7-de-lhexagone

👁‍🗹 En Occident, la mascarade Ă©lectorale s’est Ă©teinte, refroidie par l’ordre fondĂ© sur les rĂšgles

Par Eve Ottenberg, le 20 dĂ©cembre 2024. Sur 👁‍🗹 En Occident, la passion Ă©lectorale s’est Ă©teinte, refroidie par l’ordre fondĂ© sur les rĂšgles


Les derniers mois ont Ă©tĂ© Ă©prouvants pour la dĂ©mocratie. Les rĂ©sultats d’Ă©lections hostiles Ă  l’Union europĂ©enne ont Ă©tĂ© annulĂ©s en Roumanie. Une tentative de coup d’État a eu lieu en GĂ©orgie Ă  la suite d’Ă©lections qui ne se sont pas dĂ©roulĂ©es comme le souhaitait l’Occident. Le gouvernement français, largement conspuĂ©, s’est retrouvĂ© au bord de l’abĂźme quand le prĂ©sident Emmanuel Macron a tentĂ© d’ignorer les derniĂšres Ă©lections. Le 16 dĂ©cembre, le gouvernement allemand, chouchou de Washington, a Ă©tĂ© dĂ©fait. Le rĂ©fĂ©rendum et les Ă©lections en Moldavie ont donnĂ© lieu Ă  de nombreuses manipulations, les Ă©lecteurs moldaves vivant en Russie ayant Ă©tĂ© privĂ©s de leur droit de vote. Les Ă©lections sont annulĂ©es depuis longtemps dans l’Ukraine dictatoriale, et la CorĂ©e du Sud a Ă©tĂ© le thĂ©Ăątre d’une tentative de coup d’État. En bref, la passion des dĂ©mocraties occidentales pour les Ă©lections est rĂ©volue. Alors que les populations occidentales en ont assez de leur classe politique et se prononcent nĂ©gativement, que peuvent faire les Ă©lites ? Annuler, renverser les gouvernements et ignorer les Ă©lections, voilĂ  la solution. Le problĂšme, pour l’Occident, ce sont les Ă©lecteurs.

Que se passera-t-il si Alternative fĂŒr Deutschland, parti d’extrĂȘme droite, remporte les Ă©lections anticipĂ©es en Allemagne en fĂ©vrier, ou si la France Insoumise, parti de gauche, fait de mĂȘme en France ? Les États-Unis, par l’intermĂ©diaire de leurs antennes de l’OTAN et de l’UE, annuleront-ils ces votes ? Ne vous mĂ©prenez pas, ils essaieront. Et Washington n’a mĂȘme pas besoin de donner l’ordre, car ses marionnettes europĂ©ennes savent exactement ce qu’on attend d’elles. Certes, le favori roumain tant redoutĂ© par l’OTAN, Calin Georgescu, est d’extrĂȘme droite. Et alors ? D’ailleurs, je doute que ce soit ce qui ait conduit la Cour constitutionnelle Ă  annuler le vote. Il est plus probable que son opposition Ă  la guerre en Ukraine soit Ă  l’origine de la dĂ©cision de la Cour, qui a invoquĂ© une “influence Ă©trangĂšre” (traduisez “russe”) via TikTok pour justifier l’annulation de l’Ă©lection. Par ailleurs, des rapports indiquent que le chauffage et internet ont Ă©tĂ© coupĂ©s dans la maison de Georgescu et, surprise, il ne peut joindre personne au tĂ©lĂ©phone pour l’aider Ă  rĂ©soudre son problĂšme.

Mais on ne peut pas reprocher aux dirigeants europĂ©ens d’avoir renoncĂ© aux Ă©lections. Ils ne font que suivre l’exemple de Washington. AprĂšs tout, l’hystĂ©rie bidon du Russiagate post-2016 n’a peut-ĂȘtre pas rĂ©ussi Ă  Ă©vincer Trump, comme prĂ©vu, mais elle a servi de modĂšle aux valets des États-Unis. Les quatre annĂ©es de guerre jurique contre Trump (puis les quatre autres aprĂšs son dĂ©part) ont pavĂ© la voie Ă  l’Europe, de sorte qu’aujourd’hui, si un candidat mal aimĂ© des gros bonnets de la politique l’emporte, il leur suffit de crier “influence russe !” pour bazarder ladite Ă©lection. En d’autres termes, la dĂ©mocratie se meurt en Occident. Elle bat de l’aile en Europe – et si Trump met fin Ă  la guerre en Ukraine (Ă  condition que Biden ne sabote pas complĂštement ses efforts de paix avant sa prise de fonction) ou nous libĂšre du bourbier de l’OTAN, vous pouvez parier votre salaire que la campagne de l’establishment de 2028 va dĂ©poussiĂ©rer le schĂ©ma de 2016 et se mettre immĂ©diatement au travail.

Dans les mĂ©dias occidentaux, Georgescu a Ă©tĂ© prĂ©sentĂ© comme un inconnu. C’est faux. Il est bien connu en Roumanie et a fait carriĂšre dans la diplomatie. Mais il est aussi un nationaliste religieux, une pratique proscrite par l’UE. Pire encore, les États-Unis, alias l’OTAN, ont construit leur plus grande base aĂ©rienne militaire en Europe 
 oĂč ça ? Vous l’avez compris, en Roumanie. Washington ne peut donc pas laisser n’importe qui diriger ce pays. Un nationaliste opposĂ© Ă  la guerre par procuration menĂ©e par Washington en Ukraine n’est pas la personne ah hoc.

C’est en GĂ©orgie que l’Ă©lectorat s’est montrĂ© le plus indigne de l’Empire d’exception. Ils ont votĂ© pour un gouvernement qui ose exiger des ONG Ă©trangĂšres qu’elles s’enregistrent en tant que telles – vous savez, comme nous le faisons, ici, aux États-Unis. Mais ici, ces ONG n’ont pas pour objectif de renverser le gouvernement, comme c’est le cas en GĂ©orgie, afin que Tbilissi ouvre un second front contre Moscou. En effet, la grande majoritĂ© des Ă©meutiers contre le gouvernement gĂ©orgien, qui ont Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©s, Ă©taient – je suis 
 scandalisĂ©e ! choquĂ©e ! – Ă©trangers, c’est-Ă -dire europĂ©ens. Cerise sur le gĂąteau, la prĂ©sidente française de la GĂ©orgie a refusĂ© de quitter son poste Ă  l’expiration de son mandat – une prĂ©sidente qui possĂšde des passeports français et gĂ©orgien et dont l’arbre gĂ©nĂ©alogique compte quelques nazis.

L’UE s’est mieux dĂ©brouillĂ©e en Moldavie. Le pari du 20 octobre sur l’adhĂ©sion de ce pays Ă  l’UE a Ă©tĂ© gagnĂ© – en quelque sorte. Dans le pays, le gouvernement moldave n’a obtenu que 50 % des voix, mais les expatriĂ©s moldaves en Europe lui ont donnĂ© un coup de pouce, tandis que les 400 000 Moldaves vivant en Russie n’ont trouvĂ©, Ă  leur stupĂ©faction, que deux bureaux de vote ouverts Ă  leur intention par leur gouvernement, Ă  Moscou. Ainsi, seuls 10 000 d’entre eux ont pu voter. Et comme l’a tweetĂ© Ivan Katchanovski, expert en Europe de l’Est et politologue, le 21 octobre, de nombreux citoyens pro-russes de Transnistrie n’ont pas pu voter. Dans l’ensemble, le rĂ©fĂ©rendum moldave n’a donc Ă©tĂ© qu’une piĂštre expression de l’exercice dĂ©mocratique. On peut Ă©galement citer l’Ă©lection prĂ©sidentielle en Moldavie, tout aussi compromise. Mais bon, le vassal europĂ©en de Washington a rĂ©ussi Ă  arracher un pays Ă  l’orbite de la Russie, c’est tout ce qui compte, et non la simple dĂ©mocratie, n’est-ce pas ? AprĂšs tout, Washington ne dĂ©fend pas la dĂ©mocratie. Il dĂ©fend et a longtemps dĂ©fendu quelque chose de tout Ă  fait diffĂ©rent, le pouvoir. Il suffit de le voir soutenir la prise de contrĂŽle de la Syrie par des terroristes, parmi lesquels un dirigeant dont la tĂȘte a Ă©tĂ© mise Ă  prix par Washington pour un montant de 10 000 000 $. Pensons-y. Les États-Unis offrent d’une part une Ă©norme rĂ©compense Ă  qui identifiera un terroriste, tandis qu’ils lui facilitent l’accĂšs au pouvoir. La conclusion Ă©vidente (ainsi que pour tout observateur des coups d’État et des changements de rĂ©gime Ă  l’Ă©tranger soutenus par les États-Unis depuis au moins 70 ans) est que les États-Unis ne dĂ©fendent rien d’autre que le pouvoir (et certainement pas quelque chose d’aussi dĂ©suet et encombrant que le droit international). C’est la dĂ©finition d’un État gangster.

Si vous en doutez, il suffit de jeter un coup d’Ɠil Ă  la CorĂ©e du Sud, oĂč l’homme de la CIA, le prĂ©sident Yoon Suk Yeol, Ă©tait confrontĂ© Ă  un avenir Ă©lectoral sombre. Il Ă©tait peu probable que les Ă©lecteurs le soutiennent lors des prochaines Ă©lections, puisqu’ils soutiennent majoritairement l’opposition. Et cette opposition, selon le colonel Douglas Macgregor, veut qu’un gĂ©nĂ©ral corĂ©en quatre Ă©toiles, et non un AmĂ©ricain, dirige les quelque 500 000 soldats corĂ©ens et souhaite expulser les 30 000 soldats amĂ©ricains de la pĂ©ninsule. Bien entendu, cette proposition est accueillie Ă  Washington avec autant d’enthousiasme qu’un curetage radiculaire.

