appuyer sur un bouton pour que tout marche. Mais elles ne le font pas pour des raisons politiques. Et leur partenaire le plus important – je ne sais pas pour quelles raisons – a créé les conditions pour que tout un secteur de l’économie allemande se déplace vers les États-Unis, parce que les autorités y créent des conditions plus favorables pour les entreprises. En outre, les ressources en énergie primaire y sont trois fois moins chères, je crois, qu’en Europe, voire quatre fois moins – d’autres conditions fiscales, des actions ciblées. Mais qu’avons-nous à voir avec cela ?
Cela entraîne une réaction correspondante, car le niveau de vie des gens baisse. C’est évident, ce sont les statistiques des pays européens eux-mêmes. Mais qu’avons-nous à voir là-dedans ? Il s’agit, comme on dit chez nous, d’une tentative de nous faire porter le chapeau, rejeter la responsabilité des décisions fautives prises dans le domaine économique et dans le domaine de la politique intérieure.
Dans la sphère économique, je pense que c’est une chose évidente pour les experts objectifs, mais de nombreuses personnes en Europe et dans d’autres pays, aux États-Unis, ont abusé et essaient encore d’abuser de l’agenda environnemental et de l’augmentation de la température sur la planète. Ils avancent trop vite, sans justification suffisante en termes de développement technologique, ils ferment tout ce qui est lié à l’énergie nucléaire, ils ferment tout ce qui est lié à la production d’électricité à partir du charbon – c’était le cas avant, n’est-ce pas ? – ils ferment tout ce qui concerne les hydrocarbures en général.
Mais quelqu’un a-t-il fait le calcul ? L’Afrique va-t-elle pouvoir se passer de ces types d’hydrocarbures ? Non. Les pays africains et certains autres pays des marchés émergents se voient imposer des outils et des technologies modernes, oui, peut-être même efficaces sur le plan environnemental. Mais ils ne peuvent pas les acheter – il n’y a pas d’argent. Alors, donnez-leur de l’argent ! Et personne ne leur donne d’argent. Mais ils introduisent des outils qui, selon moi, sont des outils de néocolonialisme, lorsqu’ils abaissent ces pays et les rendent à nouveau dépendants des technologies et des crédits occidentaux. Les prêts sont accordés à des conditions terribles et ne peuvent être remboursés. Il s’agit là d’un outil de plus du néocolonialisme.
Par conséquent, nous devrions avant tout examiner les résultats des politiques des pays occidentaux dans le domaine de l’économie, de la finance et de la politique intérieure. Et les gens, bien sûr, ont peur de l’aggravation de la situation internationale due à l’escalade dans diverses zones de conflit : au Moyen-Orient et en Ukraine. Mais nous ne sommes pas responsables de cette escalade. L’escalade est toujours effectuée par ceux qui se trouvent de l’autre côté.
Eh bien, nous sommes prêts pour cette escalade. Réfléchissez à la question de savoir si les pays qui sont engagés dans cette escalade sont prêts.
Question : Arij Mohammed, correspondant du bureau de Moscou de Sky News Arabia, Émirats arabes.
Vladimir Vladimirovitch, dites-moi s’il vous plaît : il y a un certain nombre de rapports qui disent que Moscou pourrait soutenir l’Iran en cas d’attaque israélienne. Quelle est votre attitude à l’égard de ces informations ? Reflètent-ils l’essence des choses ? La Russie envisage-t-elle au juste d’apporter son aide dans ce cycle d’escalade dans la région ? Merci.
V. Poutine : Tout d’abord, nous sommes très soucieux de ce qui se passe dans la région. Et quoi qu’on en dise, la Russie n’est pas intéressée par une escalade du conflit. Stratégiquement, nous n’y gagnerons rien, nous n’aurons que des problèmes supplémentaires.
Quant à l’aide à l’Iran, tout d’abord, nous sommes en contact avec les dirigeants iraniens, bien sûr, en contact étroit, et nous considérons que notre rôle est de créer les conditions d’un règlement de la situation, et d’abord par la recherche d’un compromis mutuel. Il me semble que c’est possible. Personne dans la région – et les conversations que j’ai eues en marge du sommet des BRICS montrent que personne dans la région ne souhaite que le conflit s’étende et débouche sur une sorte de grande guerre, personne.
Question : Cher Vladimir Vladimirovitch ! Je suis Tursunbek Akun du Kirghizstan, président de l’Organisation des droits de l’homme du Kirghizstan, coordinateur du Congrès sur les droits de l’homme en Asie centrale. Je représente non seulement le Kirghizstan, mais aussi le public des pays d’Asie centrale.
Tout d’abord, je vous félicite d’avoir accueilli le sommet des BRICS à un haut niveau. Comme beaucoup d’autres dans le monde, je ne vous envie pas d’être le président de la Fédération russienne. C’est le fardeau le plus lourd, mais aussi difficile soit-il, vous le portez avec honneur.
Depuis environ trois ans, l’Occident veut séparer la Russie du reste du monde, mais aujourd’hui, cet objectif a complètement échoué. Cela est confirmé par les résultats du sommet des BRICS, où votre position politique et gouvernementale a été soutenue par environ 35 pays, et où le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, et d’autres organisations internationales ont participé.
Aujourd’hui, sur le sol russien, à Kazan, des événements historiques ont eu lieu, où le monde multipolaire a déjà pris le dessus. Le monde unipolaire dirigé par les États-Unis perd progressivement de son importance et abandonne sa position. Lors de la réunion des dirigeants des BRICS Plus, les questions complexes du Moyen-Orient ont été abordées. Malgré la résolution de l’ONU, Israël n’obéit pas et ignore ouvertement les décisions de l’ONU. Il a même déclaré le secrétaire général de l’ONU persona non grata. L’Iran a ensuite lancé une attaque massive contre Israël, qui annonce maintenant des représailles. Selon des sources ouvertes, il se prépare à bombarder les installations pétrolières et nucléaires de l’Iran.
