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La quadrilogie romanesque TWILIGHT de Stephenie Meyer. Mais… pourquoi pas?

YSENGRIMUS — On ne présente plus la quadrilogie romanesque TWILIGHT de Stephenie Meyer (2005-2008) mais on ne peut manquer de prendre acte (et, dans mon cas, de s’affliger) de la culpabilité feutrée qui semble serrer le cœur de maintes lectrices assidues de ces ouvrages (et de maintes admiratrices de la série cinématographique qui a suivi). De nombreuses femmes adultes, surtout féministes (mais pas seulement), s’inquiètent de ce qu’elles ressentent si vivement, en lisant cette œuvre romanesque à succès, qui fera époque. Or ce que je souhaite dire ici, en toute candeur, c’est juste ceci: l’aphorisme soit féministe n’est en rien synonyme de boude ton plaisir. Car enfin, soyons placidement explicites ici. Ce vampire de roman est mystérieux, beau, jeune, omnipotent, attentif, protecteur, et il se retient de ne pas boire votre sang pour ne pas le moindrement altérer votre réalité fragile et virginale, parce qu’il vous aime juste comme ça, sans moins, sans plus. Il se fout dans la merde avec son monde juste pour vous et il s’en fiche complètement. Il assure superbement. Vous n’êtes pas aimée pour ce que vous faites, performez ou accomplissez mais purement et simplement pour ce que vous êtes. En votre présence, toujours intense et flamboyant, il boue d’ardeur mais se contrôle imperturbablement. Il est terrible, presque terrifiant, mais ses bras sont le plus sûr, le plus doux et le plus tendre de tous les refuges… Vous vous sentez incroyablement bien avec lui… Euh, l’un dans l’autre, c’est pas trop mal, comme tension fantasmatique… Pour peu, on s’y attarderait et on y reviendrait… Je ne vois vraiment pas pourquoi il faudrait laisser une confiserie fine pareilles sur la tablette. Trouvez-pas?

