7 au Front

Tout comme les guerres: les catastrophes «naturelles» sont indispensables au capitalisme décadent

  Par Khider Mesloub & Robert Bibeau.

Sous le capitalisme parasitaire et cynique les guerres destructives constituent un besoin financier existentiel pour le capital afin d’assurer sa valorisation, comme l’illustre le complexe militaro-industriel américain instigateur de nombreux conflits armés. Nous pouvons constater que les catastrophes dites «naturelles» dévastatrices sont devenues une composante vitale du fonctionnement du capital en quête permanente d’opportunités d’enrichissement financier et de relance de l’activité économique et d’accumulation.

En effet, depuis l’entrée du capitalisme dans l’ère de la décadence, caractérisée par des crises de surproduction récurrentes et la baisse tendancielle du taux de profit,  le but de la guerre n’est pas l’obtention de quelque victoire militaire, de gain territorial ou de bénéfice  financier, mais la destruction systématique des infrastructures, l’anéantissement de populations surnuméraires. De même le fonctionnement normatif de l’économie capitaliste est d’orchestrer des catastrophes dites «naturelles» par l’absence de politiques préventives.

Par exemple, la principale puissance mondiale, les États-Unis, pour faire tourner sa machine de guerre, source de profits pour le complexe militaro-industriel, s’est assigné deux objectifs:  Premièrement, déclencher ou susciter régulièrement des conflits armés aux quatre coins du globe. Deuxièmement, alimenter les belligérances et nourrir les conflagrations dévastatrices pour pérenniser la guerre et les destructions.  Au vrai, les dirigeants américains se sont assigné un troisième objectif : parachever la guerre, après de longues années d’enlisement orchestré, par une défaite militaire. Car la défaite permet à la classe dominante, contrôlée par le puissant lobby du complexe militaro-industriel, de justifier et de légitimer la nécessité du programme de reconstruction et l’augmentation du budget de la Défense en prévision de la prochaine guerre.

Paradoxalement, toute victoire militaire des États-Unis signerait la défaite du complexe militaro-industriel. La fin de la nécessité impérieuse de l’accroissement des dépenses militaires pour renforcer la puissance des armées américaines. Si le déclenchement de la guerre, accompagnée de sa stratégie d’enlisement, permet au complexe militaro-industriel d’écouler interminablement ses armes, donc de faire tourner ses usines ; la défaite, quant à elle, sert à justifier  le renouvellement du stock des armements et d’argument-massue pour son augmentation massive afin de renforcer prétendument la puissance militaire des États-Unis, fragilisée par ladite défaite.

Ainsi, certes, la guerre permet au complexe militaro-industriel de s’enrichir. Mais pour pérenniser cet enrichissement, la défaite de la guerre lui sert de moyen de pression pour contraindre le Congrès de voter la hausse du budget militaire pour assurer prétendument la défense du pays, et renforcer la puissance des États-Unis.

De même, au sein du capitalisme décadent, toute «victoire scientifique» contre les catastrophes naturelles, autrement dit la maîtrise totale des forces de la nature, signerait l’extinction de la machine de reconstruction productive de profits. La fin de la nécessité impérieuse de l’accroissement de la consommation des ménages afin de renforcer l’accumulation capitaliste.

Comme l’avait illustré récemment l’Espagne, où les gouvernements locaux, régionaux et nationaux étaient informés de l’éminence des intempéries dès le 29 octobre. En dépit de l’alerte lancée par le service météorologique régional, en toute connaissance de cause les dirigeants et patrons espagnols n’avaient pas jugé nécessaire d’aviser la population de Valence, de prendre les mesures préventives nécessaires. Pour quelle raison ? Pour ne pas paralyser l’activité économique, entraver la machine de production des profits.

Image furnished by NASA.

Et, surtout, pour les capitalistes, la paralysie de l’activité productive, l’évacuation des populations et  la minimisation des risques humains est bien inférieure aux juteux profits qu’ils peuvent tirer des destructions puis des reconstruction. Car, pour le capitalisme, outre le fait qu’une vie humaine n’a aucune valeur (en dehors de ses entreprises), mais toute destruction constitue une opportunité d’enrichissement financier, de relance de l’activité économique et donc d’accumulation du capital. De nouveaux chantiers lucratifs et de nouvelles commandes alléchantes en perspective. Les indemnités allouées par l’État et les assurances (qu’elles récupèrent immédiatement par l’augmentation des cotisations appliquées à tous les souscripteurs) serviront à payer toutes les entreprises chargées des réparations occasionnées par les inondations, les feux, les tempêtes.

