La France et les États-Unis dévoilent la mystification de la démocratie bourgeoise
Par Khider Mesloub.
Comme nous ne cessons de le répéter, le capitalisme se trouve dans une impasse historique. En tout cas, comme le démontrent les deux pays phares longtemps érigés en parangon démocratique, nous vivons la fin d’un monde capitaliste : celui de la démocratie bourgeoise avec son système politique, ses Parlements, ses droits, ses pouvoirs et contre-pouvoirs devenus superflus. Car, désormais, les lois et les mesures despotiques sont dictées directement par le pouvoir exécutif, autrement dit l’Etat, ce conseil d’administration du Grand capital international, sans être ratifiées par les Parlements. (ref. https://les7duquebec.net/archives/231044)
De Paris à Washington en passant par Londres et Berlin, nous assistons à la fin de la souveraineté du pouvoir judiciaire désormais dépouillé de son apparente et illusoire indépendance, à la mort de la liberté d’expression et de la presse, illustrée par la disparition des fonctions de contrepoids correctif démocratiques défendues par des instances de régulation libres, désormais menacées de disparition car encombrantes en période de guerre de classe. Cela dévoile également le caractère illusoire de la démocratie bourgeoise.
Dans l’histoire, démocratie et dictature, deux modes de régulation politique au sein du même mode production capitaliste, se succèdent alternativement, au sein du même Etat, au gré des conjonctures socioéconomiques et de l’assoupissement ou de l’exacerbation de la lutte des classes.
La politique, lieu d’affrontements par excellence, est nécessairement despotique. De fait, elle ne peut tolérer l’opposition et la contradiction, excepté comme antagonisme institutionnellement policé et orienté vers la stabilité sociale, le respect de l’ordre existant, opéré au sein de structures parlementaires ou communales par essence incorporées au pouvoir étatique.
Mieux. La politique est l’espace de la régulation et de la pondération institutionnelle des conflits, de l’équilibre interclassiste, du respect des normes étatiques, de la pacification des rapports sociaux entre «citoyens», mais également le lieu de la «violence légitime» de l’Etat.
Contrairement à la propagande distillée par tous les partis politiques institutionnels, suggérant que le pouvoir gouvernemental émanerait des urnes, des députés élus au Parlement, il faut réaffirmer que les élections sont une pure mascarade. La démocratie, une imposture.
La preuve par la France. Malgré l’absence de toute majorité à l’Assemblé nationale, cette situation institutionnelle chaotique n’a pas empêché le fonctionnement régulier de l’Etat. Car le centre du pouvoir politique bourgeois se trouve dans l’Etat.
Contrairement à l’idée communément répandue par la mythologie démocratique claironnant que le Parlement est l’expression par excellence de la «souveraineté populaire», depuis plus d’un siècle le Parlement ne constitue plus l’espace institutionnel d’élaboration et de décision des orientations politiques et économiques. Avec le renforcement du pouvoir de l’État, le Parlement est devenu une simple chambre d’enregistrement de décisions prises par les cercles capitalistes les plus influents. Le pouvoir gouvernemental repose sur les coffres-forts des banques, les matraques policières et les blindés des casernes. Les urnes lui servent à enterrer les illusions électoralistes du prolétariat aliéné.
Certes, des dissensions peuvent apparaître entre les diverses fractions composant l’Etat capitaliste sur l’orientation de certaines politiques économiques et sociales, comme on l’observe actuellement en France. Mais ces dissensions entre les partis en lice pour la gouvernance demeurent circonscrites au sein de l’espace institutionnel, et surtout toujours conformes aux intérêts du capital.
Malgré cela, le système démocratique remplit un rôle de mystification politique et de conservation sociale. En donnant l’illusion que la participation électorale pourrait influer la politique suivie par l’Etat, le système démocratique réussit à opposer la voie parlementaire à la voie de la lutte ouverte, de la confrontation de classe contre classe.
Cela étant, le processus de désagrégation de la politique, vidée de sa dimension conflictuelle purement idéologique, longtemps ritualisée par les mascarades électorales, se confirme chaque jour davantage avec la crise institutionnelle et la croissance de la défiance et de l’abstentionnisme.
