La guerre économique Chine/États-Unis menace-t-elle la mondialisation (dossier)?

« La Chine veut-elle vraiment la guerre ? » s’interroge Arte dans son émission Le Dessous des cartes. Quelques mois plus tard, LCP devait consacrer un DébatDoc d’une heure et demie sur « les deux Chine irréconciliables », Taïwan et la République populaire de Chine (RPC). Dans le débat médiatique, jamais la « menace chinoise » n’aura été si présente. Au-delà des tensions en mer de Chine ou de la question taïwanaise, c’est la rivalité sino-américaine qui alarme les commentateurs. Et sur laquelle butte leur réflexion. La guerre économique entre Washington et Pékin ne clôt-elle pas une ère de « doux commerce », à laquelle tous deux ont contribué ? Benjamin Bürbaumer, économiste et Maître de conférences à l’IEP de Bordeaux, consacre son dernier ouvrage à cet enjeu. Dans Chine/Etats-Unis, le capitalisme contre la mondialisation (La Découverte, 2024), il défend que l’on assiste moins à un reflux de la mondialisation qu’à une intensification de la lutte pour en forger les contours.
Dès l’introduction, l’auteur se place en faux avec les explications couramment invoquées pour comprendre l’expansion chinoise. Aux théories qui naturalisent les rivalités entre États – souvent dérivées d’une « nature humaine » intrinsèquement belliqueuse -, Bürbaumer oppose une analyse fondée sur l’économie politique. Ce faisant, il sort du cadre qui domine encore largement le champ des relations internationales. Il écarte d’emblée l’explication de la rivalité sino-américaine par le « piège de Thucydide », cité ad nauseam, qui fait reposer la confrontation entre une puissance dominante et son concurrent sur une « tendance transhistorique [des États] à se faire la guerre »1.
De même, il refuse d’opposer des chefs d’État, qui seraient responsables de la montée des tensions, au « doux commerce » des firmes multinationales. Pour l’auteur, il est indispensable de « tenir compte de l’interpénétration des intérêts économiques et des stratégies politiques »2, de leur complémentarité, pour comprendre ce qui est à l’œuvre dans cet affrontement, c’est-à-dire le basculement d’une hégémonie à une autre.
Une mondialisation forgée par les intérêts américains
Pour ce faire, Benjamin Bürbaumer dresse un large panorama historique. Il rappelle que Washington ne prêtait pas grande attention à la Chine avant les années 1970, mais que l’intérêt pour ce vaste marché fut attisé par une crise de rentabilité qui a affecté le capital américain au début de la décennie. Pour remédier à la baisse conjoncturelle des profits, une partie du patronat a opté pour une « solution spatiale », selon le terme de David Harvey – autrement dit, l’extension de l’activité économique vers les marchés étrangers où les taux de profits sont plus élevés que sur le territoire national.
Mais pour que la captation de la survaleur hors des frontières soit possible, il était indispensable pour la bourgeoisie américaine d’exercer un certain contrôle sur le système économique mondial. L’impératif de maîtrise des flux commerciaux et financiers, passant par une prépondérance américaine dans les organisations internationales chargées de modeler la mondialisation (FMI, Banque Mondiale, OMC), se doublait d’une volonté de sécuriser les infrastructures stratégiques (routes maritimes, ports, réseaux routiers, télécommunications, etc.).
Face à la suraccumulation des capitaux chinois, il devenait urgent de trouver des débouchés rentables. C’est ainsi que l’on comprend le projet des « Nouvelles routes de la soie ».
Dans cette entreprise, la Maison Blanche joue un rôle de premier plan en adoptant une politique étrangère rigoureusement alignée sur l’agenda des firmes multinationales. Adossé à l’appareil d’État américain, le « capital transnational » s’est alors attelé à la construction d’une mondialisation organisée selon ses intérêts.
