Algérie, l’amorce d’un second «Printemps arabe»?

Par Robert Bibeau et Khider Mesloub. Le 10.04.2019. Sur Les7duQuébec

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10.04.2019.Algeria-English-Italiano-Espagnole-Portuguese

La complainte algérienne

 

Chacun y va de sa complainte et serine que l’Algérie vit une sereine révolution. Une révolution qui ne connaitrait pas encore sa couleur ni son odeur, mais qui serait impulsée par de pacifiques balades balisées et banalisées, sur fond de débonnaires revendications visant à changer le visage de la réaction au pouvoir. Certains osent même évoquer un second «Printemps arabe» (1). Examinons cette prétention à travers l’action qui se déroule en Algérie.

 
Ainsi, le noble vocable « Révolution » est associé à toutes les déflagrations politiques, particulièrement celles qui s’apparentent à des pétards mouillés, à des désordres sporadiques étouffés ou instrumentalisés par des caciques. Notamment, par le recours aux mascarades électorales connues pour leur pouvoir dissolvant, euphorisant et leur puissance de «dégagement» (sic). Dans l’histoire récente, on a eu droit à l’expression «révolution de velours», pour désigner la transition entre la dictature stalinienne tchèque et la dictature capitaliste tchèque. On a eu droit à l’expression «révolution orange», pour désigner le truquage des élections en Ukraine. On a eu droit à la «révolution du jasmin», pour désigner la transition entre le pouvoir dictatorial de Ben Ali et la dictature islamiste tunisienne. Et enfin, parait que la «révolution libyenne» aurait permis de libérer le pays du Guide de la Jamahiriya pour le remplacer par son lieutenant, le maréchal d’armée Khalifa Haftar en route avec ses troupes vers Tripoli ces jours-ci ?!…
 
En Algérie, agitée par de grandes manifestations-parades on a droit à l’expression «révolution joyeuse», pour désigner la transition du pouvoir entre l’ancienne clique et la nouvelle clique identique. Entre les récents ministres biberonnés au sein du FLN et les anciens apparatchiks exhumés de leur retraite.
 
Force est de constater que les mobilisations massives de millions d’Algériens n’ont aucunement ébranlé le régime des affidés. Il faut reconnaitre que ces derniers résistent farouchement aux pressions des apparatchiks candidats à leur succession. Ça semble un paradoxe que plusieurs journées de mobilisation drainant des millions de manifestants n’aient pas déstabilisé ce régime toujours aussi fortement installé dans ses treillis protégeant les institutions étatiques. À l’exception anodine de la démission forcée du président zombie Bouteflika, la même faction gouverne toujours le pays. Serait-ce l’indice qu’il ne s’agit pas d’une révolution économique et sociale, mais plutôt d’une protestation «citoyenne», appelée à se lénifier avec le changement de la garde? Le «blocage» actuel plaide en faveur de ce dénouement sans perspective.
 
En effet, les factieux membres du sérail, qui poussent à la rue la petite-bourgeoisie excitée et la populace paupérisée, font germer des espérances que le grand capital algérien et international n’a aucunement l’intention d’honorer. Quand le prolétariat, mêlé aux gens ordinaires et aux étudiants dans ces parades hebdomadaires, réalisera que rien n’est appelé à changer si ce n’est la façade du «Village Potemkine» d’el-Mouradia, rentrera-t-il sagement à l’atelier sans mots-dires et sans maudire ceux qui l’auront berné?
 
Ceux qui usent du terme Révolution les abusent et à l’évidence cet usage immodéré du vocable Révolution vise à modérer le recours à la révolution, à rendre illusoire le recours à la Révolution sociale, et à travestir le sens de l’expression. Paradoxalement ce sont les mêmes qui fustigent les authentiques Révolutions (1789, 1871, 1917, 1949), condamnées pour leur radicalité, ravalées à l’état de coups d’État. Ce sont eux qui ont tenté de présenter le changement de la garde au Palais el-Orouba pour une «Révolution» qui aurait accouché du maréchal-président Sissi, quelle moquerie.
 
Pour quelle raison inavouée les médias s’empressent-ils de qualifier toute fronde gouvernementale de «Révolution», sinon pour disqualifier la Révolution? Celle qui détruit l’État et ses institutions pour les remplacer par une nouvelle forme de gouvernance innovante, portée par la classe prolétarienne révolutionnaire, à la suite d’une période marquée par un double pouvoir et par l’incapacité de l’État bourgeois. La Révolution détruira l’ancien mode de production et instaurera de nouveaux rapports sociaux de production sur des fondements économiques radicalement différents.
 

