Je pars en voyage
JE PARS EN VOYAGE
Je quitte
Le centre ville.
Trop de trafic
Trop de monde.
Je déménage
De secteur
Deux rues plus loin
Deux minutes à pieds.
De Saint-Henri
À Ville Émard
Il y a une limite
De territoire
Le Canal Lachine!
Je n’ai jamais traversé
Cette frontière liquide
Et j’ai soixante-dix ans
Je ne m’éloigne jamais!
Mais là,
J’entreprends un virage!
J’abandonne ma suffisance
Je cède ma situation du moment
Pour entreprendre
Une mutation de ma personnalité
Je n’ai plus les moyens
de payer le loyer.
J’évolue.
Je m’améliore?!
John Mallette
Le poète prolétaire
Triste, sensible… charmant.
Dans cette société anthropophage: perdu d’avance…