Dans ce contexte, la Chine est devenue une cible de premier choix, alors que le pays s’ouvrait à la mondialisation pour stimuler sa croissance. Bürbaumer détaille la manière dont la libéralisation du pays s’est effectuée de manière graduelle et contrôlée, afin de moderniser son industrie sans perdre la main sur la production. Par l’établissement de zones franches, l’assouplissement de la planification ou le sacrifice de la législation sociale chinoise sur l’autel de la compétitivité, les entreprises d’État se sont acclimatées à l’économie de marché. Du pain béni pour le capital américain, qui s’est empressé de faire de la Chine son principal sous-traitant.
Plus que de l’investissement direct à l’étranger, le capital américain se sert de sa position de sa prédominance dans les chaînes globales de valeur pour exercer une emprise sur les firmes chinoises : « Les chaînes globales de valeur sont aussi des chaînes globales de pouvoir. […] Une chaîne de valeur ne peut avoir qu’un seul leader, mais le nombre de fournisseurs potentiels ne connaît pas de limite précise. Des fournisseurs de composants à faible complexité peuvent être trouvés dans plusieurs pays, mais seul le leader détient la propriété intellectuelle et l’accès au marché des consommateurs finaux »3.
Quand la Chine veut redessiner l’ordre mondial
L’essor de l’économie chinoise a donc été assuré par son intégration dans une mondialisation supervisée par les États-Unis dans l’intérêt de ses entreprises. Aussi comprend-on pourquoi la volonté de la Chine de sortir d’une position subordonnée est au cœur de l’affrontement actuel avec les États-Unis. « Si les tensions sino-américaines sont aujourd’hui si vives, c’est parce que la Chine tente de remplacer la mondialisation par une réorganisation fondamentalement sino-centrée du marché mondial »4.
La Chine, cependant, n’allait pas tarder à autonomiser son développement du cadre fixé par les États-Unis. Aussi Bürbaumer détaille-t-il les manoeuvres de la RPC, visant à prendre le contrôle des infrastructures clés de la mondialisation (normes techniques, routes commerciales, innovations technologiques et réseaux numériques) et à internationaliser sa monnaie. Si la croissance chinoise est portée, depuis les années 1990, par des politiques économiques orientées vers l’export, les dirigeants du Parti ont rapidement pris conscience des fragilités inhérentes aux économies extraverties. En d’autres termes, la bonne santé économique du pays reposait presque entièrement sur la stabilité (ou la hausse) de la demande extérieure et sur le libre-accès aux circuits commerciaux.
À ces vulnérabilités s’est ajoutée une tendance à la surproduction et à la suraccumulation de capitaux, pour lesquels il devenait urgent de trouver des débouchés rentables. Le défi pour les autorités chinoises était alors de restreindre leur dépendance au commerce extérieur – et à une mondialisation forgée par les États-Unis. Le projet des Nouvelles routes de la soie (NRS), lancé en 2013, répond à l’objectif de doubler les exportations de marchandises par des exportations de capitaux. Il pose les fondements de la conquête des marchés par l’investissement productif et le crédit – la Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures, concurrente de la Banque asiatique de développement, est créée à cet effet dès 2014 – tout en participant au remodelage du système économique mondial.
La difficulté des États-Unis à maintenir l’hémisphère sud dans une situation de « servitude volontaire » ne leur laisse d’autre solution qu’un durcissement de leur posture coercitive. Mais le bâton sans la carotte ne mène qu’à la rébellion des dominés – et ouvre une brèche pour la puissance ascendante.
En ouvrant de nouvelles routes maritimes ou terrestres, en construisant des infrastructures de transport (ports, aéroports, gazoducs, oléoducs) dans des dizaines de pays en développement, la RPC s’assure la maîtrise de son commerce extérieur – « contrôler les infrastructures, c’est contrôler les flux »5. La mise au point d’un réseau commercial alternatif permet, entre autres, de contourner les goulets d’étranglement tenus par les compagnies américaines. Dès lors, le corridor Chine-Pakistan et le port de Gwadar deviennent indispensables à l’approvisionnement énergétique de celle-ci en cas de blocage du détroit de Malacca par les États-Unis ; un passage où transite actuellement 80% des importations de pétrole chinoises.