Et alors nous, les pauvres petits hommes, dans l’affaire? Eh bien, qu’on médite le coup un petit peu, pour changer, sur ce qui vous branche, mesdames. La culture populaire n’y manque pas, elle, encore, de VOUS le jeter au visage en permanence, ce qui NOUS branche… Je (au masculin) dispose, en effet (pour rappel), en toute impunité, depuis quelques petits siècles, de personnages masculins (d’aucun d’entre eux des figures majeures de la ci-devant culture universelle) servant sciemment de réceptacles à mes fantasmes de petit gars qui courraille dans les bois ou les ruelles et se roule dans la bouette, en pensant juste à son fun. Laissez moi, de mémoire, vous en énumérer une petite flopée: Peter Pan, Spiderman, Rouletabille, Tom Sawyer, Zorro, Marty McFly, Fanfan Latulipe, Superman, Sinbad le marin, Cartouche, Mowgli, Gilligan, Rocambole, Daniel Boone, Ivanhoë, Tom et Jerry, Totoche, Gallagher, Rahan, Luke Skywalker, Bob Morane, Harry Potter, D’Artagnan, G.I. Joe, Hulk, les cadets de la forêt, Huckleberry Finn, Astérix et Obélix, Captain Jack Sparrow, Goldorak, Tarzan, Hercule, Batman et Robin, Charlot, Robin des Bois, Lone Ranger, les sentinelles de l’air, Spirou, Ali Baba, James Bond, Yogi l’Ours, Albator, Pinocchio, La souris Fievel, la souris Mickey, le Petit Castor, Napoléon Solo et Elya Kuriakin, Thierry la Fronde, Popeye le marin, Bobino, Nasdine Hodja, Sir Lancelot du Lac, Pif le Chien, Davy Crockett, Ned Land, Gavroche, Surcouf, Lucky Luke, Simon Templar, Tintin et Milou, Robinson Crusoé, Fantomas, Green Hornet, Coco le Clown, Bozo le Clown, Patof le Clown, Titus le Petit Lion, Le Roi Lion, le Capitaine America, Tony Stark, Wolverine, Kirk, Spock et McCoy, Barbe Noire, Richard Coeur de Lion, Arsène Lupin, Sherlock Holmes, the Teenage Mutant Ninja Turtles, Dracula, Frankenstein, Casper, Joe 90, Zébulon, Mike Mercury, Captain Scarlet, Captain Tempest, Flash Gordon, Robin Fusée, Touché la Tortue, Grand-Galop-Tire-Vite, Atom Ant, Bullwinkle et Rocky, Roquet-Belles-Oreilles, Gumby et Pokey, Placid et Muzo, Snaglepuss, Squiddly Diddly, Bugs Bunny, Road Runner, Yosemite Sam, Steve Zodiac, Fred Flinstone et Barney Rubble, Underdog, Mighty Mouse, The Herculoids, Thor, Namor, Rambo, Mandrake, Macbeth, Hamlet, le Petit Prince… Ma propre fantasmatique de mec étant fort bien couverte et desservie par cet imposant aréopage de figures cruciales (sans que je n’en fasse le moindre complexe), je crois que la culture universelle contemporaine peut bien se concéder une Isabella Swan, pour les filles (et les garçons), sans trop abuser de notre bande passante intellectuelle. Le fait est que le monde féminin de TWILIGHT ici nous dit: Hommes, soyez envers nous ce que nous voulons que vous soyez envers nous. Cela sonne comme un slogan féministe de parfaite tenue, ça, non? Je trouve, pour ma part qu’il faut aller y voir, en compagnie de nos gamines préférablement, et cesser de se fier sur ce que nous racontent les folliculaires. Un petit exemple. Comme Stephenie Meyer, l’autrice de TWILIGHT (née en 1973) est une membre assez ostensible de l’Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours (en un mot: les Mormons), on a promptement accusé son œuvre de faire de la propagande religieuse. Oh, le fallacieux raccourci de ceux et celles qui n’ont ni lu ni visionné. Si un filigrane religieux s’était manifesté dans TWILIGHT, je crois que je l’aurais détecté (car cela m’horripile souverainement) et je doute que, avec une autrice mormone ou sans, TWILIGHT puisse être considéré comme le The Matrix (fadaise crypto-religieuse de choc) des années 2005-2010… Après tout, l’origine ethnoculturelle ou religieuse de l’autrice, on s’en tape un peu pas mal (au sens où c’est le texte et le discours cinéma qui comptent, pas la biographie du troubadour). Auguste Rodin était légitimiste et antidreyfusard, cela ne transparaît pas dans ses sculptures. Jack Kerouac votait Nixon, cela ne fait pas de The Dharma Bums un brûlot républicain. Les choses sont plus complexes et nuancées que ça.