Le prolétariat est la clé de la véritable Révolution

 
Le prolétariat se tient à l’écart de cette fronde politique commanditée par certaines puissances impérialistes et ourdie par une clique de caciques. Dans ce scénario la populace est utilisée comme chair-à-manifesté et chair-à-matraqué dans le cadre d’une opération de lifting politique prise en charge par les puissances internationales, appelant à une mascarade électorale revampée.
 
Pour les peuples des pays précités, notamment la Tunisie et l’Égypte, leurs conditions économiques et sociales ne se sont pas améliorées, bien au contraire, elles ont périclité. En Algérie ces temps-ci, il s’agit d’un soulèvement contre le système FLN. Mais, au-delà du rejet d’une des cliques qui monopolise le pouvoir et la plus-value dans le pays, on n’entend aucune revendication pour la défense des conditions de vie et de travail, pour le pouvoir d’achat et pour l’augmentation des salaires. C’est que la petite-bourgeoisie contrôle le message de la rue et quémande la tenue d’élection libre… libre de quoi? Le truc est éculé, une élection a pour fonction de désamorcer une crise au sein de la classe dirigeante, de ramener la paix sociale troublée par cette crise, et d’assurer le maintien de l’ordre établi dominé par le mode de production capitaliste. Quelle que soit l’issue du scrutin, l’élection sera remportée par des candidats au service du capital, sinon l’élection sera prorogée.
 
Les causes profondes du soulèvement algérien demeurent sociales et économiques, et elles sont insolubles dans le cadre du système capitaliste : chômage, production atone, logement précaires, insécurité du travail, salaire de misère, inégalités sociales, oppression et exploitation – tant de misère que l’on occulte et qui ne demande qu’à émerger constitue une menace pour les apprentis sorciers qui jouent à la révolution d’opérette. Le général Gaïd Salah n’a pas manqué de le rappeler dans une de ses déclarations comminatoires : «L’armée est la colonne vertébrale de l’Algérie et elle est garante de la stabilité et de la sécurité de la patrie. L’armée «partage» avec le peuple algérien «les mêmes valeurs et principes». «Se rejoignent (…) entre le peuple et son armée (…) tous les fondements d’une vision unique du futur de l’Algérie»… capitaliste (2). En termes explicites : en cas de changement de régime, la nouvelle clique politique devra partager la vision unique en termes de fondements économiques. Ainsi, dans la perspective de la rédaction d’une nouvelle Constitution, la nouvelle classe politique devra s’astreindre à ne pas outrepasser le seuil des réformes acceptables dans le cadre du système économique capitaliste, sinon l’armée, colonne vertébrale du système, se chargera de leur rappeler la source du pouvoir étatique.
 
Pourtant, la partie n’est pas gagnée en Algérie révoltée. Le régime FLN n’a pas désarmé. L’impotence du pouvoir ne présume en rien de sa réaction. Comme en Égypte, au Venezuela, au Nicaragua, au Soudan, ou à Gaza, et même dans la France «démocratique» qui réprime violemment les Gilets jaunes, tous ces régimes aux abois ont prouvé de quelle férocité répressive, ils sont capables. Tout laisse présager que le régime algérien n’aura d’autre solution que la répression. Il revient au prolétariat algérien révolté contre le système capitaliste d’éviter cette sanglante perspective par la radicalisation de sa lutte et son autoorganisation politique, sociale et économique à l’échelle nationale et continentale lui donnant une force collective invincible.
 


 

NOTES

 

  1. Abdel Bari Atwan– « Il existe des différences majeures entre la vague actuelle de manifestations et les bouleversements de 2011. Les manifestations populaires observées dans le monde arabe ces derniers mois – en Algérie, au Soudan, en Jordanie et dans la bande de Gaza – ont été décrites comme une « deuxième vague » du prétendu printemps arabe, ou une version modifiée de celui-ci. Cette première vague avait débuté en Tunisieen 2011, puis s’est étendue en Égypte, en Libye, au Yémen, en Syrie et ailleurs. Elle avait entraîné le basculement de certains régimes (en Tunisie et en Libye [dans ce dernier cas par une massive campagne de bombardements de l’OTAN – NdT]) et d’autres partiellement (Égypte et Yémen), tout en échouant en Syrie. Dans d’autres pays tels que le Maroc, Oman et la Jordanie, l’impact a été absorbé à un stade précoce par l’introduction rapide de mesures de réforme et par une gestion prudente de la crise. » Source :   http://www.chroniquepalestine.com/un-second-printemps-arabe/

 

  1. http://www.les7duquebec.com/7-au-front/revolution-ou-evolution-avant-la-cinglante-sanglante-reaction/ et http://www.les7duquebec.com/7-au-front/le-degagisme-petit-bourgeois-nest-pas-de-lengagisme-proletarien/

 
 

Robert Bibeau

Auteur et éditeur

18 réflexions sur “Algérie, l’amorce d’un second «Printemps arabe»?