Les États-Unis prennent conscience de leur déclin, et tentent de le contrecarrer. À ce titre, l’analyse que fait l’auteur de la « bataille des puces » est éclairante6. Il met en lumière l’échec des sanctions imposées à la Chine pour freiner son progrès technologique dans le domaine des semi-conducteurs. Alors que, depuis 2018, Washington prive les Big Tech chinoises de tous les équipements que le pays est incapable de produire (logiciels, machines à haute précision) ainsi que des brevets occidentaux, la Chine poursuit sa course à l’innovation avec des réussites significatives.
Malgré les restrictions imposées par les États-Unis à ses partenaires, Huawei est parvenu à lancer en septembre 2023 un nouveau smartphone, le Mate 60 Pro, fonctionnant grâce à des puces de sept nanomètres, avec un écart technologique de seulement cinq ans par rapport au leader mondial des semi-conducteurs, l’entreprise taïwanaise TSMC.
Il faut mesurer la menace que représente l’essor de la Chine pour la suprématie américaine. Le rapport final de la Commission de Sécurité nationale sur l’Intelligence artificielle, rendu public en 2021, pose un constat alarmant pour les États-Unis : si la Chine devançait son rival américain sur le plan technologique (par exemple en devenant leader de l’intelligence artificielle), elle serait en mesure de remettre sérieusement en cause la suprématie militaire et économique des États-Unis. Face au danger chinois, les Américains choisissent de riposter en renforçant la contrainte tant sur leurs alliés que dans les périphéries de leur sphère d’influence.
Bien sûr, de telles méthodes coercitives peuvent être efficaces sur le court terme, mais cette stratégie conduit à saper la confiance des pays dominés envers leur hégémon. Les sanctions économiques offrent un cas d’école : elles peuvent faire plier les utilisateurs du dollar pendant un temps, mais elles poussent in fine certains États à se tourner vers des moyens de paiement alternatifs, et donc à édifier des infrastructures financières alternatives. Celles-ci entament la suprématie monétaire des États-Unis.
L’exclusion de la Russie du système interbancaire SWIFT dès 2022 a ainsi constitué un « effet d’aubaine pour le renminbi », générant une réorientation des transactions extérieures russes vers l’architecture financière chinoise7. Indirectement, les sanctions américaines ont intensifié l’internationalisation monétaire de leur principal concurrent. Corollaire : le pouvoir d’attraction des États-Unis s’érode à chaque crise nouvelle, tandis que la Chine ne cesse de gagner du terrain dans le cœur des pays du « Sud global ».
Ces trois dernières années, l’hypocrisie de la politique étrangère américaine, en apparence soucieuse de défendre les droits de l’homme dans le monde, a été révélée avec plus de netteté que par le passé. Aux condamnations de l’invasion russe en Ukraine et à la sévérité des sanctions répond un business as usual diplomatique face aux crimes contre l’humanité – d’une ampleur sans précédent au XXIè siècle – commis par Israël à Gaza.
S’appuyant sur une perspective gramscienne, Benjamin Bürbaumer fait remarquer que toute hégémonie repose sur l’articulation entre consentement et coercition. La difficulté des États-Unis à maintenir l’hémisphère sud dans une situation de « servitude volontaire » ne leur laisse d’autre solution qu’un durcissement de leur posture coercitive. Mais le bâton sans la carotte ne mène qu’à la rébellion des dominés et ouvre une brèche pour la puissance ascendante. Ainsi, par contraste avec l’occident libéral dominé par les États-Unis qui conditionne son aide par des plans d’ajustement structurel et autres mesures d’austérité, « la Chine est […] peu à peu apparue comme une option de développement sans douleur, sans crises ni risque de mécontentement populaire dans les pays concernés » par l’aide qu’elle fournit8.