Ainsi, comme à la guerre, avec les catastrophes «naturelles» et sociales, le capitalisme ne subit pas les destructions mais se développe grâce à ces destructions. Le capitalisme trouve dans les catastrophes « naturelles » un élan vital économique et financier. Si pour tout prolétaire toute catastrophe naturelle est synonyme de misère et de mort, en revanche pour la classe capitaliste elle constitue une opportunité d’enrichissement, une occasion de pérenniser ses entreprises, et d’accroître ses profits.

Le capital vit du travail mort,  mais, de nos jours, il survit par la mort du travail (destruction des infrastructures et destruction des travailleurs et des rentiers). «Le capital est du travail mort, qui, tel un vampire, ne vit qu’en aspirant le travail vivant, et vit d’autant mieux qu’il aspire beaucoup de travail». Aujourd’hui, il ne survit que par la mort des travaux des vivants, la destruction des infrastructures, des services et des travailleurs. Comme on l’observe également en Palestine occupée et à Gaza.

Selon la logique mortifère du capitalisme, les bénéfices tirés des destructions et des morts sont plus vitaux que des politiques préventives.

Une chose est sûre : aussi longtemps que la bourgeoisie, qui a su, pour ses intérêts financiers, conquérir la terre et l’espace, favoriser le développement extraordinaire des technologies de production pour accroître la rentabilité de ses entreprises, mais sans assurer la moindre sécurité, ni la protection des villes où vit (gît, socialement) la main-d’œuvre prolétarienne livrée à l’insécurité criminelle et «météorologique», se maintient aux manettes du pouvoir, ces récurrentes catastrophes militaires et ces tragédies «climatiques» planifiées se renouvelleront à l’infini.

Nous savions que le capitalisme sénile ne survivait que par des programmes catastrophiques (pandémies, terreur climatique, propagande terroriste, politique de peur), nous découvrons que ce système prolonge sa survie par des catastrophes programmées (inondations, feux de forêts, tremblements de terre, tsunamis, etc.). Notre réponse : REJETONS LES SACRIFICES QUE LE CAPITALISME NOUS IMPOSE! (GIGC) – les 7 du quebec

Pour la classe prolétarienne internationaliste l’unique solution consiste à renverser ce mode de production décadent par L’INSURRECTION  POPULAIRE et de construire un nouveau mode de production – une nouvelle civilisation – par la RÉVOLUTION PROLÉTARIENNE… À lire  De l’insurrection populaire à la révolution prolétarienne – Robert Bibeau, Khider Mesloub.

 

 

Robert Bibeau

Auteur et éditeur

4 réflexions sur “Tout comme les guerres: les catastrophes «naturelles» sont indispensables au capitalisme décadent

  • mouchet

    Triste vérité sur notre humanité sur sa minuscule planète, qui avec la loi du nombre et l’augmentation des populations qui atteindra 8 à 9 milliards se vouant à s’autodétruire dans une logique de l’espèce. Comme les lemmings qui courent au suicide dans l’océan, du fait de la surpopulation. En général les guerres sont programmées sur 5 à 7 ans et après, c’est soit la guerre civile, soit par le manque de combattants décimés durant le conflit. 1914-1918 les combattants furent décimés par la grippe espagnole américaine et on décida l’armistice.1939-1945 ce fut la revanche de la précédente guerre. Puis la faillite qui étrangle l’économie même, qui fit arrêter les combats, énergies infrastructures et combattants épuisés. Et puis l’espèce humaine met un certain temps à se rebeller contre des systèmes de dictature, pour s’apercevoir de la gabegie dans laquelle on l’a entrainée. Pour satisfaire les populations on glorifie les moments de gloire par des monuments et des médailles. Les blessés font vivre le système hospitalier et la pharmaceutique et le militaro business s’est gavé de consommation d’armes en tout genre.C’est le triste constat de notre humanité qui se bat depuis l’aube de l’humanité. Puis les descendant et parents des morts se rebellent et les commanditaires appuient et approuve du fait qu’ils se sont fait des milliards. En Ukraine le genre de guerre classique a changé de mode avec drones robots électronique satellites faisant moins de morts juste 1 million de jeunes soldats ukrainiens tout de même.
    Comme le cite l’article sur la victoire ou la défaite, les USA ont perdu contre la Russie c’était prévisible à 100 lieues. Mr Trump a donc augmenté le budget de la défense à 1000 milliards au lieu des 860 milliards avant. Tout le monde gagne dans ce jeux de roulette russe. Sauf qu’il ne faut pas être dans la mauvaise génération, au mauvais moment dans une mauvaise année, au mauvais endroit et se faire tuer pour le business.
    En conclusion dans l’actualité, les morts ukrainiens le sont pour la revalorisation du dollars, son possible ralentissement à la dédollarisation en essayant d’affaiblir la Russie. Donc ainsi faire vivre le militaro business, les conseillers militaires, la politique hypocrite. J’jusqu’à la prise de conscience du peuple ukrainien qui se rebelle enfin après 3 à 4 années de guerre et y mettra fin faute de combattants. Ce conflit ou guerre a démarré en 2014 en dictature politique et dans les faits financier de la fin de la suprématie du dollars, depuis 2008 année de la dédollarisation plus la fin des petrodollars. Les USA ont donc perdu à la fois dans leur monnaie et dans le capitalisme occidental ambiant du mondialisme contre les pays des BRICS 70% du PIB Mondial et les 5/6ème de l’humanité.

