7 de garde

Ce qui change au Moyen-Orient depuis l’assassinat d’Hassan Nasrallah et l’invasion de la Syrie (Meyssan)

La première conséquence des massacres israéliens à Gaza (génocide en cours), en Cisjordanie, au Liban, en Syrie, en Irak et au Yémen n’est pas celle que nous attendions prétend Meyssan. À ce jour, les criminels de guerre au pouvoir à Tel-Aviv continuent leurs massacres avec les armes que l’OTAN leur donne. La transformation a d’abord été en Israël même et dans la diaspora juive ostracisée, contraignant les FDI à accepter un cessez-le-feu non-écrit au Liban, tout en bénéficiant de l’aide de Washington pour déplacer les combats vers la Syrie sous la menace terroriste djihadiste. Cette semaine de décembre les fronts ukrainien, palestinien, et libanais ont fusionné et se sont rejoint en Syrie occupée sous la menace turque. Selon Meyssan, il n’y a pas de « Guerre des civilisations » en cours au Moyen-Orient. D’après Meyssan, la trahison et l’assassinat d’Hassan Nasrallah – la figure de proue des peuples arabes depuis vingt ans – a marqué un tournant dans le développement de la guerre inter-impérialiste au Moyen-Orient. La clique dirigeante iranienne pro-américaine aurait pris l’hégémonie à Téhéran depuis la trahison et l’assassinat du général Quasem Soleimani et au détriment du clan de « L’axe de la résistance » qui doit maintenant battre la chamade et refaire ses forces dans l’adversité mondiale. Monsieur Meyssan fait preuve de clairvoyance dans ce texte (ci-dessous) et dans cette entrevue (ci-dessous) 


Par Thierry Meyssan. Source  Ce qui change au Moyen-Orient, Thierry Meyssan


Benyamin Netanyahou, qui a caché à son peuple ses relations avec le Hamas, falsifié des documents officiels sur la journée du 7 octobre, et menti en de nombreuses circonstances, conduit son pays à l’échec.

Pourquoi nous ne voyons pas les massacres au Moyen-Orient ?

Au cours des dernières années, le mouvement israélien pour la paix a été démantelé, une confusion a été entretenue entre antisémitisme et antisionisme, et enfin le narratif du clash des civilisations a été répandu. Ces trois erreurs nous empêchent de voir et de comprendre ce qui se passe au Moyen-Orient.

Le mouvement pour la paix de Nahum Goldmann, président de l’Organisation sioniste mondiale, n’existe plus. Il avait pour objectif de faire d’Israël le centre spirituel et moral de tous les juifs, un État neutre sur le modèle de la Suisse, avec des garanties internationales de sécurité, et une présence internationale symbolique permanente. Goldmann, qui avait dénoncé le procès d’Adolf Eichmann à Jérusalem et non pas par un tribunal international (ce qui a permis aux sionistes révisionnistes de masquer leurs relations avec lui), négocié une coexistence pacifique juste et durable avec le président égyptien Gamal Abdel Nasser et avec celui de l’Organisation de libération de la Palestine, Yasser Arafat, a même été arrêté en Israël.

L’historien Bernard Lewis, qui fut conseiller de Benyamin Netanyahou lorsqu’il était ambassadeur d’Israël à l’ONU, a inventé, en 1957, pour le Conseil de sécurité nationale des États-Unis dont il fut membre, la stratégie du « Choc des civilisations ». Il s’agissait de présenter comme inévitable l’affrontement entre les civilisations occidentale et islamiques, puis chinoise et ainsi de suite afin de justifier les guerres occidentales successives. Son assistant, Samuel Huntington, un ancien collaborateur des services secrets sud-africains de l’apartheid, popularisa cette stratégie, en 1993, en lui donnant l’apparence d’un constat universitaire. Il fut rétribué par la CIA pour ce travail de propagande. Bien que son travail soit un fourre-tout intellectuel qui ne résiste pas à l’analyse, il a pénétré nos esprits. Cette théorie stupide est employée aujourd’hui par Benyamin Netanyahou pour justifier ses guerres sur « sept fronts » à Gaza, en Cisjordanie, au Liban, en Syrie, en Iraq, en Iran et au Yémen. Pourtant le même Netanyahou se faisait photographier, en septembre 2014, au Ziv Medical Center de Zefat en train de rendre visite à 500 officiers d’Al-Qaïda soignés en Israël [1]. Ainsi, il est possible de s’entendre avec des jihadistes lorsqu’ils massacrent des civils en Syrie, mais pas de s’entendre avec des Palestiniens lorsqu’ils réclament un État.

Benyamin Netanyahou félicite ses alliés d’Al-Qaïda, hospitalisés en Israël, pour leur combat contre la République arabe syrienne.

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Natan Sharansky [2], qui fut vice-Premier ministre du général Ariel Sharon, a conçu le narratif selon lequel ce sont les Palestiniens dans leur ensemble et non pas certains dirigeants israéliens qui refusent la paix. Puis, il a inventé que les révolutionnaires iraniens voulaient jeter à la mer tous les juifs israéliens (alors que les juifs vivent paisiblement en Iran et sont représentés au Parlement). Enfin, il a organisé des campagnes médiatiques internationales pour créer une confusion entre « nationalisme », « sionisme » et « sionisme révisionniste », puis pour assimiler « antisémitisme » et « antisionisme » (à ce jeux-là le quotidien israélien Haaretz serait antisémite).

En 2004, Sharansky a écrit avec Ron Dermer, un livre binaire, La cause de la démocratie, pour nous assurer qu’Israël est la seule démocratie du Moyen-Orient. Dermer est devenu ambassadeur d’Israël aux États-Unis (2013-2021), puis ministre des Affaires stratégiques (de 2023 à aujourd’hui), fonction où il organise la lutte contre le mouvement BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions) dans le monde.

Natan Sharansky poursuit discrètement son travail aujourd’hui, à la fois aux États-Unis et en Ukraine où il est né, via l’Institute for the study of global antisemitism and policy (ISGASP) (Institut pour l’étude de l’antisémitisme et de la politique mondiales). Cette association états-unienne est abondamment financée par le ministère de Ron Dermer. C’est elle, par exemple, qui a organisé les auditions au Congrès des rectrices des grandes universités pour les contraindre à réprimer pour antisémitisme les manifestations contre les massacres à Gaza.

Il va de soi que Bernard Lewis, Samuel Huntington, Natan Sharansky et Ron Dermer ne sont pas des « sionistes », mais des « sionistes révisionnistes ».

Redistribution des cartes au Moyen-Orient

Dans cette ambiance de mensonges généralisés, l’ensemble des positions de chaque communauté au Moyen-Orient est en train de changer. C’est une conséquence de la tentative de conquête par Benyamin Netanyahou du nord de la bande de Gaza et du sud du Liban. Progressivement, tous les acteurs politiques, y compris les juifs israéliens, se sont rendus compte que les opérations militaires israéliennes n’avaient aucun rapport avec les buts annoncés : la libération des otages du Hamas et le retour des Israéliens du nord du pays dans leurs foyers. La coalition Netanyahou poursuit le projet colonial de Vladimir Jabotinsky (1880-1940) : la création d’un empire au Levant, du Nil à l’Euphrate.

Ce projet n’a aucun rapport avec l’antique royaume de Jérusalem, qui ne comprenait que la ville sainte et sa proche banlieue, mais vise à restaurer l’ancien empire assyrien comme le protecteur de Jabotinsky, Benito Mussolini, voulait rétablir l’ancien empire romain.