Concentrons-nous plutôt sur le personnage-phare de TWILIGHT et sur les hantises qu’il incarne. Le vampire Edward Cullen véhicule et engendre une exaltation romantique et l’assouvissement de fantasmes de protection, de mariage-à-la-fin et de représentations archaïques encore fortement enfantines (genre contes de fées, en fait). C’est bien plus de ça qu’il s’agit que d’un conservatisme autopromotionnel au ras des mottes. Il y a indubitablement une dimension chevaleresque de ce personnage. Mais il y a plus, disons la chose comme elle est. Les initiées sauront vous le dire. Le choix, déchirant mais fatal, qu’il faut un jour faire, en soi-même, entre Edward Cullen (le vampire) et Jacob Black (le loup-garou), c’est fondamentalement, le choix entre l’homme réel et l’homme fantasmé. L’homme de chair que l’adolescente devra côtoyer à la ville ou l’homme glacial de la tour d’ivoire de ses rêves. Sa tour à elle, au demeurant… Jacob est une émanation du monde. Edward est sa création à elle… Elle choisit le second. J’y vois indubitablement un aspect libérateur du cadre mental et fantasmatique féminin. Permettez-moi de m’en expliquer par un petit détour canadien. Un de nos vieux romans du terroir québécois (écrit en 1913, par un homme, Louis Hémon) s’intitule Maria Chapdelaine. Maria vit avec ses parents dans le bois, à Péribonka. Je vous coupe les détails, pour vous dire simplement que cette bonne fille de colons canadiens hésite entre deux hommes (trois, en fait, mais bon, je résume). Eutrope Gagnon, paysan rangé qui représente la continuité du train de la vie familiale conventionnelle et François Paradis, coureur de bois mystérieux et terrible qui trappe le loup et le castor avec les indiens, comme dans le très vieux temps de la colonie. Vous goûterez la similitude du dilemme ici. Pas celle du choix, par contre. François Paradis disparaîtra dans une tempête de neige et Maria Chapdelaine, contre le choix profond de son cœur, se rangera avec Eutrope Gagnon et restera une bonne fille de la terre. Il s’agissait alors quand même de dire à nos petites canadiennes de ne pas trop rêver… Or les adolescentes de la culture TWILIGHT prennent exactement la direction opposée. Elles ne se contentent plus de l’homme réel que l’histoire locale (en faillite) leur impose. Elles choisissent sciemment l’homme de rêve, dans sa dureté glaciale et son archaïsme délirant. Ce faisant, c’est l’assouvissement sans concession de rien d’autre que leur propre ego qu’elles choisissent en fait, par-dessus l’abnégation raisonnable et socialement docile d’une Maria Chapdelaine. N’y voir qu’une pulsion conservatrice à cause du côté dominateur et protecteur du type retenu simplifie cruellement le topo, je trouve. La torsade fait/fiction est plus subtile que ça ici. C’est Maria Chapdelaine qu’on forçait, de facto, dans le conservatisme linéaire et l’apologie de la continuité de la vraie vie, petite et chiante, avec le ci-devant «gars bon pour elle» (autoproclamé), en lui verrouillant soigneusement ses fantasmes archaïsants. Ici, notre adolescente moderne ne transige pas, ne compose pas, en fait. Elle se prend en main dans l’assomption de la légitimité inconditionnelle de ses fantasmagories les plus hirsutes.

Voyons Isabella Swan maintenant, justement, la principale protagoniste identitaire des romans. Elle n’est pas un personnage si mou et soumis que ça, contrairement, encore une fois, à ce que l’on nous chante de ci de là, dans nos papelards. Trop faible, humaine, il lui est parfaitement impossible de jouer au baseball avec les vampires. Bon, oui, elle est fragile, frémissante, mais elle n’est pas inconstante. Elle assume. Elle assure. Elle tient le coup. Fluctuat nec Mergitur (elle est battue par les flots mais ne sombre pas). Et les gamines qui la suivent tiennent le coup aussi, et elles nec mergitur aussi, et elles assument aussi leur droit au rêve fou et privé et à la rencontre fondamentale, et sans entrave, avec leurs aspirations les plus abracadabrantes. En tout cas, des millions de jeunes femmes ont tranché, sans transiger, elles non plus. TWILIGHT, c’est avant tout un phénomène de masse. Un des cadres de représentation imaginaire de toute une jeunesse. De fait, dans la tranche d’âge initialement atteinte (sinon visée), il y a que les jeunes gars pour râler contre… ça aussi c’est passablement parlant, du reste. Ils traitent Edward Cullen de pédé (pour rester décent et ne pas dire pire. Il faut lire leurs forums. Ma vieille masculinité vacillante ne pavoise pas à cette lecture là). Ce vampire falot, aimé inconditionnellement par Isabella Swan, est bien plus que ce que ces descriptions injurieuses de petits mecs tentent de circonscrire (dans tous les sens du terme). Le premier des grands Hommes-Objets total (pas juste niaisement physique), Edward Cullen, c’est l’homme, comme créature de rêve imaginée par la femme de demain. Et, comme tel, il n’a pas que des amis au sein de la meute aboyante des portes-bites d’aujourd’hui… Ne nous mentons pas à nous-même. Il y a une solide part d’explosif féminin dans tout ça. Culture intime de filles, pur sucre. Et justement, bien, ça dérange… Contre Bella Swan, on a, par exemple, voulu argumenter le caractère plus volontaire, libérateur et affirmé, de personnages féminins de la culture populaire contemporaine comme Lara Croft ou la princesse Leia Organa. Il y a effectivement chez celles-ci une solide et lumineuse manifestation de l’aptitude à jouer franco de port sur le terrain de jeu des gars, avec des flingues de gars, des motions de gars, des aspirations et des priorités de gars, la bonne vieille logique antique des gars. Elles ne sont pas plus (ou moins) folles qu’un gars, quoi. Tout bon. Rien à redire. Mais je ne peux m’empêcher de considérer hautement important désormais les personnages, par exemple, comme Belle (de La Belle et la Bête de Disney, 1991) qui restent dans leur monde de filles et font monter celui-ci avec elles dans les priorités de notre sensibilité. Des personnages filles qui mettent les affaires de filles, les hantises et obsessions de filles, les défauts et déviations de filles, et l’espace mental fille au centre de l’enjeu, et ce, tous azimuts, personnages, intrigue, décors et costumes. Je crois qu’Isabella Swan fait exactement ça (trip de soumission et fantasmes de docilité inclusivement, et pourquoi non, si c’est sereinement assumé et privé), et la réponse mondiale n’y est pas pour rien.

Malgré ces observations (ou… à cause d’elles), on a continué de culpabiliser à la grosse planche. On a voulu faire valoir que TWILIGHT serait de la littérature rapide comme le McDonald’s est de la restauration rapide… De fait, oui, pour TWILIGHT, comme pour le MacDo, l’impact populaire est absolument crucial dans la réflexion. Et indubitablement, on ne parle pas Art ou Génie ou Chef-d’Oeuvre (personne n’a prononcé ces mots du reste) ici, mais culture de masse. Et un succès de masse de cette ampleur ne requiert pas uniquement un jugement critique acéré du type de celui qu’ont exprimé, tout à fait légitimement, bon nombre de lectrices. Il demande aussi une explication sociologique, une description, une analyse. Prenons l’exemple des restaurants McDonald’s, justement. Voici une intervention culinaire remontant à l’entre-deux-guerres qui a réussi à devenir un objet ethnoculturel mondial majeur (aujourd’hui déclinant, mais quand même), y compris dans des pays disposant d’une tradition culinaires hautement plus sophistiquée, et ce, avec quoi, quatre sandwichs et un chausson aux pommes… C’est étroit, ça, comme surface de glace pour patiner. Il y a quand même là un phénomène qui requiert un minimum d’explication, et ladite explication est certainement ethnologique ou sociologique avant d’être gastronomique (berk…). Similis mutandis pour TWILIGHT… Ledit TWILIGHT, c’est un succès majeur et son impact est planétaire, pour un produit littéraire qui, entendons-nous, n’est pas Madame Bovary et un produit cinématographique qui n’est pas Citizen Kane.

Qualité artistique à part, rejeter n’est pas jouer… Il faut quand même sonder un peu le signal factuel, sociétal, temporaire aussi, circonscrit dans son époque, que TWILIGHT nous envoie. Et je ne suis pas certain du tout de la teneur des indices intellectuels qui se manifestent ici. Et je trouve que dire que toutes ces gamines en liesse lisent, et visionnent, et font des blogs, des forums et des scrapbooks parce qu’elles tombent sous le coup d’une résurgence néo-conservatrice crypto-mormone, franchement, c’est quand même un peu trop court et fataliste. Il y a une condescendance là dedans, presque un mépris, dont je me méfie. Moi, le trip de filles, j’y suis favorable, fortement favorable. Je trouve que, eh ben, ça nous change, un petit peu, ça nous bouscule dans nos certitudes et nos consensus encore massivement phallocentriques, ça nous rafraîchit et nous subvertit…. Et, pour faveur, prière de ne pas imputer ici à l’observateur modeste (que je suis), les typages (y compris les stéréotypes) qui sont dans le monde social lui-même. Gros trip: Bella Swan et Edward Cullen se marient. Oh, là là… Ici, on a crié à la pulsion rétrograde. Les hauts cris, on les pousse d’ailleurs pas mal (et souvent fort hâtivement) pour les autres traits du trip de fille dans la culture de masse actuelle, la culture de masse jeune et ce, même quand TWILIGHT n’est pas du tout en cause. Attention, entendons-nous et soyons bien clairs. Trip de fille signifie ici discours fille, pensée fille, philosophie spontanée fille, espace mental fille et certainement pas ghetto à fille ou truc POUR fille qu’on marginalise fille. Importante distinction… C’est progressiste ça, pas rétrograde. Car enfin, il y a aussi des critères qui sont internes à l’œuvre analysée. Dans Le Petit Prince, c’est bien un trip de gars qu’on a, en ce sens que le personnage par lequel on appréhende le monde est un gars (deux gars, en fait, le petit prince lui-même et l’aviateur-auteur-en-Je, qui nous en parle) et c’est aussi lui qui nous présente la femme/la rose, compagne esquissée, fantasmée dans un angle de vision totalement masculin, par le susdit petit prince, de par le regard typant de sa perspective exclusive. Dans TWILIGHT, c’est pas moi qui décide ça, l’autrice est une femme, le personnage portant le regard et vivant les dilemmes est une femme (c’est donc Edward Cullen et consort qui, cette fois-ci, sont fantasmés dans un angle de vision féminin), le public réceptacle est féminin et soudain… patatra, Terreur & Culpabilisation on craint le gros méchant stéréotype et on se réclame subitement du consensus massif sur le rejet de la typification sexuelle des jouets (poupées Barbie, etc…) pour bien s’occulter la polarisation effective des sexages dans l’univers social de l’adolescente début de siècle. Mais souhaiter n’est pas décrire…

