7 au Front

De la crise économique à la guerre nucléaire

Par Normand Bibeau et Robert Bibeau.

 

La marchandise

Karl Marx, un intellectuel matérialiste dialectique et historique, dans son livre  le «CAPITAL», l’ouvrage d’économie politique le plus puissant jamais écrit, remet la réalité économique sur ses pieds et l’analyse à partir de son unité de base, son atome fondamental , sa cellule originelle: la MARCHANDISE.

Ainsi, Marx démontre que ce qui caractérise le système «capitaliste» et le distingue des modes de production qui l’ont précédé, ce sont les rapports de production entre capitalistes et prolétaires, par lesquels le capitalisme produit et reproduit sa cellule fondamentale qu’est la MARCHANDISE.

Parmi les MARCHANDISES produites par le capitalisme, il en est deux originales qui sont propres à ce système de production, il s’agit du capital et du salariat. Nous appelons Mode de Production Capitaliste (MPC) la manière particulière par laquelle le MPC produit, reproduit (valorise) et accumule ces deux marchandises que sont le capital (fixe ou constant) et les salaires (ou capital variable).

Le prof Tremblay, fort savamment au demeurant, analyse la conjoncture économique internationale à partir d’une seule de ces MARCHANDISES: le capital sous sa forme monétaire (fiduciaire) pour anticiper les conséquences désastreuses inéluctables des politiques promues par le gouvernement de l’État profond hégémonique de Trump et les capitalistes internationaux qu’il représente. Les Conséquences économiques prévisibles des sanctions de Donald Trump (Tremblay) – les 7 du quebec

De ce fait, le prof Tremblay occulte les autres MARCHANDISES concurrentes que produit et reproduit le système capitaliste et tout particulièrement, les MARCHANDISES que sont notamment les esclaves salariés, les biens matériels de consommation (nourriture, voitures, ordinateurs, immeubles, ports, aéroports. Infrastructure, etc.), les matières premières, les services et les connaissances intellectuelles sous forme de brevets et de licences… domaine ou la Chine performe de mieux en mieux, ce qui en fait une concurrente à l’hégémon Américain en déclin.

Le capital est mondial

Le capital tout comme les esclaves salariés que sont les prolétaires sont par essence planétaires, chacun peut exister et se développer en tout lieu sur la terre pour peu que subsiste la propriété privée (ou publique bourgeoise) des moyens de production industrielle (le capital fixe ou constant), une main-d’œuvre dépossédée de tout sauf de sa force de travail qu’elle doit louer (capital variable) aux capitalistes pour subsister et l’État bourgeois qui impose socialement cette propriété privée des moyens de production au profit du Capital.

Crise économique systémique

Il y a crise économique systémique du MPC quand ce processus d’expansion – ou de mondialisation – de la matrice capitaliste ne parvient plus à se reproduire et à s’étendre à travers le monde, soit parce que tous les territoires (pays) sont déjà accaparés par divers concurrents; soit parce qu’un ou des concurrents capitalistes nationaux convoitent la place de pivot hégémonique mondial. Cette crise systémique du capitalisme s’observe par divers symptômes financiers, monétaires, bancaires, boursiers, fiduciaires, budgétaires que le prof Tremblay énumère savamment.  Les mystères de la guerre entre puissances impérialistes (Israël Shamir) – les 7 du quebec

Cette réalité objective du caractère planétaire du capital s’est matérialisée avec la «mondialisation de l’économie capitaliste» au cours du XIXe et du XXe siècle.  D’abord sous la forme du néo-colonialisme pour la spoliation des ressources naturelles des pays sous-développés, puis cette mondialisation s’intensifia avec l’implantation du capitalisme dans les pays «féodaux sous-développés du point de vue capitaliste» d’Europe, d’Asie, d’Afrique et d’Amérique, ce qui entraîna l’exode massif des campagnes et la naissance de mégalopoles et d’immenses bidonvilles surpeuplés de MARCHANDISES humaines superflues, inexploitées, venues des campagnes déstructurées.

Alors que la réalité objective de la désarticulation et de l’absorption des marchés «féodaux» avance à grands pas, la réalité subjective des sociétés embourgeoisées tarde à s’adapter et les classes dominantes antérieures, fortes de leurs richesses (foncières) et de leur domination séculaire sur les paysans, réclament leur part dans l’exploitation de ce qu’elles considèrent comme leurs propriétés c’est-à-dire  les esclaves corvéables, les terres aliénables et les États compradors.

De cette contradiction entre le capitalisme triomphant et le féodalisme déclinant naissent les guerres dites de «libérations nationales» alors que les anciennes classes dominantes exigent leur part de la plus-value de l’exploitation de «leurs esclaves» et de «leurs terres» et leur part des «prébendes étatiques» pour assister les capitalistes mondiaux dans leur exploitation des terres nationales (en Israël, en Palestine, en Syrie, en Irak, en Turquie, au Yémen, en Afghanistan et en Ukraine pour ne citer que quelques exemples). Les mystères de la guerre entre puissances impérialistes (Israël Shamir) – les 7 du quebec

Aux termes de confrontations tantôt ouvertes, tantôt secrètes, le capitalisme s’impose progressivement partout et impose au monde différentes formes d’État «fantoches et compradores» pour le protéger et le servir depuis la «démocratie bourgeoise électoraliste», aux régimes pétromonarchiques et religieux, sioniste ou salafiste, en passant par les dictatures militaires et les «pseudos-démocraties populaires autoritaires» comme en Afrique, au Myanmar, et au Bangladesh, le tout pour assurer sa mission historique qui est de dominer les marchés mondiaux afin de garantir l’accumulation et l’expansion de la marchandise «Capital».

La présente crise de surproduction des marchandises

Le monde est à ce tournant historique de son développement et ce que décrit le prof Tremblay sans le réaliser c’est que la crise de surproduction qui terrasse présentement l’économie mondialisée est de la même nature que celle de 1929-1945 à la différence qu’elle est planétaire et non plus strictement occidentale comme ce fut le cas en 1914-1917 et en 1929-1945. Les Conséquences économiques prévisibles des sanctions de Donald Trump (Tremblay) – les 7 du quebec

Ainsi, alors qu’en 1929-1945, les excédents de capitaux à un pôle et de biens matériels à l’autre pôle existaient dans le même pays, cette contradiction aujourd’hui confronte l’ensemble de la planète: excédents de capitaux en Occident, principalement aux USA, et excédents de biens matériels en Orient, principalement en Chine et en Asie du Sud-Est.

Il suffit de constater les énormes surplus de voitures électriques en Chine, prêtes à être livrées en Occident, et l’immense disponibilité de capitaux entre les mains de Musk et consorts pour produire des voitures électriques pour comprendre qu’il s’agit d’une contradiction entre l’existence de biens à un pôle et de capitaux à l’autre pour comprendre les raisons du programme Trumpiste que soutiennent ultimement tous les capitalistes occidentaux et auxquels s’opposent tous les capitalistes orientaux, chacun servant ses intérêts capitalistes mondiaux.

Cette réalité objective d’excédents de la MARCHANDISE capitale en Occident et de l’excédent de MARCHANDISES biens matériels, matières premières et esclaves salariés en Orient se traduit dans tous les secteurs de l’économie depuis la surproduction de monnaie, de dettes et de services en Occident et de créances monétaires et obligataires et de biens manufacturés en Orient.

L’excédent de la MARCHANDISE capital aux USA convainc Trump et sa clique de milliardaires de rechercher par tous les moyens depuis les menaces, la supercherie, la fraude, la paupérisation de son prolétariat et jusqu’à la guerre pour conquérir de nouveaux marchés où écouler ces surplus de capitaux inexploités.

Confrontés à la baisse tendancielle du taux de profit qu’engendrent la paupérisation des esclaves salariés et le coût toujours plus élevé du capital fixe, ce qui impose au système capitaliste de devenir toujours plus vorace et guerrier, plus les excédents sont élevés, plus les moyens de les éliminer sont dévastateurs.

Les mêmes crises capitalistes engendrent les mêmes guerres mondialistes

Comme l’écrivait Einstein: seuls les idiots croient que les mêmes causes n’engendrent pas les mêmes conséquences or, la crise de surproduction des années 1870-1914 a engendré d’abord un appauvrissement colossal des masses laborieuses par le chômage afin de préparer l’opinion publique aux pires exactions que furent les tranchées et la Première Guerre mondiale.

La crise de surproduction des années 1929-1939 suivit la même problématique: appauvrissement barbare des masses laborieuses par le chômage pour les convaincre de la nécessité de la Deuxième Guerre mondiale comme «solution» à la crise mondiale de surproduction.

Comment l’actuelle crise de surproduction débutée en 2008, et qui s’intensifie aujourd’hui, pourrait ne pas engendrer d’abord l’appauvrissement barbare des masses laborieuses par l’hyperinflation, le chômage de masse, et la multiplication des guerres locales barbares comme en Palestine et en Ukraine, en préparation de la Troisième guerre mondiale thermonucléaire apocalyptique?

Présentement, aux vues et aux sues du monde entier, les capitalistes se livrent à une guerre sans merci en Ukraine et à un génocide en Palestine, ils détruisent le Liban, la Syrie, le Yémen pour ne citer que ceux-là.

Trump et ses génocidaires SIONAZIS poussent l’odieux et la monstruosité, avec l’aval des médias mainstream des milliardaires, jusqu’à imposer le massacre et la déportation de 2 millions de palestiniens martyrs dans des pays exsangues et pauvres afin de transformer leur territoire immémorial en station balnéaire pour milliardaires où ils déverseront leurs surplus de capitaux, preuve de leur décadence et de leur inhumanité abominable et durant ce temps, l’ONU et le monde capitaliste inhumain feint l’ignorance.

Maintenant, Trump entend imposer des droits de douane et des taxes sur tous les produits importés à une société U$ qui importe tout et ne produit plus rien d’autre que du capital spéculatif, des dollars et des services? Les États-uniens vont connaître une inflation galopante exorbitante sur tous les biens importés, en somme, sur tous les biens de consommation, et pour une grande partie d’entre eux,  à l’emploi de l’État, le chômage, une combinaison qui selon Trump et ses complices devrait «relancer l’économie», faire des USA: «MAGA» puisque les capitalistes auront ainsi accès à un «marché national de 350 millions d’individus». La stratégie de Trump : Piller les «Alliés» du Capital Américain – les 7 du quebec

Un raisonnement économique datant d’il y a 2 siècles alors que tout était à découvrir et à exploiter, le monde actuel n’est plus là et ces solutions simplistes, propres à la naissance du capitalisme prémondialiste sont révolues. Le Mur de l’Arctique et le Continent Américain – les 7 du quebec

Déjà, Poutine, le représentant de la faction orientale des capitalistes a déclaré: pourquoi le monde devrait-il exister si les capitalistes russes ne le dominent pas?  Insinuant qu’il recourra à l’arme nucléaire pour imposer sa dictature de classes.

L’humanité est en grand péril et si le prolétariat ne prend pas sa destinée en main et ne s’organise pas pour renverser la dictature infernale de la bourgeoisie, il y fort a craindre quelle retourne à l’âge de pierres ou disparaisse.

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Vient de paraître aux Éditions L’Harmattan à Paris le volume de Robert Bibeau et Khider Mesloub :

« DE L’INSURRECTION POPULAIRE À LA RÉVOLUTION PROLÉTARIENNE« . Collection Questions contemporaines. 220 pages.

Pour commander en ligne: De l’insurrection populaire à la révolution prolétarienne – Robert Bibeau, Khider Mesloub

https://les7duquebec.net/archives/296348

Robert Bibeau

Auteur et éditeur

4 réflexions sur “De la crise économique à la guerre nucléaire

  • Jean-Claude Cousin

    Eh voilà ! Combien de fois faudra-t-il l’affirmer ? L’important est de passer de la loi de l’offre (surtout) et de la demande, à celle de la demande seule. C’est-à-dire que si quelque chose est nécessaire, on le fait. L’utilisateur (je ne dis pas le client) indique qu’il a besoin d’une pelle : le fabricant lui en donne une, et aussitôt se met à en faire une autre. Il en faut donc à chaque fois quelques-unes d’avance, parce qu’une pelle peut se casser même si elle solide, et que ce n’est pas forcément réparable. D’ailleurs, à part le fait que deux ou trois tailles sont souhaitables pour s’adapter aux personnes, cela peut être simplement des variations sur le même modèle.
    .
    Si quelqu’un invente un modèle plus performant, il le signale et les artisans qui font des pelles s’adaptent. L’inventeur est félicité et son nom inscrit dans le Livre d’Or des Inventeurs. C’est tout ? C’est tout.
    .
    Mais alors les financiers ? PLUS DE FINANCIERS. Mais alors les banquiers? PLUS DE BANQUIERS. Mais alors les patrons ? Oui, nécessairement il y aura des artisans qui auront parfois besoin d’un aide, voire deux. Mais plus d’usines, nulle part. DONC plus de prolétaires.

    Et cette myriades de bouches à nourrir ? Vu cette bombe à retardement qu’est une démographie de plus en plus en déroute, et les vieux comme moi (bientôt 77), et sans doute Robert, dans dix ans ceux qui resteront auront de plus en plus de place, d’autant que les WAXXXXXINS auront bien fait leur travail, et qu’il y aura de moins en moins de naissances. Sans compter tous ces jeunes qui tombent prématurément en raison de maladies mortelles autrefois peu connues.

    Oui, dans dix ans (voire vingt, allez) ce sera comme s’il y avait eu une guerre sanglante, alors que celle-ci, honteuse, se cache, mais est bel et bien là. Au point que j’ai écrit un petit cahier LA GUERRE, parce qu’il n’y en a qu’une. Une depuis la création de la FED en 1913, et même avant. Une, avec toujours les mêmes vicieux agresseurs, l’ANGLOSAXONNERIE, depuis en fait plus de trois siècles, et la même victime, le reste du monde.
    .
    Illustration de ce qui pourrait alors se passer ? Le roman de Marie C. Farka de 1974 « Terre », paru chez Denoël, et le contexte qu’elle décrit. De petites communautés survivent, tentent tant bien que mal de réhabiliter une terre empoisonnée, de récupérer les vieux débris de ce qui avait semblé être une CIVILISATION. Pas de monnaie : tous travaillent pour tous, en partage et non en troc. Pas de financiers, pas de prolétaires.
    .
    L’avenir, c’est ainsi que je le vois dans une ou deux décennies. Et pour être né dans une famille de paysans vivant chichement, j’y vois pas mal d’analogies. Sauf que ces paysans se soutenaient à coups d’une religion qui déjà n’existe plus même si UN copain de mon fils parmi tous les autres est devenu prêtre, avec la soutane : c’est…. surprenant.

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  • Ping : La guerre si terriblement multiforme – Les moutons enragés – Monde25

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