  • 10 avril 2019 à 3 h 36 min
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    « Le prolétariat est la clé de la véritable révolution «
    Le prolétariat se rapporte en principe à une classe bourgeoise dominante, détentrice des moyens de productions dans un mode de production capitaliste. La révolution serait dans ce cas de figure un renversement de ces rapports sociaux et la victoire de la classe prolétaire.
    En Algérie il n’existe pas de classe bourgeoise arrimée à un système productif mais une oligarchie compradore et prédatrice en collusion avec le pouvoir pour l’accaparement de la rente pétrolière et de la redistribution d’une partie de cette rente qui est tout sauf équitable. Le prolétariat en tant que classe sociale est pour le moment absent. 1789 n’a pas été une révolution prolétaire mais celle d’une classe moyenne contre l’aristocratie.
    Le mécanisme de conversion de la rente en un système productif institué au début de l’ère Boumediene a été démantelé après sa mort et substitué, sous les yeux ou avec la complicité du pouvoir militaire, dans une première phase, sous Chadli, par un Infitah à l’économie de bazar et compradore et dans une deuxième phase, sous Bouteflika, à un Infitah plus dangereux, axé sur les investissements étrangers et la collusion entre le pouvoir et une oligarchie (plus agressive) avec le capital financier international. Le tout est alimenté par la rente pétrolière et non pas par un système productif industriel, agro-alimentaire ou autre. Des manœuvres occultes et souterraines ainsi que des opérations sous couvert de légalité (traités avec l’UE, Sonatrach etc.) ont plongé le pays dans la dépendance du capital financier étranger (en d’autres termes de l’impérialisme). Cette politique est une atteinte grave à la souveraineté nationale du pays. La baisse du prix du baril a fait précipiter les choses, fait paniquer le pouvoir et a fini par provoquer le mécontentement du peuple, miné par l’austérité.
    Le peuple qui a manifesté est dans sa composition hétérogène, toutes les couches y sont représentées, la classe moyenne, les étudiants, les potentiels harragas, les syndicats etc. Peut-on le réduire à une classe prolétaire qui n’existe pas ?
    La révolution contre le colonialisme a été faite aussi par toutes les couches de la société, les paysans, les étudiants, les ouvriers et même la classe bourgeoise féodale.
    Le peuple doit faire sa révolution contre qui dans notre cas de figure? Contre le pouvoir politique et l’oligarchie. Un système qui, pour avoir privé son peuple de ses richesses, de ses droits, de ses libertés et de son avenir, s’apparente à celui du colonialisme.
    Les dangers d’une déviation de cette révolution sont multiples, sa manipulation, son orientation et son utilisation à des fins autres que celles auxquelles aspirait le peuple.
    La logique du « tout changer pour ne rien changer » est toujours aux aguêts.
    PS: mettre au même niveau le Venezuela et l’Egypte me semble inopportun.

