Charcoal (Desjardins)

Charcoal
par Richard Desjardins 

L´an deux mille,
l´an deux mille cash
L´adn, l´adn, l´adn of the world
Le cimetière, le cimetiers-monde drett´dans l´dash
Y as-tu d´la vie sur terre?

Apocalypso, Capitaine Cousteau
plongea dans´ Budweiser
Je ne change pas le monde,
comme le fait la haute finance,
mais chu ben connu
su´es listes d´attentes
On me croyait mort
mais je fumais du silence.
Charcoal, Charcoal.

J´avais l´goût d´me mett´, c´était comme une rage,
Fait que j´t´allé mett´mon beau char dans l´garage
J´ai des trous dans mon c.v,
des trous d´balles, des trous noirs,
Pis des trous pour aller boire à soir.

J´ai été quêteux, j´ai été pauvre,
j´ai été mère nécessiteuse
J´ai été assisté social, client, j´ai été bénéficiaire
Et bientôt, je l´sens, je serai président de la misère.
Charcoal, Charcoal.

Je vends des sextants,
je fais trembler le vent,
je vends des frigidaires de course.
J´vends d´la dynamite aux p´tits enfants
Pis j´me pousse avant,
je suis coté en bourse.

Je suis l´homme qu´il vous faut,
je suis un bumper de famille.
J´ai gagné mes électros,
j´suis un bunkœur Tchernobyl.

J´produit d´la neige en été,
des machines à rien faire,
Des poupons, des pompons, des poumons
jus´qu´au plafond.
Charcoal, Charcoal.

Je suis le bonhomme minimum,
l´accident d´Occident, le Act of God.
Je suis Al Capone au temps de l´inhibition.
Oui je vous le dis:  » James Bande encore.  »

Des mots, des mots, des mots, des mots, des mots
démocratie.
Chu pas spécialiste,
ch´t´un peu spécial
Je suis réa-liste électorale.

Oh non monsieur, chu pas en colère.
C´est juste que hors de moi
y a l´air à faire soleil.
Charcoal, Charcoal.

C´est sûr, c´est même un peu suri.
Hiérard chie su´a tête de tout l´monde. Moé´tou, moé´tou
M´as n´en donner à tous ceux qui en veulent
Des ordres et des tickets et pis des claques su´a yeule.

Je vous propose mes nerfs
à la demande et à l´offre
À l´assemblée de vos actionnaires
que je bénis à la Kalachnikov.
Check mon cocktail molo…

Mon canon est propre,
le magasin est plein
J´ai la douille dans´slotte,
fait que baissez vos culasses.
Charcoal, Charcoal.

Vous prenez mes empreintes, ok!
Pis moi je vous étampe
mon poing dans l´front
La compagnie du no future
Charcoal, demain la guerre, yes sir.

La vie est belle, la vie est bébelle
À ras du sol, à rat d´égoût.
Veuillez agréer monsieur, l´expression
de mes sentiments les plus révoltés.

Bouddha est gros, Allah est grand.
Que Dieu vous garde moi j´ai pas l´temps.
Charcoal.

Louons le Seigneur
cent piastres par semaine.
Aimez-vous les uns su´es autres.
Ma patrie ou une autre.

Une trouvaille d’André Lefuneste.

Les droits d’auteurs de ce texte appartiennent aux instances concernées. Il est publié ici, sur un espace citoyen sans revenu et libre de contenu publicitaire, à des fins strictement documentaires et en complète solidarité envers son apport intellectuel, éducatif et progressiste.

3 réflexions sur “Charcoal (Desjardins)

  • 17 janvier 2015 à 7 h 18 min
    Permalien

    Les trouvailles, en vers ou en prose, paraissent le mercredi. Je profite de l’occasion pour remercier ceux et celles qui nous envoient leurs trouvailles.
    Original

    Répondre
    • 17 juin 2020 à 18 h 47 min
      Permalien

      @ Ysengrimus & Robert,

      Merci pour cette trouvaille en bon Québécois, je me suis exercé un peu à prononcer les paroles avec l’accent en plus ! :))))

      Petite suggestion qui me semble importante : Je vous implore d’augmenter le nombre de billets de poésie, ou de sujets moins reliés à la Covid ou à connotation négative par les temps qui courent ! car les billets s’enchaînent comme d’habitude, mais durant cet épisode de Covid, ils sont de plus en plus graves et systématiquement négatifs ou peuvent carrément troubler le lecteur et affecter sa santé mentale tant ils sont catastrophistes et alarmants…. :))) et je ne parles même pas de moi-même, mais des autres lecteurs ! comme certains que je nommerait pas et qui soient sur le bord de la crise de nerf !

      Je pense donc qu’en guise d’effort pour atténuer l’impact trop négatif des nouvelles qui circulent en ce moment de toute façon, il serait bien d’augmenter les sujets positifs, de littérature, de poésie ou autres, autant que possible (je sais que vous ne contrôlez pas les contributions des auteurs…mais celes de l’équipe de l’édition en tous cas)…et comme vous le savez autant et mieux que moi, certaines personnes se suicident durant cet épisode de Covid pour moins que ça hélas…et juste avec les effets du confinement !

      Merci

      Répondre
      • 30 novembre 2022 à 17 h 49 min
        Permalien

        @ Ysengrimus & Robert, voici mon petit poème suite aux fraudes de la CSST qui m’a criminellement rendu invalide à vie, il y a 29 ans …
        https://jeangodbout.ca

        Petit moment de libération thérapeutique.

        Ode à Gerry Boulet – Offenbach, par Jean Godbout

        Je suis venu te voir la haut
        Pour te dire que moi aussi
        J’ai mal à l’intérieur
        Comme à l’extérieur.

        Nous ne sommes pas pareil
        Et pourtant on souffre de la même douleur
        Nous retournerons ensemble
        Comme des cendres

        Ayoye tu m’fais mal
        À mon coeur d’animal
        Tu m’provoques des douleurs
        Tu m’fais mal au cœur

        Cette douleur qui est toujours éternelle
        Elle me donne l’espoir de ne plus me réveiller.
        Comme un éclair qui traverse mon corps
        J’ai honte pour mes bourreaux.

        Il n’ y a que dans le silence
        que la douleur s’entend.
        Ces douleurs provoquées
        Par les gestes des médecins

        Ayoye tu m’fais mal
        À mon coeur d’animal
        Tu m’provoques des douleurs
        Tu m’fais mal au cœur

        Rien ne peut justifier cette violence
        Préviens donc cette barbarie
        L’émotion la plus forte
        est assurément : Primum non nocere.

        Répondre

Répondre à Sam Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *