L'ALLEMAGNE RESTE SEULE ?!…
Par Nuevo Curso Traduction-Commentaires
Stratégie européenne commune
La relation avec les États-Unis est de plus en plus tendue et la rupture d’une stratégie européenne commune entre l’Allemagne et la France est non seulement un fait, mais la bourgeoisie française a changé d’axe et le consensus grandit parmi le grand capital français qu’il ne vaut même plus la peine de tenter de le reconstruire.
(Constats que pour notre part nous contestons fortement. Une bataille importante est en cours entre différentes factions du grand capital français afin de : soit, rester aligné sur les États-Unis – soit, s’aligner sur la Chine-Russie et les « Routes de la soie » – soit, construire un troisième axe international autour de la France-Allemagne-Union-européenne. Cependant, cette dernière faction revendique un meilleur partage du butin au sein de cette troisième alliance impérialiste réactionnaire. Les présentes tensions franco-allemandes sont un reflet de cette bataille politique qui trouvera sa solution dans la sphère économique. À la veille d’une nouvelle grande guerre, les jeux internationaux ne sont pas faits. NdT).
La nouvelle démonstration de Mike Pompeo montre que l’Allemagne ne peut qu’attendre de plus en plus d’hostilité de la part des États-Unis. En cas de doute après la réunion du G7 et l’intervention franche des États-Unis dans l’Union européenne à la suite du Nord Stream 2.
(C’est l’évidence même, États-Unis et Allemagne se battent comme des chiffonniers pour la mainmise sur les marchés et les sources de plus-value de l’Union – le Brexit en étant une démonstration évidente… Mais justement – le Brexit ne se fera probablement pas et le Royaume-Uni restera une puissance avec laquelle partager le butin européen, ce que ne souhaite pas la France, – intérêts américains et français convergent ici, sans s’amalgamer. NdT)
Mais le coup le plus dur est venu de la France. La semaine dernière, dans le contexte d’une nouvelle série de données décourageante sur l’industrie allemande, Macron a discuté à bâton rompu avec des journalistes reprenant l’essentiel des critiques adressées à l’impérialisme allemand par les pays du Sud et invitant l’Allemagne à changer pour le «modèle français».
« L’Allemagne pourrait être au bout d’un modèle de croissance […] Elle a profité de la zone euro pour procéder aux réformes au bon moment, mais au cours de cette période, les divergences se sont creusées au sein de la zone euro. […] Elle a une politique d’exportation unilatérale, elle tire parti de ses coûts de production avantageux et est à l’opposé du projet social que je représente pour l’Europe. » Deux phrases macroniennes qui ont été mal reçues en Allemagne.
(Une farce quand on songe aux difficultés qu’éprouve le capital français à imposer son modèle social d’exploitation que quelques milliers de Gilets jaunes mettent à mal. De fait, c’est le monde capitaliste en entier qui est au terme d’un cycle de croissance-décroissance et à la veille d’un crise économique majeure – qui viendra d’Amérique comme en 2008. Bien fou celui qui s’associerait à l’empire américain en déclin. Si l’Allemagne bénéficie de coûts de production avantageux, c’est qu’elle a robotisé sa production et qu’elle a cassé son prolétariat, ce que Macron ne parvient pas à réaliser dans la France des Gilets jaunes en révolte. NdT)
En France, en revanche, Le Monde a noté :
« Après l’amitié exagérée des débuts entre Macron et Merkel, la réalité est que les routes françaises et allemandes sont de plus en plus divergentes », a déclaré un haut responsable européen basé à Bruxelles. Nous l’avons vu au Brexit, lorsque M. Macron a refusé d’accorder au Royaume-Uni le mandat d’un an demandé par Mme May, avec le soutien de Mme Merkel. Ou quand, quelques jours plus tard, Paris se démarquait à nouveau de Berlin en s’opposant à l’ouverture de négociations commerciales entre les États-Unis et l’Europe.