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    • 10 avril 2019 à 8 h 21 min
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      @ Re-med Ma lecture de la situation algérienne est différente de la votre.
      1) C’est la go-gauche marxiste et marxiste-léniniste-trotskiste- maoiste et communiste qui depuis 50 ans a inventé cette catégorisation qui a nom et je vous cite : « oligarchie compradore et prédatrice en collusion avec le pouvoir pour l’accaparement de la rente pétrolière et de la redistribution d’une partie de cette rente qui est tout sauf équitable. Le prolétariat en tant que classe sociale est pour le moment absent. » et vous ajoutez même l’invention de l’école de sociologie de Chicago « la classe moyenne »
      2) Tous les termes que vous utilisez sont des synonymes pour grande bourgeoisie que je préfère appeler LE GRAND CAPITAL pour bien marquer ce qui les distingues de tous les autres socialement = leur appartenance au capital (NOTEZ je n’ai pas écrit que le capital leur appartenait mais qu’ils appartiennent au grand capital via leurs actions et leurs actifs financiers) et il y a foisonnement de petits-bourgeois pléthores de petits-bourgeois abondant sous le capitalisme financier auquel est intégrée l’Algérie malgré qu’on y retrouve des islamistes féodaux, des paysans en quasi servage, survivant sur de petits lopins locataires et des centaines de milliers de pauvres des bidonsvilles
      3) Il y a en Algérie un prolétariat moderne qui construit grands édifices, oléoduc, raffinerie, ports et aéroports, voies ferrées, navires, et infrastructure urbaine et péri-urbaine ou qui sont des engagés agricoles dans de grandes plantations de datiers – vignobles etc. Je cesse mon énumération ici mais je pourrais continuer. La go-gauche doit comprendre que rien n’existerait – ce qui comprend la rente pétrolière issu du pétrole qu’il faut bien sortir du sol et transporté et mettre en marché pour réaliser la plus-value (qui est la mamelle de la rente pétrolière = expression qui est fausse ;’exploitation du pétrole fournit de la plus-value et non pas une rente) m’ENFIN… on se comprend n’est-ce pas.
      4) La classe moyenne ça n’existe pas – elle serait moyenne de quoi ? Qu’est-ce qui détermine les rapports sociaux de la classe « moyenne » de par sa position dans le procès de production social ? Qu’est-ce que des rapports de production « moyens » ??? RIDICULE en effet.
      5) La Révolution française fut une Révolution démocratique bourgeoise dont la paysannerie et les artisans (le prolétariat était à peine vagissant à cette époque et très peu nombreux) formèrent la chair-à-canon IDEM pour la révolution bolchevique et la Révolution chinoise – cubaine – etc… ce qui inclut TOUTES LES révoltes – guerres – soulèvement anti-colonialistes qui toutes sans exception menèrent ces pays à la sujétion néo-colonialiste y compris au Vietnam- en Algérie – en Corée – au Congo – au Venezuela – en Égypte nassérienne et les autres.
      6) C’est parce que ces révolutions anti-coloniales ont été le fait de la bourgeoisie nationaliste de ces quasi-pays (en voie de formation de leur identité nationale regroupant par exemple les kabiles et les arabes en Algérie) que ces pays sont tous aujourd’hui confrontés à des révoltes populistes mettant aux prises différentes factions du capital national – intégrée = toujours intégrée = au grand capital monopolistique international (C’est ce que l’on appelle la MONDIALISATION DE LA FINANCIARISATION DES ÉCONOMIES INTER-RELIÉES)
      6) Voila pourquoi je me permet de placer Algérie – Égypte – Venezuela – Soudan – sur la même liste… seule change l’ethnie, la langue, la religion, la couleur de la peau des belligérants (des détails sans importances économiques). Pour l’essentiel l’ensemble du monde est engagé dans la même vaste confrontation économique pour s’arracher les marchés – seul change l’étendue des prétentions de chaque phalange du capital.
      Merci pour votre post
      Robert Bibeau http://www.les7duquebec.com

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  • 10 avril 2019 à 10 h 52 min
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    Aux auteurs
    Petite note à l’intention de l’auteur :
    Je préfère à révolution le mot insurrection car l’insurrection est un soulèvement massif qui a pour but de renverser un pouvoir et la révolution désigne elle un changement violent (ce qui n’est pas encore le cas en Algérie) dans la structure même d’un état, suite à une révolte contre les autorités.
    C’est très semblable mais insurrection est inscrit dans la constitution de juin 1793 dont je me sers souvent.

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    • 10 avril 2019 à 11 h 03 min
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      @ M. Louis
      De fait insurrection populaire et révolution prolétarienne (je parle pour notre époque et non pas de 1789) sont deux concepts – deux moments historiques intimement liés.
      1) Il y aura obligatoirement une insurrection populaire spontanée et violente impliquant toutes les strates du peuple y compris des segments de la bourgeoisie nationale (pas les supers riches mais les petites entreprises en faillites) PRÉCÉDANT la révolution prolétarienne qui suivra OU NON l’insurrection. L’Insurrection pourra être victorieuse mais elle pourra aussi étranglée dans le sang.
      2) Si l’insurrection populaire débouche sur la révolution prolétarienne et que cette dernière sort victorieuse de l’affrontement avec les restants du capitalisme moribond on aura vécu la PREMIÈRE RÉVOLUTION PROLÉTARIENNE DE L’HISTOIRE DE L’HUMANITÉ et ne vous réjouissez pas trop vite tout restera à construire et à inventer exactement comme après 1789 en France après la chute de la féodalité et l’avènement du capitalisme bourgeois. L’ÉTAPE révolutionnaire de la révolution prolétarienne consiste justement à l’édification du NOUVEAU MODE DE PRODUCTION PROLÉTARIEN COMMUNISTE (oubliez le socialisme ce modèle de capitalisme totalitaire d’État – que les russes ont voulu opposés au capitalisme libéral d’État avec le succès que l’on sait).
      3) Malheureusement il se peut que l’insurrection populaire s’essouffle et ne produise pas la révolution prolétarienne et qu’il faille 2, 3, 4 tentatives avant ce grand changement comme celui de 1789 qui fut précédé de jacqueries paysannes toutes écrasées dans le sang des paysans… Combien verrons-nous de bain de sang prolétarien avant le triomphe de la Révolution prolétarienne et l’avènement du nouveau mode de production sans exploitation de l’homme par l’homme ? Nul ne le sait… sauf qu’elle est inéluctable ou alors nous périrons comme espèce – d’autres mammifères nous remplacerons alors.

