Insécurité en Côte d’ Ivoire

Par  Célestin Bernard N’ Dri

Ces enfants vulnérables devenus braqueurs, assassins, « microbes »

Ils sont  nombreux, très nombreux  … Cent, mille ou plus de mille? Seul le Ministère de la Sécurité et de la Protection Civile, peut en estimer et donner leur nombre exact. Leur âge oscille entre 7 et 17 ans. Ces enfants de quartiers très pauvres d’Abidjan, éduqués dans le dénuement total, mais obligés de créer leurs conditions de vie et d’existence, ressemblent à n ‘en point douter à ceux d’une  jungle. Ils volent, braquent….et tuent. Ces enfants tueurs, appelés « Microbes » du fait de leur nombre impressionnant et de leurs caractères nocifs, sèment terreur et désolation sur leur passage… Ils sont la face hideuse du désespoir absolue que le système capitaliste produit dans sa décrépitude absolue.

Retour  sur un phénomène de société, très  dangereux qui a finalement  gangrené les quartiers d’Abobo , Attecoube, Adjame , yopougon, Ayama et … Koumassi. En pleine capitale Économique où les luxueuses villas côtoient les kraals de misère et les bidonvilles qui se sont imposés à la déchéance de la ville d’Abidjan l’infâme.

Cette décadence de notre société dite moderne qui a accouché de « petits monstres » doit nous interpeller  pour des raisons bien introduites. En Novembre 2010 , la situation d’insécurité corollaire de la misère engendrée par la guerre civile  en Côte d’Ivoire, provoquée par la France suite aux résultats qu’elle contestait contestés l’élection  Présidentielle a mis des familles entières dans la guerre, où des pères et leurs  enfants ont combattu ensemble sous les ordres de seigneurs de guerre aux   promesses mirobolantes et  faciles des assassins militaires stipendiés par la France criminelle. La guerre terminée, en dépit de quelques modestes programmes d’insertion  financés par les bailleurs de fonds internationaux, les familles des morts au combat n’ont jamais été véritablement dédommagés.  Des enfants orphelins du fait de la guerre, sont abandonnés, dans la désuétude totale. Sans moyens de survie, ils deviennent les accrocs des dealers de tout acabit qui ont envahi la capitale  économique, en distribuant  à tour de bras  la drogue dans tous les coins de rue, aux démunis, devenus par conséquent très vulnérables.

De toute évidence, la guerre civile imposée au pays a accouché d ‘une société sans repères. Des enfants à l’âge d’être scolarisés, abandonnés par des familles sans parents, pour causes de décès pendant les combats. La violence est devenue malheureusement  des trophées de guerre . La Délinquance juvénile est aussi  devenue le partage  de ces enfants dont certains sont nés pendant la guerre. Avec l’absence de programmes concrets d ‘insertion du gouvernement,  les raisons fondamentales de cette autre guerre, telles que  livrées ne peuvent qu’ empirées. Les  enfants des  faubourgs ivoiriens largement victimes expiatoires d’un système de gouvernance non souhaitée, d’un mode de production imposée  sont obligés de se nourrir autrement.

En s’armant de machettes, de marteaux , de pistolets automatiques , de couteaux à double tranchants  pour agresser leur cible après l’ avoir dépouillée totalement. Des victimes succombent des fois, après cette violence inouïe exercée sur elles.  Ce gang qui opère en groupe assiège très souvent des quartiers entiers  pendant des heures, et là , les habitants s en sortent ,totalement dépouillés. A Abidjan, les enfants microbes attaquent leurs victimes à n’ importe quelle heure de la journée. Le Gouvernement ivoirien, incapable de les maîtriser , parle d’ enfants en conflit avec la loi.

Pendant ce temps , ce Phénomène qui dure depuis plus de dix ans créé la psychose dans la cité abidjanaise, où sortir la nuit est devenue très risqué. Pour l’heure, tous les ivoiriens , pleurent et se demandent si un jour, les Gouvernants pourront mettre un terme aux actions de ces braqueurs , d’ un autre âge. C’est peut-être de mettre fin à ce système social d’un autre âge qui devrait être envisagé.

Robert Bibeau

Auteur et éditeur

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