L’économie et la politique nationale déterminent la politique internationale des États
Par Normand Bibeau et Robert Bibeau
Comment des analystes apparemment instruits peuvent-ils prétendre que dans un monde divisé en classes sociales antagonistes, où les «riches» ont des pouvoirs exclusifs découlant de la propriété exclusive des moyens matériels et intellectuels de production et bénéficient de privilèges que ne possèdent pas les classes «pauvres», dominées, exploitées, et dépourvues de propriétés, et prétendre que cette dualité ne se reflète nullement dans la politique internationale des État-nations grands ou petits et des puissances impériales? De ce précepte il découle que l’analyse des conflits s’amorce toujours par l’étude des conditions internes particulières à chaque pays.
La domination «interne» des plus «riche» à l’intérieur de l’État-nation commande la domination «externe» des plus «riche». La théorie capitaliste à l’effet que la richesse des capitalistes américains ruissellera sur l’ensemble du monde «libre» est de la même nature que la fadaise qui postule que «réduire les impôts des riches ruissellera sur les pauvres! » Comment imaginer pire stupidité comme le démontre la conjoncture économique présente ?
Ces analystes s’ingénient à occulter la finalité recherchée par les guerres capitalistes: s’emparer des richesses du vaincu ce que ne semblent pas avoir compris L’OTAN et son proxy ukrainien.
Ainsi, comment occulter que la guerre contre la Fédération de Russie initiée par les États-Unis et l’Union européenne via l’OTAN à l’occasion du coup d’État de l’Euro Maïdan en 2014 qui a provoqué la prise du contrôle des bases militaires russes en Crimée, et de découpler la «station-service russe» de son client allemand par des sanctions économiques et ouvrir ce «nouveau» marché au gaz de schiste américain onéreux, et ainsi rétablir la compétitivité française et européenne face à l’économie allemande. Il y avait à boire et à manger pour tous dans cette forfaiture sauf pour les Ukrainiens (chair à canon corvéable jusqu’au dernier), pour les Russes (l’autre fournisseur de chair à canon) et pour les entreprises allemandes qui en pâtissent depuis.
Les U$A et l’Union européenne, fortes du succès inopiné de ce coup d’État de «couleur», se sont convaincus qu’ils pouvaient faire encore mieux et une opération «Barbabendiera» inspirée par les russophobes baltes est né un NÉONAZILEBENSRAUM 2.0 contre la Fédération de Russie: «balkaniser la Fédération de Russie en micro-États ethniques et religieux et s’emparer de leurs richesses naturelles et asservir ses prolétaires tout en se débarrassant des rentiers nationalistes russes», l’aubaine du siècle.
Comment réussir ce NÉONAZILEBENSRAUM 2.0?
En combinant:
1- une guerre IDÉOLOGIQUE consistant à diaboliser l’«allié» démocrate d’hier, le «bourgeois» avéré et assumé converti à la religion orthodoxe et à la civilisation tsariste anti-bolchévique, l’imperturbable ex-agent du KGB, Vladimir Poutine;
2- une guerre ÉCONOMIQUE par le vol des avoirs russes (300 milliards U$D) et des sanctions économiques (19,000, puis 23,000 et aujourd’hui avec le 19e paquet de sanctions: ~30,000) qui «mettrait l’économie russe à genoux» (Bruno Lemaire) et ferait souffrir «son peuple» jusqu’à l’insurrection;
3- une guerre MILITAIRE en 2 volets:
a) de l’extérieur par les UKRONAZIS BANDÉRISTES KIÉVIENS, les «volontaires», les mercenaires et les «conseillers» de l’OTAN;
b) de l’intérieur par un «coup d’État Prigogine» et ses «musiciens wagnériens» du kalachnikov, la faction «européiste/occidentaliste» de la bourgeoisie russe dirigée par Navalny et son parti de «bras cassés» et les services secrets occidentaux infiltrés en Russie à travers les ambassades et les journalistes-espions, mobilisés à l’intérieur de la Russie pour ourdir le renversement de Poutine et sa faction «orientaliste/BRICS+», jusqu’y compris d’assassiner Poutine et de bombarder le peuple russe pour le faire souffrir jusqu’à l’insurrection.
Résultat final: débandade générale sur tous les fronts.
- Victoire dans la guerre d’attrition contre les UKRONAZIS BANDÉRISTES KIÉVIENS, les «volontaires» et les «conseillers» otanistes en déroutes;
- Victoire contre les sanctions économiques kamikazes occidentales;
- Victoire partielle dans la guerre idéologique en raison du monopole des médias mainstream
Les conditions économiques et sociales internes (nationales) déterminent la politique internationale des pays, des États-nations, des entités politiques en guerre sur le grand échiquier mondial.
Application de ces principes à la problématique États-Unis/Chine
Comment occulter que 8,619 entreprises U$ opèrent en République «populaire» de Chine (RPC) dont 1961 «d’envergure» pour un chiffre d’affaires combiné de ~490,52 milliards U$D (2022) et 1,7 million d’emplois directs (2017: U$- China Economic and Security Review Commission, CRESEC U$-Chine) d’où découlent un nombre exponentiel d’emplois indirects.
