Les Océanides II

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La mer sauvage (CC BY SA 3.0)

                                                   Cet article est disponible en anglais, en italien et en espagnol ici: Articles du 27 mai 2023[29508]

ALLAN ERWAN BERGER Le Pont naît à Lochrist, sur les falaises qui mènent à la pointe Saint-Mathieu. Le péage et son parking s’enroulent autour du célèbre blockhaus de Keringar, au sud du hameau de Kermergant, de l’autre côté du vallon ; cet ancien poste de direction de tir sert maintenant de terrasse panoramique du haut de laquelle on peut admirer l’ouvrage honni, avec ses quatre majestueuses pistes d’envol pour goélands, que sillonneront demain véhicules de police et autocars de CRS, camions de télévision et voitures de maître venues chercher deux ou trois grosses huiles fraîchement débarquées des avions à Guipavas.

Quatre piles, et c’est l’arrivée sur Béniguet, que l’on survole à quarante mètres de haut. Nulle rampe ne descend sur l’île, nul escalier n’y mène, et il est évidemment interdit de stationner sur les voies pour aller prendre des photos. Du reste, on ne peut même pas regarder : les flancs du tablier se retroussent en boucliers anti-tempête qui occultent la vision jusqu’au-dessus de l’horizon ; seuls, demain, les CRS verront depuis leurs autocars les lointains de la mer. Pour les autres, tous les autres qui emprunteront dorénavant l’ouvrage en véhicule particulier, ils ne pourront que circuler puisqu’il n’y a rien à voir.

Huit piles séparent Béniguet de Molène, qui est accessible par la première sortie. Le Pont ne s’y pose pas, et reste hautain dans le ciel, tandis qu’une élégante rampe à double spirale descend jusqu’à dix mètres au-dessus des flots ; là, une chaussée surélevée communique avec l’île, où l’on ressent déjà cette intrusion comme un viol barbare. Mais c’est tout de même moins pire que ce qui se passe plus loin.

De Molène le Pont hardiment s’écarte et pique à l’ouest sur douze kilomètres avant de virer au nord en plein milieu du Fromveur pour foncer sur Ouessant, et redescendre, sur la côte de Penn ar Ro’ch, jusqu’aux bruyères des hauts de Kergoff où l’on atterrit avec l’impression désolante de n’avoir emprunté qu’une simple autoroute suburbaine, bordée de lampadaires et de murs en béton. Et là, inexplicablement, les quatre voies de cette mirifique pénétrante se fondent soudain en une innocente et banale routillette de campagne, qui s’en va finir son existence devant les bâtiments de l’aérodrome, que l’on a repeints pour l’occasion.

En chemin, on aura pu admirer trois rond-points, signes certains de civilisation, d’où partent d’antiques voies carossables qui mènent aujourd’hui aux trois centres pour lesquels on a construit ces presque trente-cinq kilomètres de fatras bétonné : le casino de Kernandraon, avec ses terrasses couvertes qui se vautrent sur un ancien site d’oiseaux migrateurs ; le golf de Ker Vasdoue, qui s’étire le long des stangs dans l’axe pile de l’aérodrome ; et le thalasso-center d’Ar Goubars, aux portes de Lampaul, avec sa grande plage privatisée dont l’accès désormais payant indigne tous les insulaires qui ont juré – devant le calvaire du bas du bourg pour les habitants voisins, et devant celui de Kergoff, site de l’apparition du premier rond-point, pour les habitants lointains – de ne jamais s’y résigner, et de l’envahir le plus salement et le plus vulgairement possible dès que le centre ouvrira ses portes.

En somme, que des insultes pour ces terres, qui certes entreront en résistance contre l’oligarchie, mais perdront vite toute leur âme entre les griffes des financiers. Mon journal observe une position vaguement réprobatrice, ce qui est accepté car cela ne met pas en danger les subventions, et n’irrite pas les annonceurs qui savent être tolérants quand ils ne risquent rien.

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Ouessant par jmt-29 sur Flickr (CC BY SA 2.5)

V

« C’était dans l’archipel, un jour d’hiver. J’étais dans ma barque. J’inspectais les roches entre Bannec et Balanec quand eut lieu le premier contact. J’ai vu des phoques, et ils m’ont parlé.

— On trouve des phoques à Molène ? m’étonnai-je.

— Mais dans quel monde vis-tu, ô mon neveu ? s’énerva Tantine.

— …

— Une petite cinquantaine. Vous ne connaissiez pas ? Des phoques gris ?

— Je ne savais pas.

— Quand vous voyez un phoque, c’est plus la peine de sortir les lignes ; le poisson aura filé. Ceux-là m’ont appelé : Toi !… Toi !… Toi !… Toi !…

— !!!?

— Dans le coin, on les appelle des lance-pierres, je ne sais pas pourquoi ; moi ils m’ont lancé un mot. C’étaient des femelles. Elles se trémoussaient en me regardant, toutes. Elles étaient neuf. Neuf femelles. Toi !… Toi !… Cambrées la queue en l’air. Puis elles se sont mises à l’eau et ont sondé.

— C’étaient des Selkies, dis-je. Elles vous auront dragué.

— Qu’est-ce que c’est que des Selkies ?

— Ce sont des êtres de la mer, qui se déguisent en phoques pour sortir de l’eau ; on les trouve aux Shetland. Sous certaines conditions, on peut se marier avec, mais la liaison reste fragile. Alors, vous avez répondu ?

— Non… D’abord, moi, c’étaient des vrais phoques. Et je n’ai pas répondu parce que je ne comprenais rien, j’étais comme un couillon qui voit une soucoupe atterrir dans son potager. Somme toute, j’avais l’impression qu’elles s’étaient payé ma tête, comme une grappe de filles qui gloussent quand passe un gars.

— Quelqu’un veut encore du gâteau ? Vous aviez quel âge, Loeiz ?

— Vingt-huit ans. Célibataire, pauvre, sans avenir notable.

— Et ça se passait quand ? voulus-je savoir…

— En, voyons voir, mille-neuf-cent-quatre.

— …

— Eh oui, ça date.

— Je me doutais bien que je n’aurais pas dû demander. »

Quand le Loeiz était sorti de l’eau, le fameux jour de la photo où on le voit les fesses à l’air, il ne parlait pas un mot de français. Cependant, deux ans plus tard seulement, il causait déjà comme un libraire, avec une aisance que je ne possédais, moi, dans aucune langue étrangère. « Ah mais c’est que j’ai un don, voyez-vous. Je baragouine aussi très bien le britiche !

— On m’a raconté, oui.

— Et un peu le hollandais.

— Comment faites-vous ?

— Tout ça, les langues, la force vive ? Je l’ai reçu sous l’eau.

— La force vive ?

— Je suis increvable. Et persuasif !

— C’est du charisme, ça… Je savais bien que vous feriez un excellent notable ! Du reste, savez-vous combien de fois votre photographie est vue chaque jour, sur Internet ?

— Allons bon ! La photo de mon débarquement ? Elle est en ligne ?

— Trois-mille clics, m’a-t-on dit. Presque autant que la vieille mémé sur son âne, à Elounda, en Crète. Vous êtes mondialement célèbre, Loeiz ar Louarn, mais personne ne sait tout à fait votre histoire. Il faut remédier à cela : nous pourrions faire un site, vous et moi. Vous gagneriez des sous !

— Mais qu’est-ce qu’il raconte, cet asticot ? Je ne saurais que faire de ces sous… Je suis épuisé, ça ne me passionne plus, et puis… Je ne suis pas de ce temps. D’ailleurs je m’en vais demain.

— Bâ…

— Mais faites tous les sites que vous voudrez, mon bon, je vous donne mon autorisation… Racontez, racontez tout ! Vous servirez trois causes : la justice, mon honneur, et la survie des Morgan.

— S’il vous plaît, intervint ma tante, ne nous faites pas languir. On s’égare. Reprenez votre histoire, Loeiz. »

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La seconde fois que Loeiz entra en collision avec de l’inhabituel, ce fut en mille-neuf-cent-onze, au printemps. Il n’avait certes pas oublié sa première rencontre avec des phoques parlants, mais ce souvenir avait été complètement dévalué par les presque sept années qu’il venait de passer à se frotter contre le quotidien d’un petit pêcheur à la bourse plate ; les phoques, ça ne cause pas, ça ne se moque pas des humains, et ça ne lance ni cailloux ni mots.

« Pas une fille dans mon horizon… J’habitais Molène, et il y avait autant de demoiselles à marier que de clochers à une chapelle, tandis que trois gars étaient disponibles, dont deux plus aisés que moi. Du coup, j’étais plus sauvage que la moyenne, et je passais souvent plusieurs jours de suite hors de la maison, à gîter entre des pierres ou dans des nids de galets. Et voilà qu’une nuit, à la mi-juin, alors que je rêvassais aux Courleaux, qui sont un joli banc de sable sur l’îlot de Morgol, les phoques ont débarqué. Trois gros mâles qui se sont mis à faire du raffut dans le nord de ma position, et peut-être une soixantaine d’autres bêtes qui m’ont entouré et sont venues me renifler. Je n’en menais pas large.

— Pourquoi ne vous êtes-vous pas dressé ? demanda ma tante.

— Je n’avais aucune envie de provoquer qui que ce soit. Alors j’ai passé les trois heures suivantes à ne pas bouger d’un poil, tandis que la mer descendait. Lorsque le jour s’est levé, j’ai vu que ma barque était sur le sable, qu’il y avait des phoques dedans, et que ma matinée serait foutue. Alors, tout contre mon oreille, j’entendis une voix : Chenal du Crommic, à la remontée, grosse prise ! Je me retournai : personne d’autre qu’une femelle tachetée de deux ans, qui me regarda, colla sa truffe contre mon cou, renifla, éternua, et roula sur le dos en me faisant des grimaces. »

Le chenal était tout proche, à même pas cent mètres derrière Loeiz, qui patienta. Quand ce fut l’étale de basse mer, les phoques se mirent à bouger un peu. Quand l’eau commença mollement à remonter, tous prirent la mer, pour se coller au derrière des poissons qui n’allaient pas tarder à venir explorer les nouveaux territoires que l’Atlantique, en se gonflant, allait leur livrer. C’est ainsi à chaque marée : quand elle descend, les terriens se précipitent ; quand elle monte, ce sont les marins. L’estran est comme une table sur laquelle des aliments sont exposés, que dévorent tour à tour les populations sises de part et d’autre de la nappe.

Loeiz se leva. Il vérifia l’amarrage de sa barque, et alla voir au chenal quelle était cette grosse prise dont on lui avait chuchoté l’existence. Il ne mettait pas en doute la réalité du message, dont il avait entendu chaque syllabe aussi clairement que le cri des oiseaux sur les récifs. Du coup, il ne mit plus en doute le fait que jadis, des phoques l’eussent appelé ; il savait qu’en acceptant ainsi, toute brute et sans l’interpréter, la magie des bêtes, il s’éloignait des hommes, et s’approchait des fous. Mais comme il avait un esprit simple et sage, il voulut essayer néanmoins. Il marcha jusqu’au chenal. Il y découvrit son destin.

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Julien Carnot : les Pierres Noires flottent entre C’hrommig et Morgol (CC BY SA 2.0)

VI

« Vous êtes né à Ouessant ?

— Originaire de Lampaul, madame. Du reste, c’est là-bas que repose mon souvenir.

— Allons bon ! Vous êtes au cimetière ?

— C’est très vraisemblable. Je suis allé sur l’île voir le Monument aux Disparus. J’ai presque certainement fait partie d’une proëlla de mille-neuf-cent-douze. On y aura déposé une petite croix de cire qui me représente… Bon dieu, je ne vis plus nulle part !… Vous savez que vous allez devoir célébrer mes funérailles une seconde fois, vous les humains ? Je pense que ce sera toi, le journaliste, qui sera l’officiant. Et personne d’autre n’y assistera, que les goélands, les phoques et les poissons. Et quelques pochetrons, aussi… De toute façon, à la première, il ne devait pas y avoir grand monde pour moi, à part le curé… »

Voilà que Loeiz se mettait à me tutoyer, et versait dans l’amertume. On sortit la liqueur de mûres, pour faire chanter à l’âme une autre chanson que celle du vent et des algues, qui évoque trop la mort au milieu des récifs ; la mûre, elle, fruit de plante obstinée, raconte la terre et ses abris, et le bon soleil.

Le Loeiz s’était avancé jusqu’au chenal du Crommic ; c’est une faille dans laquelle la mer, selon les conditions, peut se précipiter, sifflante, ou paresser comme une lave alanguie. À marée haute, ce n’est plus rien ; à marée basse, les jours de houle, les vagues lui font un habit de tempête. Ce matin-là, le chenal était bordé d’une petite écume qui, de minute en minute, gagnait en vigueur à mesure que la mer forcissait sous le vent nouveau-né. Ce ne serait certes pas un jour à y tremper ses mollets. Cependant…

« Cependant il y avait, à l’entrée sud, un gros paquet qui gargouillait, coincé entre les roches. On aurait dit quelque bête inquiétante, de l’espèce des mythiques : méduse géante, gros poulpe des récits, un monstre d’un blanc sale. Je m’en approchais prudemment. Un long tentacule s’était entortillé sur une pierre ; un cordage. C’était une voile qui s’était échouée là, perdue par un hauturier. Très grande. Il y en avait, rien qu’avec ce que je voyais en surface, de quoi faire le bonheur de trois familles. Mais tout seul je ne pouvais rien tenter ; il me fallait aller chercher de l’aide.

— Et partager la prise…

— Alors j’ai foncé à Kémenez et aussi à Keravel, sur Litiry, où je savais pouvoir trouver des bras. On est revenus à huit, sur deux chaloupes en plus de ma barque. Entretemps, la mer avait durci. Après avoir échoué sur le flanc nord de Morgol, on est allé récupérer le cordage et on l’a halé, en espérant que toute la voile suivrait.

— Ça devait être lourd, une belle voile comme ça…

— Pire que tous les filets que j’ai pu tirer ! Car je dois vous dire qu’avant de posséder mon bateau, j’avais embarqué sous quatre patrons, qui m’avaient fait tracter mon content de maillage sur les trois côtes. Mais bon, j’en arrive à l’essentiel : un des garçons de Kemenez – je crois qu’il s’appelait Benegid – a reconnu que nous étions en train de récupérer une grosse voile de misaine, de celles qui n’équipent que des goélettes de fort tonnage. C’est vous dire si on s’est trouvés heureux, d’un seul coup, car c’était là une grande richesse ! Moi, je pensais au message que j’avais reçu. C’était un phoque qui m’avait refilé cette information. Je ne pouvais pas l’oublier, et encore moins le refouler.

— Vous n’avez rien dit, j’espère…

— Bien sûr que non. Ce qui ne m’a pas empêché de passer pour un cinglé fini, pas même cinq minutes après, quand je voulus me battre contre tous les autres.

— L’avidité ?

— Non, non ! Un phoque, encore un, empêtré dans la toile, en train de se noyer. Devinez qui a voulu le sauver, devinez qui a pris sa défense ?

— Eh bien dites donc, mais c’était une journée faste ! Ce ne devait pas être tous les jours que vous attrapiez une de ces bêtes.

— On n’en attrapait pour ainsi dire jamais. Et pourtant, le phoque, c’est l’ennemi ultime ! C’est la mort ! C’est le truc à abattre ! Pensez donc : le poisson qu’il ne tue pas, il le fait fuir. C’est dire s’il met votre vie en danger, parce que, sur des cailloux aussi pelés que les nôtres, sans la pêche personne ne tiendrait. Trop de phoques, c’est la ruine assurée.

— Donc, vous halez le cordage ; la voile vient. C’est lourd, ça s’enrague dans les roches. Vous tirez, vous poussez des cris. Et puis, vous sentez qu’il y a comme une masse qui fait corps entre deux eaux : le phoque, presque inconscient. Comment avez-vous su que c’en était un ?

— Malgré toutes mes préventions, je m’étais mis à l’eau pour aider à ramasser la toile, pour la décoincer des fissures, pour empêcher la mer de compliquer encore plus notre tâche. C’était dangereux, très dangereux : il y avait de la vague, et je n’avais pas pied souvent. Soudain, j’ai mis la main sur une nageoire. Puis j’ai bousculé un ventre. J’ai tâté, j’ai reconnu une femelle. Elle se tenait la tête en bas, le cou entortillé dans le cordage que nous étions en train de tirer ; en fait, non seulement elle se noyait sous des masses de toile à voile, mais en plus nous étions en train de l’étrangler.

— Heureusement que ça a du coffre, ces animaux. Ça tient l’apnée longtemps.

— C’est ce qui l’a sauvée.

— Alors les autres ont voulu lui faire la peau ?

— Oui. À coups de rames. Trois gars ont filé aux barques pour aller en chercher, tandis qu’on m’aidait à la sortir de l’eau. Ce qui fait que lorsque j’ai commencé à faire l’imbécile avec mon histoire de relâcher le phoque, je me suis retrouvé à poings nus contre des gens armés de rames et de gaffes. J’ai tout de suite vu que je n’arriverais à rien de grandiose. Alors j’ai donné ma part en échange de sa vie.

— Comme ça ! Sur un élan ! C’est pas normal.

— Non. Mais c’était mon devoir !

— Votre devoir. C’était beaucoup ?

— Un tiers de la toile ! J’étais le découvreur, j’avais donc droit à un beau morceau. J’ai tout donné dans le rachat du phoque. Ils m’ont vraiment pris pour un cinglé.

— Que s’est-il passé ensuite ?

— On a ramené la voile sur l’îlot. On a désentortillé la bête, qui pesait son poids et ne nous aidait pas. Ils m’ont laissé avec elle.

— Toujours des filles, hein ?

— Il y a beaucoup de femelles chez les phoques.

— Elle était dans les vapes ?

— Elle était bien claquée, oui… Mais pas inconsciente. Je n’aurais rien pu faire, sinon, si elle avait eu, par exemple, les poumons pleins d’eau… Mais elle n’était pas passée loin de la mort : elle avait les yeux partis, et vides comme une qui a vu les gouffres, et qui en contemple encore les ombres en se souvenant. »

Je comprenais très bien ce que racontait Loeiz. Je m’étais retrouvé, enfant, en train de mourir parmi les grandes algues, sous la houle, dans le froid terrible de l’eau, tandis que les reflets brisés du monde d’en haut me parvenaient de plus en plus ténus à mesure que je m’enfonçais dans une espèce de sommeil. Nulle mort n’est plus pitoyable que celle d’un humain perdu en mer. Tu as tout le temps de voir le monde et la vie partir, s’éloigner, continuer sans toi ; et même les adieux que tu leur lances ne sont pas entendus. Puis quelque chose s’était approché de moi, à me toucher, et m’avait observé crever sans rien faire pour m’aider. Cette impassibilité m’avait tant indigné que j’avais filé une baffe dans le nez de cet individu, et ce mouvement m’avait propulsé vers la surface ; je m’étais évanoui en chemin. Une fois ranimé, je m’étais tenu silencieux pendant des heures. Frôler la mort, comme dit le Loeiz, ça calme.

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Mateusz Włodarczyk : Foka szara w fokarium na Helu (CC BY SA 3.0)

À suivre

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