Mondialisation ou impérialisme ?
En retraçant les trajectoires inverses de la Chine et des États-Unis, Bürbaumer décrit au fil des pages, et sans le nommer explicitement, un processus de transition – le passage d’un impérialisme dominant à un autre. Dans la littérature marxiste, l’impérialisme renvoie à un stade du développement capitaliste, marqué par une concentration du capital qui génère de gigantesques monopoles. Ceux-ci ont besoin, pour maintenir ou accroître leurs profits, de prolonger leurs activités économiques et financières en dehors des frontières nationales. Adossés à leur État respectif, les monopoles entrent en lutte ou coopèrent, en fonction de la conjoncture et des circonstances historiques, pour s’approprier les marchés extérieurs et les sources de matières premières.
En évitant de convoquer ce concept pour expliquer les rivalités sino-américaines, alors qu’il lui a entièrement consacré son premier livre, Benjamin Bürbaumer est contraint à des circonlocutions qui obscurcissent le raisonnement plus qu’elles ne l’éclairent9. Ainsi l’ouvrage est-il paru sous le titre pour le moins énigmatique du « capitalisme contre la mondialisation ». En introduction, l’auteur justifie cette formule comme suit : « Le capitalisme mine la mondialisation. Le paradoxe de la montée en puissance de la Chine, c’est qu’en devenant capitaliste, elle s’est trouvée contrainte de saper le processus même qui a permis son essor, à savoir la mondialisation »10. Le recours au terme de mondialisation, opposé de surcroît au capitalisme comme s’il s’agissait de deux réalités indépendantes et antagoniques, brouille la compréhension des phénomènes internationaux.
Ce qu’il exprime est en réalité beaucoup plus simple : le développement capitaliste de la Chine a été permis par son intégration subordonnée au système impérialiste dominé par les Américains. Pour des raisons économiques et politiques qui sont décrites dans le livre, la Chine a su autonomiser sa production et devenir elle-même une jeune puissance impérialiste, maniant les mêmes armes que son rival américain (investissement à l’étranger, crédit, construction d’infrastructures, création d’institutions internationales de portée régionale ou globale, etc.). Elle ne s’érige donc pas contre la mondialisation mais contre une mondialisation, ou plutôt contre un système économique mondial organisé par et pour les États-Unis et qu’elle cherche à supplanter.
C’est là que réside la thèse centrale de l’ouvrage – et à laquelle nous adhérons. Nous comprenons la difficulté de manier la terminologie marxiste dans les travaux académiques, tant celle-ci a perdu sa puissance d’évocation pour le lectorat français depuis la chute de l’URSS et la marginalisation du Parti communiste français. Nous pensons néanmoins qu’il est indispensable de réinvestir ce champ théorique qui conserve, à travers la notion d’impérialisme, un intérêt certain pour la compréhension des réalités géopolitiques contemporaines.
Notes :
1 Benjamin Bürbaumer, Chine/États-Unis, le capitalisme contre la mondialisation, Paris, La Découverte, 2024, p. 14
2 Ibid., p. 9
3 Ibid., p. 155
4 Ibid., p. 12
5 Ibid., p. 132
6 Ibid., p. 151
7 Ibid., p. 208
8 Ibid., p. 226
9 Voir Benjamin Bürbaumer, Le souverain et le marché, théories contemporaines de l’impérialisme, Paris, Editions Amsterdam, 2020
10 Benjamin Bürbaumer, Chine/Etats-Unis, p. 9
EN COMPLÉMENTAIRE SUR LA CHINE
Résultats de recherche pour « CHINE » – les 7 du quebec
La Chine annonce son intention de rendre coup sur coup face aux sanctions étasuniennes…la marche à la guerre – les 7 du quebec
La Chine à la conquête du monde pendant que les USA s’enlisent dans la guerre (Dossier) – les 7 du quebec
Versão em Língua Portuguesa:
https://queonossosilencionaomateinocentes.blogspot.com/2024/12/a-guerra-economica-entre-china-e-os.html
À l’instar des scientifiques qui analysent leur univers de recherche à partir du plus petit commun dénominateur: l’atome pour la physique; la cellule pour la biologie; Marx a aussi remis la science économique sur ses pieds en l’analysant à partir de son plus petit commun dénominateur: la MARCHANDISE, réfutant les théories académiques bourgeoises qui l’analysaient à partir de sa conclusion: le capital et pour raison, imposer la dictature idéologique de la bourgeoisie en postulant que le capital et non le travail est la source de toute richesse.