J’ai une question et une suggestion. Les forces militaires américaines sont présentes dans le golfe Persique pour aider Israël. Les États membres des BRICS, présidés par la Russie, devraient-ils empêcher la domination unilatérale des États-Unis et d’Israël et répondre dignement à leurs actions s’ils déclenchent une guerre contre d’autres États ? Non seulement les navires de guerre américains devraient être en service au large des côtes du golfe Persique, mais en même temps les navires russiens et d’autres navires des États membres des BRICS devraient être en service pour aider l’Iran, la Palestine et le Liban. Ce n’est qu’à cette condition que le comportement arbitraire des États-Unis et d’Israël cessera.
Et la deuxième question, honorable Vladimir Vladimirovitch. Les États-Unis d’Amérique et l’Occident sont déterminés à vous vilipender une fois de plus en affirmant que le président russien Poutine refuse de négocier. Vous avez annoncé vos exigences, vos conditions avant le sommet suisse de Zelensky, mais ils n’ont pas accepté. Vos exigences sont-elles restées les mêmes ? Je ne pense pas que vous ayez refusé de négocier, n’est-ce pas ?
V. Poutine : Mon collègue vient de poser une question sur nos relations avec l’Iran, sur notre volonté de fournir une assistance, etc.
La première partie concerne la situation au Moyen-Orient. Je me suis exprimé aujourd’hui et je tiens à le répéter ici. Je pense qu’il n’y a pas une personne sur terre dont le cœur ne saigne pas en regardant ce qui se passe à Gaza. Quarante mille personnes sont mortes, principalement des femmes et des enfants. Notre évaluation est donc connue, donnée, et nous savons comment sortir de cette situation. Nous en parlons également. Il ne peut s’agir que des moyens d’éliminer les causes. Et la principale raison est l’absence d’un État de Palestine à part entière. Nous devons respecter toutes les décisions du Conseil de sécurité sur cette question.
Mais nous devons travailler avec tous les participants au processus pour éviter toute escalade du conflit. Nous devons également travailler avec Israël, qui, nous devons l’admettre, a été confronté à une attaque terroriste en octobre dernier.
Par conséquent, nous devons analyser la situation avec beaucoup de calme et de prudence, ne tolérer en aucun cas des réponses disproportionnées à ces actes terroristes, mais travailler avec tout le monde et parvenir à une réduction du niveau de confrontation, y compris sur la voie libanaise. Je pense que c’est généralement possible, mais il faut procéder avec beaucoup de prudence. Franchement, j’ai peur de dire un mot de plus, parce que chaque mot imprudent peut nuire à ce processus. Mais d’une manière générale, je tiens à vous remercier d’avoir soulevé ce sujet, car il est extrêmement important.
Quant aux négociations avec l’Ukraine, j’en ai déjà parlé à maintes reprises. Nous sommes reconnaissants au président de la Turquie, M. Recep Tayyip Erdogan, qui nous a offert une plateforme de négociation avec la délégation ukrainienne. Au cours de ce processus de négociation, fin 2022, nous sommes parvenus à un document possible, un projet d’accord de paix, que la délégation ukrainienne a paraphé, ce qui signifie que tout lui convenait, mais ensuite elle l’a soudainement refusé.
Récemment, la partie turque, l’assistant de M. Erdogan, m’a appelé de New York et m’a dit qu’il y avait de nouvelles propositions qu’ils me demandaient d’envisager pour les négociations. J’ai accepté, j’ai dit : bon, nous sommes d’accord. Le lendemain, le chef du régime kievien a soudainement déclaré qu’il n’allait pas négocier avec nous. Nous avons dit aux Turcs : «Les gars, merci, bien sûr, pour votre participation, mais vous devriez d’abord traiter avec vos clients – veulent-ils ou pas, qu’ils le disent directement». Pour autant que nous le sachions, il ne s’agissait pas d’une proposition de paix, mais d’un autre plan, un «plan de victoire». Eh bien.
En ce qui concerne la victoire : l’année dernière, lors des tentatives de mener les opérations dites de contre-offensive, les pertes [ukrainiennes] se sont élevées, je pense, à environ 16 000 personnes – il s’agissait de pertes sanitaires et irrécupérables. Aujourd’hui, depuis un mois environ, dans la direction de Koursk, je pense qu’il y a déjà 26 000 pertes, 26 000, également sanitaires et irrécupérables. L’année dernière, au cours de la contre-offensive, ils ont perdu, je crois, j’ai peur de mentir, quelque 18 000 véhicules. Aujourd’hui, c’est presque un millier de plus. En revanche, ils ont perdu près d’une centaine de chars en moins. Mais je pense qu’ils ont tout simplement été moins utilisés, parce qu’il y en a moins dans l’armée ukrainienne.
Mais il serait préférable, bien sûr, de nous asseoir à la table des négociations et de mener ces négociations plutôt que de citer de tels chiffres. Pourtant les dirigeants du régime kievien ne veulent pas le faire. Entre autre, je pense, parce que l’ouverture de pourparlers de paix entraînerait la nécessité de lever la loi martiale et, immédiatement après, d’organiser des élections présidentielles. Apparemment, ils ne sont pas encore prêts. La balle est dans leur camp.
Question : Merci de dire ce que vous êtes prêts à faire pour mettre fin à la guerre en Ukraine, et ce que vous n’êtes pas prêts à faire ? Merci.
V. Poutine : Je viens de le dire : nous sommes prêts à envisager toutes les options d’accords de paix sur la base des réalités du terrain. Et nous ne sommes prêts à rien d’autre.
Question (comme traduit) : Merci beaucoup, Monsieur le Président. Je viens d’Arabie Saoudite.
Le groupe des BRICS a probablement dépassé le stade où on l’appelait une plateforme. Peut-on désormais parler de gouvernance centralisée ?
Je pense qu’au stade actuel, les BRICS ont déjà besoin d’une sorte de gestion centralisée ou d’un organe pour devenir une sorte de centre de gestion des contacts dans le monde entier. Et, par exemple, le pays qui préside les BRICS aujourd’hui peut être remplacé demain par un autre pays qui sera peut-être moins efficace dans son approche.