Désormais, dans tous les pays dits démocratiques, en particulier la France et les États-Unis, la politique est devenue une affaire intra-bourgeoise, et vis-à-vis des classes populaires, la politique devient une entreprise de terreur exercée contre l’ensemble du prolétariat.
En effet, si la politique continue à fonctionner comme instance de régulation pacifique des conflits entre bourgeois, en revanche, comme l’illustrent la France et les États-Unis, pays érigés en parangon des «droits de l’Homme», dans ses relations avec les populations laborieuses, aujourd’hui, elle dévoile sa hideuse figure criminelle qu’elle a toujours en vérité masquée sous le voile de la démocratie bourgeoise : celle de la répression policière, des arrestations, de l’incarcération arbitraire, du contrôle social, de la surveillance électronique, du confinement pénitentiaire, de l’état de siège, du couvre-feu. En résumé, de la militarisation de la société, de la démocratie totalitaire, dernière invention du capital, que j’ai baptisé démospotisme.
Le démospotisme, c’est ce mode de gouvernance occidentale, donc français, qui a l’apparence de la démocratie par l’élection, mais le vrai visage du despotisme par la gestion étatique.
S’il fallait une preuve de ce despotisme pleinement à l’œuvre, elle nous est administrée par la politique antisociale et la terreur policière (militaire) du gouvernement macroniste et de la présidence trumpiste. Plus que jamais, la démocratie est la feuille de vigne derrière laquelle se dissimule la dictature du capital.
Si en période de «paix sociale», la classe dominante occidentale, et donc française, arbore sereinement le masque hypocrite de la respectabilité «démocratique», en période d’agitations sociales radicalement revendicatives, la même classe dominante, apeurée, dévoile belliqueusement son véritable visage hideux.
Toute sa coutumière phraséologie libérale sur le droit de grève, de manifestation, de circulation, en un mot le respect des «droits de l’Homme», se métamorphose en son contraire. La répression devient son mode de gouvernance. L’intimidation, sa méthode de gestion barbouzienne. La calomnie, son moyen de communication médiatique. L’incarcération, sa technique de bannissement politique. L’arbitraire, sa conduite procédurale judiciaire. Le mépris, son expression naturelle. La manipulation, sa stratégie étatique machiavélique.
Les régimes oligarchiques capitalistes macroniste et trumpiste s’emploient à instaurer une dictature fasciste. Voir notre volume La démocratie aux États-Unis et en France : https://les7duquebec.net/archives/231044
En France comme aux États-Unis, on assiste à la multiplication des attaques contre le droit d’expression, à l’intensification de la répression policière et de la militarisation de la société. Aux États-Unis, des troupes de la Garde nationale sont déployées dans les grandes villes américaines, notamment Washington DC, Chicago, Los Angeles, Portland et Memphis.
La rhétorique policée cède devant le langage martial. En effet, le langage utilisé par la Maison-Blanche est désormais celui de la guerre civile. L’aspirant dictateur Donald Trump a appelé à l’utilisation de l’armée contre «l’ennemi intérieur».
En France, lors de la manifestation du 10 septembre, le gouvernement Macron a déployé une «armée» de 80 000 policiers et gendarmes pour réprimer tout débordement.
Une chose est sûre, le tournant fasciste actuel n’est pas une aberration temporaire ou un épisode passager. Il n’y aura pas de retour à la «normalité démocratique». Les bourgeoisies occidentales, notamment étasuniennes et françaises, sont déterminées à rompre avec les formes constitutionnelles de gouvernement.
Khider MESLOUB

Versão em Língua Portuguesa:
https://queonossosilencionaomateinocentes.blogspot.com/2025/10/franca-e-estados-unidos-expoem.html
Dans son ouvrage « La Crise du Monde Moderne », au Chapitre VI intitulé « Le Chaos social », René Guénon écrit : « L’argument le plus décisif contre la « démocratie » se résume en quelques mots : « Le supérieur ne peut émaner de l’inférieur, parce que le « plus » ne peut pas sortir du « moins » ; cela est d’une rigueur mathématique absolue, contre laquelle rien ne saurait prévaloir. ».