Répondre au défi d’une nouvelle vague fasciste de conquête du Levant a été le sens aussi bien des paroles du président syrien Bachar el-Assad, lors du sommet conjoint de la Ligue arabe et de l’Organisation de coopération islamique, le 11 novembre à Ryad, que de celles du directeur du quotidien israélien Haaretz, Amos Schocken, à la conférence Israel After October 7th : Allied or Alone ? (Israël après le 7 octobre : avec des alliés ou seul ?), le 27 novembre à Londres. (Voir notre article sur le discours de  Bachar el-Assad

La totalité des protagonistes s’accorde sur le constat, même si la plupart évitent de faire référence aux liens de Jabotinsky et de ses disciples avec les fascistes et les nazis. Cependant, les Occidentaux refusent encore d’ouvrir les yeux et traitent ce conflit comme s’il n’était pas politique, mais ethnique, comme s’il opposait des juifs à des arabes, voire les juifs aux arabes.

Trois éléments jouent un rôle particulier dans le changement en cours :

• La victoire du jacksonien Donald Trump aux États-Unis sur la coalition straussienne de Kamala Harris. Les premiers entendent substituer les guerres commerciales aux guerres militaires, tandis que les seconds souhaitent provoquer l’Armageddon.

• Les Forces de défense israéliennes (FDI), qui disposent d’une maîtrise incontestable de l’espace aérien de leurs voisins, s’avèrent incapables de la moindre victoire au sol. Elles n’ont pas de discipline et nombreux sont ses hommes qui se comportent comme des voyous. Dans le contexte de la défaite des straussiens aux États-Unis, elles ne disposent plus d’autant d’armes et sont probablement à court de nombre d’entre elles. Enfin, plusieurs de ses unités, qui ont assisté aux crimes de certaines autres, sont désormais au bord de la rébellion.

• La diaspora juive, qui jusqu’à présent soutenait Benyamin Netanyahou sans broncher, parvient enfin à distinguer son soutien aux juifs israéliens des crimes de leur gouvernement. Depuis l’inculpation de Netanyahou par la Cour pénale internationale, le 21 novembre, la solidarité entre juifs, acquise lors des siècles de persécution par les goyim, ne joue plus. Beaucoup de personnalités juives, jusqu’ici taiseuses, se démarquent publiquement des crimes commis sur les « sept fronts » et contre l’ONU.

L’Iran a abandonné la stratégie du général Qassem Soleimani de « l’Axe de la Résistance », selon laquelle Téhéran aide et coordonne l’ensemble des groupes armés indépendants qui luttent contre la colonisation de la région. Il a refusé d’aider le Liban lors de l’invasion israélienne, puis une faction au Pouvoir a transmis à Israël les coordonnées des principaux chefs militaires du Hezbollah afin qu’ils soient assassinés.

Simultanément, Téhéran et Tel-Aviv ont mis en scène leur antagonisme, prétendant l’un et l’autre se tenir prêt pour un combat décisif. Pourtant les deux attaques iraniennes (opération « promesse honnête » du 13 avril et 1° octobre) et les deux israéliennes (des 19 avril et 26 octobre) n’ont presque pas causé de dégâts humains, même si les militaires des deux parties en ont profité pour tester les défenses de l’adversaire [3]. Un accord secret entre Washington, Téhéran et Tel-Aviv est devenu évident.

D’autre part, Téhéran a renoué avec les Kurdes iraquiens. Le président Masoud Pezeshkian s’est rendu, en septembre, en Iraq pour y rencontrer non seulement la tribu Talabani, mais aussi les Barzani (pro-israéliens).

Les déclarations de l’imam Ali Khamenei contre Benyamin Netanyahou ne parviennent pas à faire oublier son alliance de facto avec Israël

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En Iraq, l’ayatollah Ali al-Sistani, chef spirituel de la communauté chiite, a pris la parole pour délivrer un message confus montrant qu’il ne savait plus qu’attendre de la République islamique.

Au Yémen, Ansar Allah, persuadé du revirement iranien, a pris des dispositions pour protéger son chef, Abdul-Malik al-Houthi, du sort connu par Hassan Nasrallah.