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  • 11 avril 2019 à 9 h 12 min
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    Il n’aura jamais une Révolution prolétarienne… Ça, je suis certain. Ça prend de Conscience pour y arriver et l’Être humain- de plus en plus- fait pitié… Nietzsche!

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    • 11 avril 2019 à 10 h 37 min
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      @ Pablo
      Pour ma part je suis certain qu’il y aura une révolution prolétarienne ou alors nous assisterons à la disparition de l’espèce humaine car le mode de production capitaliste s’est doté de telles armes de destruction massive et de tels moyens de destruction ou de perturbation de l’environnement que le genre humain est menacé dans sa survie…
      Pour la conscience du prolétariat – ce n’est pas son état actuel qui doit nous préoccuper mais sa capacité à se développer lors de la grande insurrection = le-dessus je n’ai aucune crainte comme le souligne nos camarades de NUEVO CURSO : http://www.les7duquebec.com/7-dailleurs-2-2/que-fut-le-grand-debat/
      Merci pour ton post Pablo

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  • 12 avril 2019 à 14 h 40 min
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    Une révolution orange, de velours ou de jasmin n’aura pas plus d’effet sur un gouvernement pourri qu’un braséro froid sur une grillade. Pour l’Algérie (comme pour la France) une révolution doit débarrasser le pays des dirigeants par leur mort si nécessaire.

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    • 12 avril 2019 à 15 h 00 min
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      @ Gaiffe
      Et malheureusement j’ai peur que la mort soit nécessaire = Pas au Canada cependant = ils sont trop pleutres pour s’accrocher (:-((

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  • 12 avril 2019 à 15 h 14 min
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    @ tous
    Un message reçu par courriel de la part d’une algérienne :
    L’article << l'Algérie; l'amorce d'un second printemps arabe >> faisant la similitude entre ce qui se déroule actuellement en Algérie pour le changement du système politique à ce qui est considéré à tort ou à raison comme printemps arabe en dit long du fait qu’en plus des non dits dans le texte, il est à se demander sur ce qu’il y a de comparable sur tous les plans.
    En Algérie,les manifestations se déroulent pacifiquement et avec le sourire sans qu’il n’y ait de répression dans ses débuts.Tel n’est pas le cas dans les pays arabes où nous relevons d’autres formes d’expressions par le fait des facteurs endogènes et exogènes
    Et encore, en quoi peut-il y a t-il amorce d’un second printemps arabe puisque l’Algérie en a été la première à le connaitre en 1980 et 2001 auquel s’ajoute les événement tragiques de 1988 et la décennie noire du terrorisme islamique de tout bord, ) ?
    Quant à classer l’Algérie ailleurs que dans son site naturel, je pense qu’une relecture de l’histoire et de la géographie de ce pays donnera une vision autre que politique sur son emplacement exacte qui n’est pas l’Asie, l’Europe, l’Amérique, le Moyen Orient ou autres, mais le nord de l’Afrique.
    L’argumentation d’appartenance politique de l’Afrique du Nord à je ne sais quel monde, s’inscrit dans la droite ligne coloniale de Napoléon qui, sous l’influence d’Ismaël Urban, rêvait d’un empire arabe allant de l’Afrique du Nord au Moyen Orient.
    D’autre part, l’utilisation du mot « l’Algérie dans tous ses états » peut s’attribuer à moult interprétation
    Cordialement

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  • 13 avril 2019 à 10 h 28 min
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    Les manifs sur Alger se sont closes sans ordures laissées dans la rue – C’est un signe majeure sur l’état d’esprit.
    Les manifs du vendredi peuvent être remplacées par une gréve générale, tous secteurs confondus –
    ça ne pourra pas déboucher sur une société démocratique et apaisée, mais sur un monde où une majorité de gens pourra avoir une vie acceptable, sans croire que tous y retrouveront cette vie acceptable, impossible à imaginer avant des décennies.
    Il existe d’autres chimères qui ne sont que des chimères.