« Les institutions internationales actuelles découlent directement de l’état du rapport de force qui s’est dessiné entre les XVIème et XXème siècles et qui suppose un face-à-face entre les multinationales et les États. L’OMC (Organisation Mondiale du Commerce), qui a vu le jour en 1994, a définitivement entériné le fait que les États ont perdu, au moins temporairement, ce rapport de force. », écrit Valérie Bugault (« Demain dès l’aube… le Renouveau »).
Les institutions internationales actuelles ratifient et scellent deux réalités qui se superposent :
En premier lieu, le « fait politique », qui suppose la représentation politique de « l’intérêt commun du groupe », a disparu au profit du « fait économique », qui suppose la prééminence des intérêts privés catégoriels des gros conglomérats économiques. Les principales institutions internationales chargées de pérenniser la mise sous tutelle des États par les multinationales sont : l’OCDE, le FMI, la Banque Mondiale, l’OMC, etc., il faut ajouter à cette liste toutes les instances qui leur font cortège, et, en particulier, les différents centres d’arbitrage internationaux, instances juridictionnelles privées de règlement des conflits au profit exclusif des intérêts des multinationales.
En second lieu, les institutions internationales qui se prétendent favorables à l’intérêt commun (ONU, UNESCO, OMS, etc.) sont en réalité, et structurellement, instrumentalisées par les détenteurs du pouvoir économique dominant afin de faire advenir un « nouvel ordre politique », c’est-à-dire le « Nouvel Ordre Mondial » qui sera la matérialisation politique, au niveau mondial, de leur domination monopolistique.
Ajoutons que dans le contexte actuel d’assujettissement quasi-total des États au « phénomène économique globaliste », les instances juridictionnelles internationales, du type TPI (Tribunal Pénal International), CPI (Cour Pénale Internationale) et Parquet Européen, voire même les juridictions nationales, sont, par nécessité, soumises à la dérive du phénomène politique étatique : ils rendent, en raison du déséquilibre des forces entre États et multinationales, des jugements forcément biaisés en faveur des seconds. Les plus gros intérêts financiers, qui sont adossés aux plus puissantes armées (lesquelles reposent sur les plus puissants banquiers, conformément au nouveau modèle défini par Cromwell au XVIIème sècle), y remportent systématiquement la mise.
Le véritable pouvoir auquel sont soumises les populations, maintenues dans la naïveté et l’inconscience, est économique : il appartient aux principaux détenteurs de capitaux de la planète ; lesquels ont tant et si bien œuvrés depuis des centaines d’années qu’ils sont devenus propriétaires directs et/ou indirects de la majeure partie des actifs tangibles de ce monde. Depuis le XVIIIème siècle, les principaux banquiers sont étroitement interconnectés entre eux et ont des intérêts communs et liés. Les activités de ces banquiers sont structurellement internationales, leurs intérêts pouvant être qualifiés d’apatrides, ou plus exactement de supranationaux, en ce sens qu’ils n’ont aucun rapport avec un quelconque « intérêt national » au sens culturel et géographique du terme « national ». Aussi, les USA, la France et leurs alliés ne sont plus depuis le début du XXème siècle, au bas mot, gouvernés par ce qu’on appelle un phénomène politique, qui représente l’intérêt commun, mais par un cartel d’entreprises dirigé par les principales banques globales d’investissement qui ont, depuis Oliver Cromwell, leur quartier général à Londres dans cet ensemble d’intérêts complexes qu’on désigne d’un mot symbolique : la « City », cette « Citadelle » de la Finance Internationale, et, surtout, véritable Épicentre du séisme instigateur du « Nouvel Ordre Mondial ».
Dans sa « Note sur la suppression générale des partis politiques », la philosophe Simone Weil écrit que « C’est d’une part l’héritage de la « Terreur », d’autre part l’influence de l’exemple anglais, qui installa les partis dans la vie publique européenne. ». Précisons que le mot « terrorisme », d’origine française, est apparu pour la première fois en 1794.