(Ces anecdotes rapportées par des intéressés montrent bien que ce n’est pas dans l’optique de rompre l’axe franco-allemand que s’active l’Élysée, mais dans le but de s’affirmer face à un partenaire intransigeant – un peu trop puissant… autant d’indices que l’axe est en voie de négociation pour sa consolidation. NdT)
Les réunions européennes « au sommet » ne sont plus ce qu’elles étaient
La vérité est que le divorce franco-allemand a eu son premier épisode il y a un an et s’est manifesté autour de l’accord Nord Stream 2, non pas parce qu’il n’y avait pas d’accord de compromis de dernière minute, mais à cause de ses conditions et de sa forme. Mais le contexte des divergences dans l’orientation des deux principales puissances impérialistes continentales va beaucoup plus loin. La clé principale est l’impossibilité d’unifier les deux capitales dans l’intérêt commun. Après avoir réduit la portée des fusions qui ont mis toutes les bourgeoisies européennes en alerte, le peu qui restait en jeu a été mis en véto à Bruxelles ou est mort par inaction. La France accuse le peu d’enthousiasme et l’égoïsme allemand. Le dauphin imposé par Merkel, Annegret Kramp-Karrenbauer, ne cache pas une perspective de confrontation ouverte avec la France: elle veut le siège français au Conseil de sécurité des Nations Unies et ferme le Parlement de Strasbourg.
(Le fait que l’Allemagne ait imposé son dauphin à la Commission européenne – imposé Nord Stream 2 – imposé l’entrée massive de travailleurs migrants en Europe – sacrifié le poids mort Porochenko en Ukraine – et suggéré le prolongement des négociations d’avortement du Brexit britannique – montrent bien que la puissance industrielle germanique est déjà aux commandes du rafiot européen. Il ne reste à la France que le choix de faire bande à part ou de se rallier pour conserver son rôle de deuxième violon. Historiquement, c’est une constante, l’économie la plus puissante dirige l’alliance. Dans toutes ces alliances impérialistes, chaque pays (bourgeoisie) participant est à la fois client et fournisseur, partenaire et concurrent. NdT)
COÛT PAR HABITANT ET PAR PAYS DE L’INTRODUCTION DE L’EURO
Avec une petite bourgeoisie en rébellion de plus en plus opposée à la monnaie unique et les économistes allemands montrant que les coûts directs de l’euro pour la France ont été de près de 56 000 euros par habitant, contre 23 000 euros par habitant en Allemagne, la bourgeoisie française se demande si elle ne parie pas de plus en plus dans un jeu dans lequel elle joue perdant.
(Cette façon des camarades de Nuevo Curso de présenter l’euro correspond aux idées que le grand capital français fait circuler parmi la petite-bourgeoisie aigrie, afin de monnayer sa retenue par la suite. Une monnaie n’est jamais que le reflet de l’activité économique générale. L’économie européenne étant de plus en plus globalisée et intégrée ces soi-disant statistiques du « coût par habitant pour l’euro » ne sont que fumisterie d’alchimiste. Une économie commune exigeait une monnaie commune – l’Union européenne c’est l’euro, mais c’est aussi Maëstricht et Schengen et le reste. Les années de prospérités européennes sont redevables de la croissance de l’économie européenne globale – les années de dépression économique européenne entraineront l’effondrement de l’économie européenne, ce que reflètera toujours la monnaie unique qui n’en sera jamais la cause, mais toujours la conséquence. Plus un pays sera monté haut dans l’échelle de la prospérité et davantage sera prononcée sa chute d’iniquité. NdT)
Le résultat est que le mécontentement et le ressentiment parmi la bourgeoisie française ne font que croitre. Par exemple, il découvre maintenant que ses accords avec l’Allemagne permettent au gouvernement allemand de bloquer ses exportations d’armes. Ce n’est pas qu’ils ne savaient pas, c’est qu’ils n’ont jamais pensé que l’Allemagne utiliserait cette prérogative de façon libérale et sans possibilité de négociation. Devoir restructurer leur industrie militaire pour que leurs produits soient « exempts de composants allemands« , ce n’est évidemment pas drôle et ce sera couteux.