Qu’est-ce que la «MARCHANDISE» du point de vue marxiste?
La MARCHANDISE=
travail salarié (capital variable) + travail salarié cristalisé: matières premières + moyens de production (usine+outils) ( capital fixe) + rapport de production (le capitalisme) =
PRODUIT destiné à l’échange ( valeur d’échange) ou à la consommation ( valeur d’usage) =
valeur supérieure à ses coûts de production en capital variable + capital fixe =
PLUS VALUE (nom véritable du profit capitaliste).
En résumé, puisque tout prolétaire salarié ( celui qui ne possède que sa force de travail pour substituer et se reproduire) durant son esclavage salarié ( temps de travail) produit plus de MARCHANDISES («valeur») qu’il n’en consomme ( pour sa survie et sa reproduction) = il créé une «plus value» que le capitaliste ( celui qui possède les moyens de production au sein des rapports de production et de consommation) s’approprie et qu’il utilise à son seul bénéfice, soit pour soutenir son train de vie princier, soit pour élargir sa production en accumulant le capital (production élargie) et augmenter sa plus value, source de tout capital.
Toute la phraséologie des idéologies bourgeoises de «valeur», de «chaînes de valeur», de «création de richesses», n’est en réalité qu’une mystification pour tromper le prolétariat et occulter l’origine même de la richesse dans la société capitaliste: les MARCHANDISES excédentaires produites par le travail esclavagiste salarié approprié sans compensation par le capitaliste au nom de sa propriété privée des moyens de production et de consommation.
L’analyse des rapports «économiques» entre la République populaire de Chine et les U$A ne peut être analysée objectivement et subjectivement qu’au travers du prisme de la quête insatiable de MARCHANDISES expropriées par le capitaliste.
L’économie capitaliste occidentale des années 1970 vivait une période d’expansion inflationniste et avait un besoin irréfragable d’esclaves salariés supplémentaires afin de valoriser le capital par la production de MARCHANDISES.
Ces MARCHANDISES devaient servir de nouveaux marchés et incidemment créer des pressions déflationnistes sur les coûts du capital variable qu’est le travail des esclaves salariés occidentaux qui organisés au sein de syndicats luttaient farouchement pour toucher une meilleur part de leur esclavage, face à une inflation galopante.
Où recruter une masse d’esclaves salariés instruites, en relative bonne santé et soumise à un régime étatique apte à la soumettre aux diktats de l’exploitation capitaliste pour la fabrication de MARCHANDISES et faire diminuer les salaires et les conditions de travail de leurs «concurrents» occidentaux?
Le choix s’arrêta sur les populations des campagnes chinoises, le pays qui malgré que jusque là, Il était celui du «péril jaune communiste», soumis à une dictature «rouge» sanguinaire, au prise avec «une révolution culturelle barbare» et «anti-démocratique élective bourgeoise sans liberté des médias des milliardaires de les abrutir et les manipuler», en somme, malgré toute la propagande démentielle de ce verbiage démagogique: la RÉPUBLIQUE POPULAIRE de Chine était le pays où plus de 700 millions de paysans vivaient dans la précarité sous la dictature d’un régime stagnant mais stable et surtout friand de les livrer à l’exploitation capitaliste mondiale.
