Lettre ouverte à Lynn Beyak par Kevin Annett
De l’entreprise coloniale au génocide par décret…
Dossier régulièrement mis à jour sur ce blog ; MEURTRE PAR DÉCRET, le crime du génocide au Canada, en section commentaire, l’info presse à l’origine de cette lettre ouverte ; https://www.thestar.com/news/canada/2017/03/09/senators-residential-school-comment-is-like-downplaying-the-holocaust-mp-says.html
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Lettre ouverte à une sénatrice canadienne, négationniste de l’holocauste des Amérindiens du Canada… (Kevin Annett)
« Si je devais choisir de tuer la moitié des enfants indiens qui sont sous notre attention, il n’y a pas de meilleur instrument à utiliser que votre pensionnat typique mis en place. »
~ Neil Parker, Superintendant aux affaires indiennes du Canada, 1949 ~
« Il est juste de dire que 50% des enfants qui sont passés au travers de ces écoles pensionnats n’ont pas vécu pour bénéficier d’une quelconque éducation en leur sein. »
~ D.C Scott, adjoint au superintendant au ministère des affaires indiennes, juillet 1913, rapporté par CBS News en juin 2015 ~
« Nous ne pouvions pas commencer une enquête sur les morts dans les pensionnats pour Indiens, ceci aurait constitué une enquête bien trop énorme… »
~ Gendarme Gerry Peters, de la division « E » de la Gendarmerie Royale du Canada, Vancouver, juillet 1997 ~
« Les chances d’un élève des pensionnats pour Indiens de mourir dans les premières années du programme étaient d’une sur deux. Alors bon, OK, 50% est une juste estimation du taux de mortalité. »
~ Murray Sinclair, président de la Commission Vérité et Réconciliation (CVR), le 3 mars 2011 ~
URL de l’article ► https://resistance71.wordpress.com/2017/04/04/lettre-ouverte-a-une-senatrice-canadienne-negationniste-de-lholocauste-des-amerindiens-du-canada-kevin-annett/
Dans un miroir, sombrement : conseil à une négationniste de l’holocauste (amérindien)
Kevin Annet |28 mars 2017 | URL de l’article original : http://itccs.org/2017/03/28/in-a-mirror-darkly-some-advice-to-a-holocaust-denier/
~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~
Une information en provenance d’Ottawa en date du 8 mars 2017 : La sénatrice canadienne Lynn Beyak défend le système des pensionnats pour Indiens et affirme “qu’ils n’ont pas voulu faire de mal à quiconque”…
Ottawa
Chère Lynn,
Il a été dit de la vie au sénat canadien qu’elle est si pathétique que tout ce que vous pouvez y entendre est le bruit du ruminage et des ventres de porc. Je veux donc vous remercier pour donner tort à tous ces cyniques. Je n’avais absolument aucune idée que votre petite coterie d’appointés politiques à la platitude tant reconnue puisse produire une penseuse d’une telle originalité comme vous-même.
Quelle bonne bouffée d’air frais que d’entendre une politicienne canadienne affirmer que noir est en fait blanc et avec une telle conviction ! Et dire que j’avais perdu l’espoir en la capacité d’un quelconque de nos leaders d’ici, du Grand Nord tout blanc, de maîtriser la realpolitik machiavellienne. Je dis : bien vu, excellent !
Sénatrice, je vous donne un A+ pour vos efforts, mais si vous me permettez, j’ai quand même quelques conseils à vous donner en ce qui concerne la meilleure façon de propager votre gros mensonge bien particulier. En un mot, vous êtes trop crâneuse. Subtilement, est toujours après tout, la meilleure méthode pour cacher un crime de groupe et de convaincre les gens qu’il ne s’est jamais passé : quelque chose que votre collègue du sénat Murray “Mr je blanchis tout par la CVR” Sinclair ne connaît que trop bien.
Note de R71 : CVR est l’acronyme de la Commission Vérité et Réconciliation, la farce officielle de l’état canadien pour blanchir et minimiser l’affaire du génocide dans les pensionnats pour Indiens entre 1867 et 1996. Si l’état canadien s’est fendu d’ »excuses officielles », personne n’a jamais été condamné pour la disparition et meurtres de plus de 50 000 enfants autochtones dans les murs des camps de la mort qu’étaient les pensionnats pour Indiens, gérés par les églises, au nom du gouvernement canadien. Voir à cet effet notre traduction du contre-rapport à la CVR du Tribunal pour les Disparus du Canada : “Meurtre par décret, le crime de génocide au Canada” (2016), ce texte est le fruit de plus de 20 ans de recherches, d’enquêtes et de témoignages.