Après 1789, la France est passée d’une monarchie qui avait pour contre-pouvoirs tous les corps intermédiaires, à une oligarchie financière dénuée de tout contre-pouvoirs, le tout sous le vocable trompeur de démocratie. La démocratie est le vêtement dont se pare le pouvoir sous le prétexte qu’existe une représentation populaire (pouvoir législatif), mais cette représentation est, dans les faits, c’est-à-dire concrètement, non pas populaire mais contrôlée par des partis politiques sous influence des « puissances d’argent ».
Après le siècle des « lumières » et des révolutions « spontanées », la Subversion allait avoir la « chance » inouïe de trouver un « allié » puissant qui allait, jusqu’à aujourd’hui, user du droit d’intervention dans les affaires intérieures des autres pays : au nom d’un nouveau principe de solidarité internationale, celui des états nationalistes et démocratiques s’entraidant à secouer le joug des prétendues tyrannies traditionnelles.
Jadis les hommes se sacrifiaient pour ce qu’ils aimaient. Aujourd’hui, rendus « libres » à la faveur de la démocratie, ils sont désormais contraints de se faire tuer au besoin pour le diable en personne ou pour l’intérêt du Capitalisme, ce qui revient au même.
Jamais il y a eu davantage d’esclaves sur la Terre que depuis que l’on a érigé le mot « Liberté » en idole, et que l’on y piétine les libertés, à moins qu’il ne s’agisse là d’une Liberté toute particulière, celle qui autorise à mal faire ou, plutôt, qui encourage à faire le Mal.
Le Marxisme, lui, paraît défendre les travailleurs parce qu’il semble vouloir tout remettre au pouvoir de l’État afin d’assurer une meilleure répartition des biens et des fortunes, alors qu’en réalité son but est, en conquérant les masses ouvrières par la ruse, de tout accumuler entre les mains (encore et toujours) des « puissances d’argent », dissimulées et camouflées derrière des partis politiques qu’elles contrôlent, qu’ils soient socialistes ou communistes. La doctrine du Marxisme rejette le principe aristocratique observé par la nature, et le remplace par la domination du nombre.
Dans son ouvrage « La France contre les Robots », Georges Bernanos écrit : « Un monde dominé par la Force est un monde abominable, mais le monde dominé par le Nombre est ignoble. La tyrannie abjecte du Nombre est une infection lente qui n’a jamais provoqué de fièvre. Le Nombre crée une société à son image, une société d’êtres non pas égaux, mais pareils, seulement reconnaissables à leurs empreintes digitales. Il est fou de confier au Nombre la garde de la Liberté. Il est fou d’opposer le Nombre à l’argent, car l’argent a toujours raison du Nombre, puisqu’il est plus facile et moins coûteux d’acheter en gros qu’au détail. Or, l’électeur s’achète en gros, les politiciens n’ayant d’autre raison d’être que de toucher une commission sur l’affaire. Avec une radio, deux ou trois cinémas (chaînes TV aujourd’hui), et quelques journaux, le premier venu peut ramasser, en un petit nombre de semaines, cent mille partisans, bien encadrés par quelques techniciens, experts en cette sorte d’industrie. Que pourraient bien rêver de mieux, je vous le demande, les imbéciles des Trusts ? Mais, je vous le demande aussi, quel régime est plus favorable à l’établissement de la dictature ? Car les Puissances de l’Argent savent utiliser à merveille le suffrage universel, mais cet instrument ressemble aux autres, il s’use à force de servir. En exploitant le suffrage universel, elles le dégradent. L’opposition entre le suffrage universel corrompu et les masses finit par prendre le caractère d’une crise aiguë. Pour se délivrer de l’Argent, ou du moins pour se donner l’illusion de cette délivrance, les masses se choisissent un chef, Marius ou Hitler. Encore ose-t-on à peine écrire ce mot de chef. Le dictateur n’est pas un chef. C’est une émanation, une création des masses. C’est la Masse incarnée, la Masse à son plus haut degré de malfaisance, à son plus haut pouvoir de destruction. Ainsi, le monde ira-t-il, en un rythme toujours accéléré, de la démocratie à la dictature, de la dictature à la démocratie… »
Le pouvoir politique tel qu’il apparaît aujourd’hui est en réalité un artefact de pouvoir, il est entièrement dévoué au véritable pouvoir, le pouvoir économique.