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  • 13 avril 2019 à 12 h 00 min
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    @ tous
    LA question que nous posons dans notre texte est celle-ci : QUELLE EST LA NATURE ÉCONOMIQUE – POLITIQUE ET FINALEMENT SOCIOLOGIQUE DU PRÉSENT MOUVEMENT DE PROTESTATION qui tourmente l’Algérie présentement ? Est-ce une reprise du mouvement appelé Printemps arabe ???
    1) À cette question nous répondons qu’à son amorce le présent mouvement algérien ne nous apparait pas se développé sur les mêmes bases que les soulèvements tunisien et égyptien qui DÈS le départ ont mis de l’avant des revendications prolétariennes universelles (n’en d.plaise aux nationalistes chauvins qui aimeraient cloitrer le Maghreb comme un morceau particulier de l’économie mondialisée !!!). Le mouvement tunisien marqua dès son origine sa nature de classe et la bataille se mena pour la défense des conditions de vie et de travail – ce que le mode de production capitaliste en crise ne peut plus assurer. Pareil pour le soulèvement égyptien.
    2) Nous savons que ces deux mouvements FAUTE D’UN LEADERSHIP PROLÉTARIEN ont dégénéré et se sont transformer en lynchage des malfrats qui tentaient de profiter de l’opportunité pour pousser leur FACTION DE LA BOURGEOISIE pour prendre la place de la faction au pouvoir. On sait le résultat de tout cet agiotage criminel et mortel pour plusieurs manifestants innocents. Partout les anciennes factions au pouvoir conservèrent la mainmise sur le pouvoir et substituèrent un dictateur à un autre dictateur. Ou alors – comme en Syrie – le potentat en place conserva son poste selon le désir du capital national. Au Yémen il semble bien qu’on assistera à un changement de la garde et de clan au pouvoir alors qu’en Égypte ils ont changé de tête d’affiche mais n’ont rien lâché de substantiel.
    3) Nulle part ceci inclut la Libye, le Yémen, la Syrie l’Égypte la Tunisie et les autres – le Premier Printemps arabe ne donna lieu à un changement de mode de production DONC nulle part ce ne fut une RÉVOLUTION SOCIALE.
    4) Ce que nous observons en Algérie ces jours-ci c’est que le soulèvement populaire manipulé – dès son origine – a réclamé ce que fut la conclusion des précédents soulèvements dans les autres pays – u changement de la garde – un changement de faction mafieuse à la tête de l’État bourgeois capitaliste que nul ne souhaite détruire ou abolir.
    5) Les manipulateurs petits-bourgeois du mouvement le disent depuis le début – NOUS VOULONS UN CHANGEMENT DE RÉGIME. La signification de ce slogan est : CES gens veulent qu’une autre clique de politiciens affairistes NON MEMBRES DU FLN prennent les reines du pouvoir politique afin de donner accès aux prébendes $$$$ à une nouvelle clique qui elle servira l’impérialisme américain plutôt que les russes… LE PROLÉTARIAT N’A RIEN À GAGNER DE CHANGER DE CLIQUE DIRIGEANTE
    6) iL Y A POURTANT UNE DIFFÉRENCE d’avec le précédent Printemps arabe – c’est que le prolétariat algérien a vu ce qui s’est passé en Égypte – la trahison des revendications prolétariennes égyptiennes et le prolétariat algérien est plus développé – expérimenté que tout autre dans le monde arabe et il pourrait bien surgir sur le tard à la faveur de ce mouvement qui BIEN ENTENDU N’A JAMAIS ÉTÉ MIS EN MARCHE POUR SERVIR SES INTÉRÊTS MAIS QUE LUI POURRAIT TRANSFORMER EN UN MOUVEMENT RÉELLEMENT RÉVOLUTIONNAIRE
    7) Un mouvement pour satisfaire ses revendications de défense des conditions de vie et de travail que le SYSTÈME ÉCONOMIQUE POLITIQUE = MODE DE PRODUCTION CAPITALISTE = ne peut pas satisfaire voilà la source d’une Révolution sociale.
    Robert Bibeau http://www.less7duquebec.com