Mettez une sourdine à votre hyperbole dans un premier temps. Même le plus fleur bleue, trouillard des Injuns des Canucks (Canadiens) aura du mal à avaler votre affirmation disant que votre typique curé frappeur d’enfant ne faisait en fait “qu’essayer de son mieux” avec tous ces sauvages. Allons, allons Lynn, aller au charbon avec rien d’autre que cette rhétorique va permettre à tout critique de vous cueillir avec juste une simple citation du ratio de plus de 50% de décès parmi tous ces enfants basanés qui étaient pensionnaires de ce que vous appelez “les pensionnats scolaires”.
Bref, le grand mensonge, çà doit être convaincant.
Point suivant : Pour l’observateur neutre, vous agissez comme le badaud dans le script pré-arrangé de quelqu’un d’autre. Je veux dire, regardez comment tous les gros matous aborigènes sautent après vos paroles, comme des violeurs d’enfants en rut. Vous donnez à des gens comme Murray Sinclair, Pat Brazeau et tous les autres sultans de la trahison ; la parfaite méthode pour poser en champions de leur peuple, leurs frères Indiens, qu’ils ont trahis pendant des années. Est-ce cela que vous voulez vraiment ?
Quant à votre affirmation que les camps d’internement chrétiens ont en fait sauvé plutôt que tué les enfants basanés: une fois de plus, vous êtes hors piste, sans aucune sécurité. Pourquoi ne pas aligner le gang habituel des lécheurs de bottes, de ces “survivants” aborigènes, Indiens des forts, pour qu’ils endorsent publiquement votre affirmation et affirment aux yeux de tous à quel point la vie était belle dans les camps ? Nous savons qu’il y en a un bon paquet alentours, nous savons aussi qu’ils ne demandent pas cher non plus pour “témoigner”…
Enfin, essayez de lancer quelques miettes rhétoriques à cette bête connus sous le vocable du politiquement correct. C’est la meilleure façon de désarmer vos critiques. Donnez-nous quelques lignes au sujet de la cicatrisation et de la réconciliation. Nous, pauvres visages pâles Canucks, aimons entendre ces mots. Ils nous font nous sentir bien au sujet de nous-mêmes, ce qui est après tout, tout le but de l’exercice: spécifiquement depuis que nous sommes tous partie d’une conspiration criminelle condamnée.
Il est vrai que toutes ces erreurs n’auront peut-être pas d’importance sur la distance considérant les remous que vous faites dans la presse et parmi beaucoup d’entre-nous pâles Canucks. Finalement a émergé un leader qui dit ce que tous ces paroissiens ont ressenti, mais qu’étant Canadiens, n’ont jamais dit: que ces Injuns l’ont eu trop belle et qu’ils nous pompent jusqu’à la lie, et que merde, après tout, ils vont peut-être finir par récupérer toute la putain de place de nouveau !
J’espère que vous considérez devenir premier ministre, ou peut-être est-ce là toute l’affaire ?…
Quoi qu’il en soit, pour vraiment maîtriser l’art du mensonge et de la déception Lynn, vous devez comprendre les détails de ce que vous essayez de pirouetter. Connaître son ennemi est la clef pour gagner quelque bataille que ce soit après tout. Je vous invite donc à regarder quelques dures preuves de vie et de mort dans ce que vous appelez les joyeuses colonies de vaccances que furent les pensionnats pour Indiens, preuves contenues dans ma composition de plus de 20 ans de recherche intitulée “Meurtre par décret, le crime de génocide au Canada” (2016). Je l’ai écrit pour mettre une électrode dans le fion de Murray Sinclair, vous devriez donc vous réjouir à sa lecture.
Un de bien des survivants de ces pensionnats que je cite dans mon livre, Sylvester Green, était sur le détail des enterrements du camp de l’Église Unifiée du Canada à Edmonton dans les années 1960. Il a dû mettre en terre plus de 100 autres enfants durant les deux ans où il y fut incarcéré, avant qu’il ne s’en échappe.
