7 au Front

Avec Trump, l’heure est au choix entre «du pain ou des canons» (GIGC)

Par Révolution ou Guerre no 30.  Sur  https://igcl.org/Communique-du-GIGC-Avec-Trump-l

Le numéro 30, Mai 2025, de la revue Révolution ou Guerre est ici:  fr_rg30

 

Avec Trump, l’heure est au choix entre «du pain ou des canons»

Révolution prolétarienne ou guerre impérialiste ne cessons-nous d’affirmer. Telle est l’alternative, la seule réponse, qui puisse être donnée à la course effrénée dans la guerre qui se déchaîne, ouvertement maintenant, depuis le choix de l’impérialisme américain de nommer Trump président. Depuis que la bourgeoisie américaine a décidé de prendre tout le monde de court en accélérant brutalement les événements. Face à la guerre qui vient et qu’il faut préparer dans l’urgence, il est une question que toutes les bourgeoisies vont devoir résoudre : faire accepter les sacrifices aux populations, et plus précisément au prolétariat, pour préparer la guerre ; puis pour la guerre elle-même.

« Je sais que dépenser plus pour la défense signifie dépenser moins pour d’autres priorités. Mais ce n’est qu’un peu moins. En moyenne, les pays européens consacrent facilement jusqu’à un quart de leur revenu national aux systèmes de retraite, de santé et de sécurité sociale. Nous avons besoin d’une petite fraction de cet argent pour renforcer nos défenses et préserver notre mode de vie. Dites [aux citoyens] d’accepter de faire des sacrifices aujourd’hui pour que nous puissions rester en sécurité demain. » (Mark Rutte, NATO Secretary, 12 décembre 2024)

Notre opposition de classe à la guerre impérialiste ne se fonde pas sur un principe éthique, d’ordre démocratique ou pacifiste, mais sur la réalité de la lutte des classes, à savoir sur le fait que la bourgeoisie se doit d’imposer une aggravation considérable des sacrifices sur l’ensemble des populations et, en premier lieu, sur le prolétariat qui produit la quasi totalité des richesses. Lutte et confrontations entre les classes, il y a et il y aura, ne serait-ce que parce que la bourgeoisie va en être à l’initiative. La seule question qui compte aujourd’hui dans l’équation historique actuelle est celle de la capacité du prolétariat, car classe exploitée et révolutionnaire à la fois, à s’élever, dans un premier temps, puis à s’opposer dans un second, enfin à rejeter dans un troisième les sacrifices que le capital se doit de lui imposer.

Trump ne s’y trompe pas : il a déjà installé des unités de police dans les grandes usines automobiles. Et il menace d’envoyer en prison tout opposant. Mark Rutte, ex-dirigeant néerlandais, européen donc, est lui aussi très clair : il faut choisir de couper dans les dépenses dites « sociales » au bénéfice des dépenses militaires. Les États de l’Union européenne, y compris la Hongrie d’Orban, sont unanimes pour débloquer des milliards d’euros pour le réarmement – 800 pour la seule UE et son plan officiellement appelé « Réarmer l’Europe » [Rearm Europe].

Des canons au lieu de beurre disait le slogan nazi dès 1936. Tel est l’enjeu de la situation historique. La tourmente historique qui se lève, se dirige droit sur l’humanité à marche forcée. La seule question qui reste est la suivante : le drame historique sera-t-il de nature impérialiste ou bien de classe ? La tragédie opposera-t-elle les puissances impérialistes dans la guerre généralisée ou bien le capitalisme et le prolétariat international dans la guerre de classe ?