Solitude allemande
Ce n’est pas le seul front ouvert à la bourgeoisie allemande. La Grèce joue ouvertement avec les États-Unis, mais elle fait pression sur le plan politique pour des réparations de guerre et menace même de confisquer des entreprises allemandes sur son sol. L’Espagne a découvert que DT, la téléco allemande avait organisé l’infrastructure du référendum sur l’indépendance de la Catalogne, chose inimaginable sans l’assentiment direct de la chancelière Merkel. Et la liste des ressentiments antiallemands se poursuit dans toute l’Europe, de l’Italie à l’Autriche. (Qu’on se le dise chaque participant dans cette foire d’empoigne est à la fois client et fournisseur – partenaire et concurrent. NdT).
Les travailleurs et la fin de la domination allemande
« L’Europe allemande » fait ses eaux. Mais même les «États-Unis d’Europe» n’ont jamais été qu’une utopie réactionnaire, et l’intensification des tensions entre les bourgeoisies continentales ne nous conduit qu’au danger d’affrontements militaires de plus en plus directs, autant que la souveraineté de gauche. Vendez-leur la renationalisation de la monnaie comme moyen de sortir de la crise (sic). Pour le moment, des bourgeoisies comme les Espagnols tentent de rester en dehors de la bataille européenne, allant même jusqu’à éliminer l’alignement du débat électoral sur le plan international. Ne nous leurrons pas: il suffit de voir les couvertures médiatiques pour vérifier que, tout en restant silencieux sur les conflits dont ils font partie, ils renforcent et accélèrent les campagnes de cadrage idéologique pour se préparer à «ce qui pourrait arriver». Nous ne pouvons pas oublier que le seul facteur déterminant qui puisse empêcher le développement de conflits impérialistes en Europe est la résistance et l’organisation des travailleurs. La journée d’aujourd’hui est déjà un frein aux tendances bellicistes, elle doit devenir l’occasion de mettre fin à ce qui les soutient.
« Si l’Allemagne bénéficie de coûts de production avantageux, c’est qu’elle a robotisé sa production et qu’elle a cassé son prolétariat, ce que Macron ne parvient pas à réaliser dans la France des Gilets jaunes en révolte. » Faux… C’est une question de temps pour que les Gilets jaunes acceptent cette réalité!
@ Pablo
Ton post confirme justement ma sentence précédente EN EFFET, la cause – la résistante populiste GILETS JAUNES est à bout de souffle et sans perspective révolutionnaire et DONC finira par ployer et s’éteindre – tu as raison – ce n’est qu’une question de temps MAIS justement ils sont tout de même parvenu à contrecarrer les plans du grand capital français qui croyait faire passer ses « Réformes » du mode de production capitaliste facilement – rapidement avec l’accord des péquenots bobo et nono
Ce ne fut pas facile et Macron a du jeter du leste aux petits-bourgeois friands de baisses d’impôts et même quelques miettes au SMIC et autres mièvreries
Quoiqu’il en soit JE LE DIS GILETS JAUNES FUT UNE merveilleuse école de résistance populaire et vous français devriez vous atteler à étudier dans le détail cette formidable expérience BIEN PLUS SIGNIFICATIVE POUR LES PROLÉTAIRES QUE NE LE FUT LE MAI-68 des estudiantins à papa et des apparatchiks gauchistes.
Imaginez sans chef désigné ces militants sont parvenus à imposer presque inconsciemment le rejet de toute la racaille de gauche – sectes – groupuscules – gourous – club – flics infiltrés – à empêcher que l’on prostitue le nom Gilet jaune aux élections européennes (ou ceux qui se présentent ne représente qu’eux-mêmes)
Ils ont commis des erreurs bien entendus PAS GRAVE on apprend de ses erreurs
Au lieu de chialer c’est à vous militants prolétariens de France de vous atteler à la tâche d’analyser ce grand mouvement populiste qui fera époque – Dites vous que les intellectuels à gogo du régime sont à la tâche eux et espèrent qu’on ne les y reprendra plus..
J’ai des nouvelles pour eux. NOUS AUSSI ON ANALYSE ET ON OSCULTE = UN LIVRE EST EN PRÉPARATION POUR DIFFUSER NOS OBSERVATIONS.
Bravo aux Gilets jaunes qui ont accomplit ce qu’ils pouvaient dans les circonstances mondiales et françaises présentes
Robert Bibeau Éditeur http://www.les7duquebec.com