    Répondre
  • Normand Bibeau

    «Les États-Unis ont été le plus grand exportateur d’armes au monde entre 2020 et 2024,livrant des armes à 107 pays.Ils représentent 44% des exportations mondiales au cours de cette période,contre 35% de l’ensemble des ventes d’armes internationales entre 2015 et 2019» (12/03/2025;Statista).

    Sur ce tableau répugnant des marchands de mort dont les U$A occupent la 1ière place loin devant, suivent les français à 9,6% (19 milliards de $); les russes à 7,8%; la Chine à 5,9%; l’Allemagne à 5,6%; l’Italie à 4,8%; la Grande-Bretagne à 3,6%; l’État sionazi Israélien à 3,2% et loin derrière, le reste des États à 16,5%.

    Les marchands de morts U$ ont exporté pour 318,7 milliards de $ U$ en 2024, en hausse de 29% par rapport à 2023 alors qu’elles se chiffraient à 238 milliards, ce qui fait du complexe militaro-industriel U$, le plus important exportateur de BIENS des U$A devant:
    «le pétrole bru 125 milliards» ; «le pétrole raffiné à 107 milliards» ; «le gaz de pétrole à 83,2 milliards»; «les turbines à gaz à 69,3 milliards »; et «les voitures à 65,3 milliards» (au 7 avril 2025).

    Dans ces circonstances qui peut se surprendre que Biden, le grabataire génocidaire, ait déclaré au sujet de la guerre en Ukraine:«[C]ette guerre crée des emplois payants au Texas» pour justifier son déclenchement et sa poursuite «jusqu’aux derniers ukrainiens»?

    Lorsque son successeur, l’agent Orange du capital, le tout aussi génocidaire Tr0mp, celui qui proclame odieusement qu’il faut génocider le peuple palestinien martyr de Gaza pour transformer leurs terres ancestrales en station balnéaire pour mercenaires SIONAZIS et qui exige des laquais ukrainiens l’intégralité de leurs ressources naturelles, ait porté le budget de la «défense» ( lire de l’AGRESSION) au montant record de 1000 milliards de $ U$?

    Ces chiffres ne sont qu’autant de preuves de votre judicieux commentaires camarades et illustrent ce que vous écriviez dans votre mise à jour de la doctrine marxiste:«[D]e l’insurrection populaire à la révolution prolétarienne» éditions l’Harmattan, 2024, à la page 103:
    «75. QUAND RIEN NE VA PLUS…IL RESTE LA GUERRE: La contradiction fondamentale du mode de production capitaliste ( MPC) pleinement développée désormais, la classe capitaliste mondialisée ne trouve plus d’autres moyens pour survivre que d’intensifier les guerres pour le repartage des zones d’influence, le partage des secteurs d’extraction des ressources, le repartage des zones d’exploitation de la main d’œuvre et pour le repartage des marchés, afin de relancer le processus de reproduction élargie et d’accumulation du capital.
    Les capitalistes mènent ces guerres de destruction et de rapine aux marges des zones d’influence de chacune des alliances militaires, soit dans les Balkans,dans le Caucase, en Ukraine, au Moyen-Orient et en Afrique pour l’une des alliances militaires; au Nicaragua, au Vénézuéla, en Colombie, en Équateur, en Bolivie, en Argentine, au Brésil, en Afrique, au Népal, au Vietnam, au Myanmar et en Corée pour l’alliance militaire concurrente».