La course au réarmement et à la guerre est ouverte

Car, sauf à mener la politique de l’autruche, il est impossible de ne pas voir que les événements se succèdent à une vitesse folle depuis l’élection et l’intronisation du gouvernement Trump. Et qu’ils concourent tous à cette dynamique de confrontation généralisée. La marche à la guerre devient la course à la guerre. Le premier mois de gouvernance Trump a provoqué sidération et stupeur au sein de la classe dominante et, nul doute, effroi au sein des populations. La bourgeoisie américaine a choisi de prendre les devants devant une situation qui paraissait lui échapper des mains et menacer sa suprématie mondiale face à ses rivaux impérialistes, à commencer par la Chine, mais aussi les pays européens. La déclaration de guerre économique, tarifaire et monétaire, tout azimut et les fractures au sein de l’Otan, dont le lâchage de l’Ukraine, ont provoqué une véritable panique. Elle est évidente au Canada, menacé d’annexion par les États-Unis comme hier l’Autriche par l’Allemagne nazie. Elle l’est aussi en Europe et en Asie. Tous croyaient être à l’abri sous le parapluie nucléaire américain.

Il faut se réarmer en urgence. Il faut développer des industries militaires et de « biens essentiels », essentiels à la défense nationale, qui ne dépendent pas de « l’étranger ». C’est vrai pour l’Amérique. C’est vrai pour les pays européens et asiatiques. Pour leur part, la Chine et la Russie sont plus avancées dans l’économie de guerre – le capitalisme d’État stalinien s’est développé sur cette base. Contrairement à l’Occident, la Russie et la Chine ont conservé une capacité militaro-industrielle permettant une augmentation de leur production d’armes et de munitions. Et c’est précisément ce retard que la bourgeoisie américaine entend combler en lâchant l’Ukraine et l’Europe et en se concentrant sur la mise à niveau de son appareil de production et de ses forces armées en vue de la confrontation avec la Chine. Face à « l’érosion de la puissance américaine, Washington doit moderniser sa flotte d’avions, de drones et de missiles. (…) Les investissements dans sa puissance aérienne nécessiteront probablement des budgets de défense plus importants. Mais c’est peut-être le prix à payer pour la suprématie aérienne américaine [1]. » Avec Trump, la bourgeoisie ne fait que déclarer le départ de la course à la guerre généralisée. Non la guerre elle-même.

Pourquoi la bourgeoisie américaine provoque-t-elle une telle rupture ?

Mais comment expliquer une telle accélération ? Pourquoi une telle urgence, alors même que les politiques menées par Biden et le premier mandat Trump, initiée par Obama, concordent quant à leur objectif fondamental : ne pas laisser la Chine supplanter les États-Unis comme première puissance impérialiste mondiale. Pourquoi Trump utilise-t-il ouvertement et de manière provocatives des méthodes de gangster et de mafieux ? Pourquoi s’attaque-t-il à des agences fédérales qui, outre de licencier par milliers des fonctionnaires, semblent affaiblir l’appareil d’État lui-même ? Pourquoi déclenche-t-il une guerre commerciale tout azimut, augmente-t-il droits de douane et donc protectionnisme, alors même que cela risque fort de relancer l’inflation et de ralentir le commerce mondial, voire de provoquer une récession généralisée ? Pourquoi, au moment où il veut dédier toute l’énergie de l’appareil d’État et du capital américain pour préparer la confrontation à la Chine, désigne-t-il aussi l’Union Européenne comme ennemie et fait-il tout pour l’affaiblir définitivement au lieu d’en faire un allié ? Pourquoi met-il en question le futur de l’Otan et donc de la protection américaine sur l’Europe face à la Russie ?

Dans l’éditorial de notre revue 29, nous avons utilisé une formule qui peut apparaître confuse ou inexacte : « le mandat précédent [de Trump] et celui de Biden ont en grande partie rendu l’Amérique great again. » Cette formule fut critiquée en notre sein. Outre son caractère de style visant à prendre le contre-pied du Make America Great Again, elle se basait sur la réaction au déclin américain que les mandats de Trump et Biden avaient de fait déjà entamée et que la guerre en Ukraine, et au Moyen-Orient, avait favorisée – en particulier vis-à-vis de l’Europe obligée de se ranger derrière les États-Unis et devant l’affaiblissement de l’axe Iran-Russie-Chine au Moyen-Orient suite à la guerre à Gaza, au Liban et le changement de régime en Syrie.