Deuxièmement, la Russie, je vois, aimerait créer un tel mécanisme d’interaction avec ses partenaires. La Banque centrale ou la Nouvelle banque qui a été créée peut-elle interagir avec d’autres banques dans d’autres pays, avec des banques similaires ? Nous devons donc maintenant créer des fonds liés à des investissements mutuels.
Une dernière question : avez-vous envisagé que l’Arabie saoudite rejoigne les BRICS ? Merci.
V. Poutine : Tout d’abord, en ce qui concerne le travail d’organisation au sein des BRICS. Oui, bien sûr, il s’agit maintenant d’une organisation, c’est un fait évident. Et vous avez tout à fait raison de dire que nous devons structurer le travail de cette organisation. Et bien sûr, mes collègues et moi-même y réfléchissons et y travaillons. Mais en général, chaque pays participant est autosuffisant et cherche sincèrement, je tiens à le souligner, à développer et à renforcer cette union. Je ne pense donc pas que le travail des BRICS soit voué à l’échec. Je ne le vois pas.
Mais en même temps, nous ne voudrions pas bureaucratiser excessivement le travail de cette organisation, de sorte que nous aurions des fonctionnaires qui conduiraient des voitures de luxe, auraient un personnel innombrable, des salaires élevés, et que l’on ne saurait pas du tout qui fait quoi là-bas. Pourtant vous avez raison de dire que nous devons structurer ce travail, bien sûr, et nous devons y réfléchir.
En ce qui concerne la banque, je l’ai déjà dit : nous avons la Nouvelle Banque de développement. Elle est encore petite. Elle a financé une centaine de projets pour un montant total de 32 à 33 milliards de dollars. Quant au processus d’investissement, c’est une chose très importante, et il est très important pour des pays comme l’Arabie saoudite, la Russie et d’autres pays, la Chine, l’Inde, d’être en mesure d’investir en toute sécurité dans des marchés qui se développent rapidement. C’est extrêmement important. C’est l’objet de nos propositions pour une nouvelle plateforme d’investissement.
En ce qui concerne l’Arabie saoudite, nous avons bien sûr de très bons contacts avec notre ami, le prince héritier, et nous entretenons de très bonnes relations avec le Gardien des deux sanctuaires sacrés, le roi d’Arabie saoudite. Aujourd’hui, des représentants saoudiens ont participé à nos travaux communs. Nous espérons que ces relations continueront à se développer.
Question (comme traduit) : Je m’appelle Bianca, je suis correspondante pour GloboNews, le principal réseau de télévision du Brésil.
Question sur le Venezuela. Hier, vous avez remercié le président Nicolas Maduro pour tous ses efforts et notamment pour sa participation aux BRICS, mais le Brésil s’y oppose. J’aimerais savoir de quel côté se trouve la Russie et si le Venezuela peut entrer dans les BRICS même contre la volonté du Brésil.
Et une question sur l’Ukraine. Vous avez également remercié le Brésil et la Chine pour leurs efforts en vue de résoudre le conflit en Ukraine par la voie politique. J’aimerais vous demander, quelles sont les chances, de une à dix, que ce plan de paix soit couronné de succès en Ukraine ? Et qu’est-ce qui est absolument inacceptable, selon vous ? Merci.
V. Poutine : Tout d’abord, en ce qui concerne les chances. Vous savez, il m’est difficile, je pense même qu’il est inapproprié de donner des chiffres et des notes de une à dix, entre autres, parce que… Je ne veux pas être grossier, mais le fait que nous ayons essayé d’entamer des négociations et que nous ayons ensuite abandonné ces tentatives… Je vous ai dit que le haut représentant de la Turquie nous a appelés directement de New York. Et avant cela, c’était la même chose, avant cela, la Turquie avait également présenté une initiative concernant la situation dans la mer Noire – pour garantir la sécurité de la liberté de navigation, pour discuter et conclure certains accords et arrangements concernant la sécurité des installations nucléaires. Nous avons donné notre accord. Puis le chef du régime kievien a déclaré publiquement : pas de négociations. Nous avons également dit à nos amis turcs : écoutez, vous réglez cela là-bas, vous nous proposez une référence, nous sommes d’accord, et puis nous entendons le refus un jour plus tard – comment comprenez-vous cela ? Ils écartent les bras : oui, c’est ça, ce sont des partenaires trop difficiles.
Pourquoi est-ce que je dis qu’il est très difficile d’évaluer les choses sur une échelle de une à dix ? Le comportement des hauts responsables ukrainiens aujourd’hui est très irrationnel. Croyez-moi, je sais de quoi je parle. Je ne donnerai pas d’autres évaluations maintenant. Par exemple, je pense que même leurs provocations dans la direction de Koursk sont liées à des tentatives d’ingérence dans la situation politique interne et le processus électoral aux États-Unis. Ils veulent montrer à l’administration actuelle et aux électeurs de l’administration actuelle, de ce parti, que leurs investissements en Ukraine n’ont pas été vains. Par tous les moyens et à n’importe quel prix, y compris la vie de leurs soldats. Ils travaillent pour eux [pour l’administration actuelle], pas dans les intérêts du peuple ukrainien. Il est donc très difficile, voire impossible, d’évaluer certains points.
Parlons maintenant du Brésil, de l’évaluation par le Brésil de ce qui se passe au Venezuela. Nous connaissons ces évaluations, notre position ne coïncide pas avec celle du Brésil sur le Venezuela. Je le dis ouvertement, nous en avons parlé au téléphone avant-hier avec le président du Brésil, avec qui j’entretiens de très bonnes relations, que je crois amicales.
Le Venezuela lutte pour son indépendance, pour sa souveraineté. Une fois, je me souviens, le chef de l’opposition, même après les élections précédentes, est venu sur la place, a levé les yeux au ciel et a dit que devant Dieu, il se considérait comme président. C’est drôle.