En Türkiye, comme à son habitude, le président Recep Tayyip Erdoğan explore les diverses possibilités qui s’offrent à lui, sans s’engager ici ou là. Lui ; qui se rapprochait lentement de son homologue syrien, a autorisé des livraisons d’armes aux jihadistes d’Idleb afin qu’ils puissent reprendre le combat contre la République arabe syrienne. Simultanément, il a envoyé des émissaires discuter avec Abdullah Öcalan, le fondateur du PKK emprisonné depuis 1978. Quels que soient les pourparlers, il est peu probable qu’« Apo » soutienne l’OTAN et Israël comme son mouvement le fait aujourd’hui.

Le retournement de l’Iran et le double jeu de la Türkiye mettent subitement fin à l’euphorie du sommet des BRICS à Kazan, il y a un mois [4].

En Syrie, le président Bachar el-Assad a immédiatement soutenu les Libanais et ses alliés du Hezbollah lorsque ceux-ci ont été lâchés par l’Iran. Historiquement, le Liban n’est qu’un gouvernorat de la Syrie, et de son point de vue, celle-ci est responsable de la sécurité des Libanais. Il a donc à la fois donné asile à des centaines de milliers de réfugiés fuyant les bombardements israéliens et transféré le peu d’armes dont il dispose au Hezbollah.
En réplique, les FDI ont détruit toutes les routes et les ponts permettant d’accéder au Liban, puis avec l’OTAN, ils ont lâché les jihadistes d’Idleb sur Alep, dont ils ont pris et occupé une large partie. La ville était défendue par les Gardiens de la révolution iraniens qui se sont repliés sans combattre.

À la surprise générale, les jihadistes d’Idleb disposent d’armes dernier cri, financées par le Qatar, et d’une pléiade de drones maniées par des opérateurs ukrainiens.

Les constantes des sionistes révisionnistes

Une constante du comportement des sionistes révisionnistes est de détruire les preuves matérielles de leurs mensonges. Ainsi, Benyamin Netanyahou a-t-il fait modifier les horaires des relevés de ses réunions dans la journée du 7 octobre 2023. Il espérait ainsi pouvoir plus facilement nier avoir aidé la réalisation de l’attaque contre ses propres concitoyens.

Les Israéliens savent qu’il a aidé le Hamas, depuis sa nomination comme Premier ministre, en 2009, jusqu’au 7 octobre. Il assurait que sa stratégie consistait à favoriser le Hamas pour lutter contre l’OLP de Yasser Arafat. Sa première décision officielle fut d’annuler la demande d’extradition de Moussa Abou Marzouk, à l’époque le plus haut dirigeant du Hamas, qui était détenu aux États-Unis. D’autres évènements ont montré que son objectif n’était pas de détruire l’OLP, mais d’empêcher la création d’un État palestinien. Ainsi en 2018, lorsque l’Autorité palestinienne cessa de payer les fonctionnaires à Gaza, il conclut un accord avec Yahya Sinwar, chef militaire du Hamas à Gaza alors emprisonné en Israël. Il donna d’abord secrètement de l’argent, puis officiellement via le Qatar. En quatre ans, il versa ainsi 2,5 milliards de dollars au Hamas afin qu’il puisse construire son réseau de tunnels et s’armer.

Audrey Azoulay, ancienne ministre française de la Culture et actuelle directrice générale de l’UNESCO, a fait traîner la réunion de la commission de préservation des sites historiques pour permettre aux FDI de détruire des sites archéologiques libanais.

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Ce faisant, Netanyahou et le Hamas obtenaient le soutien des services secrets anglo-saxons, fidèles à la stratégie énoncée, en 1916, par Lord Herbert Samuel, dont le fils Edwin fut un compagnon de Jabotinsky : veiller à ce que jamais ni l’État juif, ni l’État palestinien à venir ne puissent assurer seuls leur sécurité.

Une autre constante du comportement des sionistes révisionnistes est de détruire les preuves archéologiques de leur imposture. Ainsi, toujours en 2009, la seconde décision de Netanyahou devenu Premier ministre fut de creuser des tunnels sous le mont du temple afin de pouvoir dynamiter la mosquée Al-Aqsa. Ces derniers mois, il a fait détruire tous les vestiges archéologiques du sud du Liban, croisés ou ottomans, et a même tenté de détruire les temples de Baalbeck, le plus grand sanctuaire de l’empire romain. Ce faisant, il continuait les destructions opérées durant la guerre du Golfe du site de Babylone, ou durant la guerre de Syrie des vestiges d’Alep et de Palmyre. Tout doit être fait pour que la revendication de la terre, du Nil à l’Euphrate, apparaisse comme légitime.