Mais si elle pouvait apparaître juste du point de vue politique et impérialiste, elle n’était pas juste sur le fond, à savoir sur la dynamique même du capital américain vis-à-vis de ses rivaux. Au point qu’elle pourrait contredire, ou du moins ne permettrait pas de comprendre, la frénésie et la violence des politiques menées par la bourgeoisie américaine depuis janvier. En effet, pourquoi y aurait-il urgence pour l’Amérique à briser tout l’ordre international si elle était redevenue great again  ?

D’une part, que ce soit sous Trump ou Biden, le capital américain n’a pas réussi à inverser le déficit croissant de sa balance commercial. Bien au contraire, il s’est même accéléré comme le montre le graphique suivant :

En bleu la courbe du déficit en milliards de dollars, en rouge celle du pourcentage du deficit sur le PIB. https://www.macrotrends.net/global-metrics/countries/USA/united-states/trade-balance-deficit

Ensuite, le déficit budgétaire s’est encore approfondi au point que le service de la dette américaine – le paiement des intérêts et son remboursement par l’État – est sur le point d’excéder le budget de la défense en devenant exponentiel.

 

La situation est intenable pour le capital américain et extrêmement explosive pour le monde entier. Ce faisant des doutes sur la capacité de l’État américain à assurer le service de sa dette se font jour. Le risque de défaut sur celle-ci, impensable encore il y a peu, commence à émerger et freine les ardeurs d’investissements aux États-Unis et d’achat de bons du Trésor américain, au risque de provoquer une hausse des taux d’intérêt qui… ralentirait l’investissement dans le pays. Si le charme et l’incitation amicale ne suffisent plus, alors il faut utiliser la menace et la force que dollar et puissance nucléaire autorisent. L’heure est au racket pur et simple.

Il est vrai que la domination internationale du dollar autorise le capital américain à laisser courir sa dette par différents artifices, l’impression de monnaie par exemple – le dollar n’étant plus gagé sur l’or depuis 1974. En fait, la dette américaine est en grande partie financée par le reste du capital mondial, à commencer par l’achat de bons du Trésor US par la Chine, le Japon et les pays de l’Union européenne. Mais cela ne fonctionne que tant que le soft power américain marche.

Or précisément, la Chine et le Japon ont commencé à réduire leur part de bons du Trésor, révélant ainsi la difficulté devant laquelle le capital américain se trouve confronté : le creusement constant du déficit budgétaire requiert, outre des coupes drastiques dans les systèmes sociaux américains et dans les licenciements massifs de centaines de milliers de fonctionnaires, l’assurance que les capitaux étrangers vont continuer à « acheter la dette américaine », au risque sinon de provoquer un défaut sur celle-ci. Ce serait alors la catastrophe financière mondiale, le blocage de l’économie, dont la première victime, si l’on peut dire, serait les États-Unis eux-mêmes. « La dette mondiale dépasse désormais trois fois le PIB mondial [2]. »

Les États-Unis, de par leur puissance et leur domination mondiale, concentrent les manifestations les plus extrêmes du capitalisme et ainsi donne le La au monde capitaliste. Sauf à accepter la ruine du pays et le déclin catastrophique de sa puissance, qui pourrait passer par un blocage financier de son économie, tel un défaut de paiement, une crise de la dette, la bourgeoisie américaine est contrainte d’imposer dans l’urgence, aux Européens en particulier, de venir produire aux États-Unis au moyen du chantage aux droits de douane que Trump menace d’imposer. Et surtout, ils menacent les États, européens et asiatiques « bénéficiant » de la protection nucléaire américaine, pour qu’ils achetent de la dette américaine. Pour faire simple, et comme l’a montré aux yeux ébahis du monde entier la retransmission en direct de la rencontre Trump-Vance avec Zelenski, l’heure n’est plus à la diplomatie et au langage policé. L’heure est aux méthodes expéditives et violentes de la mafia : que l’Europe paie pour sa protection sinon…

Rendons grâce à Trump. En parlant cash, il expose ouvertement la réalité du capitalisme. Celle basée sur le principe que l’homme est un loup pour l’homme. Pour tout prolétaire qui aurait encore des illusions, ou bien tournerait les yeux ailleurs, le voile mystificateur de la démocratie bourgeoise est déchirée par Trump. Inutile de dire comment sera traitée toute révolte ouvrière aux États-Unis comme dans le monde.