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  • 15 avril 2019 à 15 h 55 min
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    @ Robert Bibeau
    Réécriture de la version de mon précédent envoie
    L’article <> faisant la similitude entre ce qui se déroule actuellement en Algérie pour le changement du système politique à ce qui est considéré à tort ou à raison comme « printemps arabe » en dit long du fait qu’en plus des non dits dans le texte, il est à se demander sur ce qu’il y a de comparable sur tous les plans et s’il n’est pas tendancieux.
    En Algérie, les manifestations se déroulent pacifiquement et avec le sourire depuis le 22 Février 2019 sans qu’il n’y ait de répressions criardes dans ses débuts. Tel n’a pas été et n’est pas le cas dans les pays arabes où nous relevons d’autres formes d’expressions conjuguées avec des facteurs endogènes et exogènes
    Et encore, en quoi y a t-il amorce d’un second printemps arabe du fait que ce pays n’en est pas un et qu’il en a été le premier à en connaitre en 1980 (printemps Berbère) et 2001 (printemps noir) auquel s’ajoutent le soulèvement du 05.10.1988 et la décennie noire du terrorisme crapuleux islamique de tout bord, ) ?
    Quant à classer l’Algérie ailleurs que dans son site naturel qui est l’Afrique, je pense qu’une relecture de l’histoire et de la géographie de ce pays donnera une meilleure vision, autre que politique, sur son emplacement exacte qui n’est ni l’Asie, ni l’Europe, ni l’Amérique et ni le Moyen Orient ou autres, mais le nord du continent Africain.
    L’argumentation d’appartenance politique de l’Afrique du Nord à je ne sais quel monde, s’inscrit dans la droite ligne coloniale de Napoléon III qui, sous l’influence d’Ismaël Urbain, rêvait d’un « Royaume Arabe » allant de l’Afrique du Nord au Moyen Orient.
    D’autre part, tout comme l’utilisation tendancieuse et qui en dit long sur le mot « l’Algérie dans tous ses états », la comparaison avec le Soudan est erronée du fait que tout les différencies.
    Cordialement
    Mamo Malik

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  • 16 avril 2019 à 8 h 16 min
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    @ MAMO Malik
    1) À l’évidence nous n’avons pas du tout le même point de vue ni la même perspective sur le thème de: « CHANGEMENT DU SYSTÈME POLITIQUE EN ALGÉRIE ». Si vous aviez lu plus attentivement notre texte M. Mamo vous auriez compris que nous pensons qu’aucun changement du SYSTÈME POLITIQUE ne découlera des marches-processions-cérémonies-polies-joyeuses qui ont cours en Algérie – DEUX HYPOTHÈSES SUR LA SUITE DE CES MARCHES-PARADES CALMES ET SOURIANTES: a) Le pouvoir FLN en place va commencer à matraquer les manifestants car s’il est acceptable pour lui de changer Bouteflika pour son spectre il est hors de question de laisser l’auge à pourrige au clan adverse. b) Deuxième hypothèse LA CLASSE PROLÉTARIENNE ALGÉRIENNE prend en main la contestation et alors CETTE FOIS OUI LE SYSTÈME SERA CONTESTÉE DANS SES FONDEMENTS PROFONDS. Personnellement je ne crois pas à cet éclatement révolutionnaire prolétarien… les conditions internationales ne s’y prêtent pas.
    2) J’AVOU ÊTRE confondu par votre paragraphe suivant ou vous dites que ce pays n’en est pas un et qu’il n’a pas vécu le Printemps arabe MAIS QU’IL EN A VÉCU cinq avant les autres = bref je ne comprend pas vos propos confus RELISEZ-vous :  » Tel n’a pas été et n’est pas le cas dans les pays arabes où nous relevons d’autres formes d’expressions conjuguées avec des facteurs endogènes et exogènes. Et encore, en quoi y a t-il amorce d’un second printemps arabe du fait que ce pays n’en est pas un et == qu’il en a été le premier à en connaitre en 1980 (printemps Berbère) et 2001 (printemps noir) auquel s’ajoutent le soulèvement du 05.10.1988 et la décennie noire du terrorisme crapuleux == islamique de tout bord, ) ? Je ne comprend rien à ce que vous écrivez confusément MILLE EXCUSES.
    3) Pour ce qui a trait à votre accès de chauvinisme maghrebin – Africain du Nord et clanique féodal ÉTRANGE POUR QUI DIT MILITER CONTRE l’esclavagisme féodal – j’ai beaucoup de mal à vous répondre tant vos propos me semble venir d’outre tombe.
    Mais évidemment que pour nous prolétaire révolutionnaire du XXIe siècle (2019) où 5 pays se confrontent pour voyager vers la planète mars et ou le G5 révolutionne les communications – un prolétaire algérien travaillant dans une raffinerie de pétrole ou à souder à l’arc électrique un pipeline-oléoduc dans le désert algérien est en tout point semblable au soudeur et au prolétaire faisant le même travail au Soudan du Sud ou au Texas ou en Alberta canadien – ils utilisent tous la même technologie et ils sont tous des esclaves salariés opprimés quelque soit leur langue – incidemment ici en Alberta il arrive parfois que ce prolétaire originent d’Algérie ou du Soudan – c’est un migrant économique.
    4) Les pratiques des marabouts – des imams – des mollahs – des mercenaires pseudo-djihadistes pseudos islamistes – et les insignifiants reliquats d’esclavagismes sont sans importance à l’échelle de l’économie planétaire dans laquelle dite économie mondialisée – l’Algérie – le reste du Maghreb – le reste de l’Afrique – et finalement le reste du monde capitaliste comprenant 200 pays et 8 milliards d’individus – d’humains tous semblables – est entrainé contre leur gré.
    5) J’ai peur M. Mamo que vous ne vous attardiez à des détails insignifiants pour monter en épingle des différences qui sont historiquement – mondialement sans importance et ne marque pas l’histoire de l’humanité. Pour ce qui est de vos allégations à propos de Napoléon III et d’un Royaume Arabe j’en suis pantois – Non mon bon monsieur en tant que prolétaire révolutionnaire internationaliste = je ne rêve d’aucun royaume ni de Troisième Empire pour les impérialistes français ou algériens (:-))))
    Nous ne vivons pas sur la même planète ni à la même époque historique à ce qu’il me semble monsieur Malik.
    Robert Bibeau http://www.les7duquebec.com