Pour un complément d’information sur les thèses de Thierry Meyssan voir ces vidéos

Meyssan : « Comment Trump va neutraliser la guerre »

Robert Bibeau

Auteur et éditeur

10 réflexions sur “Ce qui change au Moyen-Orient depuis l’assassinat d’Hassan Nasrallah et l’invasion de la Syrie (Meyssan)

  • fatima

    meyssan est respectable mais c’est une couleuvre (je le dis avec admiration). Si les faits sont avérés, alors le monde est foutu; ou son analyse peut aussi contenir de la propagande pour brouiller les pistes. PERSONNE ne sait vraiment ce qui se passe….

    Répondre
    • Cher Fatima

      1) Meyssan est une couleuvre individualiste et petit bourgeois je l’admet
      2) Personne ne sait ce qui se passe = je m’objecte – je crois que tu te trompes
      3) Personne ne sait TOUT CE QUI SE PASSE = oui tu as raison.
      4) Le webmagazine LES7DUQUEVEC.NET existe pour recueillir les informations, les hypothèses, les données, les interprétations, les contradictions, la propagande, les notions et concepts valables d’observateurs crédibles de la scène internationale et/ou régionale
      5) nous invitons nos lecteurs à lire ces informations – ces multiples textes que nous colligeons pour vous – à l’analyser – à séparer le bon grain de l’ivraie – à critiquer puis à intervenir scientifiquement (matérialisme historique et dialectique) afin d’apporter sa pierre à l’édifice de notre conscience collective = de notre conscience de classe.

      6) Ainsi pour ma part je suis totalement d’accord avec MEYSSAN quand il dit que nous ne sommes pas face à une « GUERRE DE CIVILISATION » ni au Moyen-Orient ni ailleurs…nous sommes face à une guerre de classes.

      Cher Fatima nous vivons une période historique exaltante – tumultueuse – pré-révolutionnaire et donc extrêmement complexe = il nous faut la conjonction de multiples cerveaux prolétariens pour comprendre ce monde sur lequel nous avons encore si peu d’emprise…ça viendra

      Robert Bibeau

      Répondre
      • TOUSSAINT

        Assez d’accord, ce n’est pas une guerre de civilisation. Mais l’énoncé c’est une guerre de classe pourrait au final jouer exactement le même rôle que guerre de civilisation, guerre religieuse, guerre humanitaire et autres balivernes : voiler la raison principale de quasiment toutes les guerres dans l’histoire, les biens matériels.
        A partir du judaïsme on commence à voiler l’appât du gain par l’idéologie . Aujourd’hui, le désir de s’emparer des ressources, ou du territoire est cacher par soit disant la lutte pour libérer un peuple de la dictature.
        Les guerres qui se déroulent actuellement dans le monde comme depuis des millénaires suivent un schéma : un territoire, des ressources qui suscitent le désir de.. Un leader qui rassemble d’autres hommes et qui part imposer sa loi, la loi du plus fort, sur ce territoire, pille, impose tribut à ceux qui vivent sur ce territoire.
        Évidemment ce leader peut continuer à guerroyer et courir de victoire en victoire et finalement bâtir un empire et si cet empire perdure alors tous ceux qui occupent des postes de pouvoir ou qui trouvent leur intérêt dans le maintien de l’empire finissent par constituer une classe.
        Mais le fait premier est que n’importe quel fripouille peut rassembler d’autres fripouilles ou pas pour aller razzier un groupe dont les biens provoquent l’envie et imposer sa loi, la loi du plus fort.
        Les institutions internationales comme comme la SDN et plutard l’ONU sont une tentative de sortir l’humanité de ce schéma. Mais il y a une partie de l’humanité qui ne parvient pas à sortir du schéma dominant-dominé.
        Cette partie du monde qui ne parvient pas à abandonner ce schéma c’est l’Europe et ses extensions : USA, Canada, Australie.. et ce sont les sémites. C’est eux qui sont derrière toutes les guerres actuelles. C’est-à-dire ceux qui ont fait leur l’une des 3 religions monothéistes…
        Or ces trois religions par leur clôture même ont fait de la guerre une institution permanente qui ne peut prendre fin que part leur dépassement ou leur devenir archi minoritaire….