Ce que montrent donc les provocations et les ruptures trumpiennes n’est pas la force de l’impérialisme américain, ni celle du capitalisme dans son ensemble, mais sa faiblesse historique ; la profondeur et la gravité de ses contradictions qui font que la guerre en tant que plus haute expression des contradictions du capitalisme et de sa crise est devenue une question de survie pour le capital et, en tout premier lieu, pour sa première puissance. Nous avions déjà émis l’idée que la bourgeoisie allait être contrainte de forcer la marche à la guerre, sans vraiment pouvoir l’illustrer concrètement. Trump nous donne la réponse.

Refuser tout sacrifice pour le réarmement et la guerre

Cette marche devenue course vers la guerre ne peut être contenue, freinée, contrariée que par le prolétariat international. Nul issue, nulle illusion dans le cadre capitaliste. Ou dans la défense de la patrie, ou encore de la démocratie. Les prolétaires ont tout à perdre à rejoindre les rangs des anti-Poutine ou anti-Tump, ou encore à tomber dans un quelconque anti-américanisme. Ce n’est pas sur ces terrains-là qu’ils peuvent tenter de se défendre et d’éviter le pire.

Le terrain prolétarien et l’issue se situe dans le refus de tous les sacrifices qui vont être, sont déjà, imposés à la classe ouvrière pour le réarmement généralisé. C’est le premier pas. Le second sera celui de rendre ces luttes ouvrières le plus efficace possible, c’est-à-dire en imposant un rapport de force suffisant au capital, selon les lieux, les moments et les circonstances, pour que la bourgeoisie recule, retarde, ou au moins limite ses attaques.

Or, faire des combats ouvriers des combats efficaces requiert des volontés et des dynamiques d’extension, de généralisation et d’unité des différentes luttes ouvrières dictées par la perspective de la grève de masse. Et requiert aussi de combattre tous ces faux amis qui, au sein même des luttes, s’opposent et sabotent ces tentatives d’extension et de généralisation, à savoir les syndicats et la gauche du capital.

Les luttes ouvrières ont donc inévitablement une dimension politique, indépendamment de leur développement ou limites géographiques, par le simple fait que les syndicats et les partis gauchistes qui cherchent à la diviser et les étouffer, sont tout autant des organes de l’État bourgeois que les partis de droite ou autres.

Si ce caractère politique de toute lutte ouvrière doit être pris en charge par les « travailleurs eux-mêmes », la classe prolétarienne comme un tout dispose de minorités politiques communistes qui sont – par définition mais demandant à être vérifié dans la réalité de la lutte des classes – un outil indispensable pour cette dimension politique. En particulier, ces minorités sont appelées à constituer le parti communiste internationaliste dont la tâche et la responsabilité historiques, cruciales, est d’assumer la direction politique des luttes prolétariennes, et tout particulièrement de l’insurrection ouvrière, de la destruction de l’État bourgeois et de l’instauration de la dictature du prolétariat. Seule celle-ci pourra ouvrir la voie à la société communiste, c’est-à-dire à une société sans classe, sans exploitation, non-mercantile et donc sans guerre.

Les minorités politiques révolutionnaires dont se dote le prolétariat et leur combat pour le parti internationaliste de demain sont donc aussi un élément, un facteur, de l’équation historique devant résoudre la question de la guerre impérialiste généralisée. Or, d’un point de vue photographique ou statique aujourd’hui, celles-ci semblent encore plus dispersées et affaiblies que le prolétariat lui-même. Il est probable que le parti dont il devra se doter ne surgisse qu’avec un certain retard et, ce qui serait encore pire, dans le feu même des événements. La révolution allemande de 1918-1919 nous enseigne que cela pourrait être fatal.

Malgré cela, le prolétariat et ses minorités doivent faire avec la situation réelle et non avec une situation rêvée ou établie à partir de schéma abstrait. Même si dispersées, même si avec très peu d’influence dans les rangs prolétaires, même si encore loin de pouvoir se constituer en parti, nous avons observé une certaine convergence entre la majorité des différents groupes du camp prolétarien [3]. Beaucoup d’entre nous sont d’accord pour dire que la question de la préparation à la guerre généralisée est la base fondamentale pour comprendre l’évolution de la situation.

