Halte aux jérémiades communautaristes musulmanes
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21.10.2019-English-Italian-Spanish-Portuguese
Régulièrement, au lendemain d’attentats terroristes islamistes perpétrés en France, une psychose s’empare des Français et immigrés de confession islamique. En effet, aussitôt se propage chez eux la peur d’un climat antimusulman. Pareillement, aux occasions critiques des élections marquées par l’accession du parti d’extrême-droite au second tour des présidentielles, la même angoisse s’exprime de manière lancinante.
Force est de constater que certains journaux ne manquent pas d’attiser et de diffuser ce climat de peur. Pour certains médias islamo-gauchistes, la France « raciste » nous préparerait un massacre de la Saint Barthélémy ! Les pogroms guetteraient les immigrés musulmans, particulièrement les Algériens.
D’aucuns réclament au gouvernement algérien de protéger ses ressortissants établis en France, feignant d’ignorer que ce pouvoir mafieux algérien est responsable de leur expatriation. En effet, qui a acculé des millions d’Algériens à s’exiler, sinon ce pouvoir dictatorial, responsable du sous-développement de l’Algérie, maintenue depuis l’indépendance dans une économie rentière fondée sur la manne pétrolière, manne accaparée par cette inamovible oligarchie criminelle ?
De surcroît, en dehors de ces périodes de psychose occasionnée par le terrorisme et l’agitation de l’épouvantail d’accession imminente de l’extrême-droite à la plus haute magistrature, la tension est également avivée et entretenue par la propagation d’informations alarmantes sur l’expansion supposée de l’« islamophobie ».
À propos de ce climat d’« islamophobie », souvent agité par les organisations islamiques et gauchistes, qui régnerait en France, rien de plus douteux, de plus fallacieux. En réalité, jamais la France n’a vu s’installer autant de musulmans sur son territoire, n’a vu s’ériger autant de mosquées sur son sol, n’a vu s’établir autant de quartiers aux locaux de commerce vendant librement des produits halal et des ouvrages musulmans. À la vérité, la France est exempte de politique d’Apartheid appliquée dans certains pays (notamment les pays musulmans du Golfe où les rares étrangers, souvent ouvriers immigrés corvéables et taillables à merci, sont privés de tous les droits, qui plus est victimes d’ostracisme, de relégation discriminatoire urbaine et d’interdiction d’exercer leur culte chrétien, hindouiste ou autre), préservée du racisme ordinaire et meurtrier des États-Unis.
Certes, en France un climat délétère et nauséabond fleurit depuis quelques années sur un terrain social imprégné par l’aridité économique. Cependant, même les Français de souche ! (sic) subissent cette atmosphère morale et civique pestilentielle, cette dégradation psychologique pathologique. Ce climat social putride ne se déploie pas seulement sur les « musulmans » en général, les Algériens en particulier. De fait, d’une part sous l’effet conjugué de la crise systémique du capitalisme avec comme corollaire l’accentuation du chômage, la dégradation des conditions de vie, la décrépitude des valeurs morales, l’amplification du chacun pour soi, d’autre part de la propagation des guerres sur l’ensemble de la planète et des terrorismes artisanaux individuels et professionnels étatiques, c’est toute la population française (pour ne pas dire mondiale) qui manifeste des comportements hargneux, haineux, agressifs, déviants, violents, à l’égard de tout un chacun. Aujourd’hui, quotidiennement, chacun peut devenir la victime potentielle d’une personne psychologiquement déséquilibrée par une existence sociale déshumanisée.
Nous sommes tous exposés aux agressions verbales, aux regards haineux, aux violences physiques, aux attentats terroristes. Aussi bien dans la rue qu’au travail. Le délitement du tissu social favorise considérablement la résurgence de comportements délétères et destructeurs. À l’évidence, en période de crise du capitalisme, comme dans les années 1920/1930, les exécrables phénomènes d’anomie prédominent, les pires miasmes sociétaux remontent à la surface de la société pour finir par submerger et infecter toutes les relations humaines. La peur de l’autre se propage. La méfiance et la défiance se répandent. La haine de soi et de l’autre explose. Le repli sur soi se généralise. Nous vivons l’ère de l’Alterophobie, la peur de l’autre.
Aussi, faudrait-il cesser cette victimisation communautaire musulmane, toujours en quête du moindre fait divers banal pour se livrer aux lamentations sociétales, aux doléances communautaristes.
Au reste, il n’existe pas de communauté musulmane. Comme il n’existe pas de communauté footballistique, nautique ou autre, sous couvert que ses adeptes s’adonnent à la même pratique sportive, respectent les mêmes règles, expriment la même ferveur pour leur sport, se vouent quotidiennement aux mêmes exercices dans des édifices spécifiques, s’attachent scrupuleusement à adopter une hygiène et des rites alimentaires draconiens. La locution « communauté musulmane » est une construction idéologique, un concept fantasmagorique.
En effet, sur le plan juridique est reconnue seulement l’identité nationale, et au plan sociologique, l’appartenance sociale, nous nous disons d’appartenance de classe sociale. L’adhésion religieuse relevant, elle, de la conscience personnelle, de la sphère privée, du registre de la croyance.
Au demeurant, qu’ont-ils de commun un bourgeois algérien résidant à Neuilly et un ouvrier algérien habitant dans une cité dortoir de Roubaix (ou cette militante palestinienne lançant des pierres aux racistes israéliens) ? Aucun, sinon la même origine « ethnique ». Qu’ont-ils de commun un Saoudien, un Qatari et un Algérien immigré ou non ? Rien, sinon cette croyance en une même religion islamique. La Umma tant encensée n’a aucune existence. Comme il n’existe pas de communauté hippique en dépit de la présence sur l’ensemble du globe d’adeptes de l’équitation.
En vérité, sociologiquement, de par son statut social, sa catégorie professionnelle salariale (qui englobe 85% des travailleurs de France), l’immigré algérien ouvrier (et autre nationalité) est plus proche de son « frère de classe » de « souche française » (sic) que de tout autre bourgeois musulman algérien, marocain ou tunisien. Leurs intérêts sont communs. Les salariés français et les immigrés salariés de confession musulmane partagent le même mode de vie misérable fait d’exploitation, d’oppression, de domination, de chômage, d’aliénation, de relégation urbaine. En somme, ils appartiennent à la même classe prolétarienne. Rien ne différencie le salarié français et le salarié d’origine algérienne, sinon leurs éventuelles pratiques sportives ou religieuses, toutes deux relevant de la sphère privée, de leurs convictions personnelles, de leurs passions respectives. L’un s’adonne quotidiennement à sa passion sportive dans les salles de musculation ou les stades, l’autre à sa croyance religieuse pratiquée à son domicile ou à la mosquée. L’un préfère muscler son corps par l’exercice d’un sport, l’autre affermir sa spiritualité par la pratique de la prière. Ces deux respectives activités privées relèvent d’un choix personnel, d’une passion intime, d’une conviction intérieure. Ces deux activités personnelles ne façonnent absolument pas socialement ces deux individus, déterminés essentiellement par leur position dans les rapports sociaux de production, par leur assignation professionnelle homologue aux intérêts de classe communs. Leur commune appartenance sociale concrète transcende leurs affiliations respectives religieuse et sportive.
Aussi, les jérémiades communautaristes musulmanes, souvent favorisées par les classes dirigeantes dans le dessein de la division entre travailleurs français et immigrés, doivent-elles cesser, pour laisser place à la lutte collective contre toutes les formes d’oppression et d’injustice, à un combat englobant tous les Exploités et Opprimés de France, et du monde entier au-delà des différences artificielles ethnique ou religieuse.
Mesloub Khider
C’est votre photo d’illustration qui me gène un peu sur les bords…
Explique toi STP
Pourquoi te gêne-t-elle ? Je suis très intéressé par ta réponse car nous avons longuement hésité
Robert
@ R.Bibeau
l’article parle de la victimisation communautaire musulmane sur le « vieux continent » . en Faire un parallèle avec les gazaouis apparait osé aux premiers abords. (genre « gazaouis arretez de vous plaindre » ou bien « arretez d’en faire des victimes » ) . ça sonne un peu comme une fausse note…… Il n’en est rien je sais bien mais ce fut ma première « impression » ….
MERCI de ta réponse
Mon intention était EXACTEMENT OPPOSÉE
Je voulais montrer : regardez cette femme voilée qui se tient debout et ne joue pas les victimes – et elle résiste dans sa jellaba et elle lance des pierres aux chiens sionistes occidentalisés
J’adore cette photo deux mondes – deux univers qui s’affrontent par delà le temps et les civilisations
Mais attention la dame représente le passé et les chiens sionistes représentent le présent alors que nous – nous sommes les messagers du futur = la société post capitaliste où ce type d’affrontement n’aura pas lieu d’être
Robert Bibeau http://www.les7duquebec.com
@Robert
Mais attention la dame représente le passé et les chiens sionistes représentent le présent alors que nous – nous sommes les messagers du futur = la société post capitaliste où ce type d’affrontement n’aura pas lieu d’être.
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C’est une arme à double tranchant, car n’oublions que sans passé il ne peut y avoir un présent et encore moins un futur prometteur.
Pour cela chez certains la présentation peut sembler un temps présent qui est né de la violence, ce qui à mon SENS EST LE CONTRAIRE DE LA RÉALITÉ.
Tu ne penses pas en essayant de comprendre celles et ceux qui n’ont pas connu cette génération.
A te lire merci