Nous sommes ici, avec le principe du « mandat représentatif » en pleine tartufferie institutionnelle !
Dans le contexte du mandat représentatif, le véritable pouvoir échoit de façon opaque, anonyme, à ceux qui financent les partis politiques. En effet, le parti qui gagne les élections, et plus généralement « les partis dits de pouvoir » détiennent en réalité les rênes du pouvoir législatif et du pouvoir exécutif, le pouvoir de l’ordre judiciaire étant marginal car largement dépendant du pouvoir exécutif. Il en résulte que la séparation des pouvoirs est, structurellement, une apparence contraire à la réalité : alors que l’apparence prévoit des pouvoirs séparés, la réalité donne tous les pouvoirs, sans aucun contrepouvoir institutionnel, aux seuls « fournisseurs de capitaux », c’est-à-dire aux entités qui financent les partis politiques lors de perpétuelles élections.
Aussi, la « séparation des pouvoirs » telle qu’institutionnellement comprise, alliée au mandat représentatif est, en réalité, une stratégie utilisée par les « puissances d’argent » pour prendre le pouvoir politique à l’intérieur des pays. C’est cette prise de contrôle institutionnelle, à l’intérieur des États européens, qui a permis l’avènement de l’Union Européenne en tant qu’institution. Les institutions européennes ont été, historiquement, faites par et pour les multinationales ; non pour le commerce en général, mais plus précisément pour le commerce des multinationales.
Les Traités européens, tels les traités de Maastricht ou de Lisbonne, qui ne sont que la formalisation politique de cette capture des règles d’organisation des peuples par des intérêts privés, s’opposent à toute possibilité de « patriotisme économique » de la part d’États qui ne doivent jamais privilégier leurs propres entreprises « nationales ». Cette interdiction est sanctionnée, institutionnellement et financièrement, par l’interdiction générale des « aides de l’État » ainsi que par les « recours en manquement » à disposition de la « Commission européenne » pour faire condamner les États réfractaires à appliquer les règles de l’Union. Rappelons que les Commissaires sont nommés (non élus) à la Commission européenne par les chefs d’État ou de gouvernement des États membres, c’est-à-dire en réalité par les actionnaires des multinationales et les banquiers qui ont financé leurs campagnes, et sont donc sous le contrôle de l’oligarchie, dans leurs pays respectifs. La « Commission » aux ordres oligarchiques peut ainsi rappeler à l’ordre (financier) les États qui auraient eu des velléités de déroger à leur propre sabordement. Ce sabordement est, notons-le, « librement » consenti par les États qui s’interdisent, par leur adhésion aux Traités constitutifs scélérats de l’Union Européenne, toute capacité de défendre et de protéger leurs propres ressortissants, personnes physiques ou morales.
On comprend, facilement aujourd’hui, pourquoi, à peine élu à la présidence de la République Française en 2007, une des principales « missions » de Nicolas Sarkozy était de « s’assoir » sur le « NON » des français au référendum sur le Traité Constitutionnel de 2005, en validant lui-même, avec la complicité des pantins corrompus du Parlement, le Traité de Lisbonne, sa copie quasi-conforme.
Dans « Media Control : The Spectacular Achievements of Propaganda », Noam Chomsky explique que dans la société démocratique les citoyens sont divisés en deux grandes classes : l’étroite classe spécialisée (appelée Superclasse mondiale ou Hyperclasse), celle à qui revient la gestion des affaires générales, et les autres ou « Underclass », c’est-à-dire la grande majorité de la population, que Walter Lippmann désignait par l’expression de « troupeau sauvage ». Noam Chomsky souligne que le « troupeau » n’est consulté qu’en période électorale pour entretenir chez les « moutons » l’impression de vivre en démocratie et non pas dans un état totalitaire. Une fois que la classe spécialisée est élue, le « troupeau » redevient spectateur, et même, il reste stupide, obéissant et passif, et on le traite à nouveau comme un gamin de trois ans, irresponsable par définition et incapable de connaître ce qui est bon pour lui.