    Cette analyse que actualise cette faite par Lénine dans «[L]’impérialisme, stade suprême du capitalisme» (1916), explique que si la révolution populaire initiée par les bolcheviques ne pouvait objectivement aboutir à une révolution prolétarienne en raison du niveau de développement du mode de production en vigueur en Russie tsariste féodale, cette contrainte objective n’existe plus dans le monde contemporain et le prolétariat mondial a acquis depuis lors le nombre qui lui permet de mener à terme une «insurrection populaire» dont il prendra la glorieuse direction et la conduira à son aboutissement historique: une révolution prolétarienne qui instaurera le mode de production communiste par l’abolition de la propriété privée des moyens de production, d’échanges et de communication.

    PROLÉTAIRES DU MONDE ENTIER UNISSEZ-VOUS ET RENVERSEZ LA DICTATURE GÉNOCIDAIRE DU CAPITALISME.

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  • Normand Bibeau

    Chers camarades, il est un aspect des «insurrections populaires» qui me laisse perplexe: c’est le très faible niveau idéologique qui prévaut au sein de ces «insurrections populaires».

    Ainsi, pour avoir été témoin oculaire de la révolte des «carrés rouges» au Québec et de loin, de celle de «Gilets jaunes» en France, force m’est de conclure que chacune de ces «insurrections populaires» a abouti dans des voies de garage «social-démocrate» réformistes petites-bourgeoises.

    Le «chef» officiel des «carrés rouges», Gabriel Nadeau-Dubois, a joint les rangs de Québec solidaire, la vice-présidente, le Parti québécois et le mouvement s’est dissous dans l’indifférence et l’anonymat politique.

    Depuis, le «mouvement étudiant québécois» (MEQ) s’emploie sagement à fournir à la bourgeoisie sa fournée de kapos petit-bourgeois destinée à commander son armée d’esclaves salariés prolétariens.

    La démagogie liée au galvaudage des étiquettes: «[R]évolution,marxisme,socialisme,communisme,maoïsme,castrisme,nationalisme,colonialisme,
    fascisme,totalitarisme,capitalisme,impérialisme, autant de termes qui ont défrayé la chronique au cours des XIXè, XXè et XXIè siècles» (Introduction à: «[D]e l’insurrection populaire à la Révolution prolétarienne»), a été essentiellement l’œuvre de la propagande bourgeoise, tant de droite que de gauche.

    Ceci étant, force est de constater que cette propagande démagogique a obtenu un succès monstrueux, au point de ressusciter des morts des idéologies obscurantistes moyenâgeuses aussi arriérées et débiles que la religion orthodoxe russe en ex-URSS, la religion islamique parmi les courageux combattants arabes palestiniens et le «wokisme» LGBTQ+ en occident, toutes des idéologies démentielles dignes du fascisme et du nazisme.

    Comment expliquer ce niveau d’aberration idéologique au sein de la société et surtout comment le combattre efficacement afin d’armer le prolétariat révolutionnaire de son outil idéologique invincible qu’est le matérialisme dialectique et historique?

    Lénine dans «[Q]ue faire?» préconisait la création d’un journal résolument révolutionnaire «[L]’Iskra»( «[L]’Étoile») comme première étape à ce programme visant à terme la création d’un parti politique comme outil indispensable à la direction résolument révolutionnaire du prolétariat pour l’instauration de sa dictature.

    A la lecture «[D]e l’insurrection populaire à la révolution prolétarienne», j’ai cru comprendre que vous ne préconisiez pas la création préliminaire d’un parti révolutionnaire pour organiser et diriger le prolétariat dans sa guerre de classe mais considériez plutôt qu’il faille s’en remettre à l’organisation «spontanée» des «insurrections populaires» qui par elle-même trouveront la voie vers l’avant de leur prise du pouvoir.
    Ai-je bien compris votre conclusion?Et si oui, comment justifiez-vous votre position par rapport à celle de Lénine et de Marx et Engels alors que tout trois ont préconisé la création d’organisations révolutionnaires par opposition à Staline qui en a ordonné la dissolution?

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