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Cour pénale internationale, les talibans et les femmes afghanes

Cour pénale internationale, les talibans et les femmes afghanes

Enfin, après trois ans de plaidoyer continu, la lutte acharnée et les énormes sacrifices consentis par les femmes afghanes et d’autres organisations nationales et internationales défendant les droits des femmes et des droits humains ont convaincu la Cour pénale internationale (CPI) d’ordonner l’arrestation du mollah Hebatullah Akhundzada, chef suprême des Taliban, et du mollah Abdul Hakim Haqqani, juge en chef de la Cour suprême de l’Émirat islamique des Taliban.

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le jeudi 23 janvier 2025. La CPI a déclaré dans sa décision que deux responsables talibans avaient commis des crimes contre l’humanité en raison de violences basées sur le genre.Le Mouvement Spontané des Femmes Afghanes (SMAW) salue ce jugement de la Cour pénale internationale, bien qu’il soit très tardif, et espère que les auteurs de crimes contre l’humanité et les violateurs des droits des femmes seront punis pour leurs actes dans les plus brefs délais.Il est clair que la violence et la discrimination fondée sur le genre à l’égard des femmes et les crimes contre l’humanité en Afghanistan depuis au moins trois ans ne se limitent pas aux deux personnes mentionnées, mais la majorité des hauts responsables et des décideurs de l’Émirat islamique des Taliban sont impliqués dans ces crimes et devraient être arrêtés et jugés.
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L’Émirat islamique d’Afghanistan, dirigé par les talibans, a systématiquement éliminé les droits des femmes et limité les libertés des citoyens par le biais de plus d’une centaine de décrets. Au cours des trois dernières années et demie, les talibans ont réagi aux manifestations pacifiques et civiles des femmes par des balles, des prisons, des tortures et des exécutions. Aujourd’hui, des milliers de manifestantes et d’opposantes politiques aux talibans vivent dans des conditions inhumaines dans les prisons des talibans, et aucune organisation nationale ou internationale de défense des droits humains n’a le droit de surveiller les prisons et les centres de détention.Aujourd’hui, après que la CPI a émis un mandat d’arrêt contre les deux hauts responsables talibans, en violation des normes morales et du respect de la dignité humaine, les talibans ont fouetté dix personnes, dont une femme, en public dans la province de Khost.
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Et de cette façon, ils ont envoyé un message à la CPI que son mandat n’est pas important.Après avoir pris le pouvoir en août 2021, l’Émirat islamique des talibans a pu imposer sa domination médiévale au peuple grâce au soutien financier de 40 à 80 millions de dollars par semaine de la communauté internationale, en recourant à une approche autoritaire et à des décrets restreints sur les droits des femmes. Bien que la communauté internationale et les pays qui revendiquent la démocratie et défendent les droits des femmes n’aient pas reconnu l’Émirat islamique des talibans, ils entretiennent en fait des relations étroites avec eux et les soutiennent financièrement et politiquement.La Cour pénale internationale doit avoir le courage de reconnaître les gouvernements hypocrites qui soutiennent les talibans misogynes comme complices des talibans et principaux acteurs du déclenchement et de la poursuite de la catastrophe humanitaire en Afghanistan. Parce que si l’on ne dénonce pas et ne demande pas de comptes aux partenaires internationaux et aux partisans des talibans, criminels et misogynes, justice ne sera pas rendue.
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L’expérience a montré que la justice a toujours été victime de l’opportunisme politique, et que les décisions des tribunaux internationaux ont été violées et non respectées par les grandes puissances. Le peuple afghan, et en particulier les femmes afghanes, attendent de la CPI qu’elle crée un mécanisme sur la base duquel elle pourra mettre en œuvre cette décision le plus rapidement possible, sans aucune influence de la part de gouvernements spécifiques. La mise en œuvre intégrale de cette décision sera une leçon pour les individus et les forces anti-femmes et criminels de guerre pour qu’ils sachent que personne n’est au-dessus de la loi et qu’ils sont responsables devant le peuple de ses actions et de son comportement.
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Mouvement spontané des femmes afghanes (SMAW)

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INTERNATIONAL COMMITTEE FOR THE DEFENCE OF AFGHAN WOMEN (defendafghanwomen.org)

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Mouvement Spontané des Femmes Afghanes (SMAW).  23 janvier 2025,  Kaboul, Afghanistan

Robert Bibeau

Auteur et éditeur

Une réflexion sur “Cour pénale internationale, les talibans et les femmes afghanes

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