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  • 20 avril 2019 à 11 h 44 min
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    @ rOBERT bIBEAU
    MAMO malik amajid_2006@yahoo.fr [haratine]
    Ven 2019-04-19 19:24
    haratine@yahoogroupes.fr

    L’homme de gauche que je suis fait la différence entre les luttes prolétariennes et celles se rapportant aux autres formes de luttes pacifiques à l’exemple de votre premier envoie intitulé « l’amorce d’un second printemps arabe » et auquel j’ai donné une lecture s’inscrivant dans le cadre du lieu de sa naissance (Tunisie) qui est Amazigh (c’est à dire Berbère) et que la locomotive coloniale, néocoloniale appellent éhontément « Printemps Arabe » par intérêts multiples.
    C’est dans ce cadre que j’ai cité le sage Mahatma Gandi qui lutta luttait pacifiquement pour la liberté de son pays avant toute autre forme de lutte prolétaire.
    Mais ce que je trouve de curieux, c’est que vous n’avez accordé d’attention qu’à Gandi, Napoléon, Montesquieu, château Brian et Napoléon III qui rêvait d’un royaume arabe et islamique formé par l’Afrique du nord et le Moyen Orient tout en combattant les enfants millénaires nord africains qu’il colonisa, mais pas à la relecture de l’histoire, à Jean Amrouche et à ma traduction sur ce qu’il avait dit et sur votre mot (Outre tombe).
    Arabe-Afrique, c’est comme si on disait Asie-Europe
    -l’Algérie n’est pas le soudant tout comme la France n’est pas la Hongrie ou la Russie même si elles se située dans un même continent
    Et pour terminer, je dirai qu »en dehors de Jean Luc Mélonchon qui a eu l’honnêteté et le courage politique de dire lors des élections présidentielles  » Nous avons besoin des Berbères d’Afrique du Nord » aucune autre voix n’a osé admettre l’identité réelle des habitants de ce sous continent africain et ce depuis Napoléon qui favorisa le greffage et le développement d’une identité venue d’ailleurs au détriment de celle enfantée par les terres nord africaines qui au dernières découvertes l’une d’elles serait le berceau de l’Humanité.
    Aussi, en m’inscrivant dans votre premier article sur la lutte des peuples pour pour leurs identités, se libérer des dictatures et de l’autoritarisme, je pense avoir été clair sur l’objectif 1er de mon combat sans me renier de la lutte prolétarienne
    Au plaisir de vous lire comme il est d’usage dans l’échange d’idées et du débat démocratiques.
    Mamo Malik

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    • 20 avril 2019 à 12 h 06 min
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      J’ai compris depuis déjà quelque temps le fondement de intervention et je souhaitais que vous vous exposiez expressément
      Pourquoi avoir fait ces détours par Napoléon Ghandi et les autres
      Vous êtes un nationaliste berbère = soit = j’en prend note et le fond de notre litige est que moi je suis anti-nationaliste = je suis un internationaliste anti impérialiste – et donc anti-nationaliste
      L’essentiel de ma réflexion sur l’impérialisme et le nationalisme son frère jumeau est contenu dans ce livre cher monsieur :
      http://www.les7duquebec.com/7-au-front/question-nationale-et-revolution-proletarienne-2/

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