Le fascisme et la classe prolétarienne
L’écrasement du prolétariat allemand et l’avènement du fascisme (Bilan #16, 1935)
Nous avons déjà dit que nous ne confondions pas « droites populistes » d’aujourd’hui, tel Trump ou Meloni en Italie, avec le fascisme des années 1930. De même, nous ne pensons pas que la situation d’aujourd’hui serait un simple remake de celle des années 1930. Néanmoins, il est certains parallèles entre l’instabilité politique gouvernementale et la montée des droites « radicales » qui prévalaient avant la guerre et ce qui se passe aujourd’hui. Ils devraient aider à comprendre et à éclairer aux yeux des prolétaires la signification des succès électoraux de ces droites nationalistes, souvent xénophobes et racistes.
« Le fascisme allemand ne s’explique ni comme classe distincte du capitalisme, ni comme émanation des classes moyennes exaspérées. Il réalise la forme de domination du capitalisme ne parvenant plus, au travers de la démocratie, à relier toutes les classes de la société autour du maintien de ses privilèges. (…) Il reste que le petit bourgeois, plongé dans une ambiance historique où les forces productives, en l’écrasant et en lui faisant comprendre son impuissance, déterminent une polarisation des antagonismes sociaux autour des principaux acteurs : la bourgeoisie et le prolétariat, n’a même plus la possibilité de balancer de l’un à l’autre, mais instinctivement se dirige vers ceux qui lui garantissent le maintien de sa position hiérarchique sur l’échelle sociale. Au lieu de se dresser contre le capitalisme, le petit bourgeois, salarié au col amidonné ou commerçant, gravite autour d’une carapace sociale qu’il voudrait voir assez solide pour faire régner ’l’ordre, le calme ’ et le respect de sa dignité, en opposition à des luttes ouvrières sans issue, qui l’énervent et brouillent la situation. Mais si le prolétariat se dresse sur ses jambes et passe à l’assaut, le petit bourgeois ne peut que se terrer et accepter l’inévitable. Lorsqu’on présente le fascisme comme le mouvement de la petite bourgeoisie on viole donc la réalité historique en dissimulant le terrain véritable où s’élève celui-ci. Le fascisme canalise tous les contrastes qui mettent en danger le capitalisme et les dirige vers sa consolidation. Il contient le désir de calme du petit bourgeois, l’exaspération du chômeur affamé, la haine aveugle de l’ouvrier désorienté et surtout la volonté capitaliste d’éliminer tout élément de perturbation d’une économie militarisée, de réduire au minimum les frais d’entretien d’une armée de chômeurs permanents. (…)
En somme, la victoire de Hitler en mars 1933 n’eut besoin d’aucune violence : c’était le fruit mûri par socialistes et centristes, un résultat normal d’une forme démocratique périmée. La violence n’eut sa raison d’être qu’après l’avènement des fascistes, non en réponse à une attaque prolétarienne, mais pour la prévenir à jamais. De force désagrégée, dispersée, le prolétariat devait devenir élément actif de la consolidation d’une société toute orientée vers la guerre. C’est pourquoi les fascistes ne pouvaient se borner à tolérer des organismes de classes dirigés cependant par des traîtres, mais devaient au contraire extirper la moindre trace de la lutte des classes pour mieux pulvériser les ouvriers et en faire des instruments aveugles des visées impérialistes du capitalisme allemand. »
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