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        • robert bibeau

          Monsieur Toussaint vous imaginez le phénomène – le moment – « guerre » dans l’histoire de l’humanité comme une anecdote morale (idéaliste – religieuse) résultant de la convoitise d’un ou de plusieurs méchants – cupides – avides de richesses et qui s’entredéchirent pour le partage du gibier (ours ou mammouth). A c’était l’époque préhistorique = pré-classes sociales (tribales) c’était peut-être vraie mais plus aujourd’hui.

          À l’époque de l’impérialisme stade ultime du capitalisme avec ses immenses capacités de production et de destruction la guerre est le prolongement de l’économie – de la concurrence mondialisée, de la politique mondialisée (ONU, BM, FMI, OTAN, BRICS, etc) et la mystique religieuse sert à faire gober l’utopie pacifiste aux péquenots qui s’extasient devant la reconstruction de NOTRE-DAME de Paris (1 milliard d’euro) alors que des milliers de parisiens et de franciliens n’ont pas de quoi manger et se loger

          Merci pour votre commentaire

          robert bibeau

          Répondre
          • toussaint

            Bonsoir Mr Bibeau, de mon point de vue , dire qu’à la base de toutes les guerres il y a l’appât du gain n’a rien avoir avec la morale. Il s’agit pour moi d’un fait et un fait n’est ni moral ni amoral, c’est un fait c’est tout. J’ai bien précisé dans mon post que la religion , toute idéologie n’est qu’un habillage pour cacher l’appât du gain .
            Sous l’impérialisme comme stade ultime du capitalisme, pour reprendre vos termes, sourd le comportement archaïque de prédation. Sans le comportement de prédation il n’y a ni impérialisme, ni capitalisme . Capitalisme et guerre sont une institutionnalisation de ce comportement…