Alors, que faire ? Le 3 dĂ©cembre, Yoon a pris le taureau par les cornes en dĂ©crĂ©tant la loi martiale. Pendant les quelques heures oĂč le coup d’État a semblĂ© rĂ©ussir Ă  l’homme de SĂ©oul, la bande Ă  Biden est restĂ©e coquettement en retrait. Mais on peut constater que rien n’est Ă©ternel en ce monde, comme l’a notĂ© Gogol, et que mĂȘme les tentatives les plus culottĂ©es de subversion de la dĂ©mocratie Ă©chouent de temps Ă  autre. L’opposition s’est rassemblĂ©e et a rejetĂ© Yoon. Son ministre de la DĂ©fense a Ă©tĂ© destituĂ©, emprisonnĂ© et a tentĂ© de se suicider, et le mandat de Yoon lui-mĂȘme s’est achevĂ©, disons-le, sous un jour sombre, puisque il est accusĂ© d’insurrection, destituĂ© et suspendu de ses fonctions.

Et n’oublions pas la France, oĂč Macron, trĂšs contrariĂ© par un vote du parlement de l’UE l’Ă©tĂ© dernier qui a Ă©lu de nombreux reprĂ©sentants anti-guerre d’Ukraine, a carrĂ©ment vrillĂ© et, comble de la bĂȘtise et de l’arrogance, a provoquĂ© des Ă©lections anticipĂ©es. Il les a aussitĂŽt perdues au profit de la gauche, mais, snobant les Ă©lecteurs en rompant avec la tradition, a refusĂ© de nommer un Premier ministre de gauche. À la surprise gĂ©nĂ©rale, le Premier ministre de centre-droit qu’il a choisi a fait l’objet d’une motion de censure, et le gouvernement de M. Macron a semblĂ© sur le point de disparaĂźtre. La nomination, le 13 dĂ©cembre, d’un Premier ministre centriste a temporairement prĂ©venu cette issue. Mais si son gouvernement finit par s’effondrer, attendez-vous Ă  ce que Macron fasse quelque chose de vraiment insensĂ©, comme dissoudre l’AssemblĂ©e nationale, dĂ©crĂ©ter un Ă©tat d’urgence ou, Ă  la maniĂšre de Yoon, dĂ©clarer la loi martiale.

Enfin, bien entendu, il y a l’Ukraine, ce brillant exemple de dĂ©mocratie, oĂč le “prĂ©sident” gouverne illĂ©galement aprĂšs avoir annulĂ© les Ă©lections, interdit l’opposition, muselĂ© la presse, Ă©jectĂ© l’Église, emprisonnĂ© tous ceux qu’il n’aime pas et incorporĂ© dans l’armĂ©e des milliers d’Ukrainiens farouchement opposĂ©s Ă  la guerre. Le tout en se remplissant frĂ©nĂ©tiquement les poches avec les fonds de occidentaux, essentiellement amĂ©ricains. Telle est la tyrannie Ă  laquelle M. Biden consacre des centaines de milliards de dollars de nos impĂŽts Ăąprement payĂ©s. Elle n’est mĂȘme pas soutenue par les Ukrainiens, dont la plupart, selon des sondages rĂ©cents, souhaitent la fin de la guerre. Mais Joe Biden “La guerre est mon hĂ©ritage”, dans son fol engouement pour la guerre ukrainienne, refuse d’en rester lĂ . Le 11 dĂ©cembre, l’Ukraine a tirĂ© six ATACMS sur la Russie. Nous pouvons tous nous fĂ©liciter qu’ils aient fait peu de dĂ©gĂąts, les Russes en ayant abattu deux et dĂ©tournĂ© quatre grĂące aux techniques de la guerre Ă©lectronique. S’ils avaient rĂ©ellement causĂ© de graves prĂ©judices, nous, Occidentaux, aurions pu ĂȘtre confrontĂ©s Ă  un problĂšme autrement plus grave que la mort de la dĂ©mocratie, Ă  savoir la mort tout court. M. Biden semble ignorer cette rĂ©alitĂ©. Pour nous, ce qui est en jeu, c’est la vie et le merveilleux univers de la nature et des hommes. Mais pour lui, ce n’est qu’un pas de plus sur la sentier des guerres Ă©ternelles, un jour de plus, quelques dollars de plus.

Robert Bibeau

Auteur et Ă©diteur

Une rĂ©flexion sur “👁‍🗹 En Occident, la mascarade Ă©lectorale s’est Ă©teinte, refroidie par l’ordre fondĂ© sur les rĂšgles

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

En savoir plus sur les 7 du quebec

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accùs à l’ensemble des archives.

Poursuivre la lecture