De plus, René Guénon dit, et explique (dans « La crise du monde moderne »), que la « démocratie », que l’on définit comme le gouvernement du peuple par lui-même, est là une véritable impossibilité, une chose qui ne peut pas même avoir une simple existence de fait, pas plus à notre époque qu’à n’importe quelle autre, mais que la grande habileté des dirigeants, dans le monde moderne, est de faire croire au peuple qu’il se gouverne lui-même ; et le peuple se laisse persuader d’autant plus volontiers qu’il en est flatté et que d’ailleurs il est incapable de réfléchir assez pour voir ce qu’il y a là d’impossible. C’est pour créer cette illusion, dit-il, qu’on a inventé le « suffrage universel ».
« Le suffrage universel, considéré à lui tout seul et agissant dans une société fondée sur l’inégalité économique et sociale, dit Mikhaïl Bakounine, ne sera jamais pour le peuple qu’un leurre ; de la part des démocrates bourgeois, il ne sera jamais rien qu’un odieux mensonge, l’instrument le plus sûr pour consolider, avec une apparence de libéralisme et de justice, au détriment des intérêts et de la liberté populaires. »
On comprend, alors, pourquoi le pouvoir politique se fonde volontiers sur l’ignorance du peuple et s’accroît d’autant que les esprits sont faibles, les gens incultes.
Le « suffrage universel », rappelons-le, c’est l’opinion de la majorité qui est supposée faire la loi ; mais ce dont on ne s’aperçoit pas, c’est que l’opinion, issue de cette « masse » éminemment « plastique », est quelque chose que l’on peut très facilement diriger et modifier ; on peut toujours, grâce au « programme » scolaire ou universitaire « imprimé » dans les esprits, à l’aide d’une propagande et autres suggestions appropriées (démagogie, sondages), mais aussi et surtout par la PEUR, ce véritable « fonds de commerce » des « puissances d’argent » (crises économiques, chômage, violences, virus, guerres, terrorismes, attentats, pandémies, etc.), y provoquer des courants allant dans tel ou tel sens déterminé. C’est ce qu’on appelle la « fabrication du consentement ». Et les médias de masses, pour la plupart subventionnés (stipendiés serait plus juste), tels que la presse écrite, la TV, radio, cinéma, jeux vidéo, publicité, affichage urbain, sites web, « Wiki », etc., aident grandement à la manœuvre en diffusant des mensonges et des hypocrisies à des doses tellement fortes et tellement fréquentes, que la majorité de la population n’est finalement plus à même de réagir, si ce n’est dans la direction voulue par ceux qui gèrent ses choix.
C’est pour cela qu’on a pu dire que « l’opinion, c’est l’erreur du plus grand nombre ».
Toute élévation du type humain demande un régime aristocratique. La démocratie avilit en abaissant les bons, c’est une tyrannie qui s’exerce par un mouvement de traction morale, de bas en haut ; elle fait descendre, elle empêche les meilleurs de s’élever, elle abat les têtes qui dépassent le niveau des médiocres, empêchant ainsi l’éclosion des types supérieurs, elle supprime le respect et rend les petits insolents. C’est pourquoi la démocratie est intimement liée à la conception « égalitaire » si chère au monde actuel, c’est-à-dire à la négation de toute hiérarchie : le fond même de l’idée démocratique c’est qu’un individu quelconque en vaut un autre, parce qu’ils sont égaux numériquement, et bien qu’ils ne puissent jamais l’être que numériquement. Ce n’est donc pas pour rien que « démocratie » s’oppose à « aristocratie », ce dernier mot désignant précisément, du moins lorsqu’il est pris dans son sens étymologique, le pouvoir de l’élite. Aussi, une élite véritable, qui ne peut être qu’intellectuelle, n’a rien de commun avec la « force numérique » sur laquelle repose la démocratie ; c’est pourquoi la démocratie ne peut s’instaurer que là où la pure intellectualité n’existe plus, ce qui est effectivement le cas du monde actuel.
À la fin du XIXème siècle, Saint-Yves d’Alveydre faisait référence à un « système synarchique ». Le terme « Synarchie » signifie proprement « gouvernement avec principes ». La Synarchie est une forme de gouvernement où les hommes qui disposent du Pouvoir sont subordonnés à ceux qui disposent de l’Autorité ; il s’agit là d’une organisation humaine dont on peut trouver les origines dans l’antique organisation sociale gouvernée par une hiérarchie naturelle dans laquelle le Pouvoir Temporel était subordonné au Pouvoir Spirituel. En effet, l’ordre dans la société traditionnelle c’est aussi la structuration de la communauté en plusieurs fonctions ou castes (base naturelle de l’organisation synarchique). Cet aspect est aujourd’hui, en Occident notamment, méconnu (oublié) et incompris. Pourtant cette organisation pleinement organique d’une société, procure de remarquables et d’irremplaçables bienfaits : la stabilité, le savoir-faire de chaque fonction, le respect des autres castes qui ont besoin les unes des autres, partant la solidarité, la confiance et le respect des différences qui sont comprises comme des complémentarités et non des oppositions. Elle permet à des groupes humains différents de coexister le plus harmonieusement possible, sans que l’un empiète sur les autres et déséquilibre l’ensemble pour son malheur. À propos de la « Synarchie » dont parle Saint-Yves d’Alveydre, précisons qu’elle n’a rien de commun avec ce dont on parle ordinairement, et à quoi il semble bien que ceux qui en sont la cause aient donné le même nom tout exprès pour créer certaines confusions. C’est ainsi que la Synarchie s’oppose à tous les gouvernements qui fonctionnent en « Anarchie », c’est-à-dire sans principes, défaut que l’on trouve à la base de toutes les sociétés occidentales modernes et qui permet aux ambitieux les plus rusés ou les plus forts de s’emparer du pouvoir, au besoin en se servant du suffrage universel comme paravent, mais en le méprisant quasi ouvertement dans les « discussions secrètes » d’où dépendra le sort de la Nation. Beaucoup de gouvernés s’imaginent donc qu’ils disposent du pouvoir parce qu’on leur donne un bulletin de vote et qu’on parle de suffrage universel. Mais ils s’aperçoivent bientôt que le système fonctionne à l’encontre de leurs vœux. Cela tient à ce que l’autorité ne se délègue pas, parce qu’elle s’exerce, et appartient à celui qui est capable d’enseigner les autres, parce qu’il est plus avancé dans la « voie de l’initiation ». Mais les « techniciens-profiteurs » du suffrage universel politique et de la démagogie électorale passionnelle se gardent bien de répandre des notions de cet ordre ; en revanche, ils étouffent les grands penseurs soit par la calomnie, soit par une conspiration du silence, qui constituent un véritable assassinat intellectuel. Si malgré tout, un gêneur arrive à répandre sa doctrine, les « gênés » peuvent avoir recours à l’assassinat physique.
À une époque où il n’existait pas de nationalités artificielles comme celles de l’Europe actuelle, dont les divers éléments n’ont souvent à peu près rien de commun, il y avait une étroite solidarité (par affinité) entre tous les hommes qui constituaient un peuple, et il a même pu arriver que ce peuple entier portât le caractère d’une catégorie sociale déterminée, n’exerçant que certaines fonctions ; les descendants du peuple hébreu ont conservé quelque chose de ce caractère jusqu’à notre époque, où pourtant, en Occident du moins, la solidarité dont nous venons de parler n’existe même plus dans la famille.