De ces chiffres, ~37% étaient concentrés dans le secteur manufacturier et ~28% dans la finance et l’assurance.
Depuis la mise en œuvre de la politique révisionniste de Deng Tsiao ping d’une économie «au service des exportations, selon le principe que le chat soit blanc, que le chat soit noir pourvu qu’il attrape des souris (des profits)», le nombre de prolétaires chinois travaillant «directement » pour des entreprises étrangères, principalement U$, s’est élevé à ~7,264,000 personnes, au sein de 121,415 entreprises actives dans la fabrication (2022).
Ainsi,
Foxconn/Hon Hai (groupe) – workforce- compte ~900,000 prolétaires;
Luxshare ( Apple): 236 à 278,000 prolétaires (2023-2024);
Foxconn Industrial Internet (FIT/FII): ~202,000 prolétaires (2024 pour la société cotée en bourse);
Autres: Wistron, Pegatron,BYD Electronic,etc.: plusieurs centaines de milliers de prolétaires;
Shenzhou International ( textiles): ~110,000 prolétaires (2023-2024) ( re:Nike, Uniglo,etc.);
Autres: Esquel, TAL, PACIFIC textiles, etc.: chacun compte des dizaines de milliers de prolétaires.
À partir de ces chiffres fragmentaires, nous pouvons extrapoler que directement et indirectement, de 7 à 10 millions de travailleurs chinois sont exploités au profit des capitalistes étrangers pour un pourcentage d’environ 14% du total du prolétariat industriel chinois.
De l’aveu des apparatchiks du Parti communiste chinois, 14% de toutes les exportations chinoises le sont vers le marché américain dont 22% des produits électroniques grand. En 2024, les exportations chinoises vers les U$A se sont chiffrées à ~525,65 milliards de U$D.
En 2020, les investissements totaux en Chine se sont chiffrés à 999,97 milliards CNY soit 144,4 milliards de U$D.
En 2024, malgré les difficultés d’évaluation des investissements U$ en RPC découlant du brouillard créé par la complexité des «hubs», des «intermédiaires Hongkong, singapouriens, Macao, etc., des filiales «offshore» et des groupes d’investissements mondiaux, il est estimé à ~116 milliards U$D d’investissements U$ directs en RPC.
Les «crypto-communistes» chinois constitués des apparatchiks du Parti et de leurs «alliés» capitalistes «nationalistes privés» s’ingénient à masquer qu’ils ne sont qu’une «évolution, un nouveau modèle» des capitalistes «nationalistes compradors» du temps de la Révolution «démocratique bourgeoise», une classe sociale entièrement dévoyés à l’asservissement et à l’exploitation du prolétariat chinois en faveur de l’impérialisme mondial. Les chiffres «officiels» disponibles sont maquillés pour occulter cette réalité économique. Voilà le modèle économique industriel technologique et financier de la Chine nouvelle… le modèle ultime du mode de production capitaliste mondialisé, interrelié et financiarisé.
Cette réalité capitaliste mondiale où chaque bourgeoisie «nationale» est interreliée, à travers un réseau inextricable de propriété privée des moyens de production, de commercialisation et de communication, par le biais du «capital action» corporatif pour l’extraction maximale de «plus value» du prolétariat, démontre que malgré les confrontations épisodiques, pour le partage des «profits».
Les capitalistes mondiaux sont tous «unis» pour l’exploitation du prolétariat, car la «bourgeoisie» comme le prolétariat n’a pas de patrie comme l’ont enseigné Marx et Engels dans le Manifeste du Parti communiste.
L’actuelle «guerre» impérialiste entre l’alliance «occidentale» U$/U€/Japon/Corée du Sud/Australie/nord global et l’alliance «orientale» Chine/Russie/Corée du Nord/Iran/sud global pour la domination des ressources, des énergies et des «terres rares» est de la même nature de classes que les guerres capitalistes/impérialistes qui ont opposé l’alliance Prusse/empire austro-hongrois/empire ottoman à la «Sainte-alliance» Angleterre/France/Russie/U$A/empire britannique à l’occasion de la 1re Guerre mondiale pour la domination de l’or noir (pétrole) et celle entre les Forces de l’Axe, Allemagne, Italie, Japon et leurs collabos fascistes européens contre les «Alliés», Grande-Bretagne, URSS, États-Unis et leurs colonies à l’occasion de la 2e Guerre mondiale pour la domination des ressources et des marchés. Il y a fort à craindre pour l’humanité que l’issue soit pire à l’occasion de cette 3e Guerre mondiale que ces puissances manigancent. (1)
Comme l’a enseigné Einstein, il n’y a que les fous pour croire que les mêmes causes n’engendrent pas les mêmes effets, mais le monde est gouverné par des fous disait-il.
Note
(1) Ainsi, alors que la 1e a causé 14 millions de morts, la 2e , ~60 millions, la 3e se chiffrera en milliards de morts, de blessés, d’estropiés, d’handicapés.

Versão em Língua Portuguesa:
https://queonossosilencionaomateinocentes.blogspot.com/2025/11/a-economia-e-politica-nacional.html