Contre la guerre impérialiste comme nécessité économique (Pannekoek)
Anton Pannekoek contre la guerre impérialiste comme nécessité économique et l’effondrement automatique du capitalisme
Source: LE BLOG | Le communisme de gauche
“… La bataille des tendances tourne autour de la question de savoir si l’impérialisme est nécessaire. Nous disons avec Rosa Luxemburg : c’est nécessaire. De même, les impérialistes bourgeois et leurs partisans parmi les sociaux-démocrates disent : c’est nécessaire. Que voulons-nous dire et que signifient-ils ? Ces derniers disent : C’est une étape nécessaire dans le développement vers le socialisme ; il ne faut donc pas s’y opposer ; elle augmente la productivité du travail et conduit à un développement plus élevé des forces productives ; C’est donc nécessaire. D’un autre côté, la direction Kautsky dit : ce n’est pas nécessaire.
« Ils [la direction Kautsky] insistent sur le fait que l’impérialisme est la politique de l’industrie « lourde », qui produit des moyens de production, la politique des messieurs des cartels et des syndicats, par opposition à toutes les autres industries, qui produisent des biens de consommation, ont besoin de marchés pacifiques et sont mises en péril par la politique impérialiste de violence. L’impérialisme n’est donc, de l’avis du centre du parti, pas nécessaire au capitalisme dans son ensemble, mais une politique unilatérale des intérêts d’une partie, d’un groupe, aux dépens des autres et donc contre nature. Il doit donc être possible d’empêcher cette politique et de la remplacer par une politique capitaliste «naturelle» qui soit dans l’intérêt des autres groupes, et bien plus encore dans l’intérêt des ouvriers. Ainsi, unir ses forces avec les groupes anti-impérialistes de la bourgeoisie afin d’obtenir la paix et le désarmement.
Non pas « … Parce que le capitalisme a apporté une plus grande productivité : les avantages de celle-ci étaient presque entièrement pour le capital. Ni à cause de la concentration et de l’éducation des travailleurs – aucune classe ne s’impose sciemment des fardeaux plus lourds, des conditions plus inhumaines, juste pour devenir « meilleure », c’est-à-dire plus apte à sa tâche future.
La question est de savoir si le capitalisme deviendrait économiquement impossible par ses propres forces, obligeant ainsi les gens à passer à un autre mode de production. Cette ligne de pensée a joué un rôle important au début de la période marxiste parlementaire. Ainsi, dans le catéchisme de la social-démocratie, dans l’ouvrage de Kautsky Das Erfurter Programm, nous trouvons un paragraphe intitulé : « Surproduction chronique ».
“… Le socialisme ne sera pas imposé par la fantastique grande crise finale, dans laquelle la production capitaliste s’enlise désespérément pour toujours ; Elle n’en est pas moins préparée et construite petit à petit par les vraies crises passagères, dans lesquelles cette production s’enlise à chaque fois. Chaque crise secoue les travailleurs, leur fait ressentir plus fortement l’insoutenabilité, les force à une résistance plus forte et suscite une volonté plus forte de se battre. Ces crises ne sont pas des perturbations accidentelles, mais font partie du mécanisme même de la production capitaliste. S’ils se transforment en une longue dépression sans espoir, une ère révolutionnaire avec une lutte de classe féroce commencera, qui continuera à avoir un effet sur les transformations politiques des années suivantes.
“… Le véritable développement moderne dans lequel tous ces différents capitalistes – en dépit des luttes mutuelles – deviennent de plus en plus une classe englobante et dépendante de tous. Ce n’est qu’en tenant compte de cela que l’on comprend pourquoi la volonté du grand capital concentré de la banque et de l’acier est aussi la volonté des masses bourgeoises.
Source
A. Pannekoek, La nécessité économique de l’impérialisme (1916)
Versão em Língua Portuguesa:
https://queonossosilencionaomateinocentes.blogspot.com/2025/01/contra-guerra-imperialista-como-uma.html