Moi, je ne regrette pas que nos ados libres contemporaines préfèrent ceci plutôt que cela. Je constate la préférence et cherche à en comprendre les causes, point barre. Enfin, mazette, au tribunal un peu morose de nos (auto)critiques, c’est toujours les filles qui perdent au change. Dans Le Petit Prince, la femme est stéréotypée (pauvre elle!), dans TWILIGHT, si elle est fascinée par l’œuvre, elle cède encore au stéréotype (encore une fois, pauvre elle!). Mais, oh, Macbeth aussi, c’est stéréotypé, hein. Prière de ne pas insidieusement le traiter comme neutre, en sexage ou autrement. Quant à Belle (celle de Walt Disney ou même celle de Jeanne-Marie Leprince de Beaumont, du conte de fée d’origine), que j’invoquais tout à l’heure, si moderne qu’elle soit, elle n’échappe pas au stéréotype, elle non plus. Son gros nounours est autoritaire et elle cède bien craintivement devant sa fureur. Elle s’amourache d’un geôlier pas mal égoïste, avec ses petits problèmes à régler pour lui d’abord. Même l’abnégation apparente des gens/objets de maison s’avère elle aussi fort intéressée au succès des amours de Belle. Au moins Edward Cullen a des principes supérieurs et Bella Swann, l’un dans l’autre, n’est pas sa prisonnière et l’aime librement. Bon, on pourrait débattre longuement les tendances de typage, les mérites et démérites des Belle et des Bella et nos jugements de valeur et prises de parti, au sein de chaque analyse, auraient une fort solide assise. On doit par contre observer que Rouletabille et Touché la Tortue n’ont jamais passé par pareil filtrage dubitatif… Les petits gars tripaient sans se mortifier ad infinitum, leurs mères les laissaient s’amuser, et tout était dit… Aussi, moi, je rejette l’affirmation oiseuse suivante: «Ma petite, TWILIGHT c’est bonbon, typé, mormon, faiblard…Prend donc La Belle et la Bête, c’est supérieur et meilleur pour ton élévation intellectuelle autant que pour le grand progrès sociologique de la pensée»… C’est là tout simplement une formulation qui ne figure nulle part dans le cadre de représentation que je me donne pour décrire les objets ethnoculturels.

La vie est si courte. L’enfance, encore plus courte. Cessez de vous faire du mouron, mesdames, et jouissez pleinement, entre vous et avec vos mères, vos filles et vos petites-filles, de TWILIGHT, les romans (écris par une femme) et les films (le premier mis en scène par une femme). Ces grandes œuvres populaires sont des traits de la culture intime des femmes contemporaines et, de ce fait, elles méritent notre attention la plus soutenue et notre déférence la plus complète. Moi, TWILIGHT, pour les jeunes et les moins jeunes, je dis tout simplement: pourquoi pas?

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