  • Normand Bibeau

    Meyssan est un maître incontestable du «personnage» qu’il expose avec un brio et une connaissance approfondie comme si l’«homme» commandait au «chose», si la «queue secouait le chien», un peu comme un biologiste qui analysant une forêt, en décrirait tantôt un arbre sain, tantôt un arbre malade mais qui au final explique ces distinctions par des considérations «individuelles», hors des intérêts que servent ces «individus» particuliers, ces «chiquenaudes au doigt de la durée».
    Alors que Shakespeare écrivait: «[I]l y a quelque chose de pourri au Royaume de Danemark» pour décrire en son temps, l’existence d’un «problème insaisissable, presqu’imperceptible» au sein de la Royauté confrontée à la montée du capitalisme, tout observateur le moindrement avisé pourrait le paraphraser en écrivant que: «[T]out est pourri au Royaume du PÉTROLE» alors que les chiites affrontent les sunnites; les mollahs guerroient contre les ayatollahs qui ensemble ou en opposition combattent les muftis ennemis des imans et ainsi de suite ad nauseam, tous et chacun, sponsorisés et armés de pieds en cape par une puissance étrangère ou une autre afin qu’elle s’assure l’exploitation des hydrocarbures, le sang du moteur à explosion, la plus grande source d’énergie qui soit et que recèle cette terre dont les entrailles mêmes la condamne à toutes les convoitises et à toutes les guerres.
    Qu’ont en commun la Russie, l’Iran,l’Iraq,la Lybie,la Syrie et depuis peu la Palestine,en somme, le Proche, le Moyen et l’Extrême Orient qui puisse expliquer que les capitalistes du monde entier y sèment la guerre et le chaos afin d’y imposer la dictature de leurs serviteurs compradores?
    Qu’est-ce qui explique que le colonialisme, puis l’impérialisme aient créé la plus vaste base militaire sur terre, une base militaire aujourd’hui de 9 millions de mercenaires venus du monde entier pour peu qu’ils se convertissent «officiellement» au «judaïsme» et intègrent la «nation juive bidon», «ce peuple réactionnaire tout entier», en échange de leur solde et condamné à la réclusion perpétuelle et maintenant au génocide les millions d’autochtones qui peuplaient cette «terre sans peuple pour un peuple sans terre», devenu la «seule démocratie d’Orient» où la majorité est persécutée, opprimée et génocidée par une minorité au service du capitalisme mondial?
    Depuis quand exactement ces terres inhospitalières, désertiques et «abandonnées des dieux» que sont les déserts de l’Orient font-ils l’objet des guerres de conquête sans fin?
    Comment est-ce possible que d’insignifiants personnages historiques, depuis les «Jabotinsky», les «Edwin Samuel», les «Netanyahu» et toute cette racaille qui n’a jamais apporté la moindre contribution à la connaissance humaine puissent devenir des maîtres du monde et en dicter l’évolution jusqu’y compris le plus vaste génocide du XXI ième siècle?
    Comment expliquer l’unanimité sans faille de la propagande bourgeoise, des politiciens capitalistes, des industriels de tout acabit, le silence complice de l’ONU, de l’Unesco et de toutes les agences mondiales bidons, face au génocide à ciel ouvert, grandeur nature, aux vues et aux sues de l’humanité toute entière des arabes poupons,enfants, adolescents femmes et vieillards palestiniens, libanais et maintenant syriens, avant que d’atteindre les iraquiens, les lybiens et les iraniens?
    En une question comme en mille, une seule et unique réponse s’impose: L’APPROPRIATION CAPITALISTE DU PÉTROLE, toute autre explication n’est au mieux que partielle et au pire brouillard de guerre, mensonge, perfidie et manipulation afin de tromper.
    À cette première et ultime explication aux guerres, aux alliances et à toute la propagande démagogique qui matraque et abrutie l’opinion publique, il faut se demander: pourquoi ces guerres, coups d’État, «révolutions de palais», déchaînements religieux qui déchirent les principaux pays producteurs de pétrole et qui y sont fomentées, provoquées, soutenues,entretenues, etc. depuis la découverte du PÉTROLE dans les années 1920 en Iran, s’intensifient-ils au point de menacer d’embraser toute la région, voire la planète?
    Quelle mouche à piquer l’impérialisme occidental, américain, européen et asiatique, pour qu’il ordonne à ses bras armés: OTAN, UKRONAZIS et SIONAZIS d’entrouvrir les portes de l’enfer et d’en laisser s’échapper les chevaliers de l’apocalypse?
    Jusqu’où ira-t-il dans sa folie terroriste et dévastatrice?Entraînera-il l’humanité dans sa chute, jusqu’y compris dans une IIIième guerre mondiale thermonucléaire apocalyptique?
    Les «challengers» orientaux: chinois,russes,Coréens du nord relèveront-ils le gants du duel que leur assène l’Occident collectif alors que les renégats indiens, pakistanais, argentins,brésiliens,iraniens, saoudiens, turques, pour n’en nommer que les principaux, ont viré casaque et sont retournés sous la coupe de leurs maîtres, terrorisés à la pensée qu’on leur vole leurs dollars U$ investis en occident comme gage de leur soumission et sanctionne leur économie compradore.
    Si le passé est garant de l’avenir comme l’enseigne la sagesse populaire, il y a fort à parier que l’humanité n’y échappera pas et «petit pas par petit pas», en fait, de moins en moins petit, de la «théorie du chaos» visant à enrichir et perpétuer le complexe militaro-industriel des puissances impérialistes dominantes par des guerres localisées à l’étranger, le système capitaliste accouche de son dernier né: une guerre mondiale apocalyptique dont cette fois aucun endroit sur terre et en particulier, l’Amérique ne sera épargnée par les missiles hypersoniques à ogives nucléaires multiples.
    Le prolétariat réussira-t-il à retenir la main du boucher capitaliste avant sa mise à mort: «[T]elle est la question» écrirait Shakespeare.