Cette convergence signale la possibilité de travailler dès aujourd’hui à la mise en place de l’avant-garde politique internationale en tant que parti politique mondial du prolétariat. Les révolutionnaires ne doivent pas attendre la mobilisation spontanée de la classe ouvrière pour trancher les vieux débats. Ils doivent anticiper et chercher à être prêts avec l’arme principale pour l’émancipation de la classe ouvrière, le parti, avant que les événements ne les dépassent. Ils doivent commencer la tâche ardue de la consolidation politique aujourd’hui en initiant un processus de débat et de confrontation similaire aux conférences de la gauche communiste dans les années 1970. Avec un parti en place avant les mobilisations de masse hautement probable en réponse aux préparatifs de guerre, notre classe a une bien meilleure chance de réussir à s’opposer à la marche vers la guerre.

Les événements se succèdent à une rythme effréné, créant un sentiment d’urgence non seulement pour la bourgeoisie et le capitalisme, mais aussi pour le prolétariat. Pour celui-ci, il y a urgence à refuser tout nouveau sacrifice, à défendre ses conditions de vie et de travail contre les attaques et à lutter contre tout intensification de l’exploitation pour la préparation de la guerre. Pour cela, il est crucial qu’il soit informé de la propagande, des mots d’ordre et des orientations des groupes communistes pour pouvoir s’orienter dans les batailles et situations qui viennent. Enfin, urgence encore y a-t-il à ce qu’il se dote de minorités communistes conséquentes et de son parti politique.

Le GIGC, le 10 mars 2025


Notes:

[1. Foreign Affairs, 10 mars 2025 – le jour même où nous adoptons ce communiqué.

[3. En particulier, la TCI (Conférence de Munich : le pire reste à venir), le PCI-Le Prolétaire (Les dirigeants bourgeois préparent la guerre…), Il Programa Comunista (Pour la révolution prolétarienne, internationale et communiste…), mais encore le groupe Barbaria (Déclaration internationaliste) – la liste n’est pas exhaustive –, non seulement défendent clairement l’alternative révolution ou guerre dans la situation d’aujourd’hui mais ont fourni des prises de position « convergentes » sur la signification de la victoire de Trump et l’accélération de la marche à la guerre qu’elle exprime.

Source: https://igcl.org/Communique-du-GIGC-Avec-Trump-l 

Robert Bibeau

Auteur et éditeur

2 réflexions sur “Avec Trump, l’heure est au choix entre «du pain ou des canons» (GIGC)

  • Normand Bibeau

    Dans «[D]E L’INSURRECTION POPULAIRE À LA RÉVOLUTION PROLÉTARIENNE», les camarades Mesloub et Bibeau, écrivent au paragraphe 59 et suivants (pages 82 et suivantes):« Marx soulignait qu’un mode de production-une formation sociale- ne disparaît “jamais avant que soient développées toutes les forces productives qu’il est assez large pour contenir”. Lénine a repris cet aphorisme dans cet écrit: ”Le socialisme est impossible sans la technique de la grosse production capitaliste, technique organisée selon le dernier mot de la science moderne : il est impossible sans une organisation méthodique réglée par l’État et qui impose à des millions d’hommes la stricte observation d’une norme unique dans la production et la répartition des produits (…)».
    (…)
    II) La révolution prolétarienne ne pourra donc survenir que lorsque le mode de production capitaliste aura atteint son stade impérialiste décadent (…) Le capitalisme a aujourd’hui atteint cette limite systémique. Ce qui n’était pas le cas en 1917, ni en 1949.
    (…)
    VI) Pour la première fois dans l’histoire, la classe révolutionnaire dirigeante sera la classe exploitée et aliénée.Comme le MARXISME l’a toujours affirmé contre les théories socialistes utopiques et petites-bourgeoises réformistes, le développement de la lutte révolutionnaire est conditionné par l’approfondissement et la généralisation de la lutte de classe du prolétariat international dans chacune des instances de la guerre de classe ( économique,politique,idéologique)».(p.82-85).

    LA NÉCESSITÉ DU LEADERSHIP PROLÉTARIEN (p.91 et ss)

    «Lénine a écrit des textes importants à propos de l’absolue nécessité de ne jamais arrimer la Révolution socialiste à la charrue de la paysannerie russe ou de la petite-bourgeoisie menchevik.
    «À partir de là ( les luttes des prolétaires pour l’amélioration de leurs conditions de travail et de vie),la question n’est pas de se désespérer parce que la classe ouvrière n’est pas quotidiennement révolutionnaire, mais de chercher dans quelles circonstances exceptionnelles elle peut le devenir, comment s’y préparer et y contribuer». (p.91).

    «75. QUAND RIEN NE VA PLUS…IL RESTE LA GUERRE» (p.103 et ss)

    Comme l’analyse les camarades du GICG, le système capitaliste mondial à son stade suprême de l’impérialisme a atteint ce stade où «RIEN NE VA PLUS…» et la classe dominante bourgeoise et ses KAPOS au sein du prolétariat organisent la guerre comme ils l’ont déjà fait en 1914, puis en 1939 et l’ont poursuivi à des dizaines et des dizaines de reprises depuis 1945.
    (voir le tableau à la page 104 sur la liste des guerres menées par le seul impérialisme U$ depuis 1945).

    Comment expliquer que des partis prolétariens existaient à chacune de ces guerres mondiales et de ces guerres régionales et qu’aucune n’a été transformée en révolution prolétarienne, voilà une douloureuse question que les révolutionnaires prolétariens doivent avoir le courage de se poser et à laquelle il est impératif et décisif qu’ils répondent révolutionnairement.

    Suffit-il simplement de répondre que les «conditions objectives et subjectives» de la révolution prolétarienne n’étaient pas réunies?Alors qu’est-ce qui permettrait de croire qu’à l’aube de la IIIième Guerre mondiale impérialiste-capitaliste, elles le seraient?

    Du point de la lutte des classes , en quoi l’époque d’avant la 1ière Guerre mondiale, d’avant la Seconde et d’avant toutes les guerres régionales, est-elle qualitativement différentes de celle d’aujourd’hui?

    Peut-on conclure qu’en application du principe dialectique de l’accumulation quantitative (augmentation du nombre de pays capitalistes), l’humanité ait atteint le stade du passage à un stade qualitatif supérieur (socialisme),en raison de la mondialisation de l’économie capitaliste?

    L’organisation des forces révolutionnaires prolétariennes au sein de partis «communistes» et d’Internationales (1ière et 3 ième) qui prévalait tant avant la Iière Guerre mondiale, comme de la Seconde, n’a pas assuré le passage des «révolutions nationales» à l’étape supérieure du socialisme: la Révolution bolchévique aboutissant au social-impérialiste soviétique, puis à l’impérialisme russe; la Révolution chinoise au «socialisme à la chinoise» qui n’est en somme qu’une version «chinoise» du social-impérialisme «privé-public» chinois; les «révolutions nationales» coréenne, égyptienne, vietnamienne, algérienne, etc. ont toutes abouties à des systèmes capitalistes «nationalistes» réactionnaires et à des dictatures militaires autocratiques, est-ce possible que ce ne soit toutes que des «accidents», des trahisons, des détournements, des «contre-révolutions»?Des causes différentes engendreraient les mêmes résultats? Impossible car comme l’enseigne le matérialisme dialectique et historique: les mêmes causes engendrent les mêmes résultats.

    En préconisant l’organisation d’un «parti révolutionnaire mondial», une forme d’Internationale communiste semblable à la Première et à la Troisième, le GIGC ne répète-t-il pas les erreurs organisationnelles commises dans le passé et qui n’ont jamais apporté le socialisme scientifique marxiste au prolétariat?