Nous avons ensuite discuté de cette situation avec les dirigeants des États-Unis. Ils ont soutenu et soutiennent encore l’opposition, mais ils se sont tus modestement, ont souri, et c’est tout. C’est évidemment ridicule, n’est-ce pas ? N’importe qui peut sortir, lever les yeux au ciel et se déclarer ce qu’il veut, y compris le Pape. Mais ce n’est pas comme ça que ça marche. Il ne doit pas en être ainsi. Il existe certaines procédures électorales. Il faut aller aux urnes et gagner.
Nous pensons que le président Maduro a gagné les élections, qu’il les a gagnées de manière équitable. Il a formé un gouvernement. Et nous souhaitons du succès à son gouvernement et au peuple vénézuélien.
Mais je m’attends à ce que le Brésil et le Venezuela règlent leurs relations bilatérales dans le cadre d’une discussion bilatérale. Je sais que le président Lula est un homme honnête et probe, et je suis sûr qu’il abordera la situation dans cette position, en toute objectivité. Il m’a demandé de transmettre quelques mots au président du Venezuela lors de notre conversation téléphonique. J’espère que la situation s’améliorera.
Quant à l’admission du Venezuela ou de tout autre État au sein des BRICS, je tiens à dire qu’elle n’est possible que par consensus. Nous avons une règle selon laquelle pour admettre un candidat dans cette organisation, dans l’association des BRICS, nous avons besoin du consentement de tous les membres de cette association. Sans cela, il est impossible de prendre une telle décision.
Merci de ne pas m’en vouloir, mais mes collègues m’attendent pour une réunion bilatérale. J’ai un choix très difficile à faire entre discuter avec vous et aller là-bas. Je suis désolé, ne m’en voulez pas.
source : Kremlin. Traduit par Valerik Orlov
Les BRICS+ : d’une réunion informelle au pivot d’un nouveau monde
par Francesco Maringio. Source: https://reseauinternational.net/les-brics-dune-reunion-informelle-au-pivot-dun-nouveau-monde/
Avec l’arrivée hier à Kazan, capitale de la République russe du Tatarstan, des principaux dirigeants des pays BRICS+, le sommet du club des principales économies émergentes de la planète a débuté. À la lecture des journaux, les attentes quant aux décisions et à l’orientation politique que prendra ce sommet sont nombreuses et vont d’une discussion sur la réforme du système financier international à la guerre au Moyen-Orient, du débat sur les règles d’adhésion des nouveaux membres à une réforme du système de paiement international. Un signe qui ne trompe pas sur le poids politique (et pas seulement économique) que représente ce groupe de pays. Il ne sera possible de tirer un bilan complet des résultats que demain, à l’issue du forum, mais il est utile d’en retenir d’ores et déjà quelques éléments clés.
Tout d’abord, le fait que le sommet soit organisé en Russie et que les dirigeants de pays qui représentent ensemble 45% de la population mondiale et un PIB (PPA) supérieur à celui du G7 soient venus ici, rompt avec la rhétorique en vogue en Occident de «l’isolement de la Fédération de Russie» par la communauté internationale. Un mensonge factuel si l’on considère, par exemple, les votes dans des forums tels que les assemblées générales des Nations unies ou la liste des pays adhérant à la politique de sanctions des États-Unis, mais un mensonge qui s’est frayé un chemin dans la perception de masse ici en Europe. La deuxième considération, peut-être encore plus importante, découle du fait que BRICS+ est le résultat d’un élargissement progressif des sommets informels des pays BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine), qui ne se sont jamais considérés comme le pivot d’un pôle géopolitique naissant, homogène politiquement et idéologiquement et dirigé contre d’autres pays ou blocs géopolitiques. Cela entraîne une conséquence fondamentale : comme il n’y a pas de hiérarchie de pouvoir dans les relations entre les pays, ce club ne peut prendre de décisions que par consensus. Cela ne signifie pas que les relations de pouvoir n’existent pas et ne sont pas valables, ni que les décisions ne doivent pas être arbitrées entre les différentes exigences, mais que l’on expérimente une méthodologie des relations entre grands pays qui est une alternative à celle qui est en vogue ici en Occident où, sous le vernis (de plus en plus estompé) d’une démocratie affichée mais non pratiquée, se cache un système de relations basé sur la dépendance d’une «périphérie» vis-à-vis d’un «centre» de commandement politique et militaire, qui annule la souveraineté des États individuels. De ce point de vue, la différence entre le modus operandi en vogue parmi les pays BRICS+ et, par exemple, le G7, est flagrante.
Un autre signe intéressant à noter est la présence au sommet de Kazan du secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres. Ce n’est pas une nouveauté en soi. A. Guterres avait déjà participé au précédent sommet en Afrique du Sud et il a l’habitude d’assister à des sommets réunissant un grand nombre d’États membres de l’ONU, mais sa participation aujourd’hui revêt une signification particulière. Dans les couloirs de la diplomatie internationale, les paroles de condamnation de l’ONU par Israël résonnent toujours, sans être atténuées ni déplorées par ses principaux partenaires et soutiens, à commencer par les États-Unis. Plus encore, ils font écho aux missiles israéliens qui ont délibérément attaqué les bases de la mission de l’Unifil déployée au Sud-Liban, en violation flagrante du droit international et de la résolution 1701 du Conseil de sécurité. Une fois de plus, le double standard occidental apparaît : la stratégie de sécurité nationale étasunienne de 2017 (la première signée par Donald Trump) définissait la Russie et la Chine comme deux adversaires ayant adopté une «posture révisionniste» à l’égard de l’ordre international, indiquant l’intention de ces deux pays de bouleverser l’équilibre mondial. C’est précisément l’affaire Unifil de la part d’Israël et l’aval substantiel des États-Unis (son principal partenaire et fournisseur d’équipements militaires) qui montrent que ceux qui veulent bouleverser les règles internationales sont plutôt certains pays du bloc occidental (dont beaucoup ont un poids colonial), dans leur tentative anti-historique d’empêcher l’émergence de pays (dont beaucoup sont d’anciennes colonies), dont le poids accru dans les relations internationales conduit à une démocratisation croissante des règles du jeu.