Les idéologues de la bourgeoisie en mercenaires idéologiques du capital qu’ils sont, depuis leurs chairs universitaires et leurs «think tank» alambiqués et stipendiés, sans la moindre pudeur et une effronterie à faire pâlir d’envie tous les bourreaux, se mirent à chanter les vertus du «communisme à la Chinoise», au miracle initié par Deng Siaoping, le génie philosophique du «chat noir ou du chat blanc qui attrape des souris», toute une révélation philosophique pour un peuple plus de 5 fois millénaires.
Le capital, par nature, est mobile et contrairement à la main d’œuvre facilement déplaçable.Ainsi, déplacer la machinerie et les matières premières à l’autre bout du monde peut-être une formalité pour peu que dans le pays de départ, l’occident, l’opposition soit contrôlée et que dans le pays d’arrivée, l’État soit en mesure d’imposer les conditions d’exploitation exigées par les capitalistes.
L’Inde comptait aussi un nombre considérable d’esclaves salariés potentiels dans ses vastes campagnes mais le niveau d’instruction était trop faible pour les besoins des capitalistes, aussi, la bourgeoisie indienne mieux intégrée à l’économie mondiale, rechignait à introduire dans son marché des concurrents occidentaux qui augmenteraient la demande d’esclaves salariés et par conséquent son prix.
Aucun autre pays sous-développés n’offraient autant d’avantages «concurrentiels» pour l’exploitation d’un si grand nombre d’esclaves salariés que la République populaire de Chine d’où le voyage exploratoire du laquais Trudeau en 1960 et ceux de Nixon et Kissinger en 1971-1972 pour officialiser l’ouverture du marché d’esclaves Chinois aux propiétaires d’esclaves salariés occidentaux, principalement américains.
Qu’est-ce qui a changé sous le soleil des relations sino-américaines depuis 1972 qui a fait passer la République populaire de Chine, d’un «ami sans limite» où il faisait bon investir et s’enrichir à un «ennemi sans limite» qu’il faut encercler, entraver et ultimement affronter militairement? Une colossale crise économique de surproduction de MARCHANDISES manufacturées et une pénurie de MARCHANDISES matières premières.
Dès lors, tout découle des MARCHANDISES convoîtées par les uns et par les autres.
Les capitalistes occidentaux, U$A en tête, après avoir saturés leur marché du travail d’émigrés victimes des guerres incessantes qu’ils provoquent dans leurs néo-colonies pour y piller les MARCHANDISES matières premières et en raison de l’expansion du marché des esclaves salariés en Inde, au Vietnam, au Laos, en Corée du Sud, au Pakistan, en particulier et dans toute l’Asie en général, subissent une surproduction d’esclaves salariés et une pénurie de la MARCHANDISE matières premières.
Concurremment, les capitalistes chinois en alliance avec les capitalistes occidentaux, américains et allemands, en raison de la haute performance de leurs industries subissent une surproduction de MARCHANDISES biens de consommation qu’ils déversent copieusement sur tous les marchés en évinçant les MARCHANDISES de leurs compétiteurs tout en leurs créant une pénurie de la MARCHANDISE matières premières.
Plus encore,les capitalistes chinois et leurs alliés, refusent de se retirer du marché, au contraire, ils veulent profiter de leurs supériorité industrielle pour envahir tous les marchés et les inonder de leurs MARCHANDISES bon marché.
Les capitalistes occidentaux quant à eux, refusent que leurs marchés soient accaparés par les capitalistes chinois et leurs alliés et veulent mettre à profit les nouveaux esclaves salariés qu’ils ont importé de leurs néo-colonies.
Dans ce bras de fer planétaire, la défi ultime consiste â déterminer qui des capitalistes occidentaux ou orientaux s’appropriera la MARCHANDISES MATIÈRES PREMIÈRES indispensables à l’exploitation des esclaves salariés et à la création de la PLUS VALUE source de toute accumulation du capital.