    Lorsque Marx, Engels et Lénine attribuaient aux luttes syndicales la fonction d’«école de la révolution prolétarienne», ils ne faisaient pas que constater un état de fait, ils imposaient une condition sine qua non à ce qu’un prolétaire individuel puisse être membre du parti et puisse prétendre diriger le prolétariat dans sa révolution.

    S’il faut juger l’arbre à ses fruits, l’homme à ses actes, que penser d’un prolétaire qui travaillerait dans une usine où les prolétaires ne sont pas organisés en syndicat et sont livrés à l’exploitation de leur capitaliste? Une usine où le prolétaire qui veut diriger la révolution prolétarienne ne livre aucun combat organisé avec ses camarades ouvriers contre leur propre exploiteur capitaliste?

    Pour sûr, l’éminence de la III ième guerre mondiale thermonucléaire apocalyptique ourdie par la bourgeoisie mondiale impose au prolétariat de s’organiser militairement et immédiatement pour empêcher quelle ne se produise car comme les camarades Mesloub et Bibeau l’écrivent: « LA GUERRE N’ACCOUCHE PAS DE LA RÉVOLUTION.LA CLASSE RÉVOLUTIONNAIRE PROVOQUE LA RÉVOLUTION» (p.146) et l’unique manière de contrer cette guerre mondiale génocidaire apocalyptique consiste en une révolution prolétarienne mondiale réussie dirigée par son élite prolétarienne organisée au sein d’un parti révolutionnaire lui-même dirigé par les plus révolutionnaires des prolétaires et par personne d’autres.

    En abandonnant les syndicats et les organisations communautaires aux renégats et aux KAPOS des capitalistes au sein du prolétariat, les révolutionnaires prolétariens abandonnent leur classe à l’ennemi de classes et renoncent à livrer la guerre de classe là où elle est décisive: dans la poche de chaque capitaliste individuel comme prélude nécessaire à sa généralisation à l’ensemble de la société capitaliste.

    Chaque prolétaire qui veut s’engager dans le parti révolutionnaire prolétarien doit répondre à l’ultime question: COMBIEN DE PROLÉTAIRES QUI TRAVAILLENT AVEC TOI À L’USINE, SUR TON LIEU D’EXPLOITATION, QUI TE CONNAISSENT PERSONNELLEMENT ET SONT APTES À TE JUGER CONCRÈTEMENT SONT AVEC TOI, TE SOUTIENNENT ET ORGANISES-TU CONTRE LE CAPITALISTE QUI LES EXPLOITENT?
    ES-TU PRÊT À T’ENGAGER À ORGANISER TON MILIEU D’EXPLOITATION À COMBATTRE SON EXPLOITEUR CAPITALISTE JUSQU’À SON RENVERSEMENT?

    Lénine enseignait au sujet de l’INTERNATIONALISME PROLÉTARIEN qu’il consistait à faire la révolution dans son propre pays et à soutenir la même lutte de classe révolutionnaire partout ailleurs.
    Le militantisme révolutionnaire prolétarien est de la même nature de classe: il consiste à faire la révolution dans son propre lieu d’exploitation capitaliste et à soutenir la même lutte de classe révolutionnaire sur tous les lieux d’exploitation capitaliste.

    Les révolutionnaires prolétariens doivent s’unir dans l’action révolutionnaire et nul part ailleurs.

    Les révolutionnaires prolétariens doivent impérativement reprendre la direction de leur syndicat, de leurs organisations communautaires et populaires et mobiliser les meilleures éléments révolutionnaires identifiés au sein de ces mouvements et les intégrer au parti révolutionnaire pour mener à bien la révolution prolétarienne car la révolution commence par sou-même.

    PROLÉTAIRES DE CHAQUE USINE, DE CHAQUE ÉCOLE, DE CHAQUE LIEU OÙ LA BOURGEOISIE VOUS EXPLOITE UNISSEZ-VOUS, FORMEZ VOTRE PARTI RÉVOLUTIONNAIRE DANS LA PRAXIS, RENVERSEZ LE CAPITALISME ET INSTAUREZ VOTRE DICTATURE PROLÉTARIENNE POUR SAUVER L’HUMANITÉ DE SA DESTRUCTION.

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