L’un des principaux domaines sur lesquels ce sommet BRICS+ devrait faire des progrès significatifs est un ensemble de propositions pour un nouvel ordre financier international. L’ordre financier actuel repose en effet sur un système institutionnel fortement déséquilibré qui sert les intérêts des pays riches du Nord au détriment de la plupart des pays à faible revenu du Sud. Une étude du World Inequality Lab montre qu’il y a eu un transfert net de richesses des pays pauvres vers les pays riches au fil des ans. Les plus grandes économies du monde ont reçu un transfert direct de richesse égal à 1% de leur PIB (1% si l’on prend en compte les 20% des économies les plus riches du monde, 2% si l’on réduit le champ à 10% de ces économies) de la part des 80% des pays les plus pauvres qui sont ainsi contraints de transférer environ 2 à 3% de leur PIB chaque année, des sommes qui pourraient être consacrées à des politiques de développement à l’échelle nationale. Ce transfert de richesse est rendu possible par la centralité du dollar dans le commerce international, un privilège qui institutionnalise cette fuite des ressources des pays pauvres vers les pays riches.
Pour ces raisons, une discussion est mûre sur la manière de surmonter ce système inique, à travers des actions capables de définir un nouvel ordre financier international, par exemple à travers la création d’une unité monétaire comptable commune aux pays BRICS+ (un nom possible a déjà été identifié : «l’Unité»), la réalisation d’une plateforme de paiements en monnaies numériques des différents États (BRICS Bridge) et d’un nouveau système de paiement (BRICS Pay), basé sur une chaîne de blocs (blockchain), capable de contourner les transactions en dollars, auxquels il faut ajouter la naissance d’une nouvelle agence de notation alternative aux trois plus importantes étasuniennes (S&P Global Ratings, Moody’s et Fitch Group).
Personnellement, je ne crois pas qu’un seul sommet puisse démêler un écheveau de nœuds compliqués et offrir des solutions avancées dans l’immédiat. Mais ce à quoi nous assistons est, sans aucun doute, la maturation de réflexions et de processus qui appellent à une refonte globale des équilibres internationaux. Pour ne pas céder à la condamnation de l’émergence d’une nouvelle guerre froide et, surtout, pour rendre ce monde plus accueillant et plus juste.
source : Un communiste italien au PCF via Le Grand Soir

Sur l’Ukraine, les positions de Moscou et de Kiev semblent pour l’heure irréconciliables : les combats font rage et d’éventuelles négociations de paix restent très hypothétiques, 32 mois après le début de l’assaut russe.
Au Proche-Orient, la guerre déclenchée à Gaza par l’attaque sanglante du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, s’est étendue au Liban où l’armée israélienne intensifie son offensive contre le Hezbollah chiite pro-iranien.
Dans une déclaration conjointe, les BRICS ont appelé Israël à « cesser immédiatement » les attaques contre la force de l’ONU au Liban (FINUL) et à « préserver l’intégrité territoriale » de ce pays, tandis que le président iranien Massoud Pezeshkian a appelé ses partenaires à « user de toutes leurs capacités collectives et individuelles pour mettre fin à la guerre à Gaza et au Liban ».
Parallèlement, le Hamas a annoncé à l’AFP qu’un de ses responsables, Moussa Abou Marzouq, s’était rendu à Moscou pour des pourparlers destinés à « mettre un terme à l’agression (israélienne) et à la guerre à Gaza et dans la région ».
Les conflits en Ukraine et au Proche-Orient « ont le potentiel de devenir globaux », a mis en garde le président brésilien Lula, intervenant en visioconférence lors de la réunion des dirigeants des BRICS réunis à Kazan.
Le président chinois Xi Jinping, a lui énoncé trois principes : « pas d’extension du champ de bataille » en Ukraine, « pas d’escalade des combats » et « pas de provocation de la part de l’une ou l’autre partie, afin d’apaiser la situation le plus rapidement possible ».
La veille, le premier ministre indien, Narendra Modi, avait exprimé son soutien aux efforts pour « restaurer rapidement la paix et la stabilité ».
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Offres de médiation
Des offres de médiation de pays partenaires ont été accueillies « favorablement par le président russe », a affirmé son porte-parole, Dmitri Peskov.
Ces appels à la paix et aux pourparlers lancés par les leaders réunis à Kazan ne répondront toutefois pas au souhait de l’Union européenne, qui les a exhortés à demander à Vladimir Poutine de « mettre immédiatement un terme » au conflit en Ukraine.
L’Iran, accusé d’avoir fourni des drones et des missiles de courte portée à la Russie, est un des adversaires principaux des États-Unis sur la scène internationale, et Massoud Pezeshkian a loué mercredi devant Vladimir Poutine la qualité d’une relation « stratégique et incontournable » avec la Russie.
La Chine, principal soutien de Vladimir Poutine face à l’Occident, s’est abstenue jusqu’ici de condamner publiquement l’offensive russe en Ukraine.
Xi Jinping et Massoud Pezeshkian se sont par ailleurs entretenus mercredi en marge du sommet, selon l’agence de presse officielle Chine nouvelle.
Kiev a pour sa part estimé mercredi que la Russie n’avait pas réussi à obtenir à Kazan un soutien global pour son offensive en Ukraine.
« Le sommet des BRICS, que la Russie avait l’intention d’utiliser pour diviser le monde, a démontré une fois de plus que la majorité du monde reste du côté de l’Ukraine », a déclaré le ministère ukrainien des Affaires étrangères dans un communiqué.
Jeudi, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, devrait s’entretenir de l’Ukraine avec Vladimir Poutine, selon le Kremlin. Cet entretien serait une première en Russie entre les deux hommes depuis avril 2022.
À Kazan, « le secrétaire général réaffirmera ses positions bien connues sur la guerre en Ukraine et les conditions d’une paix juste fondée sur la charte et les résolutions des Nations unies et le droit international », notamment l’intégrité territoriale, a souligné mardi l’un de ses porte-parole, Farhan Haq. Kiev avait de son côté critiqué ce déplacement.