Alors que 7 milliards d’humains souffrent de la faim, de la soif ou d’une forme ou d’une autre de précarité, il est évident pour tout observateur objectif que ces 7 milliards d’humains, de «damnés de la faim» de la «jungle» ont besoin de MARCHANDISES DE CONSOMMATION: blé, eau, électricité, presque tout en fait, toutefois, le milliard d’humains vivants en occident, dans l’hémisphère nord, organisé au sein de l’ONU, de l’OTAN,de la CEE et de toutes ces organisations capitalistes fantoches, ceux du «milliard doré», du «paradis» sont en quête de MARCHANDISES DE PRODUCTION, de MATIÈRES PREMIÈRES: de pétrole, de gaz, de terres rares, de titanium et de toutes les richesses naturelles dont ils sont dépourvus et qu’ils s’organisent pour piller là où elles se trouvent: le blé en Ukraine; le pétrole et le gaz en Orient occidental et tout le reste en Russie.
En conclusion, le monde capitaliste est confronté à une surproduction de MARCHANDISES DE CONSOMMATION et de MARCHANDISES ESCLAVES SALARIÉS et à une pénurie de MARCHANDISES MATIÈRES PREMIÈRES qui dans le mode de production capitaliste ne peut être résout que par la guerre tantôt locale, tantôt mondiale.
Depuis l’avènement du capitalisme en Angleterre à la fin du XVIII ième siècle, pas moins d’un millier de guerres locales se sont succédées pour s’emparer de la MARCHANDISE MATIÈRE PREMIÈRE.
Il y eu depuis lors, 3 Guerres Mondiales: celle de 1917-1922 entre les 14 puissances capitalistes de l’«Entente» contre l’URSS; puis celle entre les puissances de l’Axe (Prusse-empire austro-hongrois et ottoman) contre les «Alliés» (Empire britannique-Français et U$A- Japon-Chine) et finalement celle du «Pacte de fer» (Allemagne-Italie-Japon-collaborationnistes nationaux-fascistes) contre les «Alliés» (Empire britannique- Empire français-URSS-USA-Chine et leurs alliés).
Si le passé est garant de l’avenir, il semble inéluctable qu’une IV Guerre Mondiale surviendra pour décider de la répartition de la MARCHANDISE MATIÈRE PREMIÈRE d’ailleurs de l’avis de nombre d’«experts» en géopolitique Elle est présentement en cours sous une forme préparatoire en Ukraine, pour le blé et en Orient occidental pour les hydrocarbures, pétrole et gaz naturel.
La façon dont cette préparation se déroule nous enseigne jusqu’où elle est susceptible de conduire l’humanité.
Ainsi, en Ukraine, la Russie mène une guerre de type conventionnel avec limitation des bombardements au champs de bataille et aux infrastructures militaires névralgiques comme en témoignent le nombre de morts et de blessés.
Par ailleurs, en Orient occidental, les U$A, leurs va$$aux occidentaux et leurs mercenaires Sionazis et « djihâdistes» mènent ce que les nazis et les «alliés européens de l’Ouest» appelaient la «guerre totale», avec bombardements massifs sur les populations civiles, la destruction complète de toutes les infrastructures civiles, l’emploi de tactiques de guerre par la famine, la maladie, les bombés antipersonnels, chimiques, biologiques, la répression et la persécution de toutes formes d’opposition à ces crimes de guerre, contre l’humanité et génocidaire contre leur population sous la propagande démagogique absolue de combattre l’«antisémitisme» et l’«apologie du terrorisme » pour quiconque proteste contre cette guerre génocidaire, en somme, une politique de GÉNOCIDE purement et simplement, au mépris du droit humanitaire international dit droit de la guerre enchâssé dans les 4 Conventions de Genève de 1949, et de son Premier protocole d’application de 1977, la seule arme que les occidentaux n’ont pas fournie et permit aux «fous de Yahvé» sionazis israéliens du «peuple réactionnaire tout entier» se limite à l’arme atomique et il ne fait aucun doute qu’ils l’autoriseront si besoin il y avait.