    Répondre
    • Cher Normand

      Comment pourrions-nous résumer plus succintement l’ensemble de la problématique moyen-orientale : « les capitalistes du monde entier y sèment la guerre et le chaos afin d’y imposer la dictature de leurs serviteurs compradores? »

      Tout est expliqué… le reste est conjoncture ou conjecture que nous devons comprendre pourtant.

      Merci pour cet éditorial

      Répondre
  • Normand Bibeau

    Mon cher Robert, merci pour ce commentaire.
    Permets-moi d’y ajouter que «les capitalistes du monde entier y sèment la guerre et le chaos afin d’y imposer la dictature de leurs serviteurs compradores» pour s’y enrichir par l’exploitation des hydrocarbures: PÉTROLE ET GAZ NATUREL» et des voies commerciales et en aucun cas pour y instaurer la «démocratie», «un foyer national juif»,un «califat», une société «islamique», «laïc» ou quelqu’autres «sociétés» alambiquées sous des prétextes démocratiques,bibliques, religieux, clanales, dynastiques, royaux et autres inepties débilitantes conçues et propagées par la bourgeoisie et ses idéologues afin de tromper et de confondre le prolétariat sur les véritables raisons de ces guerres perpétuelles, de ces massacres sans fin et surtout , du seul moyen d’y mettre un terme définitif: la RÉVOLUTION PROLÉTARIENNE UNIVERSELLE.
    Pour tous ceux qui s’interrogent sur le sort monstrueux que réserve le système capitaliste au prolétariat dans «son monde (capitaliste) de guerre et de chaos» pour l’exploitation et la domination, il leurs suffit d’ouvrir les yeux, les oreilles et le nez sur le génocide impitoyable, abominable,indicible d’inhumanité qu’il inflige au peuple arabe palestinien,libanais et syrien martyr, ukrainien et russe, après que de l’avoir infligé au peuple lybien, iraquien, vietnamien, coréen, européen, africain, américain et à tout ceux que l’exploitation de l’homme par l’homme dans des sociétés de classes ont condamné à la servitude esclavagiste, corvéable et salariale depuis l’aube de l’humanité et ce toujours avec la bénédiction et le brouillard de guerre de ses idéologues stipendiés, des intellectuels orduriers et méprisables qui accusent d’«antisémitisme», de «terrorisme», de communisme tous ceux qui les démasquent pour n’être que les agents serviles du capitalisme qu’ils sont.
    Les 20 millions de morts de la Iière Guerre Mondiale, les 60 millions de la Seconde et les dizaines de millions de morts depuis 1945 n’auront pas suffit à assouvir la soif insatiable de plus value du vampire capitaliste, il est toujours là, la gueule ouverte, l’œil torve, la dent creuse prête à l’enfoncer dans la jugulaire du prolétariat afin de le saigner de tout son sang.
    Toute analyse marxiste doit répondre à la question ultime: «À QUELLE CLASSE SOCIALE PROFITE LE CRIME» pour en déterminer les causes et la solution.
    Les guerres perpétuelles au grand Moyen-Orient profitent avant tout aux compagnies pétrolières capitalistes depuis British-petrolium (1901-2024); en passant par Standard Oil (1904), Exxon Mobil (1999-2024) et toutes leurs succursales «nationalisées» qui y pillent massivement le pétrole et le gaz naturel, y laissant quelques oboles à se partager entre les serviteurs compradores et il est impérieux de le proclamer haut et fort afin de démystifier la propagande bourgeoise qui s’emploie frénétiquement et démagogiquement à l’occulter par l’une ou l’autre de ses théories bidons qui n’ont toutes en commun qu’une chose: nier l’évidence, donner des airs de sainteté aux pires crapules,aux pires brigands, aux plus abjectes voyous que sont les capitalistes et leurs larbins.

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