Maduro, Erdogan
Avec ce sommet, Vladimir Poutine entend démontrer l’échec de la politique occidentale de sanctions économiques et d’isolement diplomatique visant son pays.
Derrière la pratique des « sanctions unilatérales », il y a « un fort potentiel de crise », a-t-il mis en garde mercredi. Selon lui, « le processus de formation d’un monde multipolaire est en cours ».
La rencontre avec le président vénézuélien Nicolas Maduro, autre bête noire des Occidentaux, tout comme le projet de plateforme de paiement international alternative au système Swift, dont sont exclues les principales banques russes depuis 2022, s’inscrivent dans la même logique de se libérer de ce qui est considéré comme une « hégémonie » occidentale.
« Le Venezuela est l’un des partenaires fiables de longue date de la Russie en Amérique latine et dans le monde, et une coopération mutuellement bénéfique se développe dans tous les domaines », s’est félicité M. Poutine, en accueillant M. Maduro à Kazan.
Comptant quatre membres (Brésil, Russie, Inde, Chine) à sa création en 2009 et ayant intégré l’Afrique du Sud en 2010, les BRICS (les initiales de ces États en anglais) ont été rejoints cette année par l’Éthiopie, l’Iran, l’Égypte et les Émirats arabes unis.
La Turquie, membre de l’OTAN, a demandé en septembre à intégrer les BRICS.
Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, s’est donc rendu mercredi à Kazan où il s’est entretenu avec Vladimir Poutine qui a fait l’éloge des liens « constructifs et de bon voisinage » avec Ankara.
Le chef de la diplomatie saoudienne Fayçal ben Farhane est par ailleurs arrivé dans la nuit de mercredi à jeudi à Kazan « en tant qu’État invité à rejoindre le groupe », a annoncé son ministère sur X.
Poutine met en garde contre une conflagration au Moyen-Orient et débat sur l’Ukraine aux BRICS
Le président russe Vladimir Poutine a déclaré jeudi aux dirigeants des BRICS que le Moyen-Orient était au bord d’une guerre généralisée après une montée en flèche des tensions entre Israël et l’Iran, bien que le chef du Kremlin ait également répondu aux appels à mettre fin à la guerre en Ukraine.
Le sommet des BRICS, auquel ont participé plus de 20 dirigeants, dont le président chinois Xi Jinping, le Premier ministre indien Narendra Modi et le Turc Tayyip Erdogan, a montré la profondeur des relations de la Russie au-delà du monde occidental.
Lors du sommet qui s’est tenu dans la ville russe de Kazan, de nombreuses discussions ont été consacrées à la guerre en Ukraine et à la violence au Moyen-Orient, bien qu’il n’y ait eu aucun signe indiquant que quelque chose de spécifique serait fait pour mettre fin à l’un ou l’autre de ces conflits.
« Le degré de confrontation entre Israël et l’Iran a fortement augmenté. Tout cela ressemble à une réaction en chaîne et place l’ensemble du Moyen-Orient au bord d’une guerre totale », a déclaré M. Poutine, assis à côté du président chinois Xi Jinping.
M. Xi, s’exprimant après M. Poutine, a déclaré que la Chine souhaitait un règlement politique en Ukraine et a suggéré que les efforts conjoints de Pékin et de Brasilia offraient les meilleures chances de paix.
« Nous devons œuvrer à une désescalade rapide de la situation et ouvrir la voie à un règlement politique », a déclaré M. Xi.
En ce qui concerne le Moyen-Orient, M. Xi a déclaré qu’il devrait y avoir un cessez-le-feu complet à Gaza, un arrêt de la propagation de la guerre au Liban et un retour à la solution des deux États dans le cadre de laquelle des États pour Israël et la Palestine seraient établis.
LES FLAMMES DE LA GUERRE
Le président iranien Masoud Pezeshkian a critiqué les organisations internationales, en particulier les Nations unies, pour leur incapacité à mettre fin au conflit.
« Les flammes de la guerre continuent de faire rage dans la bande de Gaza et dans les villes du Liban, et les institutions internationales, en particulier le Conseil de sécurité des Nations unies en tant que moteur de la paix et de la sécurité internationales, n’ont pas l’efficacité nécessaire pour éteindre le feu de cette crise », a déclaré M. Pezeshkian aux BRICS.
M. Poutine a déclaré que si les Palestiniens n’obtenaient pas leur État, ils ressentiraient le poids de « l’injustice historique » et que la région resterait dans « une atmosphère de crise permanente avec des rechutes inévitables de violence à grande échelle ».
Dans la déclaration de leur sommet, les dirigeants des BRICS ont appelé à la création d’un État palestinien souverain, indépendant et viable dans les frontières de 1967. Le président palestinien Mahmoud Abbas a participé au sommet.
Lors de l’une des réunions des BRICS+ jeudi, le ministre indien des affaires étrangères Subrahmanyam Jaishankar a remplacé Modi, qui a également manqué l’une des photos de groupe. Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a déclaré qu’il ne pouvait pas se rendre en Russie en raison d’un traumatisme crânien.
La Chine, qui, avec l’Inde, achète environ 90 % du pétrole russe, est favorable à ce que davantage de pays du Sud rejoignent le groupe des BRICS sous diverses formes, a déclaré M. Xi.
Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, qui a été critiqué par Kiev pour avoir participé à la réunion en Russie, a déclaré que la paix était nécessaire à Gaza, au Liban, au Soudan et en Ukraine.
« Nous avons besoin de paix en Ukraine », a déclaré M. Guterres lors de la réunion des BRICS+ présidée par M. Poutine. « Une paix juste, conforme à la Charte des Nations Unies, au droit international et aux résolutions de l’Assemblée générale des Nations Unies.
Par François Brousseau. Sur Radio-Canada.ca
De beaux sourires et de chaleureuses poignées de main, avec Xi Jinping le grand ami
chinois, avec Narendra Modi de l’Inde et avec Cyril Ramaphosa le Sud-Africain. Au total, 32 pays représentés, dont les 9 membres officiels du groupe, auxquels on peut ajouter une grosse vingtaine d’États invités, avec des délégations de haut rang. Sans oublier la présence du secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, lui-même en personne.
Dans la mesure où la diplomatie, c’est aussi du théâtre, des poignées de main, des photographies… oui, on peut parler, à Kazan, d’un vrai succès pour Vladimir Poutine.
Alors qu’il est en guerre en Ukraine, que la Cour pénale internationale a délivré un mandat d’arrestation contre lui, que les pays occidentaux et leurs alliés en Asie ou en Afrique cherchent à isoler la Russie. À deux reprises, environ 140 pays ont dénoncé l’invasion de l’Ukraine à l’Assemblée générale de l’ONU.

Un groupe hétéroclite
Pour autant, voilà un groupe très hétéroclite, dont la définition de tâche et le but dans la vie
restent flous. Certes, les BRICS – et Poutine ne s’est pas privé de le rappeler – ce sont des pays représentant près (plus -NDÉ) de la moitié de la population de la Terre, un gros tiers de la production économique mondiale et 40 % de la croissance des dernières années (chiffre supérieur à la part du G7 dans cette croissance).
Cet assemblage n’est pas une alliance. Il y a de tout là-dedans, y compris des pays qui se sont fait la guerre encore récemment. En juin 2020, il y a eu des affrontements sanglants à la frontière indo-chinoise, dans l’Himalaya.
Malgré quelques chiffres impressionnants, et la taille des joueurs principaux, ce groupe reste plus faible que la somme de ses parties. De nombreux éléments divisent ses principaux acteurs, depuis les systèmes politiques de leurs gouvernements jusqu’à leurs géographies et leurs intérêts géopolitiques ou économiques.
Ils sont en désaccord sur certaines des ambitions exprimées par la Russie ou la Chine, notamment sur l’opportunité ou non d’affronter directement la suprématie du dollar américain.
Proposer une option économique
L’idée de base, lors de la fondation du groupe en 2009 par quatre gros pays, c’était l’esquisse d’une solution de rechange économique à l’ordre existant. Et une réaction contre l’influence, présumée exagérée ou désuète, des puissances occidentales représentées par le G7. La dédollarisation
de l’économie mondiale est devenue au fil des ans l’un des sujets récurrents lors des réunions des BRICS.
L’élargissement du groupe, qui a vite inclus, dès 2010, l’Afrique du Sud – et puis, beaucoup plus tard, en 2023, quatre autres pays, l’Éthiopie, l’Iran, l’Égypte et les Émirats arabes unis – a accentué le caractère hétéroclite de cette juxtaposition de pays très différents. D’où le caractère auberge espagnole
de cet assemblage, où chacun apporte ce qu’il a, et peut exprimer des attentes très diversifiées.
On y trouve des pays démocratiques et des dictatures. Des pays riches (ou en voie de le devenir) et des pays pauvres (l’Éthiopie). Des pays qui, économiquement, émergent, mais d’autres qui, au contraire, surnagent à peine.
On a présenté les BRICS comme pays émergents
sur le plan économique. Alors : la Chine, l’Inde, le Brésil, avec des hauts et des bas, sont-ils, depuis un quart de siècle, des pays émergents? On peut certes le dire. Mais au sujet de la Russie? De l’Afrique du Sud? De l’Iran? Pas vraiment.
La Russie, pays en émergence économique? Elle a certes connu, dans les années 2000, une forte croissance, essentiellement dopée par les hydrocarbures (comme le Venezuela à la même époque). Mais au-delà? Les années 2010 ont plutôt coïncidé avec une baisse du niveau de vie. Et puis l’Iran, en émergence économique? Un pays écrasé par les sanctions, militarisé, où la pauvreté fait des ravages…
Politiquement, on trouve dans les BRICS des dictatures qui côtoient de véritables démocraties, des pays pluralistes avec de vraies élections et une liberté d’expression. Impossible, par exemple, de comparer la qualité et la diversité de la presse en Inde avec celle, uniformément étatique et liée au parti unique, que l’on retrouve en Chine.
Manque d’unité géographique
Cet assemblage, économique à la base, est également dénué d’unité géographique : les neuf
se retrouvent aux quatre coins de la planète (même si trois des quatre membres fondateurs forment une masse continentale contiguë)…ah! ah! en effet, M. Brousseau, voir la carte ci-contre. NDÉ
Par contraste, l’Union européenne est non seulement un bloc continental, mais elle représente aussi un projet politique détaillé. À une échelle plus modeste, et plus strictement économique, la cohésion géographique caractérise également de nombreuses associations régionales : MERCOSUR en Amérique du Sud, ANASE en Asie du Sud-Est et CEDEAO en Afrique de l’Ouest.
Alors à quoi servent les BRICS, au-delà de l’avantage opportuniste et des bonnes relations publiques que Vladimir Poutine peut en tirer en cet automne 2024?
D’abord, à exprimer un malaise face à l’hégémonie traditionnelle des institutions occidentales : G7, dollar américain, FMI, Banque mondiale. Et à rechercher, même de façon floue et velléitaire, des voies autres positives.
Mais aussi, à permettre à la Chine d’exercer son influence sur un groupe qui n’est pas l’Occident. La Chine cultive son image internationale et veut poser en alternative au système occidental. D’où l’évolution du discours, de l’économique au politique.
Affronter l’Occident?
La Chine, à travers sa domination d’une telle institution, prétend rivaliser, et éventuellement détrôner les États-Unis comme puissance dominante du monde, le tout habillé d’un discours qui met en avant
un monde plus égalitaire, moins soumis à l’hégémonie quelle qu’elle soit, etc.
Le succès des invitations faites par Poutine à Kazan montre qu’il existe un ressentiment envers l’hégémonie des Occidentaux, accusés d’hypocrisie et de deux poids, deux mesures
. Par exemple : l’aide à l’Ukraine avec, en parallèle, l’abandon des Palestiniens. Ou encore : l’OTAN vue comme une force maligne qui serait la vraie cause de la guerre en Ukraine (une perception qui n’est pas seulement celle de la Russie).
Ces ressentiments sont très présents en Afrique, où Moscou pousse ses mercenaires de tendance Wagner
, et où Pékin cultive ses contacts et ses investissements, tout en niant toute accusation de néocolonialisme
(il y en a pourtant eu). Ce ressentiment, habilement cultivé et encouragé, peut renforcer la cohésion a priori chancelante et incertaine des BRICS.
On peut dire que les pays du BRICS représentent le désir, réel chez un bon nombre de joueurs étatiques – et pas seulement la Russie et la Chine – d’un ordre mondial alternatif, même si cet ordre ne se traduit, ni dans une cohésion idéologique, ni dans un programme concret, ni dans des intérêts régionaux qui s’organisent.
Pour mémoire : les pays du BRICS n’ont même pas d’accords de libre-échange entre eux!
Quand on va un peu dans le détail, ils diffèrent dans leurs principes et leurs approches sur des questions brûlantes comme les guerres en Ukraine et à Gaza. Ils ne sont pas entièrement alignés sur certaines des ambitions plus poussées avancées par les dirigeants du bloc.
Par exemple, ils ne sont même pas d’accord sur la question de savoir s’il faut attaquer frontalement la domination du dollar. L’Inde et le Brésil n’embarquent pas dans un tel combat, même si, par ailleurs, ces deux pays ne sont pas insensibles aux arguments de Moscou sur la guerre en Ukraine.
Peu de concret lors des sommets
Alors, quoi de concret à ces sommets annuels des BRICS?
Il avait été vaguement question, au début, de créer une monnaie BRICS pour faire contrepoids au dollar. L’idée a vite été oubliée, car prématurée, inapplicable et ne faisant pas l’unanimité.
Cette année à Kazan, la proposition dominante évoque un hypothétique système de paiement BRICS, qui porterait le nom de BRICS Bridge
, lequel aiderait la Russie à contourner les problèmes qu’elle rencontre pour envoyer et recevoir de l’argent, à la suite des sanctions occidentales.
Le problème, c’est que plus la coalition est grande, moins sa coordination politique et son unité sont efficaces. Un exemple de cela : l’incapacité des ministres des Affaires étrangères des BRICS à publier une déclaration commune, en septembre à New York, lors d’une réunion en marge des Nations unies!
Il reste toujours la symbolique politique, domaine où le BRICS excelle, avec l’efficace mise en scène orchestrée à Kazan par Vladimir Poutine. Une mise en scène d’ailleurs qualifiée d’opération de propagande prorusse
par le président ukrainien Volodymyr Zelensky (Ah bon??? le polichinelle Zelensky en faillite n’aime pas les BRICS ?? NDÉ). La Russie, avec la Chine et l’Iran, représente un défi géopolitique assumé face aux puissances occidentales. On en parle parfois, notamment par la coopération militaire qui se développe entre ces trois pays dans des contextes de guerre, comme d’un nouvel axe anti-occidental
.
Moscou voudrait politiser l’organisation
La Russie est celle qui aimerait le plus politiser
cette organisation pour en faire, justement, une sorte de fer de lance anti-occidental.
La Chine de Xi Jinping est également en état de mobilisation avancée, face à un Occident vu comme un adversaire, sur les plans commercial, diplomatique et militaire (la question de Taiwan). Pékin dont le discours anti-occidental est acéré dans ses communications internes (discours extrêmement nationaliste, voire virulent, dans une presse sous strict contrôle du Parti communiste).
Mais l’approche de la Chine, dans les forums internationaux, est plus feutrée que celle de Moscou, avec un discours qui évite les saillies agressives à la Poutine ou à la Khameneï (Iran).
La Chine a de bons motifs derrière cette retenue tactique : contrairement à la Russie, elle est profondément intégrée dans les circuits économiques internationaux. Les nouveaux membres des BRICS, incorporés début 2024, l’ont fait pour cette raison précise, avec la Chine et le commerce en tête.
Si on considère ensuite le tandem Chine-Russie face à l’Occident (avec un rôle d’appoint de l’Iran), il se trouve à son tour freiné par d’autres joueurs des BRICS qui ne veulent pas, eux, jouer à fond cette partition de la confrontation, qui démange Vladimir Poutine. Le président russe voudrait utiliser les BRICS comme gourdin anti-occidental, mais le Brésil et l’Inde refusent de jouer ce jeu.
Pour conclure : une très bonne mise en scène, mais avec un scénario qui reste à préciser. Avec un choix à la clé : veut-on une réorganisation plus juste de l’économie mondiale ou faire la guerre à l’Occident?
Source : https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/2114650/brics-russie-poutine-sommet-kazan
Versão em Língua Portuguesa:
https://queonossosilencionaomateinocentes.blogspot.com/2024/10/encerramento-da-xvi-cimeira-dos-brics.html
Les capitalistes des Brics au pied du mur du dollar :
26 octobre 2024
EDITORIAL. CONSEIL AUX BRIC’S , SURTOUT ABANDONNEZ CETTE IDÉE DE DÉDOLLARISER! PROFITEZ INTELLIGEMMENT DE LA FOLIE AMÉRICAINE.
https://brunobertez.com/2024/10/26/editorial-conseil-aux-brics-surtout-abandonnez-cette-idee-de-dedollariser-profitez-intelligemment-de-la-folie-americaine/
Les Brics+ et l’anti-impérialisme de marché
https://www.monde-diplomatique.fr/telex/2024-10-Les-BRICS-et-l-anti-imperialisme
Les BRICS, ce nouveau Veau d’Or ?
Par Karine Bechet-Golovko
Mondialisation.ca, 26 octobre 2024
Russie politics 25 octobre 2024
https://www.mondialisation.ca/les-brics-ce-nouveau-veau-dor/5693466?doing_wp_cron=1730038485.4654018878936767578125