Il faut distinguer entre nationalité et nationalisme, dit Julius Evola (Révolte contre le monde moderne). Le Moyen Age connut des nationalités, non des nationalismes. La nationalité est une donnée naturelle, qui circonscrit un certain groupe de qualités élémentaires communes, de qualités qui se maintiennent autant dans la différenciation que dans la participation hiérarchique, auxquelles elles ne s’opposent en aucune manière. C’est ainsi qu’au Moyen Age les nationalités s’articulaient en castes, en corps et en ordres ; mais bien que le type du guerrier, du noble, du marchand ou de l’artisan, fût conforme aux caractéristiques de chaque nation, ces organisations représentaient en même temps des unités plus vastes, internationales. D’où la possibilité, pour les membres d’une même caste appartenant à des nations différentes, de se comprendre peut-être mieux que ne le pouvaient, dans certains cas, les membres de deux castes différentes à l’intérieur d’une même nation.
Le nationalisme moderne représente le contraire de cette conception. Il se fonde sur une unité qui n’est pas naturelle, mais artificielle et centralisatrice, et dont on éprouva toujours plus le besoin, au fur et à mesure que le sens naturel et sain de la nationalité se perdit et que toute tradition véritable et toute articulation qualitative étant détruite, les individus s’approchèrent de l’état de pure quantité, de simple masse. C’est sur cette masse qu’agit le nationalisme, au moyen de mythes et de suggestions propres à galvaniser, à réveiller des instincts élémentaires, à la flatter par des perspectives chimériques, de privilèges et de puissance.
Néanmoins, à la décharge du Nationalisme, rappelons les propos suivants de Jacques Bainville : « Le Nationalisme est une attitude de défense, rendue nécessaire par la faiblesse de l’Etat. ».
Le Peuple est « plasticité », « Réservoir » d’où tout peut être tiré, le meilleur comme le pire, suivant la nature des influences qui s’exerceront sur lui. Miroir en quelque sorte reflétant le modèle qui lui est proposé, son visage renvoie les traits de ceux qui le gouvernent, médiocrité pour médiocrité, noblesse pour noblesse.
NB : Carl von Clausewitz (1780-1831), officier général et théoricien militaire Prussien, disait : « La guerre est l’acte de violence par lequel un État veut en réduire un autre à sa merci. La politique n’est que la simple continuation de la guerre par d’autres moyens. »
Aussi, quand la religion et la politique s’assemblent, la tempête fait rage.
Lien : https://livresdefemmeslivresdeverites.blogspot.com/2017/07/introduction-livres-de-femmes.html
Je ne puis répliquer à ce commentaire dans l’espace raisonnable d’un commentaire sur un blogue dédié. Je vais tout de même proposer quelques remarques .
État – multinationale et – organisation internationale ne sont pas opposables les uns aux autres puisqu’ils sont complémentaires – articulés – fait pour s’emboités – adossés les uns aux autres – sachant cependant que la pièce maîtresse est ÉCONOMIQUE = c’est l’économie (la production-commercialisation des biens-marchandises-services) qui constitue l’objet – la cible stratégique du système global que Marx appelait le MODE SOCIAL DE PRODUCTION.
pOUR CE QUI CONCERNE LE CONCEPT DE démocratie QUE l’auteur réduit au vecteur du nombre (majorité contre minorités). Seul l’aristocratie et la bourgeoisie réactionnaire en craignent les effets populistes. Marx leur opposa le concept de DICTATURE DU PROLÉTARIAT = classe sociale majoritaire = imposant l’intérêt des masses exploités sur les Bernanos – Clausewitz et autres exploiteurs minoritaires de ce monde
Je termine faute de place. Le problème social – celui qui nous intéresses- provient du mode de fonctionnement et de l’objet du mode de production du CAPITAL et ce problème qui n’est pas d’abord une question de répartition ou d’innéquité mais un problème de reproduction élargie = problème qui ne peut être résout au sein du Capital qui en est la source.
Au passage… seul le communisme primitif – le communisme de la pauvreté et de l’insuffisance a foulé la Terre de nos ailleux . Méfiez-vous de ceux qui arbore ce fanion ignominieusement.
robert bibeau