L’Europe piégée et conscrite pour la guerre
Par Khider Mesloub.
Les deux nations alliées historiques, États-Unis et Grande-Bretagne, ces deux pays fusionnels réputés pour leurs liens indestructibles et leur complicité destructive, ont scellé le sort des pays européens. A Washington puis à Londres, les deux parrains du monde occidental ont enfoncé les derniers clous dans le cercueil de l’Europe agonisante.
Le président américain, Donald Trump, a convoqué son vassal comédien ukrainien Zelensky à la Maison-Blanche pour le sermonner et l’humilier, avant de le renvoyer dans son pays dévasté.
Son acolyte et complice britannique, le Premier ministre Keir Starmer a, quant à lui, réuni, le lendemain de l’humiliation de Zelensky, les dirigeants des principaux pays de l’Union européenne pour leur intimer l’ordre d’augmenter leurs budgets militaires afin d’assurer dorénavant seuls la sécurité de l’Ukraine.
Pour Keir Starmer, «l’Europe doit faire le gros du travail». C’est-à-dire débourser. Dépenser sans compter pour le réarmement. Au grand bénéfice du complexe militaro-industriel américain, principal fournisseur des pays européens. Mais également au grand bénéfice de l’industrie de l’armement britannique.
Pour preuve, Keir Starmer a imposé aux pays européens l’achat de 5 000 missiles de défense aérienne fabriqués, curieusement, à Belfast, en Irlande du Nord, pour un montant de près de 2 milliards d’euros. Le Premier ministre britannique s’est félicité de cet accord qui bénéficie exclusivement à son pays. «Le nouvel accord donnera un coup de pouce majeur à l’économie britannique et soutiendra 700 emplois existants chez Thales à Belfast, qui fabriquera plus de 5 000 missiles légers multi-rôles (LMM) pour la défense de l’Ukraine», a-t-il déclaré.
Le nouveau contrat de financement à l’exportation «permettra à l’Ukraine de mobiliser 3,5 milliards de livres sterling de financement à l’exportation pour acquérir du matériel militaire auprès d’entreprises britanniques», a encore précisé le pensionnaire du 10 Downing Street.
Cette exigence d’accroissement des dépenses militaires intervient au moment où les trésoreries des pays européens sont exsangues. L’alourdissement des dépenses militaires va accentuer la crise économique, aggraver la paupérisation généralisée des populations européennes au pouvoir d’achat déjà largement plombé par l’inflation galopante. Cela se traduira inéluctablement par l’augmentation des impôts.
On voudrait ensevelir les pays européens sous les dettes, on ne s’y prendrait pas autrement !
Donald Trump et son compère Keir Starmer veulent mettre les pays d’Europe à genoux ou, plutôt, sous terre, puisque, à genoux, voire à plat ventre, ils le sont déjà depuis longtemps.
Les États-Unis veulent renvoyer les pays européens au XIXe siècle pour se débarrasser de leur concurrence, de leur menaçante puissance, de leurs velléités d’alliance économique avec la Chine. Par le pillage financier de l’Europe, autrement dit par l’alourdissement de ses dépenses militaires induites par le désengagement calculé des États-Unis, Trump «démonétise» le principal client de la Chine. En effet, le commerce chinois sera le premier à pâtir de la hausse vertigineuse des dépenses militaires des pays européens.
Séance tenante, les partis conservateur et social-démocrate allemands, qui composeront le futur gouvernement, ont annoncé vouloir réaliser des investissements de plusieurs centaines de milliards d’euros pour renforcer la défense et les infrastructures du pays. Autant de milliards d’euros que le complexe militaro-industriel américain captera, puisqu’il est le principal fournisseur de l’Allemagne.
«Compte tenu des dangers qui menacent notre liberté et la paix sur notre continent, le mot d’ordre pour notre défense doit être: quoi qu’il en coûte!», a déclaré le futur chancelier allemand Friedrich Merz. Macron utilise couramment cette maxime du « quoi qu’il en coûte »…rappelez-vous!
Pour ce faire, d’entrée de jeu, les deux formations politiques allemandes, les partis conservateur et social-démocrate, ont décidé de demander la semaine prochaine un vote à la chambre des députés pour s’affranchir des règles nationales constitutionnelles qui limitent le déficit budgétaire public. L’objectif envisagé est d’atteindre «au moins 100 milliards d’euros par an» de dépenses pour la défense, a déclaré un responsable du SPD.
Cela rapprocherait l’Allemagne du seuil annuel de 3% du PIB consacrés à la défense. Les médias allemands ont fait état de projets d’investissement dans l’armée allemande de 200 à 400 milliards d’euros. Autant d’argent qui échappera à la puissance économique asiatique, la Chine.
Par ailleurs, suite à la décision des États-Unis de suspendre leur aide militaire, le futur chancelier conservateur a annoncé vouloir obtenir un accord pour débloquer une aide militaire supplémentaire comprise entre 3 et 3,5 milliards d’euros pour l’Ukraine.
Les États-Unis font payer leur crise, et aux pays européens et à la Chine.
Après s’être refermé sur l’Ukraine, le piège se referme sur l’Europe, dindon de la farce, elle qui se croyait être en position de force.
De plus, avec le prévisible retrait tactique des États-Unis de l’OTAN, les pays européens vont devoir prendre entièrement en charge les dépenses de cette institution militaire atlantiste. Ce qui grèverait encore davantage les trésoreries des pays européens. Le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, a confirmé que les pays européens vont devoir «intensifier leurs efforts», tant en ce qui concerne leurs propres dépenses que leur soutien à l’Ukraine.
Les pays européens auront bien été piégés par les Américains.
Si Biden, en provoquant la guerre contre la Russie, était résolu à se battre jusqu’au dernier ukrainien, Trump, lui, par son désengagement tactique, compte acculer les pays européens à poursuivre le combat en Ukraine jusqu’au dernier polonais. Quitte à sacrifier des millions de prolétaires sur les champs de bataille. Des centaines de milliards dans les dépenses militaires.
«Nos générations qui ont vécu dans une Europe rêvée, et sans s’en rendre compte, c’est terminé !» a déclaré Emmanuel Macron.
En effet, l’Europe n’est plus un rêve mais un cauchemar pour ses habitants, contraints de vivre sous les bombardements incessants de mesures antisociales, de lois liberticides, d’augmentation d’impôts et de hausses de l’inflation pour nourrir les dépenses militaires en constante croissance, soutenir la politique de réarmement décrétée par les dirigeants et les puissants, notamment ceux du complexe militaro-industriel.
La classe sociale prolétarienne doit prendre conscience de ces préparatifs de guerre totale et globale et amorcée sa résistance avant d’être conscrit pour mourir sur les champs de batailles au service des riches….à lire ci-dessous.
Khider MESLOUB
Vient de paraître aux Éditions L’Harmattan à Paris le volume de Robert Bibeau et Khider Mesloub :
« DE L’INSURRECTION POPULAIRE À LA RÉVOLUTION PROLÉTARIENNE« . Collection Questions contemporaines. 120 pages.
Pour commander: De l’insurrection populaire à la révolution prolétarienne – Robert Bibeau, Khider Mesloub
Une Révolution sociale est un mouvement de classe par lequel la classe dominante d’un mode de production obsolète est renversée, ses infrastructures économiques et matérielles et ses superstructures sociales, politiques et idéologiques détruites pour être remplacées par un nouveau mode de production.
Versão em Língua Portuguesa:
https://queonossosilencionaomateinocentes.blogspot.com/2025/03/europa-encurralada-e-conscrita-para.html