Sylvester m’a dit qu’une fois à un réveillon de Noël, lui et d’autres enfants reçurent des vêtements propres et furent paradés devant une congrégation de notables blancs afin de chanter des chants de Noël pour toute cette foule chrétienne joyeuse et réceptive. Puis, Sylvester et les autres enfants furent ramenés dans leur camp et reçurent en récompense de leurs beaux chants, de choisir parmi eux lesquels seraient violés et pire par le révérend Jim Ludford et ses acolytes. Normalement les enfants n’avaient pas le choix.
J’ai juste pensé que vous apprécieriez le témoignage de Sylvester sur le comment le système n’était pas si mauvais après tout.
Sincèrement vôtre,
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En complément de lecture, parfaitement connexes ► La souveraineté indigène et la subordination politique de nos nations par Steven Newcomb Qui précise les intentions réelles et non inventées de la colonisation de 1492 à ce jour.
Sa vie a été soufflée en un instant par un coup de pied du prêtre de l’Église Unifiée du Canada Alfred Caldwell, qui ne fut jamais inquiété pour ce crime. Comme bien d’autres, la victime, Maisie Shaw, fut enterrée en secret et la vérité avec elle. Mais le crime demeure, et la défunte hurle toujours pour que justice soit faite. En souvenir de Maisie Shaw
Donc, selon Lynn Beyak le prêtre Alfred Caldwell qui a poussé Maisie Shaw dans l’escalier, le 24 décembre 1946, était « bien intentionnée » ?
“Et ils emmenèrent le bébé dans la pièce de la chaudière. Ils y ont jeté ce petit bébé et l’ont brûlé vivant. Tout ce que vous pouviez entendre était ce petit cri étouffé…”
~ Irene Favel, survivante du pensionnat catholique de Muscoweqan dans la province du Saskatchewan, 1944-49, dans un entretien avec la chaîne de télévision canadienne CBC News le 3 juillet 2008 ~
Comme ces gens qui jetèrent les nouveaux-nés, bien souvent nés des viols par les prêtres et tout le personnel des pensionnats pour Indiens, dans les chaudières, étaient bien intentionnés ?
Ben Carson, Ministre du Logement du Gouvernement US, il y a peu qui affirmait, sans rire que les esclaves ramenés d’Afrique étaient des «immigrés » qui avaient «un rêve» américain. L’intégralité de l’article ► Ben Carson a fait un rêve !
Il est clair que nous n’avons pas du tout la même notion de la bienveillance, soit de la volonté de bien faire.
Kevin Annett dénonce, depuis plus de 20 ans, sans relâche, avec ténacité, le génocide organisé, institutionnalisé dans les Pensionnats pour Indiens, de 1840 à 2015, pour le Canada. Et à la lecture de ses ouvrages, publications, articles, qui sont traduits en Français par R71. Comme de ses films qui sont sous-titrés en français, tel « Unrepentant » intégré dans ce billet de blog. Nous savons bien que personne, jamais, n’a été bien-intentionné, car dès 1492 il fut simplement implicitement compris qu’aucune personne indigène traditionnelle ou nation ne devaient être autorisées à survivre en dehors de la chrétienté et de sa nation « blanche ». Toutes les approches partagèrent le même narratif trompeur qui dépeignait le génocide comme une quête sacrée et un acte de charité profonde envers des être inférieurs.
« Charité bien ordonnée commence par soi-même » n’est-ce pas Lynn ? Et ben y’a du taf…
Parce que de plus en plus nombreux, nous pensons que l’avenir de l’humanité passe par les peuples occidentaux émancipés de l’idéologie et de l’action coloniales, se tenant debout, main dans la main avec les peuples autochtones de tous les continents pour instaurer l’harmonie de la société des sociétés sur Terre.
Du même auteur, Kevin Annett, et pour nous permettre de tous devenir des lanceurs d’alerte, des chercheurs et des diseurs de vérité, car seule la vérité libèrera les peuples et à tout jamais ► Toutes et Tous des Lanceurs d’Alerte !
JBL1960
Parce que ce sujet en France est méconnu, mais nullement ignoré ;
L’enfer des Amérindiens dans les pensionnats canadiens – Source Agoravox mars 2006 – Par Serge-André Guay ► http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/l-enfer-des-amerindiens-dans-les-7510
https://fr.wikipedia.org/wiki/Pensionnat_autochtone_au_Canada