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Méfiance, méfiance!

Recherche menée par Robert Gil

Pourquoi les français n’accordent-ils plus leur confiance aux institutions, et aux médias ? Parce que ceux qui dirigent les institutions sont copains avec les grands décideurs du Cac40 et de la finance. Les médias sont aux mains des mêmes dirigeants du Cac40. Les experts des questions sanitaires ont des accointances avec les grandes firmes pharmaceutiques. Les experts des sciences économiques perçoivent des honoraires de grandes entreprises ou de banques, leurs préconisations et leurs analyses ne sont donc pas neutres, et même, souvent en contradiction avec l’intérêt commun.

Les institutions, les médias et les experts des sciences médicales ou économiques sont tous liés avec de grands groupes capitalistes. Les institutions sont au service des classes dirigeantes, parce qu’elles ont été pensées par la bourgeoisie pour défendre ses intérêts.  Bien sûr des charlatans profitent de cette méfiance d’une partie grandissante de la population pour les embarquer dans des thèses parfois délirantes. Mais c’est le contexte général et la mainmise de grands groupes dans tous les domaines de nos vies qui favorisent la méfiance envers tout ce qui apparait comme officiel. Et si l’on doute de ce qui est officiel, l’on aura tôt fait de vous traiter de complotiste. Ce tour de passe-passe permet de mettre de côté la responsabilité du capitalisme, et de donner l’occasion à des donneurs de leçon de nous faire la morale en éludant les vraies questions.

La plupart des citoyens ont l’impression que nos dirigeants et nos élus ne vivent pas dans le même monde et dans la même réalité que ceux qu’ils sont censés représenter. Comme s’ils faisaient partie d’une caste supérieure, leur façon de parler et leur tenue vestimentaire plus proches de la haute couture que de la tenue standard des citoyens marquent une rupture entre ceux qui dirigent et ceux qui sont dirigés. Dans la constitution il est écrit « par le peuple, pour le peuple », on a l’impression qu’il y a plusieurs peuples. Alors que les élus, quels qu’ils soient, devraient normalement être à notre service, c’est à dire au service de la société, ils donnent de plus en plus l’impression de servir des intérêts à la fois personnels et privés. « Sans dents », « gens qui ne sont rien », sont des expressions utilisées par nos derniers présidents pour designer « les pauvres », preuve d’un mépris complétement décomplexé.

D’élu du peuple on est passé à élu au-dessus du peuple et une déférence obséquieuse s’est installée entre l’élu et le citoyen ; c’est le citoyen qui doit faire allégeance à l’élu et aller quémander, comme un gueux, auprès d’une personne qu’il devrait normalement interpeller comme un élu à son service… dans le respect et les limites de la constitution et du droit bien entendu. Le respect des électeurs par contre, il y a bien longtemps que les élus, sûrs de leur fait, ne le prennent plus en compte. Les promesses de notre cher président, comme celles où il affirmait que, sous son mandat, plus personne ne dormirait dans la rue ou qu’il ne toucherait pas au système de retraite (8) en sont des exemples. Régulièrement nos représentants sont élus sur des programmes fictifs, et comme il ne sont pas tenus de respecter leur parole, tant que la révocabilité des élus ne sera pas actée, il n’y a aucune raison pour que cela s’arrête !

On nous a habitué à penser que nos médias, libres et indépendants, sont le symbole d’une grande démocratie, et on nous persuade que leur couverture et leur analyse de l’actualité est supérieure à ce qui se fait ailleurs dans le monde, surtout dans les pays où la presse est contrôlée par l’Etat. Mais comment peut-on penser que des journalistes et des médias aux ordres, que ce soit de l’Etat ou des grands groupes industriels, se réveillent un matin, ouverts d’esprit, curieux et avides de vérité ? croyez-vous que MM. Bernard Arnault, François Pinault, Xavier Niel ou que les familles Bouygues ou Dassault possèdent des empires médiatiques par amour de la vérité et du journalisme ? Pourquoi Vincent Bolloré a mis pendant des années ses médias au service d’Éric Zemmour (9) ? Pensez-vous sérieusement que Nicolas Demorand, Ruth Elkrief, Pascal Praud, Patrick Cohen, Lea Salamé ou Jean-Michel Aphatie vont prendre le risque de déplaire à leurs patrons et ainsi se retrouver mis au placard ou tout simplement au chômage ? Non, alors, docilement, en s’autocensurant ou simplement parce qu’ils n’ont aucun esprit critique à l’égard du système qui les fait vivre, ils savent les sujets qu’il ne faut pas aborder et ceux qu’il faut mettre en avant. Quant aux invités, ils ont presque toujours le bon goût d’être d’accord sur l’essentiel, ce qui permet de discuter confortablement de broutilles, et de faire passer les points centraux du débat comme déjà tranchés par les « experts » … circulez, y’a rien à voir !

Toutes les références sont dans Miscellanées Politiques N°2 : « Cogitation d’un quidam ordinaire »

2 réflexions sur “Méfiance, méfiance!

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