Cette démence absolue dans le génocide des arabes afin de leur voler leur OR NOIR, la MARCHANDISE PÉTROLE ET GAZ NATUREL, révèle un degré de besoin de cette MARCHANDISE au-delà de tout sens commun, une volonté hystérique de terroriser tous les arabes sur les conséquences que leurs infligeront les occidentaux et leurs mercenaires s’ils ne se soumettent pas à leur dictature quant à la disponibilité de la MARCHANDISE PÉTROLE ET GAZ NATUREL, le sang de l’industrie et en particulier de l’industrie de guerre.
Qui a oublié que les NAZIS ont proclamé officiellement la «GUERRE TOTALE» après leur échec aux portes de Moscou, puis à Stalingrad et surtout, leur incapacité à s’emparer des champs pétrolifères de l’Oural soviétique alors que sous les bombardements leur industrie de pétrole synthétique disparaissaient sous les bombes alliés et que leurs machines de guerre s’enrayait faute de carburant.
De toute évidence, la bourgeoisie mondiale, tant en Occident qu’en Orient, n’hésitera pas à précipiter l’humanité dans sa destruction thermonucléaire apocalyptique finale pour s’emparer, morte ou vive, de la MARCHANDISE PÉTROLE ET GAZ NATUREL indispensable à sa machine â PLUS VALUE et à sa DICTATURE DE CLASSE si le prolétariat révolutionnaire ne l’en empêche pas par la révolution prolétarienne, tout le reste n’est qu’ergotage, enfumage, brouillard de guerre pour abrutir et asservir les idiots-utiles qui seront livrés comme chair à canons sur le champ de bataille du capitalisme mortifère et génocidaire.
PROLÉTAIRES DU MONDE ENTIER UNISSEZ-VOUS ET ORGANISEZ-VOUS AU SEIN DE VOTRE PARTI PROLÉTARIEN ET INSTAUREZ VOTRE DICTATURE DU PROLÉTARIAT AFIN DE SAUVER L’HUMANITÉ DE SA DESTRUCTION APOCALYPTIQUE THERMONUCLÉAIRE FINALE.
Partons d’un autre point de vue.
Le PROBLÈME est la surproduction. Il s’agit donc de s’assurer que la fabrication de richesses ne s’effectue qu’en fonction d’une LOI DE LA DEMANDE, donc que les stocks soient aussi minimalistes possibles, ce qui va dans le sens de la modération énergétique, et de l’assurance que les ressources du sol et du sous-sol ne sont utilisées qu’avec parcimonie. En somme revenir parce que c’est MIEUX à l’avant-révolution industrielle, à une époque où le tissu social se basait essentiellement sur des artisans, partisans d’un travail bien fait, et d’articles QUI DURENT. On va m’objecter : mais alors, plus de profit ? Eh bien tant mieux ! On ne vit pas de PROFIT, on vit de la fierté d’être à sa place dans la société, et d’un échange local, à la rigueur régional.
Mais alors, plus de prolétariat ? Bien sûr que non ! Mais alors plus autant besoin d’un gouvernement central ? Non, et cela permet à chacun d’être partie prenante d’une société qu’il peut comprendre.
Mais alors aussi, et le capitalisme ? Tant pis pour lui, c’était une erreur.
Mais alors, que penser de Marx ? Il a analysé ce qu’étaient en train de devenir les rapports humains, et au lieu de jeter le cri d’alarme : nous faisons fausse route, il se contente de mettre en présence la création sans frein de richesses, et les accapareurs du trop-plein qui contemplent les autres d’un œil goguenard, et s’empiffrent BÊTEMENT. Dans cette affaire, il n’y a que des perdants.
Il faut donc, et c’est volontariste, s’efforcer de tourner le dos aux sirènes de la Grande Consommation, et petit à petit reconstruire des réseaux locaux les plus autonomes possibles. Jeter définitivement les smartphones pour se retrouver en vraie présence, retrouver le sens du social direct. Cet effort nous rendra un bien précieux que